Les vies encampées, et ce que nous en savons

Les vies encampées, et ce que nous en savons

La moitié de la population de la planète est confinée à domicile. Cette assignation pourrait nous donner une toute petite idée de ce qu’est la vie en camps de réfugiés. Mais nous serions encore très loin du compte…

Tribune. Depuis presque un mois et demi, comme la moitié de la population de la planète, nous sommes confinés. Tout le monde s’interroge sur le bouleversement de son quotidien, sur cette restriction de liberté, et sur la durée de cette période… Nous faisons ainsi un tout petit peu l’expérience de celles et ceux qui passent leur vie en camp – de réfugiés, de déplacés internes, de migrants, de rétention. Une toute petite idée pratique de la vie encampée, sur un territoire confiné, avec la perception durcie d’un dedans et d’un dehors, avec des autorisations de sortie, une présence policière et des contrôles dans les lieux de passage, des tentatives de resquille, l’attente d’une fin ou d’une sortie, et l’incertitude permanente. Dans les camps, les cas de pathologie psychique sont légion, des équipes médicales sont dédiées à cela en particulier, j’ai suivi des infirmiers de MSF en Sierra Leone qui avaient leurs circuits quotidiens de distribution d’antidépresseurs dans les camps. De mon côté, en parlant avec les réfugiés, j’ai maintes fois entendu les mots qui évoquent la prison, l’inutilité, la lassitude, l’attente, j’ai vu des colères plus ou moins refoulées dues au désir de sortir pour retourner dans son pays, ou vivre librement dans le pays d’accueil, ou partir ailleurs. Mais ne pas rester enfermés.

Ce qui préoccupait le plus les encampés, c’était l’incertitude, ne pas savoir par exemple quand ils pourraient revenir chez eux, dans leur pays, c’est-à-dire à l’état antérieur (et normal, pensaient-ils) de leur existence. Le lieu confiné était un territoire de l’attente et de la contrainte mais, leur disait-on, ils n’avaient pas le choix, puisque c’était l’espace humanitaire, là où ils recevraient de quoi survivre. Espace d’exception, mais humanitaire, donc acceptable «en attendant». Encampés sous contrainte, ils et elles montraient des capacités étonnantes de soumission, d’adaptation et d’invention. Mais avant cela, les premiers jours ou premières semaines, c’est le temps de l’urgence, c’est-à-dire de la sidération à cause de ce qui a été vécu avant (violence, catastrophe, fuite, faim) et qui reste imprégné, ou parce que c’est le temps suspendu du soin et de la réparation, ou du simple fait de ne pas comprendre où l’on est. Puis la vie qui s’organise est une succession de bricolages, d’accommodements avec les autorités du camp, avec les nouveaux voisins, avec ce qu’on trouve juste autour de soi pour transformer le quotidien dans son abri, le rendre plus habitable, agréable même.

Nous pourrions presque partager un «nous» commun avec les millions de personnes qui, dans le monde, vivent une sorte d’enfermement mi-humanitaire mi-sécuritaire, acceptant cela faute de mieux ou se révoltant parfois contre telle ou telle inégalité de traitement au sein de cette même condition. Comme si nous expérimentions une petite part de l’existence des autres encampés, les «vrais» et durables, ou qui nous semblent tels alors qu’eux-mêmes, comme nous aujourd’hui, se voient là par accident, par exception et provisoirement. Des millions de personnes sont confinées dans des camps alors qu’elles croyaient y être pour quelques jours, quelques semaines, sidérées d’abord, puis perturbées, puis remarquablement «résilientes», dit-on d’elles.

Mais non, je ne pense pas que nous finirons par être abandonnés, invisibles ou indésirables, comme le sont les réfugiés et migrants tenus à l’écart dans des camps faute de politique globale d’accompagnement des mobilités. La généralisation de l’enfermement, qui nous révèle l’unité de la planète aux prises avec une pandémie, révèle en même temps une forte différenciation sur le plan social et en termes de droits humains. Nous pouvons juste saisir cet instant pour ressentir une solidarité plus empathique, compréhensive et objective avec les personnes dont le confinement est la vie ordinaire.

