France 3 // Après le départ des migrant.e.s vietnamien.ne.s, le camp d’Angres détruit

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/lievin/apres-depart-migrants-vietnamiens-camp-angres-detruit-1468675.html

La démolition du camp d’Angres a commencé mercredi matin, alors que la cinquantaine de migrants vietnamiens qui vivaient là ont évacué les lieux.

Par Jeanne BlanquartPublié le 03/05/2018 à 08:41

La démolition de la maison abandonnée qui servait d’abri a commencé, ce mercredi matin, à Angres. C’était là que s’étaient réfugiés une cinquantaine de migrants vietnamiens, depuis 2010.
Angres : à 100 km de Calais, « Vietnam City », discret camp de migrants aux mains de passeurs 

« La soixantaine de personnes a disparu en trois jours, après plusieurs allers-retours en voiture et en taxis« , explique Pascal Everaere, de l’association Fraternité et migration Bassin minier 62. « A priori ils sont partis vers l’Allemagne et la Belgique. »

Victimes d’un réseau mafieux ?

D’après lui, « le réseau mafieux leur a mis le couteau sous la gorge« , après que l’État leur a proposé une prise en charge pour l’hébergement. « Au final, personne n’a pu être pris en charge« , souffle l’associatif.

En février, une filière de passeurs avait été démantelée : 14 personnes avaient été interpellées à Angres et Paris et mises en examen du chef d’aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers en France en bande organisée.

Le bâtiment, surnommé « Vietnam City », n’est donc plus. Des dortoirs et un autel bouddhiste, dans la cour, y avaient été installés.

Initiative Citoyenne Européenne pour une europe accueillante et mettre fin au délit de solidarité

https://www.lacimade.org/nos-valeurs-sont-menacees-demandons-une-europe-accueillante/

NOS VALEURS SONT MENACÉES : DEMANDONS UNE EUROPE ACCUEILLANTE !

2 mai 2018

Une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) est lancée pour mettre fin au délit de solidarité dans toute l’Europe. Signez avec nous !

Les gouvernements européens n’arrivent pas à faire face aux enjeux posés par les migrations. Des citoyens et citoyennes européens de tous horizons se sont mobilisés pour apporter leur soutien aux personnes migrantes.

Mais aux yeux de nos dirigeants, cette solidarité est un délit. Aujourd’hui, en Europe, des milliers de citoyens et citoyennes solidaires risquent des amendes ou des peines de prison car ils viennent en aide à celles et ceux qui fuient les violences en tous genres.

Ce n’est pas l’Europe que nous voulons ! Ces actes de solidarité sont le reflet des traditions européennes d’humanisme et de générosité, et ils doivent être reconnus comme tels !

C’est la raison pour laquelle nous lançons la toute première Initiative Citoyenne Européenne (ICE) pour une #EuropeAccueillante ! Grâce à cette pétition, exigeons que la Commission et le Parlement européens répondent à nos demandes.

 

Demandez à la Commission Européenne de :

  • Mettre fin au délit de solidarité
  • Soutenir les citoyens et citoyennes qui offrent un foyer et une vie nouvelle à des personnes réfugiés
  • Garantir des moyens et des règles plus efficaces pour défendre toutes les victimes de l’exploitation et de la criminalité

 

Pourquoi est-ce important ?

Encourager la solidarité, et non pas la punir !

Saviez-vous que la solidarité est considérée comme un délit ? Offrir un repas, acheter un ticket de train, ou tout simplement venir en aide à une personne étrangère dans le besoin – sont des actes passibles d’une amende ou de peine de prison dans 12 États membres de l’Union Européenne (UE). Les citoyens et citoyennes solidaires qui viennent en aide aux personnes migrantes sont considérés comme des passeurs car la directive Européenne définissant l’aide à l’entrée, au transit et au séjour irréguliers laisse à certains états membre de l’UE la possibilité de punir la solidarité. La Commission Européenne a refusé de réviser cette directive. Ensemble, mettons fin au délit de solidarité !

