« Si à la veille de la période estivale les gens se préparent à partir en vacances, d’autres se demandent encore où dormir, faute d’hébergement. Depuis la crise sanitaire, les difficultés d’hébergement se sont aggravées, touchant en premier les personnes les plus vulnérables, les isolants et les précarisant encore plus. Que ce soit dans les résidences universitaires du CROUS , dans les hébergements d’urgence liés à la trêve hivernale gérés par les services du 115 ou pour les locataires précaires, c’est devenu la GROSSE GALÈRE !
QUELQUES SITUATIONS AUTOUR DE LILLE ET SES ENVIRONS : Armentières : depuis leur expulsion du squat le cinq étoiles dans le quartier de Moulins, le 4 juin 2019, une vingtaine de mineurs en recours devant la justice sont toujours en suspens sur le maintien de leur lieu d’hébergement à Armentières.Passer de l’AFEJI à ADOMA pour leur prise en charge, le suivi socio-éducatif et les conditions matérielles se sont très largement détériorés.Les kits d’hygiène ne sont plus distribués, un comble compte tenu de la situation sanitaire actuelle. Les jeunes ont fini par trouver seuls leur école ou leur formation, avec l’aide de soutiens extérieurs. Sans information de responsables de la structure, iels sont toujours sous la menace d’être remis à la rue! Friche Saint-Sauveur : Durant le confinement la situation des personnes sans-abris exilées ou non, déjà précaire, s’est fortement aggravée. Iels se sont retrouvé.e.s totalement démunies à la friche Saint-Sauveur. Même si les personnes appellent le 115 tous les jours, rien ne leur est proposé. Les flics passent très souvent, leur mettant la pression alors qu’iels n’ont nulle part où aller. Un huissier est passé durant le confinement, lançant ainsi une procédure d’expulsion concernant ce énième camp de personne exilée sur la métropole lilloise. Hôtel Le LEMON à Tourcoing et Hotel F1 à Roubaix : au début du confinement, certaines personnes ou familles à la rue ont eu la «chance» d’être logé dans différents hôtels de la métropole par le 115. Protection civile et conditions déplorables ( 3 à 4 personnes par chambre, distribution de bon alimentaire à des horaires aléatoires, pas de possibilité de cuisiner …) et une politique d’intimidation de la part des gérants et de la protection civile pour empêcher toute forme d’auto-organisation et de contestation. Si l’échéance de fin de trêve hivernale a été décalée au 10 juillet, n’est-ce pas pour que les expulsions se passent à l’abri de tous les regards? On sait que certaines associations ont décidé la trêve hivernale totale, sur toute l’année, qu’à Paris certains bailleurs sociaux ont décrété une année blanche en termes d’expulsions. Et quelle est cette idée absurde de décider que la rue serait plus vivable en été qu’en hiver ? Auberge de jeunesse Stéphane Hessel : comme pour les hôtels, familles et personnes exilées sont hébergées par le 115 dans cet établissement, sans réel suivi social et dans des conditions inappropriées à leur situation et leur besoin. Et aucunedate, aucune garantie ne leur est donné pour la continuité de l’hébergement ou pour une solution mieux adaptée. Ce type d’hébergement en hôtels est apparu depuis l’expulsion de la jungle de Calais, et est un dispositif intolérable mais efficace pour l’État et très rentable pour les gérants de ces établissement privés. Toujours éloignées des centres villes, ces lieux d’hébergements rendent difficile l’accès à toutes les démarches administratives, aux lieux de solidarité, associations et personnes soutiens. Aussi le regroupement dans ces lieux totalement inappropriés, sans espace commun, limite les solidarités. Et le fait que les gérants se permettent de les sur-veiller, de les intimider, se comportant comme des flics, renforce la peur chez certain.es. Foyer Vieux-Lille : installé dans les bâtiments vides d’une ancienne école privée, dans le vieux-lille, un foyer hébergement d’urgence gérer par SOS solidarité va devoir fermer le 30 septembre prochain, l’hébergement est prolongé jusqu’à cette date pour tout le monde, mais suspense pour la suite. Foyer Moulins : géré par l’association ÉOLE, il a été décidé là « AUSSI » de prolonger la trêve jusqu’au 30 septembre2020. Résidence CROUS sur le campus de Villeneuve-d’Ascq: Cafards, punaises, voilà les colocataires des étudiant.e.s qui habitent dans les résidences du CROUS de Lille. Fuites d’eau, insalubrité, coupures de chauffage voilà leur quotidien…un quotidien qui leur coûte cher!! De plus, à cause du confinement nombreux.ses ont perdu leur emploi. Chanceux.ses sont celleux qui ont pu retourner dans leurs familles, pour les étudiant.e.s racisé.e.s par contre, iels n’ont pas pu quitter les logements les plus insalubres et se sont retrouvé.e.s une fois de plus traité.e.s comme des étudiant.e.s de seconde zone. Face à la détresse des étudiant.e.s le CROUS a répondu par son mépris habituel, les forçant à s’auto-organier aujourd’hui, face à la ségrégation raciale et aux inégalités de traitements, pour survivre demain et ne pas être expulsé.e.s ! Car oui, leCROUS n’entend pas leur laisser de répit et si les étudiant.e.s ne payent pas, il compte bien les expulser et continuer à leur faire payer des loyers comme un digne marchand de sommeil.
POUR QUE CESSENT CES SITUATIONS INTOLÉRABLES, EXIGEONS :
UNE ANNÉE SANS EXPULSION JUSQU’EN MARS 2021 QUE QUELLES QUE SOIENT LES SAISONS, LA RUE NE SOIT PAS UNE MAISON LE DROIT À UN LOGEMENT DIGNE, STABLE ET DURABLE POUR TOU.TES QUE LES HÔTELS ET LES AUBERGES S’OCCUPENT DES TOURISTES ET PAS DU SOCIAL »