Nombreux sont ceux qui sont pris au piège non seulement de l’encampement mais de l’encampement confiné : toute la bande de Gaza est un camp qui doit être décloisonné, le blocus doit cesser et l’enclave être ouverte pour permettre l’entrée de matériel de soin pour ses 2 millions d’habitants. Le camp de Moria sur l’île de Lesbos, en Grèce, doit être fermé et ses 20 000 occupants, enfermés sans autre motif que d’avoir voulu demander refuge à l’Europe, libérés et relogés dans des habitats sains et sécurisés. Les centres de rétention en Europe, notamment en France, doivent être fermés et leurs occupants, en attente d’expulsions qui ne peuvent avoir lieu, relogés dans des conditions saines et sûres, tout comme les 1 500 occupants des campements de Calais et de Grande-Synthe, enfermés dehors sans protection. Ces situations montrent la dangerosité des dispositifs d’encampement du point de vue de l’accès aux soins et aux droits humains en général.

Tous les camps dans le monde sont différents. Certains, les plus visibles comme Zaatari en Jordanie, ou certains camps de conteneurs en Grèce continentale sont supportables et les maux de l’encampement ne sont que ceux, décuplés, que nous pouvons imaginer à partir de l’expérience du confinement : incertitude, manque de liberté, absence de perspectives, peurs. Mais pour la plupart des encampés, en Afrique, en Asie centrale, au Proche-Orient, et pour les près de 40 000 occupants des hotspots des îles grecques, c’est la double peine du confinement dans l’enfermement, la précarité et l’abandon politique rendant les populations chaque jour plus fragiles face à la propagation du virus. Après que les premiers cas de Covid-19 ont été révélés dans les campements du Calaisis fin mars, l’Etat vient de commencer leur mise à l’abri. Faute d’anticipation, et surtout par manque d’alternative aux camps, leur dangerosité est ainsi reconnue, et l’urgence est encore une fois la seule réponse. Encore faut-il qu’elle soit menée à son terme.

Michel Agier est l’auteur de: l’Etranger qui vient. Repenser l’hospitalité (Seuil, 2018).

Michel Agier anthropologue (IRD et EHESS). Directeur du département Policy de l’Institut des migrations (ICM)

Certains migrants retrouvent dans le confinement quelque chose de familier

«Certains migrants retrouvent dans le confinement quelque chose de familier»

— 23 avril 2020 à 18:11

Avec la pandémie, les réfugiés sont devenus plus invisibles encore. Pourtant, atteints par le virus ou non, ils ont plus que jamais besoin qu’on écoute leur corps malmené, explique Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, psychologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny, qui continue ses consultations avec eux par téléphone.

Très nombreux en Seine-Saint-Denis et en bordure de ce département, les réfugiés et les demandeurs d’asile sont de ceux qui souffrent particulièrement du confinement et de la rupture des liens qu’il entraîne. Depuis le 16 mars, leur situation administrative est gelée : aucun recours, aucune demande ne sont possibles, aucun dossier ne passe devant la Cour nationale du droit d’asile (CNDA). Les circonstances actuelles ont par ailleurs des conséquences psychiques parfois graves pour ceux d’entre eux qui sont atteints de stress post-traumatique. Professeure d’anthropologie à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), psychanalyste et psychologue clinicienne à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis), auteure de la Voix de ceux qui crient. Rencontre avec des demandeurs d’asile (Albin Michel, 2018), Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky continue d’écouter ses patients et analyse leurs comportements pendant cette période exceptionnelle.

Quelles sont les conséquences pratiques du confinement pour les réfugiés ?

