Eté solidaire dans le Briançonnais

Jeudi 16 et 30 juillet ; 13 et 27 août, à 10 h devant la MJC de Briançon  : Randonnées commentées
> Chaque randonnée à la journée sera accompagnée par un professionnel de la montagne et un acteur de la solidarité locale, pour mieux comprendre les problématiques migratoires locales. Elle sera précédée d’une brève projection de courts-métrages. Prévoyez chaussures de marche, sac à dos et pique-nique. Marche de 5 h environ, 700 m de dénivelé en moyenne. Sur inscription. Participation libre reversée au Refuge Solidaire.

Jeudi 16 et 30 juillet ; 13 et 27 août, à 19h devant la MJC de Briançon : Veillées bavardes 
> Chaque veillée abordera une thématique précise et sera animée par des intervenants différents.  Prévoyez pique-nique, boissons chaudes, vêtements chauds. Bivouac en autonomie pour ceux qui souhaitent passer la nuit.

Samedi 29 et dimanche 30 août : Grand bivouac cosmopolite
> Avec les Italiens de Caravane Migranti et les Espagnols de Caravana Abriendo Fronteras.

Lundi 31 août : déplacement d’une délégation briançonnaise en Italie en soutien aux actions Caravane Migranti et Caravana Abriendo Fronteras 
> Contactez tousmigrants@gmail.com pour vous inscrire sur cette délégation.

Journée solidaire à Steenwerck le 26 juillet

dimanche 26 juillet 2020 à 15h

Journée solidaire en faveur de l’association SALAM

JOURNÉE AU PROFIT DE L’ASSOCIATION SALAM QUI INTERVIENT AUPRÈS DES RÉFUGIES SUR LE TERRITOIRE DE GRANDE-SYNTHE.

Au programme :

  • Table ronde : Venez rencontrer et discuter avec les différentes associations venant en aide aux réfugiés dans le Nord et le Pas-de-Calais.
    En présence de : FTS / CI Sol / L’Auberge des Migrants / Salam
    DE 15H A 16H30 // GRATUIT
  • LECTURE DE TEXTES KURDE
    L’association la pluie d’oiseaux , viendra se faire le porte-parole de quelques Kurdes, témoignages poignants sur un combat mal connu.
    DE 16H30 A 17H // PRIX LIBRE
  • CONFÉRENCE GESTICULÉE SUR L’IMMIGRATION, par Christine Almeida
    « Entre identité héritée et tentatives d’émancipation, je vais vous parler de mes envies de faire du foot, de mes tenues vestimentaires, et autres mésaventures pour essayer d’être moi, tout « simplement ». »
    DE 17H30 A 18H // PRIX LIBRE

CONCERTS de 19h à 23H :
– Aux petits oignons
– Les Floutards
– Guerilla Poubelle
PRIX LIBRE

Bar, restauration et camping sur place

L’US Café est un café associatif et culturel estival, lieu de convivialité et de solidarité.

 

 

 

 

 

 

US Café

 

 

ACCUEIL CALENDRIER

27 JUIN

 

 

1 JUILLET

 

3 JUILLET

 

4 JUILLET

 

5 JUILLET

 

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JOURNÉE AU PROFIT DE L’ASSOCIATION SALAM QUI INTERVIENT AUPRÈS DES RÉFUGIES SUR LE TERRITOIRE DE GRANDE-SYNTHE.

 

 

 

18 JUILLET

TABLE RONDE

Venez rencontrer et discuter avec les différentes associations venant en aide aux réfugiés dans le Nord et le Pas-de-Calais.

En présence de : FTS /

CI Sol / L’Auberge des Migrants / Salam

 

 

DE 15H A 16H30 // GRATUIT

CONFÉRENCE GESTICULÉE SUR L’IMMIGRATION

Par Christine Almeida

« Entre identité héritée et tentatives d’émancipation, je vais vous parler de mes envies de faire du foot, de mes tenues vestimentaires, et autres mésaventures pour essayer d’être moi, tout “simplement”. »

 

 

DE 17H30 A 18H // PRIX LIBRE

 

 

 

 

 

CONCERTS

 

 

 

 

AUX P’TITS OIGNONS

 

« Un cheveu d’ Yvette Horner, une larme d’Iggy Pop, un cil de Frida, un doigt de Django… Aux P’tits Oignons c’est tout ça et bien plus encore . Le style d’Aux P’tits Oignons? De la «Francon Chanssaise» évidemment! »

DE 19H A 20H // PRIX LIBRE

LES FLOUTARDS

 

« Les Floutards est un groupe d’électrik punk rock débile »

DE 20H30 A 21H30 // PRIX LIBRE

GUERILLA POUBELLE

 

« Guerilla Poubelle est un groupe de punk rock français, originaire de l’agglomération parisienne. Le groupe compte plus de 1 000 concerts à son actif en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du sud et au Japon »

DE 22H A 23H // PRIX LIBRE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BAR ET RESTAURATION SUR PLACE

 

 

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TABLE RONDE

Venez rencontrer et discuter avec les différentes associations venant en aide aux réfugiés dans le Nord et le Pas-de-Calais.

En présence de : FTS /

CI Sol / L’Auberge des Migrants / Salam

 

 

DE 15H A 16H30 // GRATUIT

CONFÉRENCE GESTICULÉE SUR L’IMMIGRATION

Par Christine Almeida

« Entre identité héritée et tentatives d’émancipation, je vais vous parler de mes envies de faire du foot, de mes tenues vestimentaires, et autres mésaventures pour essayer d’être moi, tout “simplement”. »

 

 

DE 17H30 A 18H // PRIX LIBRE

 

 

 

 

 

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AUX P’TITS OIGNONS

 

« Un cheveu d’ Yvette Horner, une larme d’Iggy Pop, un cil de Frida, un doigt de Django… Aux P’tits Oignons c’est tout ça et bien plus encore . Le style d’Aux P’tits Oignons? De la «Francon Chanssaise» évidemment! »

DE 19H A 20H // PRIX LIBRE

LES FLOUTARDS

 

« Les Floutards est un groupe d’électrik punk rock débile »

DE 20H30 A 21H30 // PRIX LIBRE

GUERILLA POUBELLE

 

« Guerilla Poubelle est un groupe de punk rock français, originaire de l’agglomération parisienne. Le groupe compte plus de 1 000 concerts à son actif en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du sud et au Japon »

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Par Christine Almeida

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« Guerilla Poubelle est un groupe de punk rock français, originaire de l’agglomération parisienne. Le groupe compte plus de 1 000 concerts à son actif en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du sud et au Japon »

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« Guerilla Poubelle est un groupe de punk rock français, originaire de l’agglomération parisienne. Le groupe compte plus de 1 000 concerts à son actif en Europe, en Amérique du Nord, en Amérique du sud et au Japon »

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BAR ET RESTAURATION SUR PLACE

Appel du collectif des Olieux pour que cessent les expulsions

« Si  à la veille de la période estivale les gens  se préparent à partir en vacances, d’autres se demandent encore où dormir, faute d’hébergement. Depuis la crise sanitaire, les difficultés d’hébergement se sont aggravées, touchant en premier les personnes les plus vulnérables, les isolants et les précarisant encore plus. Que ce soit dans les résidences universitaires du CROUS , dans les hébergements d’urgence liés à la trêve hivernale gérés par les services du 115 ou pour les locataires précaires, c’est devenu la GROSSE GALÈRE !

