En chantier. Un nouveau site pour la PSM, c'est pour très bientôt !

Talents de femmes 23 Juin

Nous nous sommes retrouvées pour la 2eme session du projet « Emergence de talents entre femmes »  à l’accueil du jour du Secours Catholique le 23juin. Il y avait des femmes calaisiennes, des femmes de Boulogne, de Grande Synthe, des femmes de l’Arche d’ Ambleteuse. Femmes de tous horizons, femmes de toutes cultures, femmes de toutes religions. C’est un moment où on valorise les femmes par leurs talents, notre emblème est le suivant : « Chaque être humain a un talent à partager ». C’est un moment qui permet de vivre plusieurs dimensions : intergénérationnelle, interculturelle, intellectuelle et sociale. Ce projet est le fruit d’un constat de terrain, d’un besoin, d’une envie de partage et de solidarité. Se retrouver entre femmes, ce n’est pas du sexisme, c’est juste un lieu, un moment non mixte qui permet le brassage des cultures au féminin. En effet c’est plus facile pour certaines femmes d’échanger et de s’ouvrir à d’autres femmes et cela, indépendamment de la culture. Au cœur de cette journée, nous nous sommes redit les objectifs de cette journée :

1 -Solidarité avec les femmes exilées.

2 -Sensibiliser les femmes calaisiennes sur la situation des femmes exilées.

3 -Valoriser les talents de chaque participante et les partager.

4- Travailler en partenariat avec les associations locales calaisiennes qui œuvrent pour la mixité culturelle.

5- Rendre le projet générateur d’initiatives.

Le vivre ensemble fait partie de notre objectif, nous sommes prêtes à tout pour relever ce défi car nous sommes conscientes que souvent le changement vient à travers des projets féminins, en prenant appui sur « le partage des savoir-faire » .

Il y avait à cette journée plus de 130 femmes, beaucoup de joie exprimée sur les visages de chaque femme, avec une très grande envie de partage de talents et de savoir-faire. Il y avait une atmosphère de fraternité et de solidarité, d’échange, à tel point que nous n’arrivions plus à savoir qui apprenait de qui, tout se passait dans une fluidité, dans une complicité d’échange, comme si tout le monde se connaissait auparavant, comme une seule famille avec un seul objectif, une seule motivation : partager les savoir faire.

Quatorze Ateliers où chacune pouvait choisir d’aller. Une liberté de participation, cette liberté s’explique   : « Je peux regarder sans avoir l’envie d’être active, je peux me balader entre chaque atelier pour m’inspirer et réveiller l’envie en moi pour un tel ou tel talent ». C’est ça le partage des talents : «  Je t’offre mon talent et mon savoir-faire tout en te laissant l’espace nécessaire pour contempler, observer , écouter, regarder, analyser, déguster…avant que tu prennes réellement la décision d’être apprenante  ou pas ».

C’est aussi l’occasion d’exprimer ses propres talents et de s’inscrire pour les prochains ateliers.

Parmi les ateliers programmés ce jour-là, on peut citer : la lecture multilingue, où chaque personne selon son origine propose de lire un texte ou un poème dans sa propre langue: français, anglais arabe, italien, espagnol, afghan… Des personnes vont comprendre et d’autres non et c’est ça qui est intéressant : le fait d’entendre la langue de l’autre permettra d’apprécier et d’habituer l’oreille à d’autres langues et de transmettre ses émotions, la musicalité de sa langue. C’est vraiment le plaisir d’écouter une autre langue. C’est aussi une forme de valorisation et de reconnaissance de l’autre. D’autres talents comme le modelage avec l’argile : une expression artistique qui permet de faire parler les mains, le thème cette fois-ci « La féminité à travers le monde, une meilleure façon de penser aux autres femmes du monde. »                        Voilà enfin 3 anecdotes touchantes de l’atelier couture (exprimées par Isabelle, une « talentueuse » de l’atelier couture : En y repensant, je trouve que « talents de femme » remplit plus que son objectif.

Halima                                                                                                                  Je me souvenais d’elle. Elle avait regretté de n’avoir pu venir la première fois. C’est elle qui sera la première à l’atelier. C’est une jeune femme voilée, douce, réservée. Elle arrive souriante et motivée. Je sens qu’elle est contente d’être là (c’est déjà une récompense). Elle travaille et termine sa pochette, fière, étonnée d’avoir réussi. Puis avant de partir, elle me demande « Je peux vous embrasser ? » (Chaud au cœur !)

Myrra  Elle s’assoit et elle me dit d’emblée « Mon père était couturier au Maroc, il faisait des vêtements » mais elle ne connait rien à la couture. J’ai l’impression qu’elle voulait mettre les pieds dans les pas de son père, qu’elle voulait comprendre qui il était, en faisant comme lui. Puis avant de partir, elle me demande « Je peux vous embrasser aussi ? » C’est merveilleux !

