En chantier. Un nouveau site pour la PSM, c'est pour très bientôt !

Newsletter n°44

LE JOURNAL HORS LES JUNGLES
n°44 // 3 septembre 2020

La lettre d’info de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche

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Infos des lieux de vie

  • A Grande-Synthe, même s’il est toujours compliqué de donner des chiffres, les associations estiment qu’il y a entre 400 et 500 personnes présentes, dont de nombreuses familles avec enfants. Il n’y a toujours aucun accès à des toilettes et douches, et l’accès à l’eau potable n’est possible qu’en un point unique, autour d’un dispositif complètement sous-dimensionné et inadapté par rapport aux besoins de ces personnes. Le 28 août, la députée européenne Anne-Sophie Pelletier venait rencontrer les associations agissant sur le terrain à Grande-Synthe, après être allée à Calais, et a pu ainsi être informée des multiples violations des droits fondamentaux qui y sont subies par les personnes exilées.
  • A Calais, la politique de harcèlement des personnes s’est encore accentuée depuis la venue du ministre de l’intérieur le 12 juillet dernier. Comme l’explique ce communiqué inter-associatif du 14 août autour de la saisine de la Défenseure des droits et des Nations Unies,  » les près de 1200 hommes, femmes et enfants sans-abris présent.e.s à Calais ont vu leurs conditions de vie profondément dégradées ces dernières semaines. En cause, les «évacuations » brutales de plusieurs gros campements ensuite grillagés (…) et la réduction dramatique des services vitaux que sont les distributions alimentaires, l’accès aux douches ou encore aux points d’eau qui les accompagne. » La frontière (plus exactement les politiques mises en place pour la faire exister) continue par ailleurs de tuer : le 19 août, c’est Abdulfatah Hamdallah, jeune homme soudanais, qui a perdu la vie. Un communiqué de presse associatif est à lire ici.
  • A Bayonne, le centre Pausa accueille des personnes exilées, une pause pour elles après des milliers de kilomètres, et avant de repartir vers le nord de l’Europe. Depuis sa création fin 2018, Pausa (« la pause » en basque) a accueilli plus de 16 000 personnes. A lire ce reportage de Jacques Pons, France Bleu Pays Basque

Le bureau d’accueil © Radio France – Jacques Pons

Campement de migrants le long du canal Saint-Denis à Aubervilliers, le 17 juillet 2020 François Guillot AFP

  • A Vintimille, la Croix Rouge plie bagage et les personnes exilées sont désignées à la vindicte. Des préfabriqués vides : c’est tout ce qu’il reste du camp de transit géré par la Croix-Rouge depuis quatre ans à Vintimille, le Calais italien, à quelques kilomètres de la frontière française et de Menton. Fermé aux nouveaux et nouvelles arrivantes pendant l’épidémie de coronavirus et le confinement, le camp n’a pas été autorisé à rouvrir. Des dizaines de personnes originaires de pays en crise campent désormais éparpillées dans Vintimille, sous des ponts, sur la plage, sur les berges du fleuve Roya, seul point d’eau accessible dans la chaleur de l’été. Ici l’article paru dans Le Point

Infos des assos

  • Le Collectif des Associations Unies a adressé un courrier à plusieurs ministres au sujet des expulsions, incluant celles de Grande-Synthe et Calais : « Dans ce contexte de crise sanitaire et sociale inédit, le Collectif des Associations Unies qui regroupe 39 associations nationales participant à l’accès au logement et à l’hébergement des personnes les plus démunies, tient à vous alerter sur les expulsions locatives ainsi que sur les expulsions de campements, squats et bidonvilles. Alors que des instructions ont été données aux préfets le 2 juillet afin de conditionner les expulsions et les remises à la rue à une solution de relogement ou d’hébergement, aucune consigne n’a été communiquée pour protéger les populations vivant dans ces lieux de vie informels, dont la situation est très préoccupante ». La suite du courrier est à lire ici.
  • Le site de la Maison Sésame est enfin prêt :  » Il retrace toutes nos aventures depuis déjà plus d’un an. Vous pourrez y trouver une présentation de l’association, de la grande équipe Maison Sésame, de nos objectifs à moyen et long terme, et surtout de ses habitant.e.s accueilli.e.s, qui deviennent bien souvent accueillant.e.s dans cette belle et grande maison hospitalière. Venez le découvrir sans plus attendre sur le lien suivant !

les travaux d’entretien et de rénovation continuent

Faire et dire, les personnes premières concernées

Un bateau de fortune tente la traversée de la mer du Nord et croise un porte-conteneurs, le 10 août 2020• Crédits : préfecture maritime

  • Poème d’Omar pour Abdulfatah Hamdallah, ce jeune homme soudanais âgé de 28 ans, mort alors qu’il tentait de rejoindre les côtes anglaises à bord d’une embarcation gonflable

*Farewell poem*

*BY 👋🏾👋🏾 BY*
~Friend of mine ~
*Stay well*
I became so far
*FROM you*
MY days have ended
*Remember me* The good time together we spent
together *In jungle*
Yes, This is the *life*
some times is *sad* and some times is *happy*

See you next *time* ( la suite , c’est ici)

  • Amjad Abbas Abdallah, un ancien de la jungle. Après de nombreuses galères, la fuite de la Libye, son arrivée à Calais en 2014, les campements de fortune, l’envie de rallier l’Angleterre malgré le danger, il décide finalement de tout faire pour rester en France. Il obtient des papiers, suit une formation de soudeur et, six ans après avoir posé pour la première fois un pied à Calais, il crée aujourd’hui sa société et vient de terminer son atelier artisanal, « Les Ateliers de Tito », rue des Quatre-Coins. A lire ce portrait dans le journal Nord Littoral

Infos de la PSM

  • Réservez dès à présents les dates des 10 et 11 octobre dans vos agendas ! Le samedi 10 octobre, nous vous invitons au Forum de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s, qui se tiendra toute la journée du samedi ! Le dimanche 11 octobre au matin, c’est l’Assemblée Générale de la PSM, à laquelle vous êtes chaleureusement invité.e.s. Ce sera à Calais, en présentiel si les conditions sanitaires le permettent ! Pour vous inscrire au Forum, c’est ici. Et pour l’assemblée générale, c’est ici !

Envie d’agir

  • Action Bain Public. Le 8 août, des personnes solidaires se sont mobilisées à Calais pour dénoncer les restrictions d’eau et d’accès à l’hygiène pour les personnes exilées à la frontière anglaise. Les soutiens ont symboliquement pris une douche sur la place d’Armes en face du marché et ont affiché des pancartes pour interpeller les Calaisien.ne.s, leur proposant de venir à leur rencontre pour discuter et recueillir leurs impressions. Prochaine action : le samedi 26 septembre ! A noter dès à présent dans vos agendas. On vous confirme l’heure et le lieu de rendez-vous dès que possible !