La conséquence la plus objective est que, depuis le 16 mars, la validité des documents de séjour des étrangers est prolongée de trois mois. En revanche, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) est fermé, les rendez-vous avec les étrangers qui viennent d’arriver en France sont annulés, si bien que ceux qui n’avaient pas déposé leur demande n’ont pas accès à l’allocation d’attente, ni à la possibilité d’hébergement qui se met en place à son issue. Ce sont donc des personnes qui n’ont rien, qui n’existent pas. Heureusement, la distribution de repas a repris quinze jours après le début du confinement. Ce qui fait froid dans le dos, c’est que ces distributions, Porte de la Chapelle, attirent beaucoup de monde, c’est dangereux. La France devrait régulariser de façon temporaire les demandeurs, comme l’a fait le Portugal. Ce serait une mesure de bon sens puisque nous sommes face à une population qui ne partira pas de France.

Le confinement a-t-il modifié la nature et la forme de vos consultations ?

Il se trouve que dès le début de l’épidémie, j’ai été en contact, pour des raisons familiales, avec des personnes hospitalisées dans un service où il y avait des cas de Covid-19, si bien que j’ai été placée en quatorzaine. J’ai dû aménager rapidement mes conditions de travail car ce n’était vraiment pas le moment de m’arrêter : le sentiment d’abandon et de solitude chez les réfugiés est incroyablement fort. Je continue donc les consultations sous forme de conférence téléphonique à trois, car j’ai besoin d’un interprète. Après quelques jours de cafouillage, cela s’est vite et bien organisé.

Donnez-vous votre numéro de téléphone ?

Oui, mais certains de mes collègues ne partagent pas cette position, et je peux le comprendre. C’est un choix personnel. Pour ma part, je pense que les demandeurs d’asile qui ont subi des violences extrêmes ont besoin qu’une personne leur fasse confiance, d’autant qu’ils accordent de l’importance à leurs séances de psychothérapie. Jamais un de mes patients n’a abusé de mon numéro. Le problème, c’est justement le téléphone : un mythe circule selon lequel les migrants seraient superconnectés. C’est vrai dans la mesure où ils cherchent avant tout à rester en contact avec leurs familles. Mais ils changent tout le temps d’opérateur, et donc de numéro. Ou alors ils perdent leur téléphone, ou ils le cassent. Néanmoins, il existe toujours un moyen de retrouver un patient. Il vous donne le numéro de quelqu’un par l’intermédiaire duquel vous pourrez le joindre. Ils sont connectés, mais d’une autre manière que nous.

Comment les demandeurs d’asile ont-ils réagi à l’annonce du confinement ?

Les réactions sont multiples, mais la situation accroît l’incertitude et le manque d’informations qui affectent déjà les réfugiés. Ils entendent dire qu’il faut se laver les mains cinq fois par jour, ce qui est impossible quand on vit dans la rue. Remplir une attestation de sortie, c’est compliqué. Ils n’ont pas non plus les moyens de prendre leur température, ils confondent les médicaments, ne comprennent pas que le paracétamol équivaut au Doliprane. Après trois semaines de confinement, beaucoup de ceux qui étaient dans la rue se retrouvent confinés dans les dortoirs des associations, à trois, à quatre. C’est bien, et compliqué à la fois. L’intimité imposée devient un problème. Quant aux réactions psychiques, elles varient. Certains, des Afghans par exemple, vous disent : «Moi, je sais très bien ce qu’est un couvre-feu ou un confinement.» Et il est vrai qu’ils y retrouvent quelque chose de familier, lié à la guerre et à la situation politique de leur pays. D’autres, comme les Peuls, craignent de sortir dans la rue en Seine-Saint-Denis «parce qu’il y a trop de Noirs». Les «Noirs», pour les Peuls, sont ceux qui les tuent. Ceux-là, le confinement les soulage. Mais ce qui les rassure dans les circonstances difficiles actuelles, c’est que la pandémie frappe tout le monde, et pas seulement eux. Ils ne sont plus des exceptions. Ils ont par ailleurs une capacité de résistance qui les préserve de la peur.

Voulez-vous dire que vous n’observez pas de panique ?