Accueillir celles et ceux qui fuient les persécutions

Il est inacceptable que des personnes qui fuient les persécutions risquent leur vie en empruntant des voies toujours plus dangereuses. De nombreux citoyens et citoyennes, lorsqu’ils en ont l’occasion, sont disposés à accueillir des réfugiés. Grâce aux programmes de parrainage, des citoyens et citoyennes de toute l’Europe peuvent soutenir des réfugiés en leur offrant un foyer sûr et une nouvelle vie. L’accueil individuel par des particuliers permet d’améliorer les conditions d’intégration des personnes et familles réfugiées. Il porte ses fruits sur le court et long terme en matière d’autonomie, d’insertion et de cohésion sociale. Nous voulons que la Commission offre un soutien direct aux groupes locaux venant en aide aux réfugiés qui se voient délivrer un visa national.

Offrir le même accès à la justice pour tous

Tout le monde a droit à la justice. Les personnes migrantes sont souvent victimes d’exploitation par le travail, d’abus et de violations de leurs droits fondamentaux. La peur d’être interpellé par la police à cause de leur statut réduit les chances de déposer une plaine et d’obtenir réparation. Ce ne serait pas le cas si les mécanismes de plaintes prévues dans les lois Européennes étaient renforcés. Nous voulons que la Commission garantisse des moyens et des règles plus efficaces pour défendre toutes les victimes.

 

Je veux agir : signez l’Initiative Citoyenne Européenne pour demander une Europe accueillante !

Mode d’emploi fiches « pays de renvoi Dublin » de la Cimade

Pourquoi ces fiches ? Quels objectifs ?

Dans les permanences de la Cimade et dans le cadre de l’accompagnement des personnes dublinées en rétention, bénévoles et salarié.e.s de l’association sont amenées à avoir un besoin d’informations sur les pays européens vers lesquels sont réadmises des personnes ayant des profils différents (demandeuses d’asile, déboutées du droit d’asile) en procédure Dublin. Ces fiches pays Dublin ont pour vocation d’apporter des éléments d’information factuels sur le pays sur la procédure d’asile, la (re)prise en charge, les risques d’enfermement et d’expulsion. Par ailleurs, le besoin de donner des contacts associatifs (accompagnement en rétention, aide social, suivi juridique, lien avec des avocats) à ces personnes remonte régulièrement des permanences et salarié.e.s en CRA.

 

 Pour qui ?

Pour les bénévoles de la Cimade qui accompagnent des personnes dublinées dans le cadre des permanences d’accueil ainsi que pour les salarié.e.s travaillant en rétention au contact de personnes dublinées en instance de réadmission. Ces fiches peuvent également être diffusées en externe.

 

Quelle forme ?

Il s’agit de réaliser un document en format « fiche », avec un maximum de 3 pages pour privilégier des informations concises, quitte à renvoyer vers des liens (sites, articles, contacts d’associations) pour aller plus loin.

 

Quel contenu ?

Voici pour chaque fiche, les différentes rubriques concises sur lesquelles orienter les recherches :

1/ Informations de contexte sur les transferts Dublin de la France vers le pays en question

2/ Informations pays (système asile, enfermement, risques d’expulsions, accès marché du travail etc.)

3/ Associations ressources sur place

 

Réaction sur le vote à l’Assemblée Nationale du projet de loi asile et immigration

Projet de loi asile et immigration : un texte dangereux approuvé

 

https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/projet-de-loi-asile-immigration-un-texte-dangereux

Publié le 23.04.2018.

Sanctions injustes, rétention des enfants, doublement de la durée de rétention … Les députés viennent de voter un texte qui met en péril les droits des réfugiés et migrants en France. État des lieux du projet de loi « asile et immigration » avant son passage au Sénat.

Les enfants derrière des barreaux

Lors des débats, les députés ont décidé de fixer la durée maximale de rétention à 90 jours au lieu de 135 jours comme initialement prévue dans le projet de loi. C’est une victoire qui n’en est pas une. Cela représente toujours un doublement de la durée de détention.

Pire encore, les députés ont approuvé la possibilité de détenir des enfants dans des centres qui seraient plus « adaptés ». Pourtant, aucune personne migrante, et surtout pas un enfant, ne doit être détenue. Ces personnes n’ont commis aucun crime.

Les effets traumatisants de la détention, notamment sur des enfants, ont été prouvés à maintes reprises. Faisant preuve d’une grande complaisance, les députés ont raté l’occasion de mettre fin à la détention des enfants en France.