  • On marche vers l’Élysée ! À l’appel de 15 collectifs de sans-papiers, de la Marche des Solidarités, des États Généraux des Migrations et de plus de 120 organisations, des sans-papiers marcheront à partir du 19 septembre des quatre coins du pays pour atteindre Paris en une grande manifestation le samedi 17 octobre. Retrouvez ici l’appel de La Cimade à marcher pour la régularisation des personnes sans-papiers, la fermeture des centres de rétention et l’accès au logement pour toutes et tous.

Belles échappées

  • « Les chemins de la haine » : dans ce roman noir la romancière anglaise Eva Dolan nous dépeint des personnes venues d’Europe de l’Est ou d’Asie, qui se sont fait un trou Outre-Manche, souvent minuscule et bien caché. Un toit, un petit boulot, juste de quoi vivoter. Elle nous fait découvrir avec un réalisme quasi-documentaire une terrible filière esclavagiste.

En quête de droit(s) – Outils et infos juridiques

  • Mode d’emploi en cas d’arrestations en Belgique 11/08/2020. Des flyers en plusieurs langues (Fr, Engl, Amharique, Tigrynia, Arabe, Dari – Farsi et Pashto , Oromo) informent les personnes arrêtées et incarcérés dans les centres fermés ou en prisons en Belgique dans les mois à venir. A diffuser, imprimer, distribuer aux endroits stratégiques, photographier, sur le site « Getting the voice out »

  • Un rapport sur les refoulements illégaux et la violence aux frontières . Région des Balkans. Le Réseau de surveillance de la violence aux frontières* (Border Violence Monitoring Network) a publié 20 cas de refoulement illégal au cours du mois de juin 2020, documentant l’expérience de 351 personnes dont les droits ont été violés à la frontière extérieure de l’Union européenne. A lire sur la Plateforme d’information sur l’asile
  • Le Royaume Uni se précipite pour expulser par vols charters les personnes qui traversent la Manche. Menées à la hâte par un Home Office en panique, ces déportations massives ont été particulièrement brutales, et ont pu impliquer de graves irrégularités juridiques. A lire ce rapport collaboratif très complet publié par Calais Migrants Solidarity en français et en anglais
  • Asile : la France pourrait moins protéger les Afghans : La Cour nationale du droit d’asile veut revoir sa jurisprudence. Les associations redoutent une moindre protection des Afghans, premiers demandeurs d’asile en France. A lire l’article de Julia Pascual dans Le Monde

Pour comprendre / pour cogiter

  • Hausse du nombre de migrants traversant la Manche : Londres accuse Paris. Les traversées de la Manche se multiplient via des embarcations de fortune. En juillet 2020, près de 1 000 personnes seraient parvenues à accoster sur les côtes anglaises. A écouter ce reportage de France Info. Les autorités britanniques, qui coopèrent étroitement avec leurs homologues français, demandent un renforcement des contrôles pour arrêter les départs en bateau. Lire l’article de Eric Albert paru dans Le Monde
  • Réfugiés syriens : l’impossible retour. Une étude révèle que si les trois quarts des réfugié.e.s syrien.ne.s souhaitent rentrer dans leur pays, la plupart considère que les conditions d’un retour sûr ne sont pas remplies. Leurs priorités : la réforme du système sécuritaire et un changement de régime. Lire l’article de Léa Masseguin paru dans Libération
  • Qui doit sauver les migrants en Méditerranée ? Les États côtiers – Italie, Libye, Malte, Tunisie – se renvoient la balle sur les responsabilités légales en matière d’opérations de sauvetage. Les États et l’Union européenne sont-ils en train de déroger à leurs obligations ? Un consensus sur une réforme majeure de la politique migratoire européenne parviendra-t-elle à émerger d’ici la fin de l’année comme l’espère la Commission européenne ? Débat à écouter sur France Culture.
  • Tunisien.ne.s et Algérien.ne.s constituent les deux premières nationalités de personnes qui arrivent par la Méditerranée en Europe. Près de dix ans après leur révolution, les Tunisien.ne.s ne croiraient plus à une embellie sociale dans leur pays. Et les Algérien.ne.s déchanteraient, après les espérances du Hirak. A lire ce reportage paru dans le journal La Croix.

 


Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
archives.psmigrants.org

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Newsletter n°43

LE JOURNAL HORS LES JUNGLES
n°43 // 7 août 2020

La lettre d’info de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche

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Infos des lieux de vie

  • A Calais, le 10 juillet, ont lieu des démantèlements massifs des camps dans lesquels (sur)vivaient les personnes exilées. Ces évacuations ont eu lieu dans un contexte où Gérald Darmanin devient ministre de l’intérieur et se rend sur Calais, préfigurant la poursuite de la « politique de lutte contre les points de fixation ». De nouvelles grilles encadrent les anciens lieux de vie de la Zone industrielle des Dunes. Les endroits où installer des campements deviennent rares. Des repas et des douches sont toujours accessibles mais beaucoup trop éloignés des personnes – l’accès à l’eau est particulièrement difficile et insuffisant. L’épuisement des personnes exilées est tangible tandis qu’elles reviennent sur Calais, et sont chassées au sein même de la ville, trouvant difficilement du répit. A lire ici une description détaillée de la situation au 30 juillet dans le journal la Voix du Nord, deux semaines après les démantèlements, mais aussi jour d’une nouvelle évacuation dénoncée par ce communiqué interassociatif.
  • A Grande Synthe, symétriquement à Calais, des évacuations des lieux de vie ont eu lieu le 9 juillet, et les 4 et 5 août. Les personnes reviennent pourtant, dans des lieux de vie toujours plus dispersés, et éloignés des services les plus basiques, comme celui de l’eau. Les associations pallient difficilement aux grands besoins des personnes sur place en continuant la distribution de repas, d’eau, de kits arrivants. La situation sanitaire a été documentée dans un rapport de Solidarités International, partenaire de Médecins du Monde, à la suite d’une visite terrain du 17 juin dernier : à lire ici.
  • Du côté de Fouquières-lès-Béthune, les nouvelles ne sont pas bonnes concernant le campement des vietnamiens convoqués au tribunal judiciaire de Béthune le 2 septembre. Une destruction est demandée par la SANEF, propriétaire du terrain sur lequel les personnes sont installées.
  • A Paris, la préfecture fait évacuer le vaste campement de migrants à Aubervilliers le 29 juillet. Un sentiment de déjà-vu : « Les gens sont épuisés, pour certains c’est la dixième évacuation, ils savent qu’ils vont se retrouver dans des gymnases, et la moitié va se retrouver dès ce soir à la rue », regrette auprès de l’AFP Silvana Gaeta, du collectif Solidarité Migrants Wilson. A lire l’article paru dans le journal Le Monde
  • Baie de Somme : des tentatives toujours plus lointaines pour traverser la Manche. Entre la baie de Somme et les côtes anglaises, il faut compter près de 100 kms de distance. Douze migrants ont été secourus à Cayeux sur mer, voir ici l’article paru dans le journal Ouest-France.

