En chantier. Un nouveau site pour la PSM, c'est pour très bientôt !

AG de la PSM samedi 28 Mars 2020

L’assemblée Générale de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s aura lieu le samedi 28 mars 2020. Réservez dès à présent votre après-midi ! Ce sera à Grande-Synthe (on vous confirme le lieu très bientôt).

Selon nos nouveaux statuts, l’AG de la PSM ne peut se tenir que si au moins un tiers de ses membres est représenté (voir liste des associations membres en pièce-jointe). Nous comptons donc sur votre présence ! Si vous ne pouvez être présent.e, merci de bien vouloir donner pouvoir pour vous faire représenter (document à remplir en pièce-jointe).

Merci également de bien vouloir vous inscrire sur ce lien pour confirmer votre présence le 28 mars : https://framaforms.org/inscription-ag-psm-2020-1582295901

Enfin, si vous souhaitez devenir membre de CA ou de nos commissions et participer ainsi à d’incroyables aventures !!!, n’hésitez pas à nous le faire savoir en amont en écrivant à cette adresse : sensibilisation@psmigrants.org. Pour rappel, les commissions interne de la PSM sont les suivantes : « employeuse », « finances », « communication », « bienveillance et gestion des conflits ». On a notamment besoin de renforcer notre « commission finances », mais toutes les énergies sont bienvenues. Quant à nos commissions thématiques, il y a « plaidoyer », « expulsions forcées » et « pouvoir d’agir des personnes exilées » ! 

Ci-dessous, un rappel du déroulé proposé pour cette assemblée générale, ainsi que le lien vers notre rapport d’activité 2019. Toutes vos propositions de modifications, vos commentaires sont bienvenus. Merci d’envoyer tout cela à cette même adresse : sensibilisation@psmigrants.org. Vos propositions pourront ainsi également être débattues lors de l’AG.

Proposition de déroulé :

  • Accueil et temps d’échanges pour se donner des nouvelles
  • Présentation et approbation du rapport moral
  • Présentation et approbation du rapport d’activité 2019, disponible ici : https://apps.psmigrants.org/nextcloud/s/7E2JBQCzZieq4KA
  • Présentation et approbation du rapport financier
  • Élection des membres du Conseil d’Administration

Nous vous inviterons à ré-adhérer à la PSM lors de l’AG.

A très vite !

Les membres du CA et les salariées de la PSM : Alain, Armelle, Christine, Claudie, Clémentine, Dominique, Jean-Marc, Lou, Marc, Marie, Nan, Nicolas et Philippe.

 

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Pratiques n° 88 partie magazine

Version 1 du 23 novembre 2019 – 1 650 c

Auteure : Martine Devries

La projection d’un film documentaire Les soignants de l’exil sur la PASS (permanence d’accès aux soins de santé, lieu de consultation prévu pour les personnes qui n’ont pas de couverture sociale) de Calais a eu lieu le 20 novembre au cinéma Alhambra à Calais devant une salle comble. Des bénévoles dans la salle, oui, mais surtout du personnel de l’hôpital, car la PASS est dans l’enceinte de l’hôpital et fonctionne en lien avec le plateau technique de l’hôpital, avec du personnel de l’hôpital, sur des fonds de l’État, gérés par l’hôpital. Le documentaire réalisé par Chloé Tisserand, diffusé par la chaîne Weo, est adossé à sa thèse de sociologie, qui est en cours. Il a été réalisé sur une année, et il est centré sur le vécu du personnel, infirmier·e·s, interprète, médecins, secrétaire et vigile. Il manifeste une immense bonne volonté et humanité, de la part de… « tout le monde », soignants et artisans du film. Le film n’est pas mal du tout : réaliste, mais pas trop plombant, laissant la place à l’expression du malaise des soignants au contact du dénuement extrême des exilés. C’est une belle reconnaissance du travail, difficile, des soignants. Mais tout est montré comme s’il s’agissait d’un dénuement et d’une misère « naturelles », comme si personne n’y pouvait rien, comme si personne n’y était pour rien. Rien n’est dit, ni montré, des conditions catastrophiques, cyniques, et honteuses dans lesquelles ils et elles ne sont pas accueilli·e·s et qui les rend ou contribue à les rendre malades. Rien n’est dit non plus de ce qui les contraint à quitter leur pays. Rien n’est dit de la politique. Ce n’est pas le sujet. Tout est là.