Si. Certains prennent la contamination pour une punition. Ils se disent que la maladie leur pendait au nez depuis le départ de leur pays d’origine. La pandémie, selon eux, n’est pas née d’elle-même mais elle leur est envoyée pour sanctionner leur exil. D’autres réfugiés sont pris dans un conflit de loyauté vis-à-vis de leurs proches restés dans leur pays, et l’épidémie accentue ce sentiment puisqu’ils ne peuvent plus protéger leur famille, ni compenser l’impression de l’avoir trahie en leur envoyant de l’argent. J’ai quelques patients qui ne respectent pas le confinement. Ils continuent à se déplacer, et cette transgression s’assimile à un passage à l’acte. Ils savent qu’ils jouent un jeu dangereux en sortant. Pour certains qui ont connu des situations carcérales, être contraint dans un espace confiné fait remonter des souvenirs terribles. J’ai un patient très dépressif qui ne supporte pas l’idée de ne pas pouvoir sortir.

Pouvez-vous dresser un rapide tableau clinique de vos patients ?

Beaucoup souffrent de syndromes post-traumatiques. Quelque chose dans l’événement initial qu’ils ont vécu les empêche d’en sortir : le viol subi, la mort d’un enfant reviennent tout le temps. Ils sont enfermés dans une dynamique mortifère. D’autres patients connaissent une dissociation traumatique : ils ne sont pas avec vous, ils ne s’inscrivent pas dans le quotidien. Ils éprouvent de l’angoisse qui, contrairement à la peur, est un sentiment disséminé ; l’angoisse est partout. Ce sont des personnes très seules, pour lesquelles rien n’est partageable. Elles n’arrivent plus à trouver une place dans le monde commun, elles ne connaissent pas la temporalité : le futur n’a plus de sens pour elles.

Qu’est-ce qui est difficile à faire comprendre aux patients ?

Il leur faut accepter cette réalité pour eux surprenante et paradoxale : ne plus aller systématiquement à l’hôpital en cas de problème. Jusqu’à présent, une des rares institutions sécurisantes pour les demandeurs d’asile et les réfugiés est l’hôpital, l’endroit gratuit où on les soigne. Même ceux qui ne sont pas malades ont besoin de soin, au sens de «care», qu’on écoute leur corps malmené. Autant l’administration n’est pas sécurisante pour eux, car elle demande des papiers ou leur interdit la présence sur le territoire, autant l’hôpital est un lieu d’ancrage où ils ne craignent rien. Nous leur disons toujours qu’en cas de panique, ils doivent aller aux urgences. Certains préfèrent attendre huit heures en pleine nuit aux urgences que rester seuls face à eux-mêmes. Et voilà que, pour la première fois, on leur dit : «Si vous vous pensez atteint du covid, n’allez pas tout de suite à l’hôpital car en ce moment, c’est risqué. Passez d’abord par le 15.» C’est ce qu’il faut leur expliquer. Ils nous font confiance.

Recueilli par Virginie Bloch-Lainé

« Passagers du monde » / Numéro 4 (28.08.2014)

les-ptites-oreilles-2« Passagers du monde », 4ème étape. Dans cette nouvelle émission, la petite équipe d’animateurs composée d’Hans et Maël a l’immense honneur d’accueillir deux vénérables membres de l’association Terre d’Errance (Norrent-Fontes), Nan et Thomas Suel.

Au menu de cette émission, un zoom sur la situation à Norrent-Fontes, petit village du Pas-de-Calais proche de l’autoroute A 26, où bon gré mal gré, des exilés venus d’Érythrée, d’Éthiopie et du Soudan, survivent dans un camp de fortune, dans l’attente d’une étape future en Angleterre ou ailleurs.

Retour donc sur l’historique de la situation, sur la création et l’action de l’association, le tout ponctué par des textes écrits et lus par Thomas, qui dans la « vraie vie », se trouve également être un artiste-bricoleur des sons et des mots. Puis, nous nous arrêterons sur le témoignage d’un exilé érythréen recueilli par l’ex-présidente de Terre d’Errance, Lily Boillet, intitulé « Comment je suis devenu passeur » et publié en juillet 2009 dans la revue Plein droit du GISTI.