Infos des assos

  • Le vendredi 10 juillet 2020, deux jours avant la visite du nouveau ministre de l’Intérieur, plus de 800 réfugié.e.s et migrant.e.s ont été expulsé.e.s violemment de leur lieu de survie, à Calais. Amnesty International France, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins Sans Frontières, Secours Catholique interpellent le ministre de l’Intérieur pour enfin changer de cap et faire respecter les droits humains à Calais. A lire leur lettre ouverte.
  • Des associations de Calais signent un communiqué de presse sur les expulsions du 30 juillet à Calais : « À Calais, depuis la visite de Gérald Darmanin, les expulsions forcées, brutales et inutiles de campements se multiplient au détriment des droits fondamentaux des personnes exilées« . La suite est à lire ici

Faire et dire, les personnes premières concernées

  • « Je m’appelle Omar, je viens du Soudan. Je suis depuis presque un an en Europe et je vis à la jungle depuis 4 mois et demi. Je subis des souffrances tout le temps jour et nuit. Pour cela, aujourd’hui, je souhaite formuler une demande à vous, les organisations européennes, pour trouver une solution aussi vite que vous pourrez. Parce que nous sommes des victimes notamment des autorités de Calais. Essayez de nous aider, nous avons besoin de votre aide, s’il vous plait. Nous savons que vous faites un bon travail pour aider tous les réfugiés qui sont présents dans les pays européens. Mais essayez de nous fournir de bonnes conditions de vie comme vous l’avez fait précédemment pour nos frères et sœurs. Nous avons besoin d’un endroit spécifique pour dormir, ne plus avoir à dormir dans la rue. Nous avons besoin d’une protection internationale, ceci est vraiment très important. Nous avons besoins de toilettes, de douches« . (Propos recueillis par Nathalie Perlin le 26 juillet 2020)
  • Moi jeune : « On déménage tout le temps, c’est galère« . Six jeunes migrants racontent leur errance dans le nord de Paris, leur quotidien et leur désarroi. Ces récits ont été élaborés lors d’ateliers d’écriture organisés par la ZEP, Zone d’Expression Prioritaire et publiés dans le journal Libération en février. A lire ici

Dessin de James Albon

  • Guitinews : le monde et ce qui l’entoure. C’est la traduction littérale de guiti en perse. Et c’est bien l’identité de ce média qui s’est constitué autour de rencontres diverses. Selon les mots de présentation : pour un regard plus juste, plus complexe, et plus cohérent avec le monde d’aujourd’hui, Guiti News présente uniquement des reportages réalisés par un binôme de journalistes, un journaliste français et un confrère exilé. «  Nous avions tous une envie : parler de la migration autrement. En tant que journalistes, nous avions tous pu faire l’expérience d’une certaine frustration quant au traitement de ces sujets et avions l’impression que les idéologies et les haines l’emportaient bien souvent « . A découvrir ici

Infos de la PSM

  • Documentation des contentieux collectifs à la frontière : Camille Doré a été recrutée comme stagiaire par la PSM pour assurer une mission de documentation des contentieux portés collectivement qui ont pu être menés à la frontière (sur l’accès à l’eau et aux droits sanitaires, sur les expulsions forcées, sur le délit de solidarité, etc.). Cette mission a pour perspective de faire un bilan de nos actions juridiques, avec toutes les associations, militant.e.s, et bénévoles du réseau PSM intéressé.e.s. Camille est arrivée le 6 juillet, pour une période de 6 mois, son adresse mail : documentation@psmigrants.org . Un grand bienvenue à elle !
  • Commission plaidoyer : une proposition de démarche collective pour le respect des droits fondamentaux à la frontière franco-britannique ! Cette démarche se décompose en trois grands axes qui font l’objet de groupes de travail spécifiques : 1. La co-construction de propositions avec les personnes exilées; 2. L’historique critique des politiques publiques mises en oeuvre à la frontière franco-britannique pour nourrir nos propositions; 3. La construction d’alliances avec des acteur.trice.s ayant un ancrage local pour défendre ces propositions. Vous êtes invité.e.s à venir en discuter avec la Commission plaidoyer lors d’une rencontre qui se tiendra à Calais le lundi 7 septembre à 14h. Si cette date ou l’horaire ne vous conviennent pas, si vous pensez qu’il faudrait aussi une rencontre plus proche de chez vous, c’est possible, contactez la PSM !
  • Dates importantes à noter : Le Forum annuel de la PSM aura lieu le samedi 10 octobre à Calais, et l’Assemblée générale le lendemain, le dimanche 11 octobre matin, toujours à Calais. Bientôt un mail avec plus d’informations et pour vous inscrire à ces deux temps PSM !

Envie d’agir

  • Face au manque d’accès à l’eau pour les personnes exilées, des bénévoles et militant.e.s Calaisien.ne.s ont à nouveau décidé de venir prendre des douches Place d’Armes pour alerter sur la situation. Le rendez-vous est fixé à 10h30 le 8 août !

  • Des initiatives solidaires : « L’hébergement de migrants, ça a changé ma vie. » Touché.e.s par le sort de jeunes réfugiés contraints de dormir dans la rue, des citoyen.nne.s ordinaires leur ouvrent la porte de leur domicile. Ils racontent au journal Le Monde cette expérience.
  • Initiative à transmettre aux premier.e.s concerné.e.s : la Commission de l’Union européenne lance une consultation publique à l’échelle de l’UE afin de recueillir des contributions sur les nouvelles mesures qui pourraient être prises au niveau européen pour promouvoir l’intégration et l’inclusion sociale des migrants et des personnes issues de l’immigration. Surtout, la Commission lance un appel à candidatures pour la création d’un groupe d’experts composé de personnes issues de l’immigration pour participer à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques en matière de migration, d’asile et d’intégration. La participation des migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés est essentielle pour rendre les politiques plus efficaces et mieux adaptées aux besoins sur le terrain. Pour en savoir plus, c’est ici !

Belles échappées

  • Deux files d’enfants, un bateau à la main, s’avancent dans la mer de part et d’autre du détroit de Gibraltar pour former un pont symbolique.  » Le monde est rempli de frontières, mais dans la perception qu’en ont les enfants, la vie reste un jeu  » observe Francis Alÿs, l’artiste anversois à l’origine de cette performance. Un artiste à découvrir parmi d’autres au Palais de Tokyo à Paris pour l’exposition « Notre monde brûle » !

Autres temps de formation et d’échanges

  • Les Welcome day ont repris à Calais au mois de juillet ! Le prochain est prévu le mardi 25 août, à l’auberge de jeunesse, de 9h à midi. Si des formations Welcome day vous intéressent plus près de chez vous, n’hésitez pas à revenir vers la PSM, les salariées peuvent co-construire ces temps avec vous. Ces temps permettent de revenir sur le contexte de la frontière franco-britannique, sur l’écosystème associatif et militant qui se coordonne autour des lieux de vie des personnes exilées, et aussi de proposer une réflexion sur comment prendre soin de soi et des autres à travers nos engagements respectifs.
  • Un temps de formation et de réflexion sur l’accès à l’eau est prévu le jeudi 13 août au Secours catholique à Calais. Au programme : un retour sur les dispositifs sanitaires déjà obtenus depuis 2015 à Calais, un apport théorique sur le droit à l’eau en France, et un essai de se trouver des définitions en commun sur l’accès à l’eau. Des outils devraient émerger de ce temps inter-associatif : une affaire à suivre si vous êtes intéressé.e.s.

