34 associations demandent à la rapporteure des Nations unies sur le logement convenable

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Migrants : 34 associations demandent à la rapporteure de l’ONU de venir à Calais

Plus de 30 associations françaises et britanniques ont saisi la rapporteure spéciale des Nations unies sur le logement convenable, pour qu’elle se rende à Calais (Pas-de-Calais) et Grande-Synthe (Nord) « afin de constater les conséquences d’années de politiques de non-accueil« .

Par AFP Publié le 06/02/2019 à 18:51 Mis à jour le 06/02/2019 à 19:01

« La situation se dégrade et des centaines de personnes dorment toujours dans la rue, à Calais, Grande-Synthe, Cherbourg, Norrent-Fontes/Quernes, Angres/Levin, Tatinghem/Longuenesse et Ouistreham« , s’alarment mercredi dans un communiqué commun ces 34 associations, dénonçant « la politique d’expulsions systématiques et d’invisibilisation des personnes exilées à la frontière franco-britannique« .

Figurent parmi les signataires Emmaüs, la Ligue des droits de l’HommeATD Quart Monde Nord Pas-de-Calais etLa Cimade Nord-Picardie. Les associations s’appuient sur le rapport publié en décembre du Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui dénonçait une « dégradation » de la situation sanitaire et sociale des migrants vivant sur des campements en France depuis trois ans, avec « des atteintes sans précédents aux droits fondamentaux« .

« Violations des droits de l’homme »

« C’est pourquoi nous en appelons aux Nations unies pour que soient mises en lumière les violations des droits fondamentaux« , ajoutent-elles, et demandent à la rapporteure Leilani Farha de « se rendre sur place, principalement à Calais et Grande-Synthe, afin de constater les conséquences d’années de politiques de non-accueil. »

Selon Sophie Pouget, avocate et bénévole de Committee for refugee relief, Mme Fahra est invitée officiellement par le gouvernement en avril.  « Nous aimerions qu’elle vienne à Calais et qu’elle émette un communiqué officiel dénonçant les violations des droits de l’Homme« , a-t-elle affirmé.

Entre 350 et 400 migrants vivent actuellement à Calais et aux alentours dans l’espoir de rejoindre la Grande-Bretagne, selon la préfecture du Nord. 

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Lancement du  » Journal des jungles » numéro 11

 

C’était mercredi 20 Février, à la communauté Emmaüs de Grande Synthe. Nous étions nombreux, et ça a été un moment très joyeux et chaleureux, assez magique : une tablée magnifique, un accueil phénoménal des compagnons, un délicieux repas préparé par les femmes exilées tout au long de l’après-midi, beaucoup de danses de partout, de rires, et quelques larmes aussi sur ce Journal qui porte une parole de familles exilées, qui se succèdent et se relaient, avec, à chaque fois, avec des espoirs similaires pour leurs enfants et leurs familles.

 

La Cimade Grande Synthe recherche des bénévoles

Annonce bénévolat 2019

La Cimade, association de défense des droits des personnes étrangères, recherche des bénévoles pour consolider son équipe de Grande-Synthe autour de l’accueil et de l’accompagnement des personnes étrangères dans leurs démarches administratives et juridiques.

Depuis 2016 la Cimade  intervient à Grande-Synthe dans le cadre d’un projet visant à favoriser l’accès aux droits des exilé.e.s « en transit » mais également des personnes étrangères du littoral dunkerquois.

Nous tenons deux types de permanences d’accueil et de soutien juridique à Grande-Synthe :

  • Une permanence en ville, à l’Espace Camus, le mardi de 13h30 à 16h30
  • Et une permanence mobile (camping-car) le vendredi de 13h à 17h, sur le lieu de vie des personnes exilées

Concrètement, en quoi cela consiste ?

Les permanences sont des lieux d’accueil, de conseil et d’accompagnement des personnes étrangères dans leurs démarches administratives et juridiques(relatives par exemple au droit d’asile, aux titres de séjour, à la nationalité, aux droits sociaux, etc…).

Nous recherchons deux profils de bénévoles :

  • Des personnes pour assurer l’accueil des personnes étrangères se présentant aux permanences (proposition d’un café, écoute, lien avec les autres bénévoles…etc).
  • Des personnes pour mener les consultations juridiques individuelles.

 Tous les profils sont les bienvenus !

Aucune expérience juridique n’est demandée, vous serez formé en interne sur la législation et les pratiques autour du droit des étrangers et accompagné au fur et à mesure de votre apprentissage.

Un engagement durable (au minimum un an) et une régularité de présence hebdomadaire sur une des deux permanences sont indispensables.

Qualités requises : capacités d’écoute, intérêt pour la défense des étrangers, les droits de l’Homme et les relations interculturelles, qualités d’expression orale et écrite. Dans l’idéal, maîtrise de l’anglais ou d’une autre langue étrangère.

Si vous êtes intéressés, vous pouvez nous contacter au 06.71.48.32.11 ou par mail camille.boittiaux@lacimade.org.