En fin d’émission, Hans nous donnera quelques nouvelles de Calais.

D’ailleurs, à ce propos, nous lançons un appel à animateur/animatrice : le génial et pertinent camarade Hans s’en retourne dans sa contrée bruxelloise. Par conséquent, nous sommes à la recherche de voix pouvant prendre le relai et poursuivre la route de « Passagers du monde ». Si vous êtes intéressé.e, n’hésitez pas à laisser un petit mot à contact@psmigrants.org.

@ la prochaine (peut-être)…

# « Passagers du monde » numéro 4 :

 

# La poésie « en passant » de Thomas Suel dans cette émission n° 4 :

Les aidants, Thomas Suel

(Texte écrit pour les bénévoles de Terre d’Errance (Norrent-Fontes) dans le cadre d’un programme d’évènements à l’occasion des 10 ans de la fermeture du camp de Sangatte)

Vous me demandez mon nom, Thomas Suel

# La bande sonore de « Passagers du monde » numéro 4 :

  • Cette femme ocre de latérite, Apkass, En marchant vers le soleil.
  • On a tout compris, Tiken Jah Fakoly featuring Anthony B, Françafrique.
  • Bouger, bouger, Magic System, Cessa kié la vérité.
  • La France des couleurs, Idir, La France des couleurs.

Les interviews ont aimablement été mis à notre disposition par le blog « Passeurs d’hospitalité ».

 # La valise de « Passagers du monde » numéro 4 :

Pour ce numéro 3, la valise des passagers contenait deux livres de jeunesse :

  • « Partir » d’Isabelle Colombat, aux éditions Thierry Magnier, est un recueil de 10 nouvelles abordant la question de l’exil et du voyage.
  • « Les migrants » de Mariana Chiesa Mateos.

 

Crédits : Terre d'Errance Norrent-Fontes

Sur les murs du camp de Norrent-Fontes / Crédits : Terre d’Errance Norrent-Fontes

« Passagers du monde » / Numéro 3 (24.07.2014)

les-ptites-oreilles-2« Passagers du monde », 3ème épisode. Dans cette 4ème émission, Hans et Maël proposent de poursuivre la discussion entamée au cours de l’émission précédente et relative à la situation à Calais.

En réponse à l’opération policière du 02 juillet, une manifestation de soutien aux exilés à été organisée le samedi 12 juillet qui a permis de réunir plus de 450 personnes, militants aguerris ou simples citoyens solidaires, venus de Calais, Dunkerque ou Lille…et même du Havre ! A l’issue de cette mobilisation, l’occupation d’un bâtiment habité depuis plus de 48h a été rendue publique. Cette ancienne usine désaffectée, inutilisée depuis plus d’un an et demi, a rapidement permis à plus d’une centaine de migrants de vivre avec un toit au-dessus de la tête.

Dans un premier temps, l’interview de Camille, un des habitants du squat, va nous permettre de resituer les enjeux de cette occupation du 10, impasse des Salines. Mais ce squat, lieu d’occupation et de revendication, est avant tout un lieu de vie et des activités s’y mènent, à l’image des cours de français que Stéphane propose aux résidents intéressés.

Ce lieu est rapidement en sursis : le jour même de la manifestation, le propriétaire des lieux porte plainte pour occupation illégale. Le Tribunal d’Instance de Calais est saisi en urgence, compte-tenu selon le propriétaire de la dangerosité des lieux de cet ancien site de recyclage de métaux. Marie-Pierre revient en détail sur les enjeux de cette procédure.

Juste avant l’enregistrement de l’émission, le jugement tombe : la libération des lieux et au besoin l’expulsion de tous ses occupants avec le concours de la force publique si nécessaire. La machine à expulser se remet en marche.