En quête de droit(s) – Outils et infos juridiques

  • « Je n’en dors pas«  : témoignage d’un travailleur social qui évalue l’âge des migrants. Leur parole est rare. Ils sont chargés d’évaluer la minorité de jeunes migrant.e.s arrivés sur le territoire français. Si leur évaluation est positive, les jeunes sont pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance. Pour les autres, le parcours du combattant continue. Témoignage à lire ici

    dessin de Gaspard Njock

Pour comprendre / pour cogiter

  • « Les jeunes étrangers sont abandonnés par les services de l’Etat« , Violaine Husson est Responsable des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s à la Cimade. Pour ceux que la Cimade surnomme les « Jedi » (« jeunes en danger isolés »), être reconnu.e.s mineur.e.s, donc pris en charge par l’Aide sociale à l’enfance, ne va pas de soi. Entretien réalisé par Eugénie Barbezat pour humanite.fr
  • Retour de mission avec l’ONG de sauvetage en mer Seawatch.  » L’humanitaire, ce n’est pas ma lutte. Ce n’est celle de personne d’ailleurs. Ni celle de Seawatch. Ni de son équipage. Tout cela ne devrait juste pas exister.«  A lire ce texte de Sophie-Anne Bisiaux paru dans PARIS-LUTTES.INFO
  • Dans l’est de la Turquie, le trajet tragique des migrants afghans. Fuyant les talibans, de nombreuses familles partent trouver refuge en Europe. En chemin elles sont bloquées dans les montagnes kurdes, où elles sont à la merci des trafiquants d’êtres humains et de la police. A lire cet article paru dans le journal Libération

Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
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28.10.2020//Communiqué Collectif Ripostons

C’est avec effroi que nous avons appris le drame qui a touché hier une famille de réfugiés, et causé le décès d’au moins 4 personnes, dont deux enfants de 5 et 8 ans, et on annonce maintenant la mort de 7 personnes dans ce naufrage.

Nous étions quelques Dunkerquois·e·s ce soir à 18h30 au Parc Richelieu à Calais pour leur rendre hommage.

« Tristesse, colère et honte », sentiments que tous les humanistes que nous sommes partageons dans ces moments dramatiques, ces naufrages autant maritimes qu’étatiques.

L’État, la Préfecture, la Sous-préfecture, nos élus locaux qui se taisent ou appellent à encore plus de contrôles et de « murs » vont devoir rendre des comptes, et rapidement. Ça suffit !

https://actu.fr/hauts-de-france/dunkerque_59183/tristesse-colere-et-honte-apres-la-mort-de-quatre-migrants-au-large-de-calais_37087873.html

Merci

Pour le Collectif Ripostons

ATTAC Flandre

LDH Dk

MRAP Dk

Sud Solidaires

Session nationale des EGM

Les États Généraux des Migrations
vous invitent à participer à leur

SESSION NATIONALE 
en visioconférence

du samedi 21 au vendredi 27 novembre 2020

Inscriptions obligatoires via le lien en bas de ce message.

 

PROGRAMME INDICATIF : 
Ce programme est provisoire et susceptible d’évoluer dans les prochains jours. Un nouveau mail contenant les horaires définitifs sera diffusé rapidement. 

SESSION 1 : Fonctionnement et mobilisations des Assemblées locales en 2020
Samedi 21 novembre / 10h – 12h

Cette session sera l’occasion d’introduire la session nationale et permettra aux AL d’échanger autour de leurs expériences et actions respectives.

SESSION 2 : Temps d’échange consacrés aux groupes chantiers 
Du dimanche 22 au mercredi 25 novembre / Créneaux horaires à définir

Durant ces quatre journées, chaque groupe chantier proposera un temps de visioconférence d’environ 1h30, qui sera l’occasion de dresser le bilan de son activité et d’envisager collectivement les prochaines étapes de l’action des EGM autour de la thématique. 

  • Session 2.1 : Groupe chantier « Municipales et liens avec les élu·es locaux »
  • Session 2.2 : Groupe chantier « Mineur·es non accompagné·es »
  • Session 2.3 : Groupe chantier « Dynamiques européennes et internationales
  • Session 2.4 : Groupe chantier « Pratiques préfectorales »
  • Session 2.5 : Groupe chantier « Mobilisations nationales »

SESSION 3 : Campagnes nationales menées par les EGM : bilan des mobilisations et actions à venir
Jeudi 26 novembre / 17h – 19h

Ce temps d’échange sera consacré à deux thématiques de campagne : la régularisation de toutes les personnes sans-papiers, et les questions liées aux expulsions et aux squats.

SESSION 4 : Perspectives et priorités des EGM pour l’année à venir
Vendredi 27 novembre / 17h – 19h

Ce temps conclusif permettra de reprendre les pistes d’action évoquées lors des sessions précédentes, d’en évoquer de nouvelles et de définir collectivement les priorités des EGM pour les prochains mois. 

OUTILS : 

Les différents temps d’échange seront organisés par visioconférence, via la plateforme Big Blue Button. Ce système disponible sous licence libre permet à chacun·e de participer aux échanges et ne nécessite aucun téléchargement. Les informations de connexion pour chaque temps d’échange seront transmises par mail, uniquement aux participant·es inscrit·es. Une session de test sera organisée pour les participant·es qui le souhaitent le jeudi 19 novembre après-midi (toutes les informations seront transmises par mail après votre inscription).

Afin de préparer au mieux les différents temps d’échange, nous mettons à disposition une plateforme de partage de ressources, accessible en cliquant ici (mot de passe : #SN2020egm). Les documents de préparation des différentes sessions seront ajoutés petit à petit dans les dossiers correspondants. Certains temps étant consacrés au travail des assemblées locales pendant l’année, ou à des thématiques autour desquelles vous vous êtes peut-être mobilisé·es, nous vous invitons à contribuer à cette plateforme et à partager votre travail avec les autres participant·es. Photos, affiches, documents de travail, communiqués, articles de presse … tous les formats sont les bienvenus ! Pour cela, n’hésitez pas à envoyer dès aujourd’hui les contenus que vous souhaitez partager à l’adresse coordination@eg-migrations.org.

INSCRIPTIONS :

Les inscriptions sont obligatoires. Nous vous invitons à remplir le formulaire ci-dessous le plus tôt possible. Les dates et créneaux précis des différents temps de la session 2 consacrée aux groupes chantiers seront communiqués dans les prochains jours. Nous vous invitons à vous inscrire avant le 15 novembre, afin que nous puissions vous transmettre en amont de l’événement toutes les informations utiles relatives aux sessions qui vous intéressent.

Cliquez ici pour accéder au formulaire d’inscription
Nous reviendrons rapidement vers vous pour davantage d’informations et pour vous communiquer le programme définitif. Pour toute question d’ici là, n’hésitez pas à envoyer un mail à l’adresse coordination@eg-migrations.org.

Nous espérons vous voir nombreux·ses lors de ces différents temps d’échange !