Fatima et Mona, la mère et la fille                                                                      La mère est venue avec sa fille adolescente. Elles prennent chacune une machine. Assez rapidement, elle me dit : « Je suis fille de harki. Ma grande sœur sait coudre mais elle ne m’aime pas, elle n’a jamais voulu m’apprendre ». Elle ajoute qu’elle a élevé seule ses deux enfants et qu’elle est fière de ce qu’ils sont. Voir la mère et la fille, travailler face à face, chacune à une extrémité de la table, est un plaisir. Complicité mère-fille. Quand elle termine, fière et souriante « Au moins, j’aurai réussi à faire ça » ! Faire ses preuves, une revanche ! Je n’ai rien inventé ni embelli pour faire du pathos. Etonnée et ravie, je découvre que la couture n’est pas seulement la couture. Il y a beaucoup de soi-même : recherche de soi, affirmation de soi, fierté…

 

Des photos pour ces moments de joie partagée

Au-delà des mots, il y avait les sourires, les regards, les gestes qui donnent corps aux mots de Mariam et montrent que c’était une belle après-midi.

Certains instants étaient magiques :

  • Au tricot, les mains se croisent pour guider les aiguilles dans la maille ,l’écoute est attentive,le regard concentré. Puis vient la fierté du travail réussi.
  • A la danse, une petite se faufile entre les femmes pour se planter derrière la prof de danse et suivre ses pas en rythme .
  • A la lecture polyglotte,deux fillettes échangent tour à tour leur talent : l’une joue de la flûte tandis que l’autre chante une comptine en français, puis ce sera l’inverse avec une comptine en arabe.

Réseau de M/Parrainage

Le  réseau de M/Parrainage mis en place par Terre d’errance.

 

Référentes de l’action pour Terre d’errance :

Elisabeth Hernu et Dominique Bourgeois

En 2018, Terre d’errance met en place un réseau de parrains/marraines pour accompagner des exilé.e.s.

Ce qu’il est :

Le m/parrainage consiste à créer du lien avec un.e éxilé.e qui en a exprimé le souhait.

Le parrain ou la marraine accompagne le ou la filleul.le dans la résolution de ses problèmes (problèmes administratifs, juridiques, de santé, de logement…….) en concertation avec les partenaires des structures qui interviennent dans ces thématiques.

Le parrain ou la marraine propose des sorties, des loisirs pour favoriser l’intégration des exilé.e.s et participe aux réunions et manifestations mises en place par Terre d’errance dans le cadre de ce réseau.

Comment cela se passe ?

Les parrains et les marraines sont mis en relation par une militante de Terre d’errance (Elisabeth Hernu) avec un.e exilé.e volontaire pour être parrainé.e.

Les exilé.e.s sont le plus souvent celles et ceux de l’HUDA de Fouquière mais cela peut être également des exilé.e.s en contact avec Elisabeth via les cours de Français ou d’autres militant.e.s de Terre d’errance et qui auraient besoin d’un accompagnement plus soutenu.

Le Parrain ou la marraine rencontre son ou sa filleul.e autant que de besoin et selon ses disponibilités.

Elle ou il peut être amener à l’accompagner lors de démarches juridiques, sociales ou de santé. Cela se fait en lien pour l’HUDA de Fouquière avec l’équipe éducative.

Mais le parrainage c’est aussi partager de bons moments comme d’aller à un spectacle, au cinéma, faire un gâteau à la maison, faire un tour en ville………….

Actuellement, nous avons un réseau de 18 marraines et 2 parrains !!

Nous avons organisé 2 moments conviviaux parrains/marraines/filleul.le.s sous forme d’auberge espagnole au Temple protestant de Bruay Labuissière que nous remercions vivement et 2 réunions de parrains et marraines chez Elisabeth.

Nous avons solliciter la ville de Bruay Labuissière pour officialiser le parrainage dans le cadre d’un parrainage républicain.

Nous avons besoin d’étoffer le réseau de M /Parrainage, rejoignez-nous !

Pour joindre Elisabeth : 0321523631

elisabeth.hernu@laposte.net

Vous pouvez également joindre Dominique : 06 69 14 73 77

Bourgeois-dominique@laposte.net

 

Mot de Terre d’Errance

Ça y est. On y est.

C’est la première cérémonie de baptême républicain de personnes étrangères sur le territoire de l’agglomération Béthune/Bruay.

Cette cérémonie s’inscrit dans le cadre du printemps de l’égalité des droits, décliné localement en semaine de l’accueil sur le territoire de la CABBALR.