Nous terminons l’émission avec un rapide point sur la situation à Steenvoorde où le climat s’est tendu suite au lancement d’une procédure d’évacuation du terrain sur lequel avaient trouvé refuge -et ce, depuis plusieurs années- des exilés érythréens, éthiopiens et soudanais. N’hésitez pas à lire le communiqué de presse réalisé par Terre d’Errance (Steenvoorde) et daté du 03.07.2014.

Expulsions partout, hospitalité nulle part…Où aller ?

Prochaine émission en compagnie de membres de l’association Terre d’Errance (Norrent-Fontes) : jeudi 28.08, de 17h à 18h30 sur 93.3 FM.

# « Passagers du monde » numéro 3 :

Pour télécharger cette émission, clic droit sur ce lien (attention : 120M à télécharger).

# La bande sonore de « Passagers du monde » numéro 3 :

  • Cette femme ocre de latérite, Apkass, En marchant vers le soleil.
  • Erè Mèla Mèla, Mahmoud Ahmed, Ethiopiques, Vol. 7.
  • Ouvrez les frontières, Tiken Jah Fakoly, L’Africain.
  • Lampedusa, Kelem, Jasmin Rouge.
  • Mandjou, Salif Keïta, Folon.

Les interviews ont également aimablement été mis à notre disposition par le blog « Passeurs d’hospitalité ».

# Pour en savoir plus sur la situation à Calais :

Le blog « Passeurs d’hospitalité ».

La page Facebook de Calais, ouverture et humanité.

La page « Actualités » de la Plate-forme de Services aux Migrants (où vous pourrez retrouver la plupart des réactions et analyses des acteurs associatifs face à cette situation).

 # Pour en savoir plus sur la situation à Steenvoorde :

Le site internet de l’association Terre d’Errance (Steenvoorde).

 # La valise de « Passagers du monde » numéro 3 :

Pour ce numéro 3, la valise des passagers contenait :

2014_07_12_Calais_Solidarity Migrants_O2e-7649 (Copier)

« Passagers du monde »/ Numéro 2 (03.07.2014) / Spéciale Calais

les-ptites-oreilles-2« Passagers du monde », le retour. Après un petit souci technique survenu pour l’émission n°1 (qui nous empêche jusqu’à présent de mettre l’émission en ligne), revoici la petite mais fidèle équipe d’animateurs à l’antenne. Pour cette 3ème émission, Hans et Maël (Jean était en reportage) ont l’honneur d’accueillir Clémence, juriste de la Plate-forme de Services aux Migrants (PSM). Au menu ce mois-ci, une émission spéciale sur la situation à Calais.

Le 28 mai 2014, prenant prétexte d’une épidémie de gale, le préfet du Pas-de-Calais ordonnait l’évacuation des deux principaux bidonvilles existant à Calais, le camp dit « des Syriens » (conséquence d’une mobilisation des exilés syriens en septembre et octobre 2013) et le camp situé quai de la Batellerie. Devant l’expulsion imminente de leurs précaires lieux de vie, les migrants ont décidé de se réfugier sur le lieu de distribution des repas. Des tractations sommaires ont eu lieu avec le représentant des autorités préfectorales pendant les premiers jours d’occupation, avant que le silence radio ne s’installe.

Un certain nombre nombre d’exilés ont entamé une grève de la faim afin de porter leurs revendications. Le lieu de distribution des repas est donc devenu lieu d’occupation et de revendication, mais également lieu de vie, et ce malgré les conditions de précarité extrême. Cet espace, parking à ciel ouvert, accueillera jusque 700 personnes.

Le 02 juillet 2014, les autorités préfectorales et municipales ont ordonné l’évacuation du lieu et de 3 squats (Masséna, Vic et Aubert) : une véritable rafle organisée (arrestations au faciès, parfois violentes ; tri des personnes par nationalités ; placements en rétention, y compris des mineurs, etc…). Cette évacuation s’est faite sans témoin, journalistes et associations étant cantonnés loin du lieu de distribution.

L’équipe de « Passagers du monde » revient sur cette série d’évènements et tente d’analyser la situation.