QUELQUES SITUATIONS AUTOUR DE LILLE ET SES ENVIRONS : Armentières : depuis leur expulsion du squat le cinq étoiles dans le quartier de Moulins, le 4 juin 2019, une vingtaine de mineurs en recours devant la justice sont toujours en suspens sur le maintien de leur lieu d’hébergement à Armentières.Passer de l’AFEJI à ADOMA pour leur prise en charge, le suivi socio-éducatif et les conditions matérielles se sont très largement détériorés.Les kits d’hygiène ne sont plus distribués, un comble compte tenu de la situation sanitaire actuelle. Les jeunes ont fini par trouver seuls leur école ou leur formation, avec l’aide de soutiens extérieurs. Sans information de responsables de la structure, iels sont toujours sous la menace d’être remis à la rue! Friche Saint-Sauveur : Durant le confinement la situation des personnes sans-abris exilées ou non, déjà précaire, s’est fortement aggravée. Iels se sont retrouvé.e.s totalement démunies à la friche Saint-Sauveur. Même si les personnes appellent le 115 tous les jours, rien ne leur est proposé. Les flics passent très souvent, leur mettant la pression alors qu’iels n’ont nulle part où aller. Un huissier est passé durant le confinement, lançant ainsi une procédure d’expulsion concernant ce énième camp de personne exilée sur la métropole lilloise. Hôtel Le LEMON à Tourcoing et Hotel F1 à Roubaix : au début du confinement, certaines personnes ou familles à la rue ont eu la «chance» d’être logé dans différents hôtels de la métropole par le 115. Protection civile et  conditions déplorables ( 3 à 4 personnes par chambre, distribution de bon alimentaire à des horaires aléatoires, pas de possibilité de cuisiner …) et une politique d’intimidation de la part des gérants et de la protection civile pour empêcher toute forme d’auto-organisation et de contestation. Si l’échéance de fin de trêve hivernale a été décalée au 10 juillet, n’est-ce pas pour que les expulsions se passent à l’abri de tous les regards? On sait que certaines associations ont décidé la trêve hivernale totale, sur toute l’année, qu’à Paris certains bailleurs sociaux ont décrété une année blanche en termes d’expulsions. Et quelle est cette idée absurde de décider que la rue serait plus vivable en été qu’en hiver ? Auberge de jeunesse Stéphane Hessel : comme pour les hôtels, familles et personnes exilées sont hébergées par le 115 dans cet établissement, sans réel suivi social et dans des conditions inappropriées à leur situation et leur besoin. Et aucunedate, aucune garantie ne leur est donné pour la continuité de l’hébergement ou pour une solution mieux adaptée. Ce type d’hébergement en hôtels est apparu depuis l’expulsion de la jungle de Calais, et est un dispositif intolérable mais efficace pour l’État et très rentable pour les gérants de ces établissement privés. Toujours éloignées des centres villes, ces lieux d’hébergements rendent difficile l’accès à toutes les démarches administratives, aux lieux de solidarité, associations et personnes soutiens. Aussi le regroupement dans ces lieux totalement inappropriés,  sans espace commun,  limite les solidarités. Et le fait que les gérants se permettent de les sur-veiller, de les intimider, se comportant comme des flics, renforce la peur chez certain.es. Foyer Vieux-Lille : installé dans les bâtiments vides d’une ancienne école privée, dans le vieux-lille, un foyer hébergement d’urgence gérer par SOS solidarité va devoir fermer le 30 septembre prochain, l’hébergement est prolongé jusqu’à cette date pour tout le monde, mais suspense pour la suite. Foyer Moulins : géré par l’association ÉOLE, il a été décidé là « AUSSI » de prolonger la trêve jusqu’au 30 septembre2020. Résidence CROUS sur le campus de Villeneuve-d’Ascq: Cafards, punaises, voilà les colocataires des étudiant.e.s qui habitent dans les résidences du CROUS de Lille. Fuites d’eau, insalubrité, coupures de chauffage voilà leur quotidien…un quotidien qui leur coûte cher!! De plus, à cause du confinement nombreux.ses ont perdu leur emploi. Chanceux.ses sont celleux qui ont pu retourner dans leurs familles, pour les étudiant.e.s racisé.e.s par contre, iels n’ont pas pu quitter les logements les plus insalubres et se sont retrouvé.e.s une fois de plus traité.e.s comme des étudiant.e.s de seconde zone. Face à la détresse des étudiant.e.s le CROUS a répondu par son mépris habituel, les forçant à s’auto-organier aujourd’hui, face à la ségrégation raciale et aux inégalités de traitements, pour survivre demain et ne pas être expulsé.e.s ! Car oui, leCROUS n’entend pas leur laisser de répit et si les étudiant.e.s ne payent pas, il compte bien les expulser et continuer à leur faire payer des loyers comme un digne marchand de sommeil.

POUR QUE CESSENT CES SITUATIONS INTOLÉRABLES, EXIGEONS :

UNE ANNÉE SANS EXPULSION JUSQU’EN MARS 2021                                         QUE QUELLES QUE SOIENT LES SAISONS, LA RUE NE SOIT PAS UNE MAISON     LE DROIT À UN LOGEMENT DIGNE, STABLE ET DURABLE POUR TOU.TES          QUE LES HÔTELS ET LES AUBERGES S’OCCUPENT DES TOURISTES ET PAS DU SOCIAL »

Newsletter n°40

LE JOURNAL HORS LES JUNGLES
n°40 // 7 mai 2020

La lettre d’info de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche

Nous avons besoin de votre soutien, faites un don! Merci!


Infos des lieux de vie

  • A Calais, 1100 personnes exilées restent « confinées dans la rue » et nombre d’entre elles ont faim. Depuis le début du confinement, la Vie Active, avec les consignes de distanciation sociale, ne distribue plus de repas chauds. Il y a également moins d’associations présentes sur le terrain même si les bénévoles ont essayé de se réorganiser au mieux : Salam poursuit ses distributions, tandis que le tout nouveau Calais Food Collective apporte des provisions afin que les personnes puissent cuisiner elles-mêmes. Mais pour cela il faut du bois et il en manque. Les expulsions forcées des lieux de vie continuent un jour sur deux, et ce malgré les diverses interpellations des associations, dont la dernière en date par Salam, dans ce courrier du 27 avril. Les départs volontaires pour une mise à l’abri dans un centre de la région se font, eux, désormais plus rares. Pendant cette période de confinement, les bénévoles ont également dû faire face à différentes entraves de la part des pouvoirs publics, comme expliqué dans cet article RFI en date du 10 avril.

expulsion rue des Huttes le 14 avril

  • Confinement et solidarité à Cherbourg : le Ramadan a commencé ce 23 avril. Itinérance Cherbourg fournit des denrées non périssables, conserves, riz, thé et sucre, tandis que la Chaudrée, association proposant chaque soir un repas à toute personne à la rue, fournit les produits frais. Le restaurant « Le Comptoir Libanais » de Cherbourg fournit deux fois par semaine le repas de rupture de jeûne pour les habitant.e.s du camp. L’accueil de jour, qui avait été ouvert pour les personnes exilées au début du confinement, est pour l’instant déserté, effet secondaire du Ramadan. L’association réfléchit aux modalités d’ouverture de ce lieu pour que les personnes puissent venir s’y détendre quelques heures par jour. Pour l’instant toutes les familles et personnes demandant l’asile qui le souhaitent sont hébergées, soit dans des appartements, soit dans des chambres d’hôtel soit au CAU Gambetta-Fontaine ou dans les CHRS (Centre d’hébergement et de réinsertion sociale). Il reste quelques personnes seules ou en famille hébergés solidairement dans l’agglomération. Pour les familles, la communauté Emmaüs du Cotentin, toujours solidaire, distribue chaque mercredi des colis alimentaires sur rendez-vous dans les locaux d’Itinérance. A l’heure du déconfinement, lorsque qu’il faudra quitter les hébergements, beaucoup de personnes seront en grande difficulté. Restons vigilant.e.s…
  • A Grande Synthe, les « mises à l’abri » par l’Etat se sont trop souvent transformées en départs contraints pour les personnes exilées, escortées par des forces de police, en nombre impressionnant, vers les bus. Plusieurs associations alertent sur ces conditions de mise à l’abri dans un courrier au Préfet du Nord du 28 avril. Des opérations d’expulsion d’envergure, comme celle du 15 avril, ont ainsi poussé nombre de personnes, qui s’abritaient jusqu’alors sous les hangars de La Linière, à se disperser et se cacher encore davantage. Les petits camps qui ont tendance à se reconstituer en dehors de la Linière sont évacués, compliquant toujours plus l’accès aux services existants, alors même qu’un service sanitaire a enfin été mis en place, ainsi qu’un début de surveillance médicale actuellement indispensable. Les conditions sur la Linière restent déplorables même s’il y a des douches (4 modules de 6 douches), 4 toilettes accessibles uniquement entre 7h et 17h, et un point d’eau potable (auparavant installé au Puytouck). Parallèlement, les solidarités sont là encore criminalisées : 4 bénévoles d’Utopia56 ont ainsi été placé.e.s en garde à vue pour des motifs plus qu’obscurs alors qu’ils et elles observaient l’expulsion violente d’un camp. Le communiqué de presse est à lire ici.
  • Du côté de Norrent Fontes : à Quernes les personnes attendent patiemment dans le petit bois… Le groupe de Saint Hilaire Cottes, qui survit habituellement aux abords des champs, est toujours dans des familles, où ça se passe très bien. Les personnes du Pradha à Fouquières les Béthune vont bien également : les travailleurs et travailleuses sociales leur donnent les attestations qui leur permettent de sortir quand elles le souhaitent et des masques en tissus lavables leur ont été distribués. Dans les CAES, la situation est plus difficile et inquiétante, notamment parce que les sorties sont très restrictives. Pour les familles, il n’y a plus aucune animation pour les enfants et très peu de possibilités de sortir.
  • A Ouistreham, grâce à la présence des bénévoles, les personnes exilées du rond-point de Ouistreham ont accepté de rejoindre dès le début du confinement le centre de vacances de Tailleville. Elles y sont accompagnées par des bénévoles de la Croix Rouge. Quelques jeunes ont donné de leurs nouvelles : « On fait beaucoup de match de foot et de basket. Nous sommes très contents. » Ils bénéficient aussi de cours de français. En lien avec les squats de Caen, les bénévoles du CAMO continuent de récolter des dons pour venir en aide à toutes ces personnes en grande difficulté. Pendant ce temps, depuis le 16 mars, le maire de Ouistreham ferme tous les sanitaires publics de la ville. Les membres du CAMO sont très inquiets pour la suite et restent vigilants. A l’heure du déconfinement qu’adviendra-t-il des jeunes mis à l’abri ?

Infos des assos

  • Le Secours Catholique à Calais : confinement et fermeture de l’accueil de jour. Sans oublier l’aide matérielle d’urgence car la situation des personnes exilées se dégrade, l’équipe du Secours Catholique met en place des actions pour lutter contre l’isolement. Viens prendre un kahwa (virtuel) chez moi ! sont ainsi des rencontres virtuelles et informelles, chaque mardi, avec un.e invité.e, calaisien.ne ou d’ailleurs, de France ou de l’étranger. Déjà des coucous en direct du Maroc, de l’Italie…. Cela permet à chacun.e de proposer une rencontre, quelle que soit la distance qui nous sépare. Des ateliers de langues en visioconférence sont aussi nés grâce au Kahwa, autour de la découverte des langues anglaise, persane arabe et française. Renseignez vous auprès de Mariam : mariam.guerey(at)secours-catholique.org
  • 92 associations et collectifs se sont associées pour saisir conjointement 7 Rapporteurs des Nations Unies en charge des questions de pauvreté extrême, de santé, d’accès à un logement décent, à la nourriture, à l’eau potable et à l’assainissement, ainsi que des migrants et des défenseurs des droits humains. Il s’agissait de les alerter sur la situation des personnes vivant à la rue, dans des squats ou des bidonvilles, face au Covid 19. Lire le communiqué de presse du 9 avril ici.