(à paraître dans le N° 88 de la revue « Pratiques ou les cahiers de la médecine utopique »

Martine Devries

Un feu vert européen aux expulsions express de migrants

https://www.liberation.fr/planete/2020/02/14/un-feu-vert-europeen-aux-expulsions-express-de-migrants_1778301

 

Un feu vert européen aux expulsions express de migrants

Par François-Xavier Gomez — 14 février 2020 à 10:01 (mis à jour à 12:53)
 

La Cour européenne des droits de l’homme a légitimé les reconductions expéditives de migrants par l’Espagne. Les ONG redoutent que la décision n’encourage d’autres Etats, dont la France.

L’Espagne n’a pas bafoué les droits humains en expulsant «à chaud», sans la moindre décision administrative ou judiciaire, deux migrants africains de son enclave de Melilla, dans le nord du Maroc, a statué la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) dans un arrêt rendu jeudi à Strasbourg. La décision, définitive et qui ne peut faire l’objet d’aucun appel, est une surprise puisqu’elle inverse un arrêt rendu en octobre 2017, qui donnait raison aux deux requérants et condamnait Madrid à verser à chacun un dédommagement de 5 000 euros.

Mépris du droit européen

Au-delà des cas de ces deux ressortissants, malien et ivoirien, l’Espagne a expulsé de façon expéditive, depuis une vingtaine d’années, des milliers de «sauteurs», ces migrants d’Afrique subsaharienne qui franchissent à mains nues les grilles, hautes de plus de 6 mètres et hérissées de lames tranchantes, qui séparent du Maroc les villes enclaves de Ceuta et Melilla. Ce sont les deux seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe. Sitôt parvenus en territoire espagnol, ces migrants sont reconduits côté marocain sans avoir pu faire valoir leur droit à une assistance juridique ou médicale, et à déposer une demande d’asile. Au mépris du droit européen qui interdit les expulsions collectives, et de la Convention de Genève de 1951 sur le statut des réfugiés.

Pour la CEDH, instance dont la juridiction s’étend sur les 47 Etats du Conseil de l’Europe, «les requérants se sont mis dans une situation d’illégalité lorsqu’ils ont délibérément tenté, le 13 août 2014, d’entrer en Espagne en franchissant le dispositif de protection de la frontière de Melilla, à des endroits non autorisés et au sein d’un groupe nombreux, en profitant de l’effet de masse et en recourant à la force». Leur renvoi est donc justifié par leur décision «de ne pas utiliser les voies légales existantes permettant d’accéder de manière régulière au territoire espagnol», poursuit la Cour, qui conclut à la non-violation des articles 4 du Protocole n°4 (interdiction des expulsions collectives) et 13 (droit à un recours effectif) de la Convention européenne des droits de l’homme.

Retrait des «concertinas»

Pour Claire Rodier, du Gisti (Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s), cofondatrice du réseau Migreurop, la décision prise à Strasbourg est «catastrophique» en ce qu’elle «valide des pratiques contraires au droit international», et «s’inscrit dans un climat politique qui justifie le recours à l’illégalité des Etats». Quelques exemples : «Les interdictions de débarquement des bateaux humanitaires en Méditerranée, de porter secours à leurs passagers, l’accord Turquie-UE de 2016…»

Jean-François Dubost, responsable du programme Protection des populations d’Amnesty International France, déplore lui aussi un arrêt qui «ne tombe pas au meilleur moment, en plein contexte de durcissement des contrôles des frontières, et dans un climat délétère pour tous ceux qui fuient ou migrent à la recherche d’une protection en Europe». Refuser d’examiner les demandes d’asile individuellement revient à «refouler les demandeurs vers des situations de danger sans tenir compte de leur vulnérabilité» ajoute l’expert, qui souligne qu’Amnesty se donne quelques jours pour examiner en détail l’arrêt et analyser ses implications juridiques, afin de déterminer s’il s’agit ou pas d’un revirement dans la vision des Etats européens du droit des réfugiés.