Depuis 6 mois, les acteurs locaux, (élus, associations, médiathèque et cinéma) se réunissent régulièrement autour d’un projet commun: préparer ensemble les événements de cette semaine de l’accueil. Exposition à la médiathèque de Lillers, projection au cinéma les Étoiles vendredi et journée sportive et culturelle samedi au foyer François Albert et au stade de Béthune.

A Terre d’Errance, nous avons attendu longtemps cette officialisation, cette reconnaissance par des représentants politiques de l’existence de celles et ceux que la majorité des responsables politiques veulent invisibles, coupables de tout ce qu’il y aurait de négatif.

C’est dire la joie d’avoir rencontré monsieur le maire, Olivier Switaj et ses adjoint-e-s monsieur Caillaux et madame Buguinec, avec qui nous avons préparé cette cérémonie. Notre joie et notre reconnaissance profondes de les voir ainsi que d’autres adjoints ici avec nous ce soir, dans cette salle de l’hôtel de ville où ils nous accueillent.

Car ça n’est pas rien que d’être élu-e dans une ville du Pas de Calais en 2019 et de vouloir porter les valeurs de l’accueil en présidant cette cérémonie de baptême républicain.

Courageux, on peut le dire. Alors qu’en réalité, n’est ce pas simplement là le respect de la devise de notre beau pays ?

Liberté de circulation telle qu’inscrite dans la déclaration universelle des droits de l’homme (art.13)

Égalité entre les hommes et les femmes, sans distinction de race (qui n’existent même pas), d’origine ou de classe.

Fraternité et sororité, c’est à dire : solidarité entre tous et toutes. Des plus favorisées envers les plus précaires. C’est ce qui se passe ici, aujourd’hui.

Nous n’espérions plus entendre un jour les mots «bienvenue» et «citoyen-ne» adressés à des personnes étrangères par des élu-e-s, représentant-e-s de la République.

Merci à vous, monsieur le maire et messieurs madame les adjoint-e-s.

Merci aussi aux parrains et aux marraines.

Devenir parrain ou marraine d’une famille, d’une personne exilée est un engagement responsable et solidaire. A Terre d’Errance, cet engagement se décline d’autant de manières qu’il y a de liens entre bénévoles et exilé-e-s : c’est se préoccuper, c’est visiter, c’est passer du temps, c’est questionner, se questionner, c’est aider et se faire aider, c’est danser ou jouer, c’est montrer et faire visiter, c’est aller au cinéma, c’est apprendre c’est attendre et s’enrichir.

C’est une question de citoyenneté.

Merci enfin aux exilés. Merci à vous d’être venu-e-s jusqu’ici, même si ça n’était pas choisi, même si c’était douloureux. Merci. Merci de nous ouvrir les yeux et de nous faire confiance. Merci de partager vos vies, vos projets, vos cultures. Merci d’être là aujourd’hui. Merci de vouloir vous installer en France, à nos côtés. Être filleul-le, c’est se préoccuper, c’est visiter, c’est passer du temps, c’est questionner, se questionner, c’est aider et se faire aider, c’est danser ou jouer, c’est montrer et faire visiter, c’est aller au cinéma, c’est apprendre c’est attendre et s’enrichir.

C’est une question de citoyenneté. Merci et bienvenue à vous dans la communauté républicaine.

Ce qui se passe ici ce soir est hautement républicain.

Ensemble, citoyens et citoyennes, nous faisons chose commune.

Nos droits sont aussi les vôtres.

Rencontre dans une école primaire

L’an dernier Lise, l’enseignante et Dominique de la PSM étaient parties du thème du voyage, d’abord de ceux des élèves, pour parler ensuite de ceux des personnes  exilées : travail sur le vocabulaire, leçon de géographie, dessins, production de textes. Cette année, à la demande des enfants, nous nous sommes retrouvé.e.s avec cette  fois  le projet  de recevoir à l’école  des jeunes   de la Maison du Jeune Réfugié de Saint Omer. Véronique est donc venue avec 8 jeunes venant d’Afghanistan, du Mali, de Cote d’Ivoire, d’Ethiopie, de Sierra Leone : ils ont échangé sur le thème de l’école puis sur leurs  couleurs, leurs sports préférés. Les jeunes étrangers ne parlaient pas français, au mieux ils parlaient anglais. Pourtant il n’y a pas eu de problèmes de communication, les enfants de l’école  utilisant leur petit vocabulaire anglais. Ils ont joué au foot dans la cour, ont partagé un goûter, les enfants spontanément se sont mis à chanter leurs chants de Kermesse. Elise a été touchée par le naturel de ses élèves, par leurs paroles et comportements « pas calculés ». Les enfants ont demandé quand ils reverraient leurs nouveaux amis grands voyageurs. Malik qui a des frères et soeurs dans son pays   a dit :  » Ca fait du bien d’être avec des enfants »                                                                                                            C’est  certain, l’année prochaine on se retrouve.

