A Ouistreham, il y a 5 fois moins de migrants qu’il y a un an : pourquoi ?
À Ouistreham, le nombre de réfugiés a considérablement baissé. Ils sont aujourd’hui une trentaine, contre plusieurs centaines au plus fort de la crise migratoire.
Essentiellement Soudanais fuyant la guerre et la pauvreté, ces (très) jeunes Africains ont délaissé Calais. D’autres ont transité par Paris, mais tous n’ont qu’un but : partir en Angleterre, ne pas rester en France. Miguel, responsable de la première heure du CAMO (collectif d’aide aux migrants de Ouistreham) estime qu’en deux ans et demi « plusieurs centaines sont passés en Angleterre. »
35 contre 200
La préfecture du Calvados n’a, elle, jamais communiqué de chiffres. En revanche aujourd’hui, les services de l’État, la municipalité et les associations d’aide aux réfugiés s’accordent sur le nombre actuel de migrants. 35 pour le CAMO (qui en comptait « 130, 160 l’an dernier ») et le maire de Ouistreham Romain Bail. Une « quarantaine, ou une cinquantaine » pour la préfecture.
« On constate une baisse globale depuis plusieurs mois », confirme Bruno Berthet, sous-préfet et directeur du cabinet du préfet du Calvados.
De multiples raisons
Là où les bénévoles et l’État se rejoignent également, c’est sur les raisons de la baisse du nombre de migrants. « Il n’y a pas d’explication immédiate », confie Bruno Berthet. « Je n’ai pas d’explications claires », abonde Miguel.
Les deux parties avancent néanmoins les mêmes pistes : « le blocage des frontières en Méditerranée ou ailleurs (CAMO) », « le contexte extérieur (préfecture) ».
La sécurisation renforcée du terminal portuaire, à la fois pour les migrants et pour préparer le Brexit est l’autre raison évoquée. Les camions dans lesquels les réfugiés tentaient de monter en pleine rue ont également vu leur sécurité renforcée.
« Les bénévoles ne lâchent rien »
Mais si le nombre de réfugiés a baissé, la crise demeure. Et comme auparavant, la maraude hivernale des services de l’État (mise à l’abri d’urgence à Caen du 31 octobre au 31 mars) n’a attiré depuis son lancement 2019 « que quelques dizaines de personnes », calcule le sous-préfet.
Les migrants en cet hiver doux préfèrent rester dehors. Les 10 couchages mis à disposition par la mairie de Lion-sur-Mer « ne sont pas toujours pleins », ajoute le CAMO.
Les bénévoles qui aident au repas, aux vêtements, à la santé, en revanche « ne lâchent rien », insiste Miguel. « Notre conviction reste profonde. » Le travail de longue haleine paye aussi :
Depuis le début de notre action, onze personnes ont obtenu leur papier de réfugiés.