L’association itinerance soutient son action sur les principes de la Déclaration Universelle des Droits de l’homme ratifiée à Paris 10 décembre 1948.
Art 1 :
Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.
Art 5 :
Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Art 13 :
1. Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un Etat.
2. Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays
Art 14 :
Devant la persécution, toute personne a le droit de chercher asile et de bénéficier de l’asile en d’autres pays.
Donc aujourd’hui on ne vous parlera pas des délais d’attente allongés avant une première prise en charge.
On ne vous parlera pas des difficultés administratives rencontrées par les demandeurs d’asile.
On ne vous parlera pas non plus de la procédure Dublin
On vous parlera du non hébergement des demandeurs d’asile.
Dans sa directive de 2003 dite directive accueil, l’Union Européenne recommandait d’offrir aux demandeurs d’asile les moyens matériels d’un accueil digne.
Cette directive corrigée en 2013 définit des conditions matérielles d’accueil des demandeurs d’asile. Si les demandeurs d’asile ne peuvent être hébergés dans les structures dédiées CADA, HUDA, PRADHA, CAES, il leur est accordé une indemnité de 7,40€ par jour pour se loger.
Nous savons bien en tout honnêteté qu’il est impossible de se loger dans notre pays pour 7,40€ par jour surtout quand l’accès aux logement sociaux n’est pas permis.
A Cherbourg, actuellement, 40 demandeurs d’asile isolés ne sont pas hébergés et 5 familles de demandeurs d’asile ne sont pas hébergés dans des structures dédiées.
- Des conditions de vie destructrices durant plusieurs semaines ou plusieurs mois
Renforcées pour les personnes changeant d’hébergement tous les 2 ou 3 jours
Une incertitude quotidienne source d’angoisse, de fatigue, de dépression
Une impossibilité à avoir une vie sociale et relationnelle,
Une impossibilité pour les enfants de suivre une scolarisation normale
Une impossibilité de préparer ses repas, de prendre soin de sa famille, de ses enfants,
Une impossibilité de socialiser les plus jeunes dans des structures dédiées.
Une impossibilité de se projeter avec toutes ses conséquences :
Une inactivité (interdiction de travailler, pas d’apprentissage du français en dehors de l’association Itinérance)
Une impossibilité d’avoir une adresse avec toutes ses conséquences administratives et pratiques : adresse fictive CCAS ou association, impossibilité de scolariser les enfants, difficultés pour organiser des soins
- Des hébergements indignes et qui coutent très cher
- Coût moyen d’une nuit d’hôtel : chambre pouvant accueillir deux personnes
34 euros par jour, 1020 euros par mois
Quand une présidente de région sur les ondes de France Inter reproche au premier ministre de ne pas avoir parlé dans son discours d’immigration car l’hébergement d’urgence coûte cher, nous en sommes conscients. Nous dénonçons le recours à ces hébergements indignes et proposons des solutions.
Ces solutions Itinérance, les a portées en 2012 avec l’appui de la mairie de Cherbourg Octeville. Il existe dans le parc social de la commune de Cherbourg en Cotentin des logements sociaux vides.
A Cherbourg en Cotentin 40 demandeurs d’asile isolés ne sont pas hébergés.
Ils touchent selon la loi en vigueur une allocation de 7,4 par jour pour se loger.
Emettons une hypothèse où comme en 2012, un projet commun d’hébergement est accepté et l’on héberge 6 personnes isolées non hébergées actuellement dans un appartement T5 pour un loyer moyen dans le parc social de 600€. Dans ce cas 6 personnes sont hébergées dans un logement collectif. Montant de l’allocation mensuelle 1332€ par mois versée par l’OFII. Coût du loyer charges comprises 600€ alors bien sûr dans ce dernier cas, il faut ajouter des charges de chauffage souvent mais 200€ de charges supplémentaires cette solution présente une économie de 532€ par mois.
Pour 40 personnes non hébergées sur l’agglomération, il faudrait 7 appartements. L’économie serait de 3724€ par mois.
Emettons la même hypothèse pour les 5 familles de demandeurs d’asile qui ne sont pas hébergées. Une famille de 4 personnes peut prétendre à un T3 de 60 M2 pour un loyer maxi charges comprises de 400 euros par mois. Si l’on ajoute un montant de 200€ de charges supplémentaires. Coût de l’hébergement pour une famille : 600€ par mois. Economie : 400€ par mois. Pour 5 familles non hébergées sur le territoire, l’économie serait de 2000€ par mois.
Sur le seul territoire de Cherbourg en Cotentin, l’état économiserait plus de 5000€ par mois.
Il faut aussi aussi parler des familles qui ne sont plus demandeuses d’asile qui ont entamé une autre procédure et sont donc en cours de démarches, démarches dûment enregistrées en préfecture.
Il s’agit essentiellement de familles qui se retrouvent le plus souvent obligés d’attendre la réponse du 115 pour savoir si elles vont être hébergées. Il y en a actuellement 6 à Cherbourg en Cotentin.
Sans l’aide du CCAS de Cherbourg en Cotentin, des milieux associatifs mais aussi de bénévoles via l’hébergement solidaire ces personnes seraient à la rue.
Pour toutes ces raisons, nous avons organisé symboliquement cette NUIT DEHORS.
Nous n’avons pas voulu exposer les personnes concernées. Elles sont ici représentées par des silhouettes.
Nous redemandons à l’Etat et au Département de remplir leurs obligations afin que sur notre territoire aucune personne ne vive à la rue.