Le 115 devra bientôt transmettre la liste

Le « 115 » devra bientôt transmettre la liste des réfugiés qu’il héberge

Le gouvernement planche sur un projet qui renforce l’échange d’informations entre les associations d’hébergement d’urgence et l’office de l’immigration. 

Par  Julia Pascual   Publié aujourd’hui à 09h58

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, et la ministre de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, préparent une instruction interministérielle visant à renforcer l’échange d’informations entre la plate-forme d’urgence pour les sans-abri (115) et l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). D’après le projet de texte, non encore publié et que Le Monde s’est procuré, le gouvernement veut relancer la dynamique de la « circulaire Collomb » du 12 décembre 2017. Celle-ci avait provoqué une levée de boucliers des associations d’hébergement et de solidarité parce qu’elle essayait d’organiser le contrôle du statut administratif des migrants qui se trouvent dans l’hébergement d’urgence. Le Conseil d’Etat, saisi par les associations, avait d’ailleurs encadré sa mise en œuvre.

Un an et demi après, le projet d’instruction entend généraliser la transmission d’informations entre le 115 et l’OFII. Le premier devra ainsi « communiquer mensuellement à l’OFII la liste des personnes hébergées dans un dispositif d’hébergement d’urgence », qu’il s’agisse de demandeurs d’asile ou de réfugiés. Des réunions devront ensuite se tenir au niveau des départements, entre l’OFII et le 115, « sous l’autorité du préfet », pour examiner leur situation. L’idée étant notamment de mieux orienter ces personnes migrantes vers des dispositifs d’hébergement dédiés.

Jusque-là, la circulaire Collomb prévoyait que les préfectures envoient des équipes mobiles dans les structures d’hébergement d’urgence afin de recueillir ces informations. Mais les visites étaient conditionnées à l’accord de l’hébergeur et au consentement des personnes. « Ça a marché doucement », constate un cadre de l’administration. « Ça a été un échec », tranche Florent Gueguen, directeur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe 870 associations et organismes de lutte contre l’exclusion. Il cite l’exemple de Paris, où « onze centres d’hébergement d’urgence ont été visités, dans lesquels 10 % des ménages avaient accepté de rencontrer les équipes. Cela a débouché sur six relogements, aucune orientation vers le dispositif d’hébergement pour demandeur d’asile et aucune régularisation, donc le résultat est très faible ».

Préoccupation budgétaire

Selon l’instruction interministérielle en préparation, chaque 115 départemental transmettra désormais à l’OFII un fichier comprenant l’identité des demandeurs d’asile et des réfugiés hébergés, ainsi que le lieu où ils se trouvent. A terme, une interconnexion des fichiers des deux administrations est envisagée. L’objectif est de mieux orienter les personnes vers « des prestations qui leur sont dédiées », c’est-à-dire vers le dispositif national d’accueil (DNA) ou le logement de droit commun pour ceux qui ont déjà obtenu le statut de réfugié. D’après une estimation récente, 11 000 demandeurs d’asile et 8 000 réfugiés se trouveraient dans l’hébergement d’urgence. Cette situation est notamment due au sous-calibrage du DNA, qui ne permet d’héberger qu’un demandeur sur deux. Elle résulte aussi des difficultés d’accès au travail et au logement – et donc à l’autonomie – des réfugiés. Difficile d’imaginer comment, dans ce cadre contraint, l’Etat arrivera à faire sortir les migrants des centres du 115.

Mais le projet d’instruction ne se limite pas à cette ambition puisqu’il prévoit aussi le transfert des migrants recherchant une protection internationale et déjà enregistrés dans un autre Etat membre – les « dublinés » – vers le pays en question. Il planifie en outre la « préparation au retour des déboutés du droit d’asile ». Ces derniers ont « vocation à quitter le territoire », rappelle le projet d’instruction, et la coopération entre le 115 et l’OFII doit permettre d’organiser leur éloignement. Les acteurs associatifs voient là une mise au pas de l’hébergement d’urgence par le ministère de l’intérieur. « Le principe d’inconditionnalité de l’accueil est clairement remis en question », estime Florent Gueguen, qui dénonce aussi une atteinte au secret professionnel. « Les travailleurs sociaux n’ont pas à communiquer sur la situation administrative, de santé ou familiale des personnes hébergées, dit-il. La confidentialité est un pilier de la déontologie du travail social. » « Appeler le 115 deviendra un piège, redoute Katya Benmansour, juriste de la FAS. Cela va alimenter les campements de rue. »

Derrière le projet d’instruction, une préoccupation budgétaire est également à l’œuvre. Alors que les fonds alloués au versement de l’allocation pour demandeur d’asile (ADA) ne cessent d’augmenter (ils avoisinent les 450 millions d’euros en 2019), l’échange d’informations entre le 115 et l’OFII doit permettre de suspendre son attribution en partie pour ceux qui ne sont pas à la rue.