Pour la responsable du Gisti, l’arrêt de Strasbourg est un nouveau cas où «les juges suivent les politiques». La Hongrie, souligne-t-elle, procède de longue date à des expulsions collectives illégales. La France le fait aussi, à la frontière italienne, même si elle s’en défend.

L’argument de la CEDH, qui reproche aux migrants de «choisir» la violence au lieu de se présenter aux postes-frontières en faisant la queue avec les touristes, scandalise Claire Rodier car il «ignore une situation pourtant connue de tous et dénoncée depuis des années : les migrants noirs ne peuvent approcher des guichets frontaliers, tant du côté espagnol que marocain, tout est fait pour les empêcher d’y accéder». Il n’y a pas de «choix», la voie illégale est la seule possible.

Si dans les enclaves espagnoles d’Afrique du Nord, la politique d’expulsions immédiates a commencé à la fin des années 90, sous le gouvernement conservateur de José María Aznar, elle s’est poursuivie avec les présidents de gauche (Zapatero) comme de droite (Rajoy), jusqu’à aujourd’hui avec le socialiste Pedro Sánchez. La seule mesure consentie par son gouvernement de coalition a été le retrait des «concertinas», ces spirales de barbelés dont les lames pénètrent profondément dans les chairs. Le démantèlement de ces dispositifs mutilants condamnés par tous les défenseurs des droits humains a commencé en décembre à Ceuta. Mais ils refont leur apparition sur les grillages installés côté marocain, dans le cadre de mesures de renforcement des frontières co-financées par l’Union européenne.

François-Xavier Gome

« Les soignants de l’exil » – Regard sur le documentaire

Auteure : Martine Devries

La projection d’un film documentaire Les soignants de l’exil sur la PASS (permanence d’accès aux soins de santé, lieu de consultation prévu pour les personnes qui n’ont pas de couverture sociale) de Calais a eu lieu le 20 novembre au cinéma Alhambra à Calais devant une salle comble. Des bénévoles dans la salle, oui, mais surtout du personnel de l’hôpital, car la PASS est dans l’enceinte de l’hôpital et fonctionne en lien avec le plateau technique de l’hôpital, avec du personnel de l’hôpital, sur des fonds de l’État, gérés par l’hôpital. Le documentaire réalisé par Chloé Tisserand, diffusé par la chaîne Weo, est adossé à sa thèse de sociologie, qui est en cours. Il a été réalisé sur une année, et il est centré sur le vécu du personnel, infirmier·e·s, interprète, médecins, secrétaire et vigile. Il manifeste une immense bonne volonté et humanité, de la part de… « tout le monde », soignants et artisans du film. Le film n’est pas mal du tout : réaliste, mais pas trop plombant, laissant la place à l’expression du malaise des soignants au contact du dénuement extrême des exilés. C’est une belle reconnaissance du travail, difficile, des soignants. Mais tout est montré comme s’il s’agissait d’un dénuement et d’une misère « naturelles », comme si personne n’y pouvait rien, comme si personne n’y était pour rien. Rien n’est dit, ni montré, des conditions catastrophiques, cyniques, et honteuses dans lesquelles ils et elles ne sont pas accueilli·e·s, et qui les rend ou contribue à les rendre malades. Rien n’est dit non plus de ce qui les contraint à quitter leur pays. Rien n’est dit de la politique. Ce n’est pas le sujet. Tout est là.

