Mot de Terre d’Errance

Ça y est. On y est.

C’est la première cérémonie de baptême républicain de personnes étrangères sur le territoire de l’agglomération Béthune/Bruay.

Cette cérémonie s’inscrit dans le cadre du printemps de l’égalité des droits, décliné localement en semaine de l’accueil sur le territoire de la CABBALR.

Depuis 6 mois, les acteurs locaux, (élus, associations, médiathèque et cinéma) se réunissent régulièrement autour d’un projet commun: préparer ensemble les événements de cette semaine de l’accueil. Exposition à la médiathèque de Lillers, projection au cinéma les Étoiles vendredi et journée sportive et culturelle samedi au foyer François Albert et au stade de Béthune.

A Terre d’Errance, nous avons attendu longtemps cette officialisation, cette reconnaissance par des représentants politiques de l’existence de celles et ceux que la majorité des responsables politiques veulent invisibles, coupables de tout ce qu’il y aurait de négatif.

C’est dire la joie d’avoir rencontré monsieur le maire, Olivier Switaj et ses adjoint-e-s monsieur Caillaux et madame Buguinec, avec qui nous avons préparé cette cérémonie. Notre joie et notre reconnaissance profondes de les voir ainsi que d’autres adjoints ici avec nous ce soir, dans cette salle de l’hôtel de ville où ils nous accueillent.

Car ça n’est pas rien que d’être élu-e dans une ville du Pas de Calais en 2019 et de vouloir porter les valeurs de l’accueil en présidant cette cérémonie de baptême républicain.

Courageux, on peut le dire. Alors qu’en réalité, n’est ce pas simplement là le respect de la devise de notre beau pays ?

Liberté de circulation telle qu’inscrite dans la déclaration universelle des droits de l’homme (art.13)

Égalité entre les hommes et les femmes, sans distinction de race (qui n’existent même pas), d’origine ou de classe.

Fraternité et sororité, c’est à dire : solidarité entre tous et toutes. Des plus favorisées envers les plus précaires. C’est ce qui se passe ici, aujourd’hui.

Nous n’espérions plus entendre un jour les mots «bienvenue» et «citoyen-ne» adressés à des personnes étrangères par des élu-e-s, représentant-e-s de la République.

Merci à vous, monsieur le maire et messieurs madame les adjoint-e-s.

Merci aussi aux parrains et aux marraines.

Devenir parrain ou marraine d’une famille, d’une personne exilée est un engagement responsable et solidaire. A Terre d’Errance, cet engagement se décline d’autant de manières qu’il y a de liens entre bénévoles et exilé-e-s : c’est se préoccuper, c’est visiter, c’est passer du temps, c’est questionner, se questionner, c’est aider et se faire aider, c’est danser ou jouer, c’est montrer et faire visiter, c’est aller au cinéma, c’est apprendre c’est attendre et s’enrichir.

C’est une question de citoyenneté.

Merci enfin aux exilés. Merci à vous d’être venu-e-s jusqu’ici, même si ça n’était pas choisi, même si c’était douloureux. Merci. Merci de nous ouvrir les yeux et de nous faire confiance. Merci de partager vos vies, vos projets, vos cultures. Merci d’être là aujourd’hui. Merci de vouloir vous installer en France, à nos côtés. Être filleul-le, c’est se préoccuper, c’est visiter, c’est passer du temps, c’est questionner, se questionner, c’est aider et se faire aider, c’est danser ou jouer, c’est montrer et faire visiter, c’est aller au cinéma, c’est apprendre c’est attendre et s’enrichir.

C’est une question de citoyenneté. Merci et bienvenue à vous dans la communauté républicaine.

Ce qui se passe ici ce soir est hautement républicain.

Ensemble, citoyens et citoyennes, nous faisons chose commune.

Nos droits sont aussi les vôtres.

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