Le Groupe de facilitation des EGM

Migrations : l’agence européenne Frontex mise en cause pour des refoulements en mer

Migrations : l’agence européenne Frontex mise en cause pour des refoulements en mer

Des investigations menées par plusieurs médias dénoncent les pratiques illégales des gardes-frontières grecs impliquant parfois l’agence européenne de surveillance des frontières.

Le Monde avec AFP Publié le 24 octobre 2020 à 12h00

Une enquête de plusieurs médias, dont le magazine allemand Spiegel, affirme que Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, est impliquée dans plusieurs incidents de refoulement en mer de bateaux de demandeurs d’asile traversant la mer Egée entre la Turquie et la Grèce.

Les investigations menées « montrent pour la première fois que les responsables de Frontex sont conscients des pratiques illégales des gardes-frontières grecs – et sont en partie impliqués dans les refoulements eux-mêmes », écrit le Spiegel dans un article disponible en ligne samedi 24 octobre.

Les journalistes assurent avoir documenté six cas survenus depuis avril en mer Egée dans lesquels des équipes de Frontex ont au minimum assisté sans réagir à des refoulements vers la Turquie de bateaux de réfugiés se trouvant dans les eaux grecques, une pratique illégale. Dans un cas, en juin, une vidéo montre un navire de Frontex bloquant un bateau de réfugiés, puis, dans une autre scène enregistrée, passant devant le bateau de réfugiés à grande vitesse avant de quitter les lieux.

Des dizaines de vidéos, d’images satellites, de récits comparés

Outre le Spiegel, les recherches ont été menées par un magazine de la chaîne allemande ARD, le collectif de journalistes Lighthouse Reports, la plate-forme d’investigations Bellingcat et la chaîne de télévision japonaise TV Asahi. Les auteurs expliquent avoir comparé des « dizaines » de vidéos, d’images satellites, de récits de témoins oculaires, dont des réfugiés et des employés de Frontex. L’agence européenne de surveillance des frontières a engagé plus de 600 agents en Grèce, une des portes d’entrée de l’Union européenne, ainsi que des bateaux, des drones et des avions, selon l’article.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Lesbos, la honte de l’Europe » : l’UE face aux camps des îles grecques

Frontex n’a pas commenté les cas précis soulevés par la recherche, explique le Spiegel, mais a déclaré que ses agents étaient liés par un code de conduite en matière de droits de l’homme et respectaient l’interdiction des refoulements. Sans mentionner l’article, Frontex a annoncé vendredi soir sur son compte Twitter avoir été « en contact avec les autorités grecques à propos d’incidents en mer ces derniers mois » et qu’Athènes avait ouvert une « enquête interne ». Frontex agit « dans le respect des droits fondamentaux et de la loi internationale », souligne l’agence sur Twitter

Calais : comment 65 km de grillages ont poussé les migrants à prendre la mer

Olivier Pecqueux | 29/09/2020, La Voix du Nord

L’été 2020, à Calais et sur l’ensemble du littoral, est marqué sur le front de la crise migratoire par de spectaculaires traversées de clandestins à bord de petites embarcations. Pour comprendre ce phénomène des « small boats », point de tensions franco-britanniques, il faut analyser cinq années d’une logique d’enfermement.

Comme une prison à ciel ouvert. Dans le Calaisis, les clôtures haute sécurité accompagnent automobilistes, cyclistes et piétons dans leurs trajets sur l’ahurissante distance linéaire de 65 km. Soit 26 000 panneaux rigides soudés. Ces chiffres, édifiants, sont inédits. Jamais la problématique migratoire n’est abordée sous cet aspect le plus spectaculaire de l’hypersécurisation. 65 km, c’est presque un aller-retour Calais-Douvres. Par la route, c’est ce qui sépare Calais de La Panne, à la frontière belge.

Ce total de 65 km n’inclut pas les portions de barrières doublées, voire triplées, dans un indigeste mille-feuille de clôtures. Ni le mur anti-franchissement de la rocade portuaire (1 km de long), avant une station de carburant inédite en France, cible des passeurs, comme emmurée elle aussi tellement elle ressemble à une prison.

Quatre mètres de hauteur

À Calais, Coquelles, Fréthun et Peuplingues, villes qui hébergent le port et le tunnel sous la Manche, ces 65 km de panneaux rigides ultra-sécuritaires ont été installés à partir de 2015. Ils sont à double fil horizontal, avec des mailles très serrées. Doublés dans leur partie basse, pour décourager les pinces coupantes. Rétractables dans leur partie supérieure, afin de faire chuter un intrus. Surplombés de ronces concertina, barbelés acérés comme des lames de rasoir.

Sur catalogue, ces grillages mesurent entre deux et six mètres. Dans le Calaisis, ces panneaux anti-intrusion se dressent sur quatre mètres de haut pour deux mètres cinquante de large. Aujourd’hui, les images de ces inhospitalières murailles d’acier contrastent avec le renouveau de Calais, dont le tourisme semble ressusciter.

« Les barrières, c’est la matérialisation de l’hypocrisie britannique. »

« Les barrières, c’est la matérialisation de l’hypocrisie britannique dans leur politique contre l’immigration clandestine », commente, amère, Faustine Maliar. À 25 ans, la conseillère régionale et proche de la maire LR de Calais, Natacha Bouchart, a toujours connu les crises migratoires, apparues à la fin des années 90. Elle goûte peu les reproches des BritanniquesDépassés par le phénomène des « small boats », ils taxent la France de laxisme.

« Une fois en Angleterre, les migrants ne font pas l’objet de contrôles d’identité et travaillent pour moins cher que la main-d’œuvre locale. C’est ça qui favorise l’immigration clandestine », accuse Philippe Mignonet, adjoint au maire de Calais en charge de la sécurité, polyglotte qui fuit les médias britanniques, selon lui naïfs complices d’un mensonge d’État. « Oui, l’hypersécurisation du Calaisis a modifié la donne, les passeurs ont compris que c’est plus facile de traverser à bord de small boats. »

 

Les passeurs s’emparent de la mer

Le démantèlement de la « jungle » (2016) et la multiplication des barrières (2015-2020) n’y ont rien changé, Londres reste attractive. Les passeurs ont pris la mer dès la fin 2017 et le marché est florissant. En huit mois en 2020 (chiffres arrêtés au 31 août), la préfecture maritime recense 548 tentatives ou traversées impliquant 6 200 migrants. Contre 203 tentatives ou traversées impliquant 2 294 migrants pour toute l’année 2019 (avec des critères de comptage plus larges).

Le Tunnel devenant presque infranchissable, le port et son extension prenant des allures de forteresse (voir notre infographie), les tentatives désespérées défraient la chronique. En kayak au mois d’août, sur un bateau gonflable avec un mort quelques jours plus tard, sur des planches et des bouteilles en plastique en guise de flotteurs en juillet 2017… Mais la majorité des traversées se fait sur des embarcations semi-rigides équipées de moteur. Des go fast où la marchandise est humaine. Avec un tarif moyen de 3 000 € par personne. Les passeurs font preuve d’adaptation, leur entreprise ne connaît pas la crise. En mer, on ne plante pas de clôture.