(A paraître dans le N° 88 de la revue « Pratiques ou les cahiers de la médecine utopique » – Version 1 du 23 novembre 2019)

Martine Devries

Ouistreham, 5 fois moins de migrants qu’il y a un an

A Ouistreham, il y a 5 fois moins de migrants qu’il y a un an : pourquoi ?

À Ouistreham, le nombre de réfugiés a considérablement baissé. Ils sont aujourd’hui une trentaine, contre plusieurs centaines au plus fort de la crise migratoire.

À Ouistreham le nombre de migrants qui stationnent a beaucoup baissé, de plus de 200 à 35 environ aujourd’hui.À Ouistreham le nombre de migrants qui stationnent a beaucoup baissé, de plus de 200 à 35 environ aujourd’hui. (©Archives Nicolas Claich/Liberté le Bonhomme Libre)Depuis l’été 2017 la crise migratoire est une réalité à Ouistreham près de Caen (Calvados). Cette année-là, la ville découvre que son port, qui relie Portsmouth via les navires de la Brittany Ferries, est une porte d’entrée prisée des réfugiés qui veulent se rendre au Royaume-Uni.

Essentiellement Soudanais fuyant la guerre et la pauvreté, ces (très) jeunes Africains ont délaissé Calais. D’autres ont transité par Paris, mais tous n’ont qu’un but : partir en Angleterre, ne pas rester en France. Miguel, responsable de la première heure du CAMO (collectif d’aide aux migrants de Ouistreham) estime qu’en deux ans et demi « plusieurs centaines sont passés en Angleterre. »

35 contre 200

La préfecture du Calvados n’a, elle, jamais communiqué de chiffres. En revanche aujourd’hui, les services de l’État, la municipalité et les associations d’aide aux réfugiés s’accordent sur le nombre actuel de migrants. 35 pour le CAMO (qui en comptait « 130, 160 l’an dernier ») et le maire de Ouistreham Romain Bail. Une « quarantaine, ou une cinquantaine » pour la préfecture.

« On constate une baisse globale depuis plusieurs mois », confirme Bruno Berthet, sous-préfet et directeur du cabinet du préfet du Calvados.

De multiples raisons

Là où les bénévoles et l’État se rejoignent également, c’est sur les raisons de la baisse du nombre de migrants. « Il n’y a pas d’explication immédiate », confie Bruno Berthet. « Je n’ai pas d’explications claires », abonde Miguel.

Les deux parties avancent néanmoins les mêmes pistes : « le blocage des frontières en Méditerranée ou ailleurs (CAMO) », « le contexte extérieur (préfecture) ».

La sécurisation renforcée du terminal portuaire, à la fois pour les migrants et pour préparer le Brexit est l’autre raison évoquée. Les camions dans lesquels les réfugiés tentaient de monter en pleine rue ont également vu leur sécurité renforcée.

« Les bénévoles ne lâchent rien »

Mais si le nombre de réfugiés a baissé, la crise demeure. Et comme auparavant, la maraude hivernale des services de l’État (mise à l’abri d’urgence à Caen du 31 octobre au 31 mars) n’a attiré depuis son lancement 2019 « que quelques dizaines de personnes », calcule le sous-préfet.

Les migrants en cet hiver doux préfèrent rester dehors. Les 10 couchages mis à disposition par la mairie de Lion-sur-Mer « ne sont pas toujours pleins », ajoute le CAMO.

Les bénévoles qui aident au repas, aux vêtements, à la santé, en revanche « ne lâchent rien », insiste Miguel. « Notre conviction reste profonde. » Le travail de longue haleine paye aussi :

Depuis le début de notre action, onze personnes ont obtenu leur papier de réfugiés.