Julia Pascual Le Monde 30 Juin 2019

Nuit dehors à Cherbourg

 

L’association itinerance soutient son action sur les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme ratifiée à Paris 10 décembre 1948.

Art 1 :
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Art 5 :
Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.

Art 13 :

1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays

Art 14 :
Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de   l’asile en d’autres pays.

Donc aujourd’hui on  ne vous parlera pas des délais d’attente allongés avant une première prise en charge.

On ne vous parlera pas des difficultés administratives rencontrées par les demandeurs d’asile.

On ne vous parlera pas non plus de la procédure Dublin

On  vous parlera du non hébergement des demandeurs d’asile.

Dans sa directive de 2003 dite directive accueil, l’Union Européenne recommandait d’offrir aux demandeurs d’asile les moyens matériels d’un accueil digne.

Cette directive corrigée en 2013 définit des conditions matérielles d’accueil des demandeurs d’asile. Si les demandeurs d’asile ne peuvent être hébergés dans les structures dédiées CADA, HUDA, PRADHA, CAES, il leur est accordé une indemnité de 7,40€ par jour pour se loger.

Nous savons bien en tout honnêteté qu’il est impossible de se loger dans notre pays pour 7,40€ par jour surtout quand l’accès aux logement sociaux n’est pas permis.

A Cherbourg, actuellement, 40 demandeurs d’asile isolés ne sont pas hébergés et 5 familles de demandeurs d’asile ne sont pas hébergés dans des structures dédiées.

  • Des conditions de vie destructrices durant plusieurs semaines ou plusieurs mois

Renforcées pour les personnes changeant d’hébergement tous les 2 ou 3 jours

 Une incertitude quotidienne source d’angoisse, de fatigue, de dépression

Une impossibilité à avoir une vie sociale et relationnelle,

Une impossibilité pour les enfants de suivre une scolarisation normale

Une impossibilité de préparer ses repas, de prendre soin de sa famille, de ses enfants,

Une impossibilité de socialiser les plus jeunes dans des structures dédiées.

Une impossibilité de se projeter avec toutes ses conséquences :

Une inactivité (interdiction de travailler, pas d’apprentissage du français en dehors de l’association Itinérance)

Une impossibilité d’avoir une adresse avec toutes ses conséquences administratives et pratiques : adresse fictive CCAS ou association, impossibilité de scolariser les enfants, difficultés pour organiser des soins

  • Des hébergements indignes et qui coutent très cher
  • Coût moyen d’une nuit d’hôtel : chambre pouvant accueillir deux personnes

34 euros par jour, 1020 euros par mois

Quand  une présidente de région sur les ondes de France Inter reproche au premier ministre de ne pas avoir parlé dans son discours d’immigration car l’hébergement d’urgence coûte cher, nous en sommes conscients. Nous dénonçons le recours à ces hébergements indignes et proposons des solutions.

Ces solutions Itinérance, les a portées en 2012 avec l’appui de la mairie de Cherbourg Octeville. Il existe dans le parc social de la commune de Cherbourg en Cotentin des logements sociaux vides.

A Cherbourg en Cotentin 40 demandeurs d’asile isolés ne sont pas hébergés.

Ils touchent selon la loi en vigueur une allocation de 7,4 par jour pour se loger.

Emettons  une hypothèse où comme en 2012, un projet commun d’hébergement est accepté et l’on héberge 6 personnes isolées non hébergées actuellement dans un appartement T5 pour un loyer moyen dans le parc social de 600€. Dans ce cas 6 personnes sont hébergées dans un logement collectif. Montant de l’allocation mensuelle 1332€ par mois versée par l’OFII. Coût du loyer charges comprises 600€ alors bien sûr dans ce dernier cas, il faut ajouter des charges de chauffage souvent mais 200€ de charges supplémentaires cette solution présente une économie de 532€ par mois.

Pour 40 personnes non hébergées sur l’agglomération, il faudrait 7 appartements. L’économie serait de 3724€ par mois.

Emettons la même hypothèse  pour les 5 familles de demandeurs d’asile qui ne sont pas hébergées. Une famille de 4 personnes peut prétendre à un T3 de 60 M2 pour un loyer maxi charges comprises de 400 euros par mois. Si l’on ajoute un montant de 200€ de charges supplémentaires. Coût de l’hébergement pour une famille : 600€ par mois. Economie : 400€ par mois. Pour 5 familles non hébergées sur le territoire, l’économie serait de 2000€ par mois.