Au tunnel, de 14 000… à 14 intrusions en quatre ans

La réputation du tunnel sous la Manche s’est construite autour de sa sûreté. Il fallait effacer ces images désastreuses, en 2015 et 2016, de migrants courant sur les quais. Outre la disparition d’une centaine d’hectares de végétation, le creusement de fossés et l’inondation volontaire de terrains, le survol de drones, les rondes d’un blindé de l’armée, l’apparition de brigades cynophiles et de caméras de vidéosurveillance, de nombreuses grilles ont poussé. Y compris face au complexe commercial Cité Europe.

Ces clôtures haute sécurité occupent 36 km sur les 650 hectares du site. Ce dispositif hors norme a des résultats : « L’effet est visible, les intrusions ne se font plus par les clôtures, quasiment infranchissables, pointe John Keefe, porte-parole de Getlink (Eurotunnel). Les tentatives se font quasiment exclusivement à bord de camions, et comme parallèlement nous avons mis en place sept points de contrôle, les personnes sont vite interpellées. » Les chiffres sont révélateurs. En 2016, 14 128 intrusions étaient recensées selon la préfecture du Pas-de-Calais et 17 622 personnes découvertes dans les poids lourds. En 2020, au 21 septembre, on comptait 14 intrusions recensées et 4 120 découvertes dans les camions.

 

François Gemenne : « Fermer les routes migratoires est absurde et dangereux »

https://www.mediapart.fr/journal/international/240820/francois-gemenne-fermer-les-routes-migratoires-est-absurde-et-dangereux

24 août 2020 Par Nejma Brahim

Face à l’augmentation du nombre de migrants traversant la Manche au départ de la France, les autorités britanniques viennent d’appeler à la rescousse la Royal Navy pour rendre cette route maritime « impraticable ». Le chercheur François Gemenne explique pourquoi chercher à empêcher les migrants de passer ne sert à rien. Pour éviter des morts en mer, il plaide pour la mise en place de voies d’accès « sûres et légales ».

Plus de 4 500 migrants ont traversé la Manche à bord d’embarcations de fortune depuis le début de l’année, selon l’agence anglaise PA Media. C’est le double du total de l’année 2019. Ces deux dernières semaines, ils seraient plus de 1 000 à avoir réussi à rejoindre le Royaume-Uni. Entre Londres et Paris, un « concours sordide de lâcheté politique » s’est installé d’après François Gemenne, chercheur à l’université de Liège et spécialiste des migrations, qui s’apprête à publier l’ouvrage On a tous un ami noir. Pour en finir avec les polémiques stériles sur les migrations (Éditions Fayard). Pour Mediapart, il analyse les conséquences du Brexit, de la crise sanitaire et de la passivité de l’Union européenne sur les départs qui s’organisent depuis Calais.

François Gemenne. © Philippe Baret
François Gemenne. © Philippe Baret

 

Comment expliquer la hausse du nombre des traversées de la Manche par les migrants ces dernières semaines ?L’été est toujours une période où l’on enregistre davantage de traversées, que ce soit dans la Manche ou la Méditerranée, parce que la météo y est plus clémente. C’est un facteur important, car les traversées s’effectuent sur de très petites et frêles embarcations. Ensuite, il y a la surenchère mortifère à laquelle se livre depuis plusieurs semaines Priti Patel, la ministre de l’intérieur britannique, en multipliant les déclarations tapageuses selon lesquelles elle va fermer cette route migratoire. Des députés conservateurs proposent même l’annexion de Calais…

Tout cela renforce l’argument des passeurs selon lequel il faut absolument passer maintenant, parce que la route va bientôt être fermée. Il ne faut jamais oublier que ce sont avant tout les passeurs, et non les migrants, qui décident du moment et des conditions de la traversée, et que c’est un business très rentable pour eux. Priti Patel est complice d’une stratégie marketing très éprouvée : dire aux gens que cela va bientôt s’arrêter pour qu’ils s’y précipitent. Enfin, il y a toujours le blocage complet du dossier « Asile et immigration » au niveau européen. La réforme de la politique d’asile et d’immigration était une des priorités de la Commission européenne, puis la crise du coronavirus a éclipsé ce dossier. Il y a en Europe des milliers de jeunes sans perspectives, qui savent qu’ils seront renvoyés en Grèce ou en Italie – selon les règles de la convention de Dublin – s’ils demandent l’asile ailleurs en Europe, et pour qui l’Angleterre représente la seule porte de sortie. L’inertie des gouvernements européens, qui confine souvent à la lâcheté, doit être pointée du doigt.

Des bateaux utilisés par des migrants stockés au port de Douvres, le 15 août 2020. © AFP
Des bateaux utilisés par des migrants stockés au port de Douvres, le 15 août 2020. © AFP

 

En janvier, vous déclariez que la hausse du nombre des traversées déjà observée était « largement le fait du Brexit ». Est-ce toujours le cas aujourd’hui ?

C’est toujours le cas. Priti Patel a annoncé une vaste réforme de la politique migratoire britannique qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2021. Elle veut mettre en place un système d’immigration à points, qui ne permettrait l’entrée au Royaume-Uni qu’à ceux qui disposent d’un certain niveau de salaire (30 000 euros annuels), de compétences ou de diplôme. C’est une des mesures-clés du Brexit, pour « reprendre le contrôle des frontières du pays », comme ils disent. Certains migrants pensent qu’ils ne pourront jamais entrer quand le nouveau système sera mis en place et essaient donc d’entrer avant.

La crise sanitaire du Covid-19 a-t-elle un impact sur ces traversées ?

Sans aucun doute. Au printemps, on a vu que les traversées avaient largement ralenti à cause du confinement – en Méditerranée aussi, d’ailleurs. On peut faire l’hypothèse qu’il y a un phénomène de rattrapage qui se produit cet été. Et on peut supposer que le trafic dans le tunnel sous la Manche s’est considérablement réduit, avec des contrôles encore renforcés, ce qui expliquerait aussi cette recrudescence de traversées maritimes.

Un mot sur le traitement médiatique de ce sujet par la BBC et Sky News, qui a fait polémique début août, ces chaînes ayant organisé des directs en mer, à proximité des embarcations de migrants.

Ces équipes de télévision ont filmé les migrants comme s’ils étaient les participants d’un jeu de télé-réalité. Les journalistes – ou animateurs ? – étaient sur des bateaux au large de Douvres, et s’approchaient des canots de migrants pour les interroger. Il y avait une distanciation insupportable entre les équipes de télévision et les migrants dans leur rafiot. Cela crée une déshumanisation des migrants : nous les percevons comme fondamentalement différents de nous, comme s’il s’agissait d’animaux de cirque.

Que penser des tractations entre le Royaume-Uni et la France, qui attendent chacun des efforts de l’autre ?