Lire aussi : Les dessous du projet de loi asile et immigration

Sanctionner la solidarité

Concernant le « délit de solidarité » , la majorité des parlementaires ont manifestement pris conscience du fait que la loi française pouvait être utilisée pour poursuivre à tort des personnes apportant une aide, sans but lucratif, à des personnes étrangères.

Toutefois, la rédaction retenue par l’Assemblée nationale n’est toujours pas alignée sur le droit international. La nouvelle liste des immunités et les conditions requises pour ne pas être poursuivi laisseront tout de même une épée de Damoclès au-dessus des militants, citoyens et organisations qui agissent pour le respect des droits humains.

Comprendre : Qu’est-ce que le délit de solidarité ?

Restreindre le droit de recours

Les députés ont approuvé en état les mesures qui prévoient de raccourcir la durée du recours contre une première décision négative sur une demande d’asile et de renvoyer certaines personnes avant même la décision finale de leur demande.

La possibilité de faire recours dans de bonnes conditions est primordiale pour les demandeurs d’asile. Cela constitue leur dernière chance de se voir protéger d’un renvoi vers un pays où leur vie est en danger.

Le projet de loi passe au Sénat

Suite à ce vote à l’Assemblée nationale, le projet de loi passe maintenant dans les mains des sénateurs. C’est l’occasion pour les sénateurs de modifier ce texte pour qu’ils reviennent sur ces mesures dangereuses pour les droits des réfugiés et migrants en France.

Nous ne manquerons pas d’interpeller les sénateurs sur ces sujets lors de son examen au Sénat.

intox // Non! Monsieur Collomb n’a pas assoupli le délit de solidarité!

 

Collectif « Délinquants solidaires »

Examen du projet de loi asile/immigration par l’Assemblée nationale
NON ! Monsieur Collomb n’a pas assoupli le délit de solidarité !

Rarement un sujet absent d’un projet de loi n’aura mobilisé tant de députés lors de son examen. Lors de la discussion par l’assemblée nationale du projet de loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », ils étaient nombreux, dans chacun des groupes parlementaires, à avoir déposé des amendements portant sur le « délit de solidarité » : pour mieux le sanctionner sur les bancs situés le plus à droite de l’hémicycle, pour le supprimer sur tous les autres, majorité comprise.

La longue histoire du « délit d’aide directe ou indirecte » commis par une personne ayant « facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers d’un étranger en France » [1] a amplement démontré toute son ambivalence. Censé pénaliser les « passeurs » qui tirent profit des obstacles à l’entrée et au séjour en France pour maltraiter et exploiter les migrant⋅e⋅s, on a vu comment il peut devenir un « délit de solidarité » c’est à dire permettre de poursuivre une personne « coupable » d’une action désintéressée et solidaire.

Les ministres de l’intérieur successifs n’ont pas cessé de proclamer que le délit de solidarité n’existe pas. « J’observe qu’en 65 années d’application de cette loi, personne en France n’a jamais été condamné pour avoir seulement accueilli, accompagné ou hébergé un étranger en situation irrégulière » (Eric Besson, 23 mars 2009). En 2012, Manuel Valls affirmait à son tour avoir mis « fin au délit de solidarité qui permet de poursuivre l’aide désintéressée, apportée […] à des étrangers en situation irrégulière ». Dès le début de l’examen du projet de loi (mardi 19 avril) Gérard Collomb éludait le sujet : « vous avez soulevé en particulier la question du délit de solidarité. Je veux d’ores et déjà souligner ici que ce délit n’existe pas ».

Pourtant, à plusieurs reprises, des vagues de poursuites et de condamnations d’aidant⋅e⋅s ont provoqué de larges mobilisations contre le délit de solidarité. Des réformes successives ont prétendu répondre à cette émotion en dressant des catalogues d’immunités : lois « Chevènement » de 1998, « Sarkozy » de 2003 et 2009, « Besson » de 2011 et « Valls » de 2012. À chaque fois, la fin du délit de solidarité était annoncée… Mais le catalogue d’exemptions prévues par la loi [2] a à chaque fois conservé toutes ses ambiguïtés au dispositif [3].