Sur le seul territoire de Cherbourg en Cotentin, l’état économiserait plus de 5000€ par mois.

Il faut aussi  aussi  parler des familles qui ne sont plus demandeuses d’asile qui ont entamé une autre procédure et sont donc en cours de démarches, démarches dûment enregistrées en préfecture.

Il s’agit essentiellement de familles qui se retrouvent le plus souvent obligés d’attendre la réponse du 115 pour savoir si elles vont être hébergées. Il y en a actuellement 6 à Cherbourg en Cotentin.

Sans l’aide du CCAS de Cherbourg en Cotentin, des milieux associatifs mais aussi de bénévoles via l’hébergement solidaire ces personnes seraient à la rue.

Pour toutes ces raisons, nous avons organisé symboliquement cette NUIT DEHORS.

Nous n’avons pas voulu exposer les personnes concernées. Elles sont ici représentées par des silhouettes.

Nous redemandons à l’Etat et au Département de remplir leurs obligations afin que sur notre territoire aucune personne ne vive à la rue.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une invitation à la délation

Une invitation à la délation

 

Cette page (ci-dessus) a été publié pendant toute une semaine dans la Voix du Nord, le quotidien régional. Présenté comme ça, il s’agit de « sauver des vies » ce qui qui semble réaliste puisque la traversée est dangereuse. Mais dans ce texte, la question de fond de l’accueil digne de personnes est volontairement escamoté, en présentant les exilés comme des délinquants qu’il faudrait dénoncer. L’État choisit de communiquer sur les effets dus aux politiques de migrations, en diabolisant les exilés, sans communiquer sur les causes des départs et surtout sur les effets des politiques nationales et européennes. L’État ne parle pas des conditions de vie dans les pays qui forcent les exilés à partir, l’État ne communique pas sur les ventes d’armes qui accentuent les migrations et qui rapportent de l’argent, l’État ne communique pas sur les conditions de vie dans les pays tiers comme la Libye, et autres pays.
Les préfectures sont condamnées régulièrement sur leurs pratiques qui ne respectent pas la dignité de personnes qui ont des parcours traumatiques.
Alors je dirais à l’État, « SAUVEZ DES VIES » par une politique autre et respectueuse de la vie de personnes qui aspirent à vivre tranquillement comme tout le monde.
Inciter à la délation sans remettre en cause les politiques mises en œuvre, c’est déplacer les responsabilités pour les projeter sur les autres.

Pierre Tourbier

HCR // Le nombre de personnes déracinées à travers le monde dépasse 70 millions

https://www.unhcr.org/statistics/unhcrstats/5d08d7ee7/unhcr-global-trends-2018.html

Le nombre de personnes déracinées à travers le monde dépasse 70 millions ; le chef du HCR appelle à davantage de solidarité

Le nombre de personnes fuyant la guerre, les persécutions ou les conflits a dépassé 70 millions en 2018. Il s’agit d’un niveau sans précédent, jamais atteint en bientôt 70 années d’existence du HCR.

Selon les statistiques collectées dans le cadre du rapport annuel du HCR Tendances mondiales, près de 70,8 millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui déracinées. Pour situer les choses dans leur contexte, cela représente le double du nombre de personnes déracinées il y a 20 ans, 2,3 millions de personnes supplémentaires par rapport à l’an dernier. Ce chiffre représente une population qui se situerait entre celle de la Thaïlande et de la Turquie.

En outre, ce nombre de 70,8 millions reste une estimation prudente, notamment car il ne reflète que partiellement la crise au Venezuela. Au total, quelque 4 millions de Vénézuéliens, selon les statistiques fournies par les gouvernements des pays qui les accueillent, ont quitté leur pays, ce qui en fait l’une des plus importantes crises de déplacement de population au monde. Bien que la plupart de ces personnes doivent pouvoir bénéficier du système de protection internationale des réfugiés, à peine un demi-million d’entre elles ont introduit officiellement, à ce jour, une demande d’asile.