Depuis le début, on est dans un concours sordide de lâcheté politique, où chacun rejette la responsabilité sur l’autre. Tant que les deux pays seront dans cette logique, il n’y aura pas de solution et les drames continueront. J’avoue que je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas de renégociation des accords du Touquet [traité visant à maîtriser les flux migratoires et renforcer les contrôles à la frontière franco-britannique – ndlr], qui me semblent complètement déséquilibrés. Pendant la négociation du Brexit, toute remise en question de ces accords aurait sans doute jeté de l’huile sur le feu, mais maintenant ? Pourquoi n’exige-t-on pas davantage du Royaume-Uni qu’il accepte les mineurs qui ont de la famille sur son territoire ?

Le secrétaire d’État à l’immigration britannique s’est rendu en France il y a deux semaines pour discuter avec les autorités. Peut-on parler d’un coup de pression ?

J’y vois plutôt une opération médiatique, qui cherche à installer un imaginaire de crise migratoire auprès de l’opinion publique britannique. Plus cet imaginaire sera ancré, plus on pourra durcir encore les politiques migratoires. Et plus la crise s’installera. C’est un cercle sans fin.

Dimanche 16 août, l’armée britannique a annoncé déployer du personnel de la Royal Navy pour assister les garde-côtes britanniques. Est-ce vraiment la solution que de rendre cette voie « impraticable », comme cela a été dit ?

Malheureusement, cette surenchère enclenche un cercle vicieux. À chaque fois que l’on ferme une route migratoire, c’est une autre qui s’ouvre ou qui est réactivée, souvent beaucoup plus dangereuse. Tant que Calais restera à 35 kilomètres des côtes anglaises, tant que la politique européenne d’asile et d’immigration sera inexistante, et tant que l’Angleterre restera une destination attractive pour les migrants, il y aura des traversées de Calais vers l’Angleterre.

La ministre de l’intérieur britannique a déclaré, d’après The Guardian, que les migrants venaient en Grande-Bretagne parce qu’ils pensaient que la France était un « pays raciste » où ils avaient peur d’être « torturés ». Une façon de pointer du doigt la politique migratoire française ?

C’est l’hôpital qui se moque de la charité. Depuis des mois, Priti Patel installe au Royaume-Uni un climat anti-migrants, à coups de déclarations outrancières et d’opérations médiatiques. Reste que la situation des migrants en France est honteuse : les conditions d’accueil sont en dessous de tout, et plusieurs institutions ont un problème de racisme structurel. Mais les propos de Priti Patel ont pour seul but de flatter ses électeurs nationalistes.

La situation dans la Manche risque-t-elle de s’aggraver ?

C’était un sujet délicat à aborder tant que le Royaume-Uni était dans l’Union européenne. Mais maintenant que les Britanniques en sont sortis, je ne vois pas ce qui empêche une renégociation pour arriver à un meilleur équilibre. La situation dans la Manche est comparable à celle de la Méditerranée : à court terme, il faut des voies d’accès sûres et légales, et à moyen terme il faut une vraie politique européenne. L’idée d’empêcher ces migrations en fermant des routes migratoires est absurde et dangereuse, car elle entraînera davantage de tragédies encore.

 

Une marche sous la pluie pour la liberté et la dignité humaine

Plus de 400 personnes marchent sous la pluie pour la liberté et la dignité humaine

par loupblaster

Calais – Samedi 26 septembre 2020,
des calaisien.n.es, militants, bénévoles associatifs et personnes exilées se retrouvent sous une pluie battante pour partir en cortège de protestation depuis le campement qui jouxte l’hôpital de Calais. Malgré le vent et la pluie, les exilé.e.s se joignent au défilé en dansant au son des tambours, menant la marche et paradant avec joie et détermination sous la pluie.

A l’arrivée Place de Norvège, quelques prises de paroles de soutiens et d’exilés alternent avec de la musique et des improvisation hip-hop en toutes langues. En dépit du froid, c’est un moment d’euphorie et d’unité entre des personnes qui n’ont pas l’occasion de se côtoyer en ville autrement.
Au micro, des exilés témoignent de leur fatigue et de leur exaspération face au harcèlement quotidien de la police qui expulse, détruit les tentes et confisque leurs matériels, appellent à être traités comme des êtres humains et non comme des animaux.

Au coin de la rue, des associatifs posent une petite table et servent du thé et du café en respectant une limite imaginaire et risible de l’arrêté préfectoral restreignant les distributions de denrées alimentaires.

La question humanitaire liée à l’actualité récente de l’arrêté prefectoral interdisant les distributions de denrées alimentaires écrase la plupart des revendications dans la couverture médiatique. Ceci alors que cette mobilisation fut réfléchie dès le mois de juillet en réaction à la venue de Gérald Darmanin (voir ici) aux nombreuses expulsions inutiles de cet été, aux éloignements forcés (voir ici, ici), aux privations d’hygiène et à l’accès à l’eau potable (lire action Bain Public), aux destructions matérielles et au harcèlement policier quotidien que subissent les personnes à la rue à Calais.

S’il est vrai que les personnes ont froid la nuit et survivent dan s des conditions de vies indignes, dégradantes et inhumaines (lire le rapport de la défenseure des droits), et que la pression monte du fait de l’arrivée de l’hiver, l’arrêté du 11 septembre ne vient qu’enfoncer le clou d’une situation déjà inacceptable en visant une nouvelle fois la solidarité, ce faisant s’attaquant encore plus au lien social en cherchant à isoler d’avantage les personnes.

A l’heure du Brexit et des discussions autour d’une re-négociations du règlement Dublin les revendications vont pourtant bien au-delà de la situation du seul Calaisis.
En effet l’appel à la solidarité résonne de Moria à Briançon et partout en Europe.
Des collectifs se lèvent pour faire cesser la stigmatisation et les politiques violentes et déshumanisantes envers les personnes en exil.

Actuellement, des marches solidaires sont parties d’un peu partout en France pour converger vers une grande mobilisation nationale à Paris le 17 octobre. Cette date symbolique commémore le massacre du 17 octobre 1961, lors de la répression meurtrière par la police française d’une manifestation d’une manifestation d’Algériens organisée à Paris par la fédération française du FLN.

Samedi 26 septembre, nous sommes heureux·se·s d’avoir vu des exilé.e.s, calaisien.e.s , militants et bénévoles s’exprimer en dansant, en chantant, en se montrant dans les rues.
Nous sommes heureux d’avoir participés à l’organisation de ce moment qui a fait du bien à tout le monde, mais dans la situation actuelle, nous ne pouvons nous satisfaire que de ça.

Nous continuerons donc à vous avertir des prochaines mobilisations, les situations inhumaines que créent volontairement les autorités ne resteront plus invisibles.

Photos : Julia Druelle

interview de Didier Leschi, directeur de l’OFII

Réfugiés dans l’UE : «Il n’y a pas de liste commune des pays d’origine considérés comme sûrs»

Par Nelly Didelot

Pour le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration, Didier Leschi, le manque de convergence dans l’UE complique le système d’accueil des réfugiés.

Didier Leschi est directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), un organisme rattaché au ministère de l’Intérieur chargé d’organiser l’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés en France.

Depuis la crise migratoire de 2015, comment a évolué le nombre de demandes d’asile déposées en France ?