Faire et dire, les personnes premières concernées

  • Lettre ouverte de la communauté Érythréenne de la « Jungle » de Calais dénonçant les violences policières sublies : « Nous sommes des exilés venant d’Érythrée. Nous sommes ici pour la simple raison de vouloir vivre notre vie en sécurité et avoir un futur. Nous ne sommes pas des criminels, nous sommes des migrants. Nous sommes des innocents qui essayons d’aller en Angleterre. Notre plainte concerne une compagnie de CRS et leurs actions impulsives et agressives à notre égard. Ils ne nous considèrent pas comme des êtres humains. Ils nous insultent de noms tels que monkey (singe), bitch (salope), etc… » La suite à lire ici.

Denis Charlet / AFP | (illustration) Migrants à Calais, mars 2018.

  • A Marseille, des personnes migrantes montent une association pour dénoncer les violations de leurs droits. Allocations interrompues, absence de logement ou courriers égarés : un groupe de personnes a lancé une association afin de dénoncer de sérieux manquements à leurs droits, lesquels sont, disent-ils, d’autant plus bafoués avec le confinement décrété pour lutter contre le coronavirus. En un mois d’existence, l’association compte plus d’une centaine de membres. Lire l’article de Anne-Diandra Louarn pour InfoMigrants

Infos de la PSM

  • Triste nouvelle. La PSM a perdu un de ses soutiens, présent à ses côtés depuis plusieurs années : Alain Delame, militant d’Amnesty International sur Lille, très engagé sur la question des personnes exilées et membre du CA de la PSM, est décédé ce mercredi 6 mai. Nous pensons à sa famille et ses proches.
  • Le journal des jungles. Il est difficile de penser à la prochaine résidence pour un nouveau numéro du journal en ces temps particuliers. Comment organiser ce moment où chacun.e se sentirait bien pour prendre la parole, écrire ? Dans l’attente, on se souvient du numéro « Femmes traversant les frontières », avec l’interview de Hélia et Sotoda enregistrée lors de l’évènement « Mon mur n’est pas tombé », organisé à l’accueil de jour du Secours Catholique à Calais. A écouter ici. Découvrez également le puissant texte d’Helina dans le complément en ligne du Journal des Jungles n°13 !

  • Soutenir la PSM ! Utilisatrices et utilisateurs du moteur de recherche Lilo, vous pouvez soutenir gratuitement la PSM en nous reversant vos gouttes ici ! Vous n’utilisez pas Lilo mais seriez partant.e.s ? C’est facile :
    1-Se rendre sur http://www.lilo.org/… pour utiliser le moteur de recherche Lilo (il faut « Choisir Lilo comme moteur de recherche » en l’ajoutant à votre navigateur).
    2-Cumuler au minimum 50 gouttes d’eau.
    3-Aller sur la fiche projet et verser au minimum 50 gouttes d’eau la première fois que vous nous versez vos gouttes. Les fois suivantes, c’est à souhait !

Envie d’agir

  • Projet art refuge, le coronaquilt : Lorsque des personnes à travers le monde sont invitées à s’isoler les unes des autres au sein des communautés, Art Refuge réfléchit à des moyens créatifs de nous réunir. En nous appuyant sur leur travail avec les réfugiés, ils nous invitent à nous asseoir autour d’une table communautaire virtuelle et à créer une nappe en patchwork. Vous pouvez coudre, dessiner, coller, coller, écrire, photographier. Découvrez vite ce beau projet et surtout participez. Mode d’emploi et et galerie des réalisations déjà produites ici

Belles échappées

  • Des lectures, c’est encore le moment si vous ne les avez pas déjà faites !

« Des objets de rencontre » de Lise Benincà : Lise Benincà a passé plusieurs mois au sein d’Emmaüs Défi, rue Riquet à Paris. Elle a eu l’envie de donner voix à ces objets patinés, dépareillés, parfois ébréchés mais toujours singuliers, qui sont passés de main en main avant d’arriver chez Emmaüs. Puis la présence des hommes et des femmes, salariés en réinsertion professionnelle chez Emmaüs, aux parcours chaotiques s’est imposée entre les lignes.

« Marx et la poupée » de Maryam Madjidi : Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets, l’effacement progressif du persan au profit du français…

En quête de droit(s) – Outils et infos juridiques

  • Protocole sur les violences policières : pendant cette crise sanitaire nous avons assisté à une recrudescence des violences policières envers les personnes exilées. Des associations se sont mobilisées pour créer un protocole afin d’aider les personnes qui vont sur le terrain à répondre rapidement et efficacement à cette situation. Si vous avez des questions, souhaitez des compléments d’informations, ou avez des remarques éventuelles, vous pouvez envoyer un mail à policeviolenceatborder(at)framalistes.org. A voir également le dernier rapport de l’ACAT (Association Chrétienne pour l’Abolition de la Torture) sorti le 11 mars dernier, « Maintien de l’ordre : à quel prix ? », qui révèle les dysfonctionnements du maintien de l’ordre depuis 2000.

  • La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović, a rendu public son rapport annuel d’activité 2019. La Commissaire se déclare préoccupée par la façon dont les pays européens traitent les personnes migrantes et demandant l’asile.  » La normalisation croissante des refoulements illégaux et les actes visant à déshumaniser les personnes qui tentent de traverser les frontières sont particulièrement inquiétants. Certains États membres ont laissé s’installer et s’aggraver des crises humanitaires graves liées aux conditions d’accueil ». Lireici le chapitre consacré aux droits de l’homme des immigrés, des réfugiés et des demandeurs d’asile et accéder au rapport annuel d’activité 2019 de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe

Pour comprendre / pour cogiter

  • « Certains migrants retrouvent dans le confinement quelque chose de familier ». Avec la pandémie, les réfugié.e.s sont devenus plus invisibles encore. Pourtant, atteintes par le virus ou non, les personnes ont plus que jamais besoin qu’on écoute leur corps malmené, explique Marie-Caroline Saglio-yatzimirsky, psychologue à l’hôpital Avicenne de Bobigny. A lire l’article de Virginie Bloch-Lainé paru dans Libération du 23 avril.

Un réfugié du campement installé le long du canal Saint-Denis, à Aubervilliers, le 20 mars. Photo Hervé Lequeux. Hans Lucas

  • Les vies encampées et ce que nous en savons. «  Depuis presque un mois et demi, comme la moitié de la population de la planète, nous sommes confiné.e.s. Tout le monde s’interroge sur le bouleversement de son quotidien, sur cette restriction de liberté, et sur la durée de cette période… Nous faisons ainsi un tout petit peu l’expérience de celles et ceux qui passent leur vie en camp – de réfugié.e.s, de déplacé.e.s internes, de migrant.e.s, de rétention. » Par Michel Agier dans Libération du 21 avril.

Dans l’un des camps de l’île de Lesbos, le 2 avril 2020. Photo Manolis Lagoutaris. AFP

  • Le GISTI publie 6 vidéos à partager pour dénoncer la situation des violences contre les exilé·es à la frontière gréco-turque. Des personnes exilées témoignent : les images qu’elles ont enregistrées montrent la violence de l’armée et de la police grecque et le dénuement dans lequel elles sont contraintes à vivre, abandonnées de tous. Elles les montre aussi en résistance, manifestant pacifiquement derrière les barbelés grecs, aux cris de « We want freedom ! ». A découvrir ici

  • Les migrants dans l’épidémie : un temps d’épreuves cumulées : L’hébergement groupé dans les centres de rétention et les campements de rue multiplie les risques sanitaires pour les personnes migrantes. Michel Agier en dresse un état des lieux et lance un appel au « désencampement ». Quand on n’a pas de véritable « chez soi », le confinement accroît l’angoisse et l’inconfort, comme le rapporte Annabel Desgrées du Loû à propos des femmes immigrées vivant en hôtel sociaux et en centres d’hébergement. En temps d’épidémie, l’étranger est trop facilement assimilé à la menace sanitaire. A lire dans le numéro 18 de la revue De facto publié par l’Institut Convergences Migrations.