« Ces chiffres confirment à nouveau la hausse sur le long terme du nombre de personnes ayant besoin d’être protégées à cause des guerres, des conflits et des persécutions. Bien que la rhétorique au sujet des réfugiés et des migrants soit souvent toxique, nous assistons également à une vague de générosité et de solidarité, en particulier de la part des communautés qui accueillent déjà un grand nombre de réfugiés. Nous constatons également une implication sans précédent de la part de nouveaux acteurs, notamment dans les secteurs du développement, des entreprises privées et des particuliers, ce qui reflète non seulement la mise en œuvre du Pacte mondial sur les réfugiés, mais aussi son esprit », a souligné le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi. « Nous devons nous appuyer sur ces exemples positifs et renforcer notre solidarité envers des milliers de personnes innocentes qui, chaque jour, sont contraintes de fuir leur foyer. »

Parmi les 70,8 millions de personnes dont il est question dans le rapport statistique Tendances mondiales, on peut distinguer trois principaux groupes. Le premier groupe est celui des réfugiés, c’est-à-dire des personnes contraintes de fuir leur pays à cause d’un conflit, d’une guerre ou de persécutions. En 2018, le nombre de réfugiés à travers le monde était de 25,9 millions de personnes, soit 500 000 de plus qu’en 2017. Ce total inclut 5,5 millions de réfugiés de Palestine, relevant de la responsabilité de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient

Le second groupe est constitué des demandeurs d’asile – c’est-à-dire des personnes qui se trouvent en dehors de leur pays d’origine et qui bénéficient d’une protection internationale, mais demeurent dans l’attente d’une réponse à leur demande d’obtention du statut de réfugié. A la fin 2018, on dénombrait 3,5 millions de demandeurs d’asile dans le monde.

Le troisième groupe, qui est aussi le plus important – avec 41,3 millions de personnes dans cette situation –, comprend les individus déplacés vers d’autres régions au sein de leur propre pays, une catégorie souvent appelée les déplacés internes.

La hausse globale du nombre de personnes déracinées continue de dépasser le rythme auquel des solutions durables peuvent leur être trouvées. La meilleure option pour tout réfugié est de pouvoir rentrer chez lui de manière volontaire, dans la sécurité et la dignité. D’autres solutions incluent l’intégration dans la communauté d’accueil ou la réinstallation dans un pays tiers. Cependant, seulement 92 400 réfugiés ont été réinstallés en 2018, soit moins de 7% des personnes en attente d’une réinstallation. Environ 593 800 réfugiés ont pu rentrer chez eux et 62 600 autres ont été naturalisés.

« Quelle que soit la situation des personnes réfugiées – l’endroit où elles se trouvent ou le temps écoulé, il faut mettre l’accent sur la recherche de solutions et éliminer les obstacles qui empêchent ces personnes de rentrer chez elles », a ajouté Filippo Grandi. « Il s’agit d’une tâche complexe à laquelle le HCR dévoue toutes ses compétences, mais elle exige également que tous les pays unissent leurs efforts afin d’œuvrer pour le bien commun. Il s’agit de l’un des plus grands défis de notre époque. »

Tendances mondiales 2018 : 8 faits marquants

 

  • ENFANTS : En 2018, un réfugié sur deux était un enfant. Parmi ces enfants, nombreux sont ceux qui sont seuls et sans leur famille (111 000).
  • JEUNES ENFANTS : L’Ouganda, par exemple, a enregistré 2800 enfants réfugiés âgés de cinq ans ou moins, seuls ou séparés de leur famille.
  • MILIEU URBAIN : Davantage de réfugiés vivent dans une ville (61%) plutôt que dans une zone rurale ou un camp de réfugiés.
  • PAYS RICHES ET PAUVRES : Les pays à revenu élevé accueillent en moyenne 2,7 réfugiés pour 1000 habitants ; les pays à faible ou moyen revenu hébergent en moyenne 5,8 réfugiés pour 1000 habitants ; les pays les plus pauvres accueillent un tiers des personnes réfugiées à travers le monde.
  • LOCALISATION : Environ 80% des réfugiés vivent dans des pays voisins de leur pays d’origine.
  • DURÉE : Près de 4 personnes réfugiées sur 5 sont dans des situations de déplacements qui durent depuis au moins cinq ans. Une personne réfugiée sur cinq est dans une situation de déplacement qui dure depuis 20 ans voire davantage.
  • NOUVEAUX DEMANDEURS D’ASILE : En 2018, le plus grand nombre de dépôts de nouvelles demandes d’asile provenait de Vénézuéliens (341 800).
  • PROBABILITÉ : La proportion d’individus dans le monde qui sont réfugiés, demandeurs d’asile ou déplacés internes est passée à 1 sur 108 en 2018. Il y a dix ans, cette proportion était de 1 sur 160.

Ce communiqué de presse est disponible ici

 

Médiacité // 5 étoiles, une expulsion aussi inexplicable qu’intolérable

« 5 étoiles » : « Une expulsion aussi inexplicable qu’intolérable »

« 5 étoiles » : « Une expulsion aussi inexplicable qu’intolérable »

Le Préfet du Nord a procédé le 4 juin à l’expulsion des 200 occupants du squat lillois surnommé ironiquement le « 5 étoiles ». Une décision prise deux jours avant un recours en justice qui a finalement accordé un sursis à l’évacuation de trois ans, ce qui scandalise les avocates Emilie Dewaele et Muriel Ruef.