Bailleul : un Formule 1 devenu CAES puis CAO puis HUDA

Ni vu ni connu
À Bailleul le Formule 1 a fermé ses portes il y a quelques temps. L’état l’a racheté comme 60 autres.
Il y a environ 3 ans, l’État a décidé de le transformer en CAES ( centre d’accueil et d’examen des situations), autrement dit un accueil inconditionnel pour les personnes qui se trouvaient à Dunkerque. Super enfin l’état avait une attention pour ceux qui ne demandais pas forcément l’asile.
C’est Adoma qui a été nommé pour gérer ce centre qui pouvait accueillir jusqu’à 80 personnes.
Pour ceux qui connaissent un peu les Formule 1, il faut savoir qu’il n’y a eu aucun travaux. Ce qui veut dire que pour cuisiner les résidents disposaient de 2 plaques électriques, d’un mini four micro-ondes, d’un cuiseur à riz ainsi que d’une bouilloire, tout ceci dans l’entrée du Formule 1. On voyait donc des mamans descendre avec un faitout pour cuire le repas obligées de remonter dans leur chambre parce qu’ aucun élément de cuisson n’était disponible.
Il n’y avait non plus aucune machine à laver pour la lessive alors que c’était essentiellement des familles avec petits enfants.
Les chambres de Formule 1 sont conçues pour 3 personnes. Quand la famille avait 2 enfants, elle disposait de 2 chambres; le père dormant avec l’un, la mère avec l’autre.
Bien sûr, aucun espace de jeux n’avait été aménagé. On peut imaginer l’ambiance les jours de pluie.
Quelques mois après sans qu’on soit averti de quoi que ce soit je me suis rendue compte que le CAES était devenu un CAO ( centre d’accueil et d’orientation) toujours géré par Adoma. Et encore quelques temps après le CAES devenu CAO était un Huda. Autrement dit l’accueil inconditionnel s’était transformé en accueil de demandeurs d’asile. Ni vu ni connu….
Pour la défense de l’État mais ça c’était largement prévisible, très rapidement des passeurs s’étaient introduits au CAES. Les poids lourds qui stationnaient sur le parking en face on vu leur bâche tailladée. Un soir une rixe a éclaté faisant un blessé et un passeur qui s’était déjà fait repérer dans la ville a été arrêté condamné et incarcéré à Longuenesse où je viens d’apprendre qu’il est décédé sans en connaître les circonstances.
Néanmoins il n’existe toujours pas d’accueil inconditionnel pour les personnes qui n’ont pas encore décidé de demander l’asile.
L’État n’assure toujours pas une information suffisante pour que  les personnes puissent décider et s’engager dans un parcours qu’ils auront choisi en fonction des possibilités.

Claire Cleenewerck

Une distribution particulière à Grande Synthe

 

Aujourd’hui, c’est Olivier de Solminihac, écrivain Dunkerquois qui nous accompagnait sur les sites de distribution. Suivant la lecture du texte « étranger » co écrit par Olivier et lue par un comédien à la communauté emmaus vendredi dernier, des Dunkerquois présents ce soir là nous ont accompagné aussi sur les camps cet après midi.

Pas de CRS en vue !! Je me demande toujours pourquoi, à certains moments cela semble TELLEMENT IMPORTANT qu’ils soient nombreux, et à d’autres moments : PERSONNE !!!

Bon ! distributions sur le grand parking :

du people !

du froid !

très froid !

TROP froid !

Les pakistanais : toujours égaux à eux mêmes, le thé est « prêt » à démarrer…

 et l’on se cale sur leur rythme….

le bois vert doit chauffer !

l’eau (d’un jerrican douteux) doit bouillir,

le lait que nous venons de ramener doit gicler, puis 

l’ensemble doit bouillir trois fois dans la casserole 

les flammes lèchent le tout,

nous réchauffent

et nous emmènent dans nos pensées autour de nos Friends !

On « prend » notre temps (quelle drôle d’expression..)

 prenons le…

pour s’intéresser à eux… police ? uk ? very cold ?

toujours les mêmes sourires fatigués,

les mêmes blagues,

les beaux regards graves et re connaissants.

Olivier est venue avec une amie italienne,

Chouette !