 


Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
archives.psmigrants.org

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Newsletter n°41

LE JOURNAL HORS LES JUNGLES
n°41 // 12 juin 2020

La lettre d’info de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche

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Infos des lieux de vie

  • A Calais, des associations pointent une recrudescence des violences policières. Une vidéo montre des policiers exfiltrer violemment deux personnes exilées d’un bus, vendredi 22 mai. Globalement, des militant.e.s jugent que les conditions de vie dans les camps se sont aggravées pendant le confinement. Lire l’article de Médiapart
  • A Grande-Synthe, évacuation forcée de la Linière ce jeudi matin 4 juin. Cinq bus pour emmener neuf personnes (les autres avaient déjà quitté les lieux) et de nombreux fourgons de CRS. Et pourtant nous sommes en période d’urgence sanitaire et la trêve hivernale est prolongée jusqu’au 10 juillet. Les Pakistanais et les Afghans qui campent au Puythouck continuent d’être régulièrement démantelés, de même le camp de la gare où les personnes se réinstallent vite.
  • A Lille, pendant le confinement, les mineur.e.s étranger.e.s isolé.e.s ont eu des propositions d’hébergement, beaucoup dans des familles mais aussi dans des lieux de solidarité comme la maison Paul VI gérée par la Pastorale des Migrants ou dans des hôtels. Au moment du déconfinement, apparaissent des problèmes. Les jeunes hébergés dans des hôtels se retrouvent dehors, et aussi ceux dans des familles (plus de 2 mois pour certaines, c’est long). Les scolarisations ont été stoppées pour certain.e.s et d’autres ont eu des difficultés à suivre leur scolarité à distance.
  • A Ouistreham : Quelques dizaines de jeunes migrant.e.s, pour la plupart originaires du Soudan, sont revenus à Ouistreham après le confinement. Ils espèrent tous passer en Angleterre. Depuis quelques jours, les contrôles se multiplient près du terminal transmanche. La Préfecture du Calvados justifie une action de « lutte contre l’immigration clandestine ». A lire l’article de France 3 Région.
  • Les traversées de la Manche se sont multipliées depuis plusieurs semaines. On compte près de 700 migrants ayant réussi à rejoindre l’Angleterre à bord d’embarcations de fortune pour le seul mois de mai. 80 migrants arrivent en Angleterre dans la seule journée du 26 mai. Côté britannique, le ton se durcit face à l’augmentation des arrivées. D’après une enquête du quotidien The Guardian, le Home Office (l’équivalent du ministère de l’Intérieur) a lancé une opération baptisée « Sillath » qui consiste à expulser automatiquement les migrant.e.s arrivant par bateaux sur les côtes anglaises. A lire ces deux articles de InfoMigrants ici et là.
  • Situation aux frontières franco-italienne et franco-espagnole. Des infos en provenance de l’ANAFE, mi-mai : à la frontière Menton/Vintimille, de plus en plus de refoulements avec, pour certaines de ces personnes, privation de liberté toute la nuit dans des algécos de la PAF. Selon les témoignages reçus, aucune mesure sanitaire spécifique n’est mise en œuvre lors de l’interpellation, du maintien dans les algécos et du renvoi vers l’Italie. Après leur refoulement vers l’Italie par la France, les personnes continuent de se retrouver en situation d’errance. Le camp de la Croix-Rouge italienne à Vintimille n’accepte en effet toujours pas de nouvelles personnes. A la frontière franco-italienne haute (Briançon), des personnes arrivent au Refuge à Briançon, dont certaines ont suivi les routes des Balkans. Quelques refoulements au col de Montgenèvre également. A la frontière franco-espagnole, sont exercés des refoulements de ressortissants européens, et de travailleurs saisonniers.

Infos des assos

  • Itinérance Cherbourg : Jean Dussine, Président de l’association Itinérance a été tué, le mardi 12 mai dans la matinée par une personne qui s’est introduite à son domicile. Une enquête de police est en cours. Le mot d’Itinérance Cherbourg : « Président de l’association Itinérance depuis 2016, il ne ménageait ni sa peine, ni son temps au service des personnes que nous accompagnions. Au fil des années, il avait acquis des compétences juridiques et administratives et avec ses qualités humaines et son inlassable dévouement, avait su créer un climat de confiance tant avec les migrants qu’avec la municipalité et les autres autorités administratives et associatives. Spontanément des messages de condoléances, des fleurs ont été déposés devant les portes de notre local par des migrants et des sympathisants. Nous restons solidaires et la vie de l’association continue.« 

  • Médecins du Monde recrute (en CDI) sur le poste d’animateur de prévention (H/F) pour son nouveau programme dans le bassin minier (arrondissement Lens-Hénin). Le poste est à pourvoir au 15 juillet 2020. Il s’agit d’un programme de prévention et de promotion de la santé. L’offre de poste et les candidatures à déposer, tout est sur ce lien : la plateforme Médecins du Monde.

Faire et dire, les personnes premières concernées

  • Rendez-vous le 14 juin 2020 pour la 5ème édition de « Talents de femmes » proposée par le Secours Catholique de Calais. Cette édition se fera virtuellement via le logiciel Jitsi. Découvrez ici le programme des différents ateliers proposés, le fonctionnement de cette journée virtuelle et les conditions d’inscription obligatoire aux activités.

Infos de la PSM

  • Documentation des contentieux collectifs à la frontière : une stagiaire a été recrutée par la PSM pour assurer une mission de documentation des contentieux portés collectivement qui ont pu être menés à la frontière (sur l’accès à l’eau et aux droits sanitaires, sur les expulsions forcées, sur le délit de solidarité, etc.). Cette mission a pour perspective de faire un bilan de nos actions juridiques, avec toutes les associations, militant.e.s, et bénévoles du réseau PSM intéressé.e.s. Elle arrive le 6 juillet, pour une période de 6 mois. Un grand bienvenue à elle !

Envie d’agir

  • Très grand hôtel : ouverture de chantier pour le monde d’après. Penser l’hébergement non comme une opération de mise à l’abri, mais comme un art de faire société. Tel est l’enjeu du Très Grand Hôtel, projet de contre-centre d’hébergement pour le monde d’après que porte le PEROU (Pôle d’Exploration des Ressources Urbaines). Suivez l’état des lieux du chantier, participez à cet « atelier ouvert », pour imaginer mieux avec celles et ceux qui le souhaitent ce lieu à venir. A voir : cette vidéo-manifeste (réalisée par Maëlle Berthoumieu).
  • Tout autour, une oeuvre commune : le PEROU toujours, a lancé une action pour inscrire les actes de solidarité envers les personnes migrantes au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2021 et valorise ceux-ci. Nous sommes tou.te.s invité.e.s à participer à l’archivage de ces actes. Ainsi des calaisiennes et calaisiens publient chaque semaine des actes d’hospitalité dans l’espace public. Plus de renseignements ici. Pour participer et suivre ces propositions de travail : via Mediapart, sur le blog du PEROU, ou via Facebook – sur la page du PEROU.

Tout autour, une oeuvre commune, Calais

  • Appel à une journée nationale d’actions « Régularisation de toutes et de tous » le 13 juin 2020. Au cours des mois d’avril et mai, se sont succédés tribunes, communiqués de presse, lettres ouvertes et blogs pour réclamer que les personnes sans papiers soient régularisées et dénoncer les situations administratives précaires. Voir l’article du GISTI. À chacun.e de s’approprier cette campagne, de s’inscrire dans cette dynamique collective, d’organiser des actions partout en France et de relayer cet appel ! A lire aussi le communiqué de la Transnational Migrant Plateforme

Belles échappées

  • « Green boys » de Ariane Doublet, un documentaire poétique et vivifiant, qui évoque l’amitié entre Alhassane, migrant guinéen de 17 ans réfugié au Havre, et Louka, un ado sensible. A louer ou acheter sur la plupart des plateformes en ligne en attendant de pouvoir le voir au cinéma.

  • Anita Pouchard-Serra, « Urbanités latentes: un autre Calais.« 

Créateur : Anita Pouchard Serra | Crédits : Anita Pouchard Serra Droits d’auteur : Anita Pouchard Serra / Hans Lucas Informations extraites des métadonnées photo IPTC

Anita Pouchard-Serra a pris ces photos dans la jungle de Calais, en mars 2016. « C’est une histoire non conventionnelle, qui cherche à s’éloigner de l’image médiatique et proposer une autre approche d’un lieu stigmatisé. Il s’agit ici de révéler comment cet endroit s’est progressivement transformé en une véritable ville, auto-construite par les réfugiés et les bénévoles. ». Pour voir d’autres photos c’est ici et pour une photo parlée.

En quête de droit(s) – Outils et infos juridiques

  • Proposition de loi n°2992 par Mr Éric Ciotti, visant à rendre non identifiables les forces de l’ordre lors de la diffusion d’image dans l’espace médiatique, déposée le 26 mai, et à retrouver sur le site de l’Assemblée nationale. En réponse : « Empêcher de filmer et de diffuser des images de violences policières, c’est livrer les victimes à encore plus d’arbitraire » : à retrouver cet appel du collectif Urgence notre police assassine dans Libération.
  • Après des violences contre un mineur étranger à Calais, des gendarmes ont dénoncé des collègues, permettant une condamnation. Coups, brimades, téléphones brisés, nourriture jetée et vol d’argent… C’est ce que décrit Suleman*, mineur afghan, dans une plainte au procureur de Boulogne-sur-Mer remontant à mars 2016. Pour une fois, la plainte a fait du chemin. Car pour une fois, des membres des forces de l’ordre ont brisé l’omerta, d’après des informations obtenues par Mediapart. A lire ici
  • La 7ème édition de la note pratique « Sans papiers mais pas sans droits« , parue en octobre dernier est désormais téléchargeable gratuitement sur le site du GISTI.

Pour comprendre / pour cogiter

  • Déconfinement : les départs de migrants en retour volontaire reprennent. InfoMigrants a appris qu’un premier vol avec 17 Arméniens à bord a été affrété, mardi, par les autorités arméniennes au départ de Lyon. L’OFII dit avoir « une bonne centaine » de dossiers en attente pour des retours volontaires vers l’Arménie, la Moldavie, la Géorgie, l’Albanie et même l’Afghanistan. A lire ici.
  • L’association SOS Méditerranée dénonce une crise humanitaire « sans précédent » : 425 migrants « sont actuellement bloqués en mer ». L’association rajoute : « Au lieu d’être débarqués dans un lieu sûr comme l’exige le droit international, ces rescapés sont utilisés à des fins de négociations politiques entre les Etats membres de l’Union européenne, qui, malgré l’urgence de la situation, n’ont pratiquement proposé aucune solution coordonnée pour leur relocalisation ». Elle annonce qu’elle reprendra ses opérations de sauvetage le plus rapidement possible, qui avaient été interrompues le temps du confinement. A lire l’article de Franceinfo.