Comment le ministre a neutralisé la dynamique parlementaire pour une suppression du délit de solidarité…

La loi « Collomb » de 2018 serait-elle la bonne ? Les circonstances s’y prêtaient. Les fortes solidarités récentes dans le Calaisis, à Paris, dans la vallée de la Roya, dans le Briançonnais ou ailleurs et les multiples poursuites judiciaires engagées contre des aidant⋅e⋅s avaient eu de larges échos. Plusieurs rédactions de la loi avaient été suggérées afin de supprimer ce délit tout en restant en conformité avec le droit européen [4] et bon nombre des amendements proposés s’en inspiraient.

Lors de la séance matinale de l’Assemblée nationale du dimanche 22 avril, quatre intervenant⋅e⋅s – membres du Modem, de l’UDI, de LREM et de la GDR – ont présenté leurs amendements visant à la suppression du délit [5]. Le ministre de l’intérieur a alors annoncé que le gouvernement déposait une proposition de rédaction destinée à « aménager le régime d’exemption pénale » de ce délit dont, quelques jours plus tôt, il niait l’existence. Entre temps Macron avait établi la feuille de route : pénaliser les « gens qui aident, consciemment ou inconsciemment, les passeurs. Ceux-là, je ne veux pas les affranchir du délit de solidarité car ce qu’ils font est grave » (BFM-TV, 15 avril).

L’amendement du gouvernement, est-il annoncé, adopte « une ligne juste et responsable » entre l’immunité des aides quotidiennes et la sanction de « toutes celles qui voudraient détourner la volonté de l’État de contrôler les frontières ». Que ceux qui s’inquiètent de la difficulté à discerner ces intentions se rassurent : une circulaire adressée aux instances judiciaires en précisera les contours.

Puisque ce qu’il faut protéger c’est le contrôle des frontières – et non les migrants exploités –, l’amendement purement destiné à étouffer la contestation reprend la tradition des remèdes cosmétiques au catalogue des immunités : les exemptions à l’aide au séjour s’appliqueront aux déplacements en France aux fins d’apporter certaines aides, auxquelles est ajouté l’accompagnement « linguistique et social » ; tout cela « sauf si l’acte a donné lieu à une contrepartie directe ou indirecte ou a été accompli dans un but lucratif ». Or la jurisprudence sait hélas se montrer inventive en matière de contrepartie directe ou indirecte, ou, à l’inverse, tatillonne quand il faut caractériser les atteintes à l’intégrité physique, devenues « conditions de vie dignes et décentes ».

Le combat pour en finir avec le délit de solidarité avait été bien engagé : il se solde pour celles et ceux qui ont tenté de le porter au sein de l’assemblée nationale par une amère défaite en rase campagne. Seul a survécu l’amendement dérisoire du gouvernement, enrobé de beaux discours et sous les applaudissements de la majorité. Le délit de solidarité a de beaux jours devant lui.

Paris, le 23 avril 2018

 

LE TEXTE

L. 622-1
(Loi n° 2012-1560 du 31 décembre 2012 – art. 11)
Sous réserve des exemptions prévues à l’article L. 622-4, toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 €. (…)

EXTRAIT DU CESEDA DANS SA RÉDACTION ACTUELLE…

L. 622-4
Sans préjudice des articles L. 621-2, L. 623-1, L. 623-2 et L. 623-3, ne peut donner lieu à des poursuites pénales sur le fondement des articles L. 622-1 à L. 622-3 l’aide au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :

  • 1o Des ascendants ou descendants de l’étranger, de leur conjoint, des frères et sœurs de l’étranger ou de leur conjoint ;
  • 2o Du conjoint, de l’étranger de la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui, ou des ascendants, descendants, frères et sœurs du conjoint de l’étranger ou de la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui ;
  • 3o De toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte et consistait à fournir des conseils juridiques ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci.

Les exceptions prévues aux 1° et 2° ne s’appliquent pas lorsque l’étranger bénéficiaire de l’aide au séjour irrégulier vit en état de polygamie ou lorsque cet étranger est le conjoint d’une personne polygame résidant en France avec le premier conjoint.