Auberge des Migrants – Renforcement de la surveillance

Après les visites de E. Philippe, Premier Ministre, et de Castaner, Ministre de l’Intérieur, la pression sur les Iraniens s’est accentuée, avec des interventions de la police et « nettoyage » (enlèvement des tentes, duvets, affaires personnelles parfois), tous les deux jours mais récemment deux fois dans la même journée. Un dispositif très lourd a été mis en place pour surveiller les plages, de Equihen (sud de Boulogne) à Dunkerque. Tous les professionnels et plaisanciers du même secteur ont reçu un courrier leur demandant de sécuriser leur bateau et d’enlever ce qui s’y trouve (moteurs hors-bord, réservoirs d’essence mobiles, gilets de sauvetage…). On leur demande même de dénoncer des candidats à l’achat de bateaux gonflables. On pourrait se demander pourquoi le gouvernement français cède aux demandes des autorités britanniques. Il est probable que le très important excédent commercial que réalise la France avec la Grande-Bretagne (avions, voitures, agro-alimentaire) et les coopérations dans le nucléaire et le militaro-industriel suffise à l’expliquer. Il serait simple pour les Britanniques de mettre en place des mesures de rétorsion si la France s’avisait de relâcher sa surveillance du littoral.

Appel Printemps 2019 – « Je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e »

Appel Citoyen: je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e

Moi, je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e parce que je refuse que :

  • La Méditerranée devienne un cimetière à cause de la surveillance militaire des mers par l’agence Frontex de l’Union Européenne.
  • Le spectacle de réfugié.e.s errant plusieurs jours avant de trouver un port qui les accepte se banalise et que les polémiques concernant leur accueil soient désormais systématiques.
  • Les bateaux de sauvetage et leurs équipages soient empêchés de porter secours à des êtres humains en détresse.
  • Des militant.e.s soient poursuivi.e.s en justice pour seul «crime» d’avoir été solidaires avec des sans-papiers.
  • Des personnes souhaitant demander l’asile en France n’aient pas la possibilité de le faire (personnes dites « dublinées »).

  • Des personnes dorment à la rue.

  • Des milliers de sans-papiers soient maintenu.e.s dans l’illégalité pour alimenter le travail dissimulé par des patrons qui fraudent le fisc et les sous payent malgré leurs demandes de régularisation.
  • Le ministre de l’intérieur se vante d’avoir expulsé 20 000 personnes cette année et promette de faire mieux à l’avenir.
  • A chaque échéance électorale le thème «de l’étranger.e, des migrant.e.s, réfugié.e.s, exilé.e.s, sans-papiers» soit ressorti pour les désigner comme bouc-émissaires des maux dont souffre la société.
  • Les faits et constats de ce type se généralisent de manière inquiétante et prennent une ampleur nouvelle au cours de la dernière année.

Moi, je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e parce que:

  • Il est temps de reprendre la plume, le pinceau, les instruments de musique, le bigophone, la rue, etc. pour stopper cette régression de civilisation engendrée par l’ultralibéralisme qui accompagne la destruction de nos conquis sociaux.
  • Il est urgent de dire NON à la criminalisation de l’immigration et des actions de solidarité.
  • Il est urgent de faire entendre une autre voix exigeant l’arrêt des pillages des pays du Sud et des guerres qui provoquent l’obligation de quitter son pays et ses proches.
  • Il faut réclamer la régularisation de tous les sans-papiers présent.e.s sur le territoire français.
  • Il est fondamental de remettre au centre la revendication de l’égalité des droits et en particulier LE DROIT DE VOTE des IMMIGRE.E.S A TOUTES LES ÉLECTIONS.

Parce que:

– je suis attaché.e à la libre circulation telle que stipulée par la Déclaration Universelle des Droits Humains

– je refuse la banalisation des discours relevant de la «lepénisation et la trumpisation des esprits»,

Je m’engage dans la campagne: « Moi, je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e »

Lille, le 16 novembre 2018

Human in the Jungle style – Décembre 2018

Les bénévoles et les salarié.e.s du Secours Catholique – Caritas France se posent souvent cette question : Comment pourrions-nous parler autrement des personnes exilées à Calais ? En effet, celles-ci se trouvent souvent stigmatisées et leur image est limitée à celle de pauvres gens courant derrière des camions sur les autoroutes ou faisant la queue pour obtenir un repas ou une paire de chaussures.

L’un des éléments de réponse à cette question fut la création d’un projet de mode nommé HUMAN IN THE JUNGLE STYLE, construit autour de la pratique de la couture à partir du recyclage de vieux vêtements. Ce  projet aura permis de sensibiliser le public à la situation des exilé.e.s tout en lui offrant une image différente de celle véhiculée par les grands médias. Un autre visage de l’exil s’est donc donné à voir.

