Ni vu ni connu
À Bailleul le Formule 1 a fermé ses portes il y a quelques temps. L’état l’a racheté comme 60 autres.
Il y a environ 3 ans, l’État a décidé de le transformer en CAES ( centre d’accueil et d’examen des situations), autrement dit un accueil inconditionnel pour les personnes qui se trouvaient à Dunkerque. Super enfin l’état avait une attention pour ceux qui ne demandais pas forcément l’asile.
C’est Adoma qui a été nommé pour gérer ce centre qui pouvait accueillir jusqu’à 80 personnes.
Pour ceux qui connaissent un peu les Formule 1, il faut savoir qu’il n’y a eu aucun travaux. Ce qui veut dire que pour cuisiner les résidents disposaient de 2 plaques électriques, d’un mini four micro-ondes, d’un cuiseur à riz ainsi que d’une bouilloire, tout ceci dans l’entrée du Formule 1. On voyait donc des mamans descendre avec un faitout pour cuire le repas obligées de remonter dans leur chambre parce qu’ aucun élément de cuisson n’était disponible.
Il n’y avait non plus aucune machine à laver pour la lessive alors que c’était essentiellement des familles avec petits enfants.
Les chambres de Formule 1 sont conçues pour 3 personnes. Quand la famille avait 2 enfants, elle disposait de 2 chambres; le père dormant avec l’un, la mère avec l’autre.
Bien sûr, aucun espace de jeux n’avait été aménagé. On peut imaginer l’ambiance les jours de pluie.
Quelques mois après sans qu’on soit averti de quoi que ce soit je me suis rendue compte que le CAES était devenu un CAO ( centre d’accueil et d’orientation) toujours géré par Adoma. Et encore quelques temps après le CAES devenu CAO était un Huda. Autrement dit l’accueil inconditionnel s’était transformé en accueil de demandeurs d’asile. Ni vu ni connu….
Pour la défense de l’État mais ça c’était largement prévisible, très rapidement des passeurs s’étaient introduits au CAES. Les poids lourds qui stationnaient sur le parking en face on vu leur bâche tailladée. Un soir une rixe a éclaté faisant un blessé et un passeur qui s’était déjà fait repérer dans la ville a été arrêté condamné et incarcéré à Longuenesse où je viens d’apprendre qu’il est décédé sans en connaître les circonstances.
Néanmoins il n’existe toujours pas d’accueil inconditionnel pour les personnes qui n’ont pas encore décidé de demander l’asile.
L’État n’assure toujours pas une information suffisante pour que les personnes puissent décider et s’engager dans un parcours qu’ils auront choisi en fonction des possibilités.
Claire Cleenewerck