LE CESEDA DÉCOULANT DU TEXTE ADOPTÉ DIMANCHE 22 AVRIL PAR L’ASSEMBLÉE NATIONALE (qui sera donc discuté par les sénateurs courant mai/juin 2018)…

L. 622-4
Sans préjudice des articles L. 621-2, L. 623-1, L. 623-2 et L. 623-3, ne peut donner lieu à des poursuites pénales sur le fondement des articles L. 622-1 à L. 622-3 l’aide à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger lorsqu’elle est le fait :

  • 1o Des ascendants ou descendants de l’étranger, de leur conjoint, des frères et sœurs de l’étranger ou de leur conjoint ;
  • 2o Du conjoint, de l’étranger de la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui, ou des ascendants, descendants, frères et sœurs du conjoint de l’étranger ou de la personne qui vit notoirement en situation maritale avec lui ;
  • De toute personne physique ou morale, lorsque l’acte reproché a consisté à fournir des conseils et de l’accompagnement, notamment juridiques, linguistiques ou sociaux, ou des prestations de restauration, d’hébergement ou de soins médicaux destinées à assurer des conditions de vie dignes et décentes à l’étranger, ou bien toute autre aide visant à préserver la dignité ou l’intégrité physique de celui-ci, ou bien tout transport directement lié à l’une de ces exceptions, sauf si l’acte a donné lieu à une contrepartie directe ou indirecte ou a été accompli dans un but lucratif.

Les exceptions prévues aux 1° et 2° ne s’appliquent pas lorsque l’étranger bénéficiaire de l’aide au séjour irrégulier vit en état de polygamie ou lorsque cet étranger est le conjoint d’une personne polygame résidant en France avec le premier conjoint.

[1Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (Ceseda), art. L. 622-1.

[2Ceseda, art. L. 622-4.

[3Le dossier www.gisti.org/delits-de-solidarite créé en 2009 en présente de nombreux exemples.

[4Notamment la CNCDH (avis du 16 mai 2017, « Mettre fin au délit de solidarité ») et le Collectif Délinquants solidaires (« Pour mettre hors-la-loi le délit de solidarité », février 2018).

[5Amendements n°235, 723, 801 et 803.

 

 

Vous pouvez retrouver ce communiqué sur le site
www.delinquantssolidaires.org

 

Délinquants solidaires – communiqué sur Briançon

 

http://www.delinquantssolidaires.org/item/col-de-lechelle-impunite-identitaires-dun-cote-prison-tabassage-soutiens-pacifiques-migrants-de-lautre-jusquou-iront-gouvernement-police-justice

Col de l’Échelle : impunité d’un côté, tabassage de l’autre ? Jusqu’où iront-ils pour décourager la solidarité ?

Publié le 26 avril 2018

Alors que des citoyen·ne·s, associations et collectifs locaux se mobilisent depuis de longs mois pour organiser l’accueil de personnes exilées sur leur territoire face aux pratiques irrégulières des forces de l’ordre, les évènements de ce week-end à Briançon montrent bien que le délit de solidarité a encore de beaux jours devant lui.

Dans le cadre d’une mise en scène médiatique au col de l’Échelle à la frontière franco-italienne, le groupe d’extrême-droite Génération Identitaire a bloqué la frontière entre le 21 et 22 avril, étalant des messages haineux en pleine montagne, barrant la route à des personnes épuisées par un trajet en montagne, les mettant ainsi potentiellement en danger, puis relayant les photographies de leurs faits d’armes sur les réseaux sociaux à grand renfort de commentaires xénophobes. Ainsi, à l’instar de ce qui s’est passé lors de l’action organisée en Méditerranée à l’été 2017 pour saborder les sauvetages de personnes migrantes, des militant⋅e⋅s d’extrême droite de plusieurs pays européens sont venues bloquer symboliquement la frontière sans que les forces de l’ordre interviennent ou que les autorités condamnent clairement cette action, se bornant à évoquer des «gesticulations».

Le dimanche 22 avril, une manifestation pacifique composée de plus de 150 personnes exilées et de leurs soutiens est partie de Clavière en Italie pour rejoindre Briançon à pieds et ainsi protester contre la militarisation de la frontière et la non prise en charge des personnes mineures ou en demande d’asile par les autorités françaises. Les organisations locales et régionales alertent depuis 2015 sur les atteintes systématiques aux droits des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, de Menton à Briançon sans qu’