Prochaine destination radiophonique : la number 3 prévue jeudi 24 juillet !

 

Crédits : Gustav Pursche.

Crédits : Gustav Pursche.

« Passagers du monde », numéro 2 : 

La bande sonore de « Passagers du monde » numéro 2 :

  • Cette femme ocre de latérite, Apkass, En marchant vers le soleil.
  • El dulce de leche, Tryo, Ce que l’on sème.
  • Morceau inconnu, enregistrement live au squat Masséna.

Des interviews ont également aimablement été mis à notre disposition par le blog « Passeurs d’hospitalité ».

Pour en savoir plus sur la situation à Calais :

Le blog « Passeurs d’hospitalité »

La page Facebook de Calais, ouverture et humanité

La page « Actualités » de la Plate-forme de Services aux Migrants (où vous pourrez retrouver la plupart des réactions et analyses des acteurs associatifs face à cette situation).

L’agenda (non exhaustif) de « Passagers du monde » numéro 2 :

Bonus :

Le projet « United Voices for Migrants in Calais », réunissant des citoyens et citoyennes de différents pays, a réalisé la vidéo suivante en soutien aux exilés de Calais et de la région (n’hésitez pas à diffuser) :

Lancement de l’émission radio « Passagers du monde »/ Numéro 0…ou le début du voyage radiophonique

les-ptites-oreilles-2

Appuyée par Radio Rencontre, une radio associative émettant sur le Dunkerquois (93.3 FM), une petite équipe rassemblant des bénévoles et militants membres ou proches de la Plate-forme de Services aux Migrants (PSM) s’est lancée dans l’élaboration d’une émission de radio. L’objectif est de parler (autrement) de la situation des personnes exilées présentes sur le littoral Nord de la France, et plus vastement de la thématique migratoire d’ici ou d’ailleurs.

L’émission zéro se présente comme une mise en bouche, un peu comme les préparatifs d’un départ : tout n’est pas encore bien ficelé et la dernière valise n’est pas terminée…Mais l’heure du passage d’antenne approche ! Voici l’itinéraire de cette première émission :  après une petite présentation des animateurs (Hans, Jean et Maël), de la PSM et du réseau No Border, est réalisé un rapide état des lieux de la situation, ponctué par des focus sur Calais puis Steenvoorde, et notamment l’association Terre d’Errance Steenvoorde.

Vient ensuite un parallèle avec la situation au Maroc, près des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, un reportage généreusement prêté par les collègues bruxellois de l’émission « La voie sans frontières » de Radio Panik . Puis Jean se lance dans une chronique contre les idées reçues, avant que la rubrique « Parcours de vie » nous invite au restaurant « Habesha » de Lille, tenu par Alex et connu pour ses spécialités érythréennes et éthiopiennes.

Cette fois, après cette première émission, la valise est presque prête. Prochaine destination radiophonique : la number 2 prévue jeudi 22.05, de 17h à 18h30 sur 93.3 FM !

« Passagers du monde », numéro 0, parties 1 à 5 :

 

La bande sonore de « Passagers du monde » numéro zéro :

  • Cette femme ocre de latérite, Apkass, En marchant vers le soleil.
  • Titre inconnu, Tesfay Gebreyohannes et Gual Hagereseb.
  • La carte de résidence, Mouss et Hakim, Origines contrôlées.
  • London calling, The Clash, London Calling.
  • Exodus, Daara J, Boomerang.
  • Dehay Sdedi, Andit Okbay.

 

Les livres de route de « Passagers du monde » numéro zéro :

  • En finir avec les idées fausses propagées par l’extrême droite, Pierre-Yves Bulteau, Ed. de l’Atelier.

 

L’agenda (non exhaustif) de « Passagers du monde » numéro zéro :

Et tous les dimanches après-midi, entre 15h et 17h, à Calais, à la Citadelle (le terrain au bout du parking ) ou à coté de la salle de sport de Coubertin : matchs internationaux de football ! N’hésitez pas à venir y participer…