  • Immigration : la Cour des comptes étrille les lourdeurs administratives. Avec 3,72 titres de séjour délivrés pour 1000 habitants, la France se situe « parmi les grands pays les plus restrictifs », derrière les Etats-Unis. A lire l’article du Monde complet.
  • « Peut-on parler de racisme d’Etat ?«  Un article écrit à plusieurs mains, dont Camille Gourdeau qui fait partie des EGM de Caen, qui apporte une analyse aux violences policières en réexpliquant ce qu’est le racisme institutionnel ou racisme d’Etat.

Manifestation le 10 juin 2020 à Dunkerque dans laquelle étaient présentes plusieurs associations du réseau PSM – Pancartes dénonçant les violences policières et drapeau Black Lives Matter accrochée à la Sous-préfecture

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Talents de femmes 5ème édition

Emergence des talents entre femmes

RDV le 14 juin 2020 ! Car chacune a quelque chose à partager, découvrons nos talents entre femmes virtuellement via le logiciel jitsi !

Malgré la crise sanitaire, nous maintenons la date de notre 5ème session de « talents de femmes »programmée depuis plusieurs mois. Nous sommes des talentueuses déterminées, ça sera différent mais c’est possible !

Pour participer à cet après-midi d’échange, une seule condition, appartenir au genre féminin.

Pourquoi cet événement ? Parce qu’il est parfois plus facile pour des femmes d’échanger et de s’ouvrir à d’autres femmes, et cela indépendamment de sa culture. Le moteur de la journée sera l’envie d’échanger pour faciliter la solidarité, favoriser le vivre ensemble et l’ouverture à d’autres cultures. Cet événement s’adresse aux femmes de tous horizons, et ouvrira la possibilité aux femmes exilées d’en rencontrer d’autres de la région.

Au cours de cette journée virtuelle, les talentueuses vous proposent :

Une matinée de partage et d’échanges virtuels de 10h à 12h:

Lecture des Contes du monde ;

Parcours de vie ;

Découverte de langues (français, anglais, Italien, arabe, persan).

Les ateliers virtuels de 13h30 à 16h30 :

Guitare niveau débutant ;

Bougies personnalisées ;

Yoga ou méditation ;

Confection d’un sac à sac à la machine à coudre ;

Cuisine du monde.

 

INSCRIPTIONS AUX ACTIVITES OBLIGATOIRE par mail ou sms ou via facebook. Contact : Mariam.guerey@secours-catholique.org ou 06 79 98 55 46

Nous vous enverrons ensuite une invitation qui présentera le planning horaire et le lien Jisti d’accès à la « salle » ainsi que les consignes et la description écrite de chaque atelier ( explication, astuce, recette…).

L’outil numérique est le logiciel Jisti simple d’utilisation (utilisation sur portable et PC) en se connectant avec un simple lien.

Actes d’hospitalité – Semaine du 25 mai 2020

TOUT AUTOUR, UNE OEUVRE COMMUNE

premier fragment de notre archive commune

à lire, afficher, publier, transmettre, augmenter

TUTTO ATTORNO. UN’OPERA COMUNE

primo frammento del nostro archivio comune

da leggere, esporre, pubblicare, diffondere, ampliare

في جميع الأنحاء. عمل مشترك”
القطعة الأولى من أرشيفنا المشترك
للقراءة، للعرض، للنشر، للتداول، للإغناء

RUNDHERUM. EIN GEMEINSCHAFTSKUNSTWERK

erstes Fragment unseres Gemeinschaftsarchivs

zum Lesen, Plakatieren, Veröffentlichen, Weitergeben, Erweitern

OVERAL RONDOM. EEN GEMEENSCHAPPELIJK WERK

eerste fragment van ons gemeenschappelijke archief

bedoeld om te lezen, te tonen, te publiceren, door te geven, uit te breiden

OΛΟΓΥΡΑ, ΕΝΑ ΚΟΙΝΟ ΕΡΓΟ

Πρώτο απόσπασμα του κοινού μας αρχείου

να διαβαστεί, να προβληθεί, να εκδοθεί, να διαδοθεί, να αυξηθεί

Lydie H., 53 ans, sans emploi demeurant à Calais, se rend dans un campement le 21 février 2017 vers 10 heures 30 avec une douzaine de sacs tissés et autant de petites étiquettes blanches d’écolier. Elle retrouve un groupe de migrants qu’elle connaît, ainsi que quelques nouveaux venus. Chacun l’attend un ballot de linge sale à la main, et le lui confie. Lydie H. inscrit noms et prénoms sur les étiquettes qu’elle applique sur chacun des sacs correspondants. Rentrée chez elle, elle déballe le contenu d’un premier sac. Elle sépare la couleur du blanc. Elle place les deux petits paquets d’affaires dans les deux lave-linges en sa possession. Elle lance ainsi plusieurs cycles de lavage, vidant les sacs lessive après lessive. Elle étend le linge dans son garage, dans son salon et dans l’ancienne chambre de ses enfants. Elle repasse ensuite pantalons et chemises, plie tee-shirts et sous-vêtements, puis les range dans les sacs étiquetés. Le surlendemain, 23 février 2017 au matin, Lydie H. rapporte les vêtements à Nasratullah B., Afghan de 28 ans, qui se charge de les distribuer à chacun.

Martine D., 69 anni, pensionata residente a Calais, offre a Ramzi B., minore afgano, la possibilità di fare una doccia a casa sua. Dopo che lui si è lavato in bagno al primo piano, ritorna nella cucina, dove Martine, ai fornelli, gli propone di condividere un pasto. Ramzi gli risponde che vuole solo bere una tazza di latte e gli chiede di riscaldarlo aggiungendovi una grande quantità di zucchero.

شارلوت ك. متقاعدة، تقيم في سانتماريأومين (Sainte-Marie-aux-Mines)، وهي متطوّعة لدى “مطاعم القلب” الخيرية في مدينتها. تعرف اسم وكنية كل واحد من لاجئي مركز الاستقبال الذين يأتون بشكل منتظم للغداء في مقر الجمعية، وتحرص على إرضاء أذواق كل واحد منهم. يوم 25 آذار/ مارس، وبعد انتهائها من العمل، وبعد جلي الأطباق وترتيبها، تُجري شارلوت ك. عدة اتصالات هاتفية وتقوم بعدد من التدابير التي تسمح لذكر الله م.، وهو لاجئ أفغاني يبلغ من العمر 23 عاماً، أن يجد حقيبته التي نسيها في الباص.

Camille S., 47 Jahre, Näherin aus Tarnos, holt am 17. Februar um 11 Uhr ein Herrenrad aus ihrer Garage. Sie entstaubt es, pumpt die Reifen auf und fährt damit zum Platz vor der Kirche. Sie trifft sich dort mit dem 22-jährigen Eritreer Janice O., dem sie das Fahrrad übergibt. Sie geht anschließend durch die Avenue Lénine zu Fuß nach Hause.

Emmanuelle A., winkelmanager woonachtig in Pau, geeft Rafa T., een 15-jarige Afghaan, op 22 maart een paar hoge leren sportschoenen maat 43, kleur marineblauw.

Ο Simon K., 31 ετών, σερβιτόρος που κατοικεί στο Pantin, βρίσκει τον Kiros M., Ερυθραίο ηλικίας 22 ετών, σε μία καφετέρια της λεωφόρου JeanJaurès στο Aubervilliers την 1η Ιουλίου στις 16h30. Ο Simon K. ονομάζει τα αντικείμενα και τον εξοπλισμό που βρίσκονται στο εσωτερικό του καταστήματος. Περιγράφει στη συνέχεια τις ενέργειες που βλέπουν να διεξάγονται στο δρόμο. Ο Kiros M. επαναλαμβάνει τις λέξεις και τις φράσεις πολλές φορές, μέχρι κάποιο επιβεβαιωτικό σημάδι του Simon K. να του δώσει να καταλάβει ότι η πρόφορά του είναι σωστή. Αυτό το μάθημα γαλλικών συνεχίζεται έτσι κατά τη διάρκεια μιας ώρας.

Michaël B., 55 ans, chômeur, domicilié en banlieue nantaise, dispose de bonnes connaissances horticoles et botaniques. Il passe une partie de ses journées à récolter légumes et plantes sauvages comestibles dans la campagne environnante. Presque chaque soir, il en fait une soupe qu’il apporte ensuite à un groupe de migrants vivant à cinq stations de bus de chez lui. Le 11 mars, le potage qu’il a cuisiné se compose de carottes, panais et tétragones. Michaël B. y ajoute crème fraîche et persil avant de charger sa cocotte hermétiquement fermée sur un cabas à roulettes et de sortir de chez lui. Il est 19 heures 30.

Bernard T., 51 anni, falegname residente a Dunkerque, usa una parte del suo garage come deposito per assi di legno, arnesi, chiodi e segatura, che mette da parte dall’inizio dell’anno. Nel fine settimana, con il suo furgone, consegna e ridistribuisce questi materiali nei diversi accampamenti della Hauts-de-France, affinché i migranti possano utilizzarli per rinforzare le loro baracche. Bernard vi costruisce anche dei bagni a secco e distribuisce un documento, tradotto in inglese, per spiegarne il funzionamento.