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Tag sur un mur du squat 5 étoiles. Photo : Julien Pitinome

Monsieur le Préfet du Nord,

Le « 5 étoiles » a été expulsé il y a deux jours, le 4 juin, jour de l’Aïd El-Fitr. Vous savez bien que le mal nommé « 5 étoiles » n’est pas un hôtel de luxe mais le logement de fortune d’un grand nombre d’exilés, environ 200, dont beaucoup de mineurs isolés scolarisés pour certains dans des collèges et lycées de la métropole.

Le « 5 étoiles » , qui avait ouvert en octobre 2017, était également devenu un point d’ancrage, permettant l’intervention de nombreuses associations et bénévoles. De fil en aiguille, ces centaines de mètres carrés de hangars froids et inhospitaliers étaient devenus un lieu de partage et d’entraide, symbole de l’union des plus malheureux en lutte contre leur propre misère.

Il avait fallu se battre, devant les juges, pour obtenir des délais, de l’eau courante, des toilettes, le minimum vital. Tout avait été difficile mais tout avait été tenté, requête après requête, pour obtenir des conditions d’hygiène minimales et le droit de rester un peu plus longtemps dans les lieux, faute de meilleure solution.

Les combats ont été durs mais nous en avions gagnés certains. Le juge judiciaire avait donné un délai qui expirait à la fin de la trêve hivernale. Le juge administratif avait ordonné que soit organisé un accès à l’hygiène, et qu’un diagnostic social soit réalisé. Le délai expiré, les habitants avaient demandé sa prorogation en saisissant le Juge de l’exécution, ce qui est expressément prévu par les textes.

Une audience avait eu lieu le 9 mai. C’était une audience digne, parce que les très nombreux requérants étaient venus écouter, dans un silence profond, ce qu’il se disait entre robes noires de ces hangars en lutte contre le désespoir et qui constituent l’unique endroit au monde où ils peuvent se dire chez eux.

Monsieur le Préfet, vous saviez très bien que le juge avait fixé son délibéré au 6 juin. Nous l’attendions tous avec impatience. Vous saviez également que le 4 juin marquait la fin du ramadan, et que ce jour était pour de nombreux habitants du lieu un jour de fête, un rare moment de joie et de partage, juste avant le délibéré du Juge de l’exécution. Et vous avez choisi ce jour là pour réaliser l’expulsion. Cette décision est aussi inexplicable qu’intolérable.

Cette expulsion intolérable démontre un rare mépris pour l’institution judiciaire et le travail des juges

Vous n’êtes pas sans ignorer que le Juge de l’exécution du TGI de Lille a accordé, par décision du 6 juin 2019, un délai de trois ans aux habitants du « 5 étoiles » pour quitter les lieux. Sans attendre cette décision, vous avez préféré expulser deux jours plus tôt, en catimini, au petit matin, à la surprise et à la stupéfaction générale, 200 personnes vulnérables et encore endormies qui attendaient le 6 juin pour se voir fixées sur leur sort.

Vous les avez secouées, poussées dans des bus, sans leur donner le temps d’un au-revoir aux amis et aux bénévoles, sans possibilité de rassembler leurs uniques possessions, restées dans les lieux et dont on ne sait ce que vous en ferez, et sans même les informer de leur destination. Et tout ceci sous les yeux des quelques journalistes que vous avez honteusement autorisés à entrer dans les lieux en même temps que la police, pour filmer cette misère, que le droit protège pourtant au titre du respect dû à la vie privée.

Vous avez ainsi piégé des dizaines de proies faciles puisque, nous l’apprenions par la suite, cette expulsion soudaine vous permettait de remplir pas moins de trois centres de rétention, où nos clients attendent un éloignement qui se rapproche d’heure en heure.

Nous nous souviendrons longtemps de la dignité de nos clients, lors de l’audience du Juge de l’exécution, le 9 mai dernier. Ils étaient venus en nombre demander justice. Ils étaient entrés en silence dans la salle d’audience, s’étaient assis, attentifs à tout, marquant un respect évident pour l’institution judiciaire qui les a écoutés.

Cette dignité et ce respect vous ont manifestement fait défaut, ce 4 juin 2019. En ordonnant une expulsion 2 jours avant un délibéré portant précisément sur cette question, vous, représentant de l’État dans le Département, avez bafoué le principe de l’effectivité du recours en justice.

Cette expulsion intolérable démontre un rare mépris pour l’institution judiciaire et le travail des juges, ainsi qu’une profonde indifférence pour nos clients qui ont eu l’illusion de croire en l’effectivité de cette justice.

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