Après Lambersart, Paris et Saint-Malo, le 4ème défilé de mode a eu lieu le 15 décembre 2019 à Calais, ville de la dentelle. A partir de tissus issus des pays d’origine, une deuxième vie a été insufflée à des articles mis au rebut. Les vêtements ont été créés grâce aux idées créatives des personnes exilées. Plus de 200 personnes ont assisté à cet événement. Ce fut un plaisir de faire découvrir la situation d’exilé.e.s  à des citoyens et des citoyennes qui ne sont pas forcement en contact avec eux et elles.

De jeunes français.es, des soudanais.es, des iranien.ne.s et d’autres provenant d’autres pays s’improvisèrent mannequins. Ce fut également l’occasion de travailler avec des photographes bénévoles et professionnels. Ce temps est le fruit d’une coopération avec d’autres citoyen.ne.s et habitant.e.s de Calais. Le droit d’entrée était une paire de gants, de chaussettes, un bonnet ou une écharpe au profit des personnes vivant dehors. Avant le défilé, les invité.e.s ont pu profiter d’un thé à la menthe ainsi que des gâteaux du monde ( français, marocains, algériens, etc.) suivi par une vente de la collection présentée. 

  • Mannequins : Yasser, Reza, Moein, Chloé, Julie, Amira, Limmona, Ibrahim, Shafiullah, Gabriel, Louise, Omar, Tariq et encore d’autres 
  • Couturières : Brigitte et Claudine 
  • Lumières et son : Loïc , association Relief
  • Équipe backstage : Liliane, Françoise, Fabienne, Brigitte et encore d’autres
  • Technique : Domdom
  • Regard artistique : Nana 
  • Photo : Eric

Voici quelques articles de presse ainsi que des photos de cet événement :

https://actu.fr/hauts-de-france/calais_62193/calais-quand-migrants-creent-defile-mode_20091078.html

http://www.lavoixdunord.fr/508577/article/2018-12-17/le-human-jungle-style-s-offre-un-defile-de-mode-100-humain

Où en est la dynamique des États Généraux des Migrations ?

Contribution de Luc-Antoine Bonte, du GRDR, à propos de la dynamique des États Généraux des Migrations dans le Nord-Pas-de-Calais :

« Le bilan semble positif puisque cette année d’engagement dans les EGM Nord-Pas-de-Calais a permis de rencontrer et découvrir un grand nombre d’entre vous, de participer à deux plénières inoubliables avec une motivation et une énergie plus que stimulante, la participation à plusieurs actions collectives, l’animation de débat en interne de ma structure, et le renforcement de ma conviction qu’il est plus que nécessaire aujourd’hui de défendre nos valeurs et nos messages pour un modèle de société plus juste, plus solidaire, plus tolérant, et plus humain.

Et puis la dynamique initié début 2018 s’est essoufflée doucement au cours de l’année, et j’ai bien peur qu’elle ne soit plus qu’une liste de diffusion mail aujourd’hui. Nous avons essayé à quelques-uns de relancer la machine cet automne, mais les retours furent trop peu nombreux pour que la dynamique ne reparte.

Je sais que nous tous dans cette liste de diffusion œuvrons à note niveau pour venir en aide aux populations migrantes, améliorer leurs conditions de vie, leur intégration sur leur territoire de vie, pour changer le regard sur les migrants et mettre en avant les richesses qu’ils apportent ici et là-bas. Et je souhaite que cette année 2019 puisse de nouveau nous réunir pour poursuivre cette initiative collective et porter ce message commun encore un peu plus haut car tout seul on va plus vite, mais ensemble on va plus loin. »

Calais : les exilé.e.s et l’hiver

Le Secours Catholique et les associations se penchent sur un des problèmes de l’hiver : pour les personnes exilées, l’impossibilité de laver et sécher les vêtements. Mais il y en évidemment plein d’autres : la santé physique et morale, le froid et l’humidité, la violence des forces de l’ordre, etc. Il faut se rappeler que le « socle humanitaire » dont se vante le préfet n’a été mis en place que par l’obligation formulée par le Tribunal Administratif de Lille et confirmé par le Conseil d’État, à l’exception des repas distribués, qui concernent environ  les deux tiers des exilés.

Le dispositif Grand Froid mis en place par la DDCS (direction départementale de la cohésion sociale) n’a été ouvert que deux fois (trois nuits + deux nuits). A noter qu’aucun mineur ne s’y est présenté -nous enquêtons pour savoir pourquoi-, et qu’une partie des exilés ne veulent pas aller dans le dispositif de peur de retrouver détruites ou emportées leur tente et leurs affaires personnelles.

Gros afflux de journalistes britanniques et autres sur Calais ces dernières semaines, du fait de l’augmentation des tentatives de passage de la Manche par petits bateaux. Cela concerne surtout les Iraniens (38 % des 600 exilés à Calais mi-décembre) , à partir de Zodiac achetés ou de bateaux de pêche ou de plaisance fracturés, avec des passeurs ou non. Nous insistons auprès des médias sur les dramatiques conditions de survie et sur le non-accueil de la France, qui poussent les exilés à adopter des solutions dangereuses.