غيدو ت. يبلغ من العمر 32 عاماً، بلا عمل، يقيم في أورلي (Orly). يستقبل في منزله يوم 28 تموز/ يوليو عند الساعة 10 صباحاً محمد حسين ز. وأحمد س.، وهما أفغانيان ييبلغان من العمر تباعاً 27 عاماً و18 عاماً. يُطلعهم على منزله المؤلف من غرفتين، ويشرح لهما طريقة عمل الآلات الكهربائية فيه. بعد شُرْب قهوة معهما، يُعطي كل واحد منهما قطعة من الورق المقوّى دوّن عليها رمز دخول المبنى ورقمَيْ هاتف جاريه، زُويه ه. ومالك ي.، ثم يرسم خريطة للحيّ يعيّن فيها محطة الميترو وموقفَيْ الباص القريبين. بعد ذلك يعطيهما غيدو ت. مجموعة من المفاتيح ويغادر المكان عند الساعة 11 ونصف تقريباً، وذلك لمدّة 12 يوماً.

Jeanne L., 43 Jahre, Tierärztin aus Boissy-Saint-Léger, begleitet am Vormittag des 29. August zwei afghanische Jugendliche zum Pariser Nordbahnhof. Sie kauft ihnen zwei Zugfahrkarten nach Calais, zwei Flaschen Wasser sowie eine Umhängetasche. Sie begleitet die beiden zum Gleis 5 und bringt sie in den Waggon mit ihren reservierten Plätzen. Anschließend kehrt sie auf den Bahnsteig zurück, wo sie bis zur Abfahrt des Zuges um 11:46 Uhr wartet.

Philippe K. en Sophie K., beiden basisschoolleraar, woonachtig in een dorp in de regio Nice, geven sinds vier maanden onderdak aan Omar L., een 21-jarige Gabonees. Op 23 mei laat de jonge man weten dat hij zijn weg wil vervolgen naar Parijs. Nadat ze met z’n drieën hebben gegeten stellen Philippe K. en Sophie K. voor dat Omar L. de sleutels van hun woning bij zich houdt, voor het geval hij terug wil komen.

Η Mylène T., 81 ετών, συνταξιούχος κάτοικος του Calais, ελέγχει τη σωστή λειτουργία της σύνδεσής της στο Internet πριν πάει να κοιμηθεί. Είμαστε τη 12η Σεπρεμβρίου, είναι 9:00 μ.μ.. Eδώ και ένα χρόνο, μετανάστες συγκεντρώνονται μπροστά από το σπίτι της για να χρησιμοποιήσουν το ασύρματο δίκτυο που αφήνει σε ελεύθερη πρόσβαση με τη θέλησή της.

Solange B., 48 ans, coiffeuse à Calais, se rend régulièrement au bureau de Poste pendant sa pause déjeuner. Anglophone, elle propose son aide aux migrants qui ont besoin que leur demande soit traduite au guichet.

Michel P., 47 anni, medico pneumologo in esercizio a Nancy, il 14 ottobre riceve nel suo ambulatorio Maki A., sudanese di 37 anni. L’uomo soffre di una bronchite cronica aggravata. Michel è stato contattato da Rachel K., 39 anni, insegnante a Metz e sua vicina di casa in campagna, dove Maki è attualmente in convalescenza. Dopo aver fatto una radiografia gli è stata diagnosticata una polmonite. Michel, che riordina regolarmente le sue scorte di antibiotici in caso di emergenza, gli dà le medicine sufficienti per una decina di giorni. Non gli fa pagare né la visita, né la radiografia, né i medicinali. Gli propone infine di ritornare per una visita il mese seguente, per verificare che l’addensamento polmonare e l’infezione siano definitivamente scomparsi.

سيسيل د. تبلغ من العمر 35 عاماً، وهي معلمةُ مدرسة، تقيم في الدائرة 19 في باريس. من الـ31 من كانون الأول/ ديسمبر 2016 حتى الأول من تموز/ يوليو، تنهض باكراً يومي السبت والأحد لتغلي 16 ليتراً من الماء تضعها في أوعية كبيرة حافظة للحرارة. تضيف عليها ظروفاً من الشاي الأسود تحرص على أن تعقد خيوطها ببعضها كي يسهل نزعها، وتُفرغ فيها ما قدره كيلو من السكّر. عندما يخمر الشاي، تغلق الأوعية الحافظة، تصفّها في عربة صغيرة وتذهب إلى قناة أورك (Canal de l’Ourcq) حيث تلتحق بجمعية الحيّ التي توزّع معها الفطور على اللاجئين.

Dominique M., 69 Jahre, Rentner aus Calais, spricht am 1. Februar per Skype mit Shada K., einer 38-jährigen Irakerin, die seit 2010 als Geflüchtete in Großbritannien lebt. Er berichtet ihr, wie es Ibrahim K. und Hude K. geht, ihren 15 und 17 Jahre alten Kindern, die Dominique M. seit mehreren Wochen in seinem Haus beherbergt.

Chantal M., 61 jaar, bibliothecaresse woonachtig in Bordeaux, vraagt Abdullah A., 46 jaar, Sudanees, op 22 maart om een identiteitsbewijs voor zijn inschrijving bij de bibliotheek. Als ze Abdullah A. ziet aarzelen begrijpt ze dat hij zo’n bewijs niet kan laten zien. Chantal M. gaat verder met de inschrijving, waarbij ze mompelt: ‘Identiteitsbewijs gezien…

Η Léa S., 39 ετών, διαχειρίστρια τουριστικών ξενώνων κάτοικος Barcelonnette, προτείνει στις 10 Μαρτίου στους Ali S., Mohamed G., Aba M., Djibril V. και Issa G., Σουδανούς 26, 34, 26, 23 και 32 ετών αντίστοιχα, που έφθασαν την προηγούμενη μέρα με λεωφορείο να εγκατασταθούν γύρω από το τραπέζι του σπιτιού της. Τους σερβίρει μία σούπα με κόκκινες φακές, τυρί tomme από την Ubaye και μία τάρτα αχλαδιού.

Nadine R., 62 ans, retraitée demeurant à Calais, reçoit le 14 février 2017 vers 22 heures un appel téléphonique de Mahdi M., Afghan de 16 ans. Le jeune homme, le souffle coupé, peine à finir ses phrases. Il lui explique qu’il a les yeux gonflés par du gaz lacrymogène, les tibias et les cuisses tuméfiés par des coups de matraque. Nadine R. prend sa voiture et le retrouve sur la route de Gravelines. Elle ramène Mahdi M. chez elle, lui panse ses plaies, lui offre le couvert et le logis.

Anne K., 60 anni, professoressa di lingue domiciliata a Chesnay, incontra Almas F., afghano di 25 anni, davanti alla Gare du Nord a Parigi, in data 20 agosto. Almas è ansioso. Chiede ad Anne se può aiutarlo a capire i formulari che lui deve compilare. Anne lo porta in un bar e gli traduce i documenti. Decidono insieme di fissare un appuntamento settimanale per portare avanti le procedure amministrative. Un anno dopo Almas si trasferisce a casa di Anne e di Michel T., suo marito. Entrambi lo considerano come un membro della famiglia.

آدل ب. تبلغ من العمر 9 أعوام ونصف، وهي تلميذة في الصف الرابع في كاليه، شاركت يوم 23 أيلول/ سبتمبر مع أمها ومتطوّعين من جمعية “الإغاثة الكاثوليكية” في توزيع الثياب على مجموعة من المنفيين القُصَّر غير المصحوبين.

Julie L., 24 Jahre, die als Studentin in Paris wohnt, begleitet am 26. Juni den jungen Iraker Bahroz H. zum Nordbahnhof. Sie hat dem 19-jährigen für zwei Nächte Unterschlupf gewährt und er fährt an diesem Abend weiter nach Dünkirchen. Als sie den Bahnsteig betreten, nimmt sie seine Hand und schmiegt sich an ihn, damit sie wie ein Pärchen wirken und dem jungen Mann eine Polizeikontrolle erspart bleibt. Julie L. wartet, bis der Zug um 20:56 Uhr abfährt, und verlässt dann den Bahnhof.

Sylviane M., 33 jaar, inwoonster van Parijs, komt op weg naar haar werk regelmatig een bedelend Syrisch gezin tegen in de metro. De twee kinderen van het paar, een jongen en een meisje, zijn ongeveer even oud als haar zoon Arthur, die net 7 is geworden. Op zaterdag 8 april besluiten Sylviane en haar zoon, aan wie ze over deze bijna dagelijkse ontmoeting heeft verteld, de boekenkast van de jongen te bekijken en er de boeken uit te halen die Arthur niet meer leest. Meerdere woensdagen achtereen gaan moeder en zoon samen de metro in om deze boeken naar de twee kinderen te brengen. Ze geven er steeds maar twee of drie, want ze weten niet waar het Syrische gezin verblijft en of het meisje en de jongen de boeken mee kunnen nemen. Beetje bij beetje doet Arthur zelfs afstand van de boeken waaraan hij erg is gehecht. Hij maakt zich lang zorgen om het lot van Riham en Bassel, van wie hij inmiddels de voornamen kent, en informeert bij zijn moeder waar ze naar school gaan.

Ο Mathieu M., 40 ετών, καθηγητής κάτοικος Calais, στις 26 Ιανουαρίου ανοίγει την πόρτα του σπιτιού του στον Mustafa O. Και στον Αwad A., Σουδανούς λαθρομετανάστες ηλικίας 28 και 29 ετών αντίστοιχα. Τους δείχνει ένα δωμάτιο που έχει δύο κρεβάτια στο ισόγειο της βίλας του. Είναι το δωμάτιο των παιδιών του που ζουν μία στις δύο εβδομάδες στο σπίτι της μητέρας τους. Ο Mathieu M. τους προτείνει να μένουν εκεί όταν το δωμάτιο είναι άδειο.