Les demandes d’asile ont continué à augmenter dans notre pays, alors même qu’elles ont baissé au niveau européen. La France a vécu après coup la poussée migratoire de 2015. L’année dernière, 177 000 demandes d’asile ont été introduites chez nous, soit à peu près autant qu’en Allemagne. Et pour la première fois depuis le début des années 2000, la France a enregistré plus de premières demandes que l’Allemagne.

Comment l’expliquer ?

La France est un pays de rebond pour ceux qui ont été déboutés dans les pays voisins. C’est le cas par exemple des Afghans. On observe aussi un décalage entre les premières nationalités qui entrent en Europe et celles qui arrivent en France. Ici, la demande d’asile a été plus le fait d’Afghans, de personnes venues d’Afrique subsaharienne, d’Albanie ou de Géorgie, que de Syriens ou d’Irakiens. En 2019, les Albanais et les Géorgiens représentaient les deuxième et troisième nationalités qui demandaient le plus l’asile ici. Même si peu d’entre eux l’obtiennent, le pourcentage de refus est plus faible que chez nos voisins.

Ces divergences entre Etats n’empêchent-elles pas le système européen d’accueil de fonctionner correctement ?

Les difficultés tiennent à plusieurs éléments. Comme il n’y a pas de liste commune des pays d’origine considérés comme sûrs, le pourcentage de protection en fonction des nationalités varie d’un pays à l’autre. Le refus par un membre de l’UE d’accorder l’asile à une personne n’a pas d’effet définitif dans l’espace européen. C’est pour cela que les Afghans qui arrivent en France ont déjà vu leurs demandes d’asile refusées deux fois en Europe en moyenne. Cette absence de convergence entre les pays européens a des effets lourds sur notre système. Les demandeurs d’asile ne vont pas n’importe où, ils raisonnent en fonction de leurs capacités à s’installer dans tel ou tel pays, et de l’appréciation qu’ils ont de l’accueil et de la protection offerts par ce pays…

Mais aucune stratégie européenne n’a vraiment fonctionné. Ni le règlement de Dublin ni les quotas de répartition de 2015…

La question qu’il fallait poser à l’époque c’est : quelles sont les personnes prises en charge dans cette répartition ? Parle-t-on de celles qui sont considérées comme ayant un besoin manifeste de protection, ou de tout le monde ? C’est une question d’autant plus difficile que beaucoup de migrants ne relèvent pas de la protection au sens de la convention de Genève [qui encadre le statut des réfugiés, ndlr]. Cela pose la question des retours. Les Etats européens hésitent à prendre en charge des personnes qui ne relèvent pas clairement de la convention de Genève, parce qu’organiser les retours vers les pays d’origine est difficile. Mais si le mécanisme institutionnel n’a pas bien fonctionné, les demandeurs d’asile ont organisé eux-mêmes leur répartition, en se dirigeant plutôt vers les pays d’Europe de l’Ouest.

La France n’a accueilli qu’environ 4 600 demandeurs d’asile dans le cadre du mécanisme de répartition, alors qu’elle se fixait un objectif de 19 000…

La France est le pays qui a le plus accueilli dans le cadre du mécanisme, après l’Allemagne. Mais ne sont relocalisées que les personnes qui ont manifestement besoin de protection, ce qui supposait que leur demande d’asile soit préalablement traitée. C’est ce qui a été difficile à organiser, en particulier à partir de la Grèce.

Quel bilan peut-on tirer de l’intégration des personnes qui ont obtenu le statut de réfugié ?

La qualification ou le niveau linguistique des réfugiés ne sont généralement pas suffisants pour qu’ils soient intégrés sur le marché du travail. Ils se heurtent aussi aux problèmes de logement. L’essentiel de leur parcours vers une habitation se fait à partir des contingents préfectoraux de logements sociaux. Les collectivités locales doivent s’impliquer davantage. Depuis 2015, beaucoup d’entre elles sont présentes sur le sujet du premier accueil, pour tenter de souligner que l’Etat n’en fait pas suffisamment, mais elles se démobilisent une fois que les personnes obtiennent le statut de réfugié et qu’il s’agit de les accompagner vers l’autonomie. Il serait pourtant d’une importance majeure de faire la démonstration qu’on peut intégrer les réfugiés, en articulant logement et emploi.

Nelly Didelot

Distributions de repas aux migrants interdites à Calais

Distributions de repas aux migrants interdites à Calais : des associations déposent un recours devant le Conseil d’Etat

Leur demande, qui promeut le « principe de fraternité », a été rejetée par le tribunal administratif de Lille, mardi 22 septembre

Le Monde avec AFP

Treize ONG et associations d’aide aux migrants ont déposé, mercredi 23 septembre, un recours devant le Conseil d’Etat pour contester l’arrêté préfectoral leur interdisant de distribuer des repas dans le centre-ville de Calais.

« Nos organisations ont décidé de saisir immédiatement le Conseil d’Etat, (…) afin que soit consacrée l’évidente primauté du principe de fraternité, par rapport à l’incessante, cruelle et au demeurant inefficace traque, selon les termes employés par le Défenseur des droits (…), menée par l’Etat à l’encontre des personnes exilées », écrivent ces associations dans un communiqué.

Lire aussi Calais : la justice maintient l’arrêté interdisant la distribution de nourriture aux migrants

Mardi, le tribunal administratif avait rejeté leur demande, considérant qu’une association mandatée par l’Etat, La Vie active, mettait déjà de l’eau et des repas à disposition des migrants dans cette zone, et que les autres associations pouvaient poursuivre leur action « à proximité du centre-ville ».

« Le juge a énoncé que les distributions mises en place par l’Etat suffisaient prétendument à couvrir les besoins de l’ensemble des personnes (…) considérant que la circonstance que pour y accéder, les migrants installés en centre-ville depuis début août doivent parcourir trois kilomètres n’est pas de nature à caractériser des conditions de vie indignes », regrettent les associations dans un communiqué.

« Le harcèlement policier » fustigé par les associations

« Cette appréciation est particulièrement contestable », jugent-elles, rappelant que les indicateurs humanitaires reconnus, élaborés notamment par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR), « précisent par exemple, au sujet de l’eau potable, que celle-ci doit être accessible à moins de 500 m des lieux de vie des personnes, les distances en cause étant en l’espèce situées entre 4 et 5 km ».

Lors de l’audience, les migrants ont justement « fait part de leur épuisement et de la difficulté trop importante de faire plusieurs heures de marche quotidiennes », des témoignages « corroborés par les observations du Défenseur des droits », poursuivent les auteurs du texte.

Lire aussi Calais : vague d’indignation après l’interdiction de distribuer des repas aux migrants

Par ailleurs, s’il est théoriquement possible de se placer « à proximité » du centre-ville, « le harcèlement policier » est particulièrement « dissuasif », et les sanctions encourues « très lourdes », ajoutent-ils.

Dans des observations présentées au tribunal, la Défenseure des droits, Claire Hédon, avait, elle, estimé qu’« en privant les exilés de l’accès à un bien la distribution de repas , la mesure de police contestée est constitutive d’une discrimination fondée sur la nationalité », prohibée par la loi française.

Le Monde avec AFP