Beaucoup se « réveillent » et speack Italiano,

pépite de soleil dans ce brouillard monotone, 

puis, nous partons sur les deux autres camps,.

No tea ? Heu… No thank you,

Hoooo…

Eh oui, aussi précieux que le poulet et le riz !

LE TEMPS PASSE ENSEMBLE…

Puis, nous « terminons » la « tournée » à la Linière…

Je pense que, de mémoire, hormis le Basroch pendant 6 mois,

jamais je n’ai ressenti autant de honte.

Une merveilleuse asso anglaise a installé sur le parking, des tapis de couvertures, des tonnelles, des tables, des petites chaises

et… une vingtaine de pitchounes jouent… au coloriage, à la poupée, à des jeux d’adresses ! on les penserait à l’école, ou à la garderie…. nul souci du voyage.. ils redeviennent enfants !

MERCI LES JEUNES !

Plus loin, mais tellement prêt de nous, des tas d’immondices jonchent le sol. Des fers à bétons sculptent un décor « d’art » « dramatique », Des odeurs nauséabondes !!

et… du people !!! des tentes en nombre, partout !!!

la maison quasiment démontée.

des petits feux réchauffent et tuent l’ennui.

Oh ? Des hautes flammes ? Ah ! Un cady de Monsieur Mullier qui brûle !

Ce n’est pas un fuck au monde capitaliste qui s’en fout de leur sort.

C’est simplement un peu de flammes… et de chaleur. 

Nos nouveaux amis Dunkerquois sont stupéfaits !

Olivier me demande ce qu’il peut faire, il connait du monde à Dunkerque…

YES ! 

Alors, artistes, chanteurs, comédiens, auteurs, 

montreurs d’ours et baladins,

ON Y VA.     ON Y VA.      ON Y VA ?

Grand frais !

Grand Frais va s’installer !

Grand frais va attendre la fin du Grand Froid

et IL LES MANGERA TOUT CRU…

et après où iront ils ?

Maudite neige, tu ne viens pas !

Mais je commence à douter : toi non plus, tu n’arriveras pas à donner un toit et un sol à Grande Synthe pour toutes ces personnes !

L’Etat a réussi à contaminer la commune…

Les consciences sont tranquilles.. « mais enfin, ils n’ont qu’à aller dans les C A E S » … 

Faut il se résigner ?

Je ne sais pas.

A vous de prendre le relais, artistes, chanteurs, comédiens, auteurs, montreurs d’ours !

NE SURTOUT PAS SE RESIGNER,

L’HUMANITE Y VA DE SA SURVIE.

Bon courage les zamis. 

J’aimerais vous dire « ça va aller » .

Sylvie EMMAUS GRANDE SYNTHE

Journal des Jungles n°13

Journal des Jungles n°13 // Femmes traversant les frontières

Réalisé dans le cadre d’une résidence d’écriture accueillie, du 20 au 22 septembre 2019, au sein de l’accueil de jour du Secours Catholique de Calais, ce numéro a réuni, en non-mixité, des femmes encore sur la route de l’exil, et d’autres qui ont décidé de poser leurs valises à Calais, des bénévoles de Norrent-Fontes, Tatinghem et Cherbourg, ainsi que les salariées et bénévoles du Planning Familial 62, du Secours Catholique de Calais, de Project Play, de Gynécologie Sans Frontières, du Refugee Women’s Centre, ou encore de la Maison Maria Skobtsova.

Découvrez le Journal des Jungles n°13 en cliquant sur les images ci-dessous ! Vous pouvez également le télécharger en format PDF ici.

Pour en savoir encore plus sur cette résidence d’écriture toute particulière, venez également profiter de l’émission radio de Calais Border Broadcast du 8 mars 2020, qui accueillait 2 des autrices de ce numéro : Helia et Sotoda !

Vous souhaitez recevoir des exemplaires papier du Journal ? Écrivez nous à : sensibilisation[at]psmigrants.org