Journal des Jungles n°13 – Complément

La résidence du Journal des Jungles n°13, entre femmes à Calais, a été très riche ! Vous avez parcouru ce numéro avec émotion ? On vous propose de prolongez le plaisir en découvrant ici de nouveaux textes, rédigés lors de cette même résidence mais encore non publiés.

Voici donc, en exclusivité, le puissant texte d’Helina : « Ouvrez les frontières ! »

Retrouvez également ci-dessous le texte d’Estella, bénévole au Secours Catholique souhaitant la bienvenue à l’ensemble de ces femmes aujourd’hui encore inconnues, mais avec lesquelles seront bientôt construits des liens…

 

Newsletter n° 39

LE JOURNAL HORS LES JUNGLES
n° 39 // 6 avril 2020

La lettre d’info de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche

Nous avons besoin de votre soutien, faites un don ! Merci !


Infos des lieux de vie

  • A Calais, entre 800 et 1000 personnes (sur)vivent sur les différentes jungles, et n’ont pas été confinées. Dès le début de la crise sanitaire, et au fur et à mesure, plusieurs associations ont dû se retirer, notamment Refugee Community Kitchen dès le 24 mars, ne laissant que Salam et la Vie active pour les distributions alimentaires. Les expulsions forcées des campements se sont poursuivies malgré la crise sanitaire, et ce alors même que les forces de police elles-mêmes se retiraient et demandaient à arrêter les expulsions quotidiennes ! Les violences policières se sont accrues sur les personnes exilées ; les forces de l’ordre ont sanctionné plusieurs associations par des contraventions, pour l’une d’elles, la police indiquant que les personnes exilées « n’étaient pas assez vulnérables » pour que les bénévoles puissent utiliser l’attestation dérogatoire à ce titre. Au niveau des autorités préfectorales, une solution sur la base du volontariat des personnes exilées a été mise en place une première fois le vendredi 3 avril (94 personnes mises à l’abri selon la préfecture), et le lundi 6 avril, une opération similaire a eu lieu sur le même format (70 personnes concernées). Côté réponse sanitaire, la Croix Rouge, Médecins du Monde et la PASS participent au mieux à sa coordination : des maraudes conjointes sont mises en place pour informer, sensibiliser et orienter les personnes exilées.
  • A Cherbourg, une situation ubuesque et anxiogène pour une vingtaine de personnes exilées.On leur demande de respecter des consignes sanitaires (lavage des mains, distanciation sociale, prise de température) lorsqu’elles se posent de 13h à 17h au « Becquerel », lieu ouvert par le CCAS et géré par Itinérance. Ensuite elles repartent dans un petit camp, serrées autour d’un feu de bois pour se réchauffer, boire le thé et dorment à deux ou trois dans des tentes sans accès direct à l’eau, dans une promiscuité intolérable. Silence assourdissant des services de l’Etat concernant la mise à l’abri des personnes exilées.

  • A Dieppe, il n’y a a priori plus de squat ou de campement depuis un moment. Les personnes exilées de passage, principalement kurdes, ne viennent plus que de manière sporadique, par petits groupes, et repartent après quelques jours. Du côté de l’association Itinérance Dieppe, l’action se poursuit même si elle a également été adaptée au contexte d’épidémie : leur local d’accueil reste fermé, mais une permanence téléphonique a été mise en place pour pouvoir répondre à toute demande. Si besoin, un.e bénévole peut se déplacer au local pour venir donner des denrées d’urgence. Par ailleurs, l’association a informé et distribué des attestations de déplacement à tous les jeunes majeurs isolés dans leurs hébergements (une douzaine actuellement).
  • A Grande Synthe, environ 600 personnes (sur)vivent dans différents lieux, en majorité des hangars désaffectés particulièrement dangereux, et n’ont pas été confinées. Le retrait des associations, dès le début de la crise sanitaire, a des conséquences importantes, en particulier sur le volet alimentaire. L’accès aux supermarchés ou services publics existant est rendu difficile du fait du confinement général, et de l’obligation de présenter des attestations de déplacement dérogatoire. La préfecture des Hauts de France avait annoncé que le Secours populaire et la Croix rouge, en tant qu’associations mandatées, assureraient les distributions alimentaires et un accès sanitaire, mais ces associations n’étaient pas prêtes pour assurer un tel relais de la coordination habituelle associative. La Protection civile prend la température des personnes sur les lieux de vie, et les personnes exilées présentant des symptômes sont envoyées vers des « centres de confinement » ouverts sur le département, coordonnés par la Croix rouge. Des flyers traduits en sorani ont été distribués afin de préparer une mise à l’abri sur la base du volontariat des personnes, et une première opération sur ce format a eu lieu le lundi 6 avril.
  • A Lille, une quinzaine de mineurs étrangers sont hébergés dans un bâtiment à Wattignies depuis 2018 et une autre quinzaine sont accueillis depuis le mois d’octobre 2019 dans l’ancien séminaire de Lille. Ils sont accompagnés par le centre de la Réconciliation et la Pastorale des Migrants. Ils sont actuellement confinés dans ces lieux. Mais une quarantaine de jeunes sont toujours dans la rue. Le 115 devrait ouvrir des structures.
  • Du côté de Norrent Fontes, les personnes de Saint Hilaire Cottes sont dans des familles depuis le début du confinement. Dans le PRAHDA de Fouquière les Béthune, les personnes s’ennuient beaucoup mais il n’y a pas de malade pour le moment. Pas de masques ou de gel hydro-alcoolique. Les personnes assignées à résidence continuent de devoir aller signer au poste de police. Pour les personnes dublinées ayant rendez vous en préfecture, c’est un peu flou car la préfecture est fermée. Les trois personnes du camp de Quernes ont décidé de rester dans le petit bois. Elles ont reçu la visite des gendarmes mais pas d’autres contacts avec les autorités.
  • A Ouistreham, la soixantaine de personnes exilées souvent originaires du Soudan et présentes sur la ville sont actuellement hébergées dans un centre de vacances, géré pour l’occasion par la Croix Rouge, à une petite vingtaine de kilomètres de Ouistreham. La préfecture du Calvados a proposé cette solution d’hébergement dans le cadre du dispositif de confinement des personnes fragiles.
  • A Steenvoorde, l’accueil de jour, géré par l’association Terre d’Errance Steenvoorde, reste désormais également ouvert la nuit. Les personnes exilées y seraient ainsi confinées 24h/24h, à la demande des autorités.

Infos des assos

  • Des nouvelles de l’association Maison Sésame : dans ce deuxième livret des Sésamettes l’association présente ses avancées des derniers mois de décembre, janvier et février avec ses actions, ses nouveaux questionnements, mais aussi ses futurs projets. Depuis l’annonce du confinement l’équipe de la Maison Sésame et les personnes vulnérables vivent ensemble. Elles préparent le jardin et continuent de construire ce lieu de vie.

  • Itinérance Cherbourg a fêté en janvier les 10 ans de ses cours d’alphabétisation. 150 personnes, étudiants, professeurs et bénévoles, ont partagé ce moment. « Les débuts étaient difficiles car nous avions peu de place et de plus en plus d’étudiants de nationalité multiples » se remémore Josiane Noblet responsable de la commission alphabétisation au sein de l’association. Depuis 3 ans, la municipalité a attribué à Itinérance des locaux en centre-ville dans une école désaffectée. Les personnes qui suivent les cours, quatre jours par semaine de 14h à 15h30 viennent du monde entier. L’accueil y est inconditionnel, les étudiants viennent de nombreux pays (en 2017, 46 nationalités). Une quarantaine de professeurs se relaient pour assurer les cours en fonction du niveau des étudiants.

Infos de la PSM

  • L’assemblée générale de la PSM qui devait avoir lieu le samedi 28 Mars après-midi à Grande Synthe a été annulée du fait de la crise sanitaire. La PSM vous tiendra informée dès que possible sur la tenue de cette AG en 2020.
  • Depuis le 19 mars, face à la crise sanitaire qui précarise d’autant plus les sans-abri à la frontière franco-britannique, une campagne sur les réseaux sociaux mobilise les forces du réseau PSM ! Sous le hashtag #Confineesdanslarue sur Facebook et Twitter, le but est d’interpeller les citoyen.ne.s et de leur demander d’agir de chez eux avec ce leitmotiv : « Solidaires et uni.e.s, nous restons chez nous. Pourtant, des milliers de personnes sont #confinéesdanslarue . Nous sommes confiné.e.s, mais NOUS POUVONS AGIR. » Rendez-vous sur les réseaux sociaux pour voir la suite, et participer à la campagne avec vos initiatives toutes neuves à nous partager.

Envie d’agir

  • Mais pour rester chez soi, il faut un chez soi ! Droit d’Urgence a lancé cette pétition qui s’adresse au Premier Ministre.
  • Interpellez votre Préfet sur la situation des personnes étrangères ! Une proposition faite par les Etats Généraux des Migrations parce que certains lieux d’enfermement (centres de rétention administratives, zones d’attente, etc.) sont encore en activité malgré la suspension de la majorité des liaisons aériennes, les voies de recours contre les décisions prises à l’encontre des personnes exilées ne sont pas toutes suspendues, et la prise en charge et mise à l’abri des personnes les plus vulnérables n’est pas assurée pour toutes et tous. Le groupe de facilitation des EGM vous invite à alerter vos préfectures sur la situation des personnes étrangères et à proposer des mesures concrètes de protection. Plus d’infos et une proposition de lettre ici

Belles échappées

  • Souffle, souffle, souffle Dragon ! A écouter ici
  • Des lectures : c’est le moment si vous ne les avez pas encore faites !

« Entre deux mondes  » de Olivier Norek : Fuyant un régime sanguinaire et un pays en guerre, Adam a envoyé sa femme Nora et sa fille Maya à six mille kilomètres de là, dans un endroit où elles devraient l’attendre en sécurité. Il les rejoindra bientôt, et ils organiseront leur avenir. Mais arrivé là-bas, il ne les trouve pas. Ce qu’il découvre, en revanche, c’est un monde entre deux mondes pour damnés de la Terre entre deux vies. Un triller sur fond de jungle à Calais.

« Une Antigone à Kandahar » de Roy-Bhattacharya : une base américaine de la province de Kandahar en Afghanistan. Au loin, on distingue la silhouette d’une femme enveloppée dans sa burqa. Elle est descendue de la montagne en fauteuil roulant, puisque ses jambes ont été arrachées. Elle vient réclamer le corps de son frère, un chef tribal pachtoun abattu lors d’une offensive lancée contre les Américains.

En quête de droit(s) – Outils et infos juridiques

  • « C’est l’Etat qui est hors-la-loi » : réuni·es à Briançon le 7 mars, à l’occasion de la rencontre internationale des Européens solidaires, des membres d’associations d’aide aux personnes migrantes et réfugiées en Europe témoignent de la façon dont ils ont été attaqués, harcelés ou poursuivis par les autorités européennes. Leur constat : l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne utilisent des lois et des pratiques illégales. A lire ce reportage de Marguerite De Lasa sur Radio parleur.

  • Et voici les premières publications des notes mensuelles de Human Rights Observers, un outil de recensement des violations des droits humain des personnes en situation d’exil à Grande Synthe et Calais, à trouver ici.

Pour comprendre / pour cogiter

  • Orspere Samdarra, Observatoire Santé mentale, Vulnérabilités et Sociétés a recensé et classé un grand nombre de ressources sur son site internet. Vous y trouverez notamment des rubriques rassemblant des ressources à destination du grand public, celles pour les personnes en situation de précarité et/ou de migration et d’autres à destination des professionnel.le.s et usager.es en santé mentale. A consulter ici
  • « Nous déposerons plainte contre la Grèce et l’UE pour les violations des droits des personnes migrantes et réfugiées fuyant la Turquie« . Retrouvez le communiqué de Migreurop du 5 mars et les noms des organisations signataires. A lire aussi l’article d’Amnesty International « Que se passe-t-il aux frontières de la Grèce et de la Turquie« 

Des migrants qui souhaitent entrer en Grèce depuis le poste-frontière turc de Pazarkule © REUTERS/Alexandros Avramidis

  • Migrants face au coronavirus en France : « C’est compliqué de parler de confinement si on laisse des gens dehors« . La question de l’attitude à adopter face aux migrants dans le contexte du coronavirus se situe dans un problème plus général : celui de l’accueil de tous les sans-abri. La crise actuelle « ne fait qu’aggraver la situation sociale et sanitaire de ces publics fragiles dont font partie les migrants et les réfugiés », souligne un militant associatif dans le Val-de-Marne. Une enquête de France info Afrique du 31 mars.

Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
archives.psmigrants.org

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Article Radio Parleur 21-03-2020 « C’est l’Etat qui est hors la loi »

https://radioparleur.net/2020/03/21/solidarite-criminalisation-briancon/

« C’est l’État qui est hors-la-loi » : le cri des Européens solidaires à Briançon

    De Marguerite De Lasa
    21 mars 2020

Chef・fe de mission sur un bateau de sauvetage en mer Méditerranée, maraudeur・euse dans les Alpes, bénévole à Calais… Les personnes solidaires des exilé·es en Europe se sont réunies le 7 mars à Briançon, dans les Hautes-Alpes, pour témoigner d’un même constat : la criminalisation de leurs actions ne connaît pas de frontières.

 

« Nous devons choisir notre camp. Soit nous suivons les ordres des autorités, mais ça suppose cautionner les menaces quotidiennes qui sont faites aux droits humains. Soit nous nous y opposons, et nous risquons une procédure pénale », explique Sasha Gierke, ancien chef de mission sur le Luventa, le bateau de sauvetage de l’ONG allemande Jugend Rettet devant la salle comble du cinéma Vauban de Briançon (Hautes-Alpes). Entre 2016 et 2017, son équipage, dirigé par l’Allemande Pia Klemp, a secouru 14 000 personnes au large des côtes libyennes. Aujourd’hui, poursuivi par le gouvernement italien pour complicité d’immigration illégale, il risque jusqu’à 20 ans de prison.

Des rapports des policiers « dénués de véracité »

Réuni·es à Briançon le 7 mars, à l’occasion de la rencontre internationale des Européens solidaires, des membres d’associations d’aide aux personnes migrantes et réfugiées en Europe témoignent de la façon dont ils ont été attaqués, harcelés ou poursuivis par les autorités européennes. Après Sasha Gierke vient le tour de Pierre Mumber, accompagnateur en montagne. Interpellé en janvier 2018 à Montgenèvre (Hautes-Alpes) alors qu’il venait en aide à des Nigérians sur le front de neige, il a été condamné en première instance à Gap à trois mois de prison avec sursis pour « aide à l’entrée de personnes en situation irrégulière ».

Lors de son procès en appel à Grenoble (Isère) en octobre 2019, la juge a estimé qu’au vu des images de l’interpellation, prises par une télévision italienne, « les rapports des policiers sont particulièrement dénués de véracité ». À cet instant, les rires fusent parmi le parterre de militants associatifs qui composent le public. « C‘est joliment dit, ironise Pierre Mumber. Ils ont menti. » Il a été relaxé.

La solidarité et sa criminalisation en question à Briancon, le 7 mars 2020.

Manifestation devant les locaux de la police aux frontières organisée par l’association Tous Migrants à Montgenèvre, samedi 7 mars 2020. Photo: Marguerite de Lasa pour Radio Parleur

Clara, de l’association L’auberge des migrants, aborde la situation à Calais (Pas-de-Calais). Là-bas, entre 500 et 600 exilé·es font face au harcèlement quotidien des gendarmes et policiers qui « empêchent les points de fixation ». « Nous, les associations, nous subissons des contrôles d’identité à répétition, des amendes, des  filatures », raconte-t-elle.  En plus d’entraver l’action des bénévoles, les pratiques de la police dissuadent de nouveaux soutiens de venir. « Cela décourage beaucoup d’étudiant·es en médecine ou en droit qui ne veulent pas avoir de casier judiciaire», poursuit-elle.

« L’ensemble des États membres de l’Union européenne utilisent des lois et des pratiques illégales »

Des récits de ce type, Amnesty international en a recueilli auprès de cinquante défenseur·ses des droits humains et de dix organisations internationales, pour rédiger un rapport sur la criminalisation des solidaires en Europe, publié le 3 mars 2020. « L’ensemble des États membres de l’Union européenne utilisent des lois et des pratiques illégales au regard du droit international, pour poursuivre les personnes qui viennent en aide aux personnes migrantes et réfugiées », martèle Lola Schulmann, chargée de plaidoyer de l’organisation.

Elle dénonce notamment le détournement de lois européennes : « La directive de 2002 permet de poursuivre le trafic d’êtres humains. Or, elle est utilisée pour attaquer les personnes qui viennent en aide aux exilés. » Les solidaires sont donc assimilé·es à des passeurs, « alors qu’il n’y a pas de gain financier ou matériel en échange de l’aide qu’ils ont apporté aux personnes », détaille-t-elle. Huit pays sont épinglés par le document : la France, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Croatie, Malte, la Suisse et le Royaume-Uni.

La solidarité et sa criminalisation en question à Briancon, le 7 mars 2020.

Conférence à Briançon pour évoquer les violences policières et la criminalisation des aides et soutiens aux exilé-es, le 7 mars 2020. Crédit Photo : Marguerite de Lasa.

La conférence finie, le public converge vers Montgenèvre pour manifester devant le poste de la police aux frontières (PAF). Devant des rangées d’agents encagoulés, une membre de l’association Tous Migrants prend la parole: « Mesdames et messieurs les forces de l’ordre, dit-elle au mégaphone. Notre mouvement citoyen a rédigé un livret à votre intention, pour vous alerter sur les pratiques illégales et dangereuses que vous exercez à l’égard des personnes étrangères. »

La nuit tombe, et l’écho de sa voix résonne dans les montagnes enneigées : « Le non-respect de ces lois obligent les personnes exilées à prendre des risques inouïs pour tenter de trouver refuge en France. » Alors que la lecture des articles de lois rappelant leurs devoirs aux policiers commence, Michel Rousseau, porte-parole de l’association, s’avance vers les uniformes. D’un air déterminé, il tend le petit livret aux agents, qui demeurent impassibles. Plus tard, il revient sur l’initiative : « Il s’agit d’encourager les forces de l’ordre à désobéir. » Il insiste : « Ce n’est pas nous qui sommes dans l’illégalité. C’est l’État qui est hors-la-loi avec ces pratiques. »

Un reportage de Marguerite de Lasa à retrouver sur le site de Radio Parleur : https://radioenlignefrance.com/radio-parleur

Photo de Une : Marguerite de Lasa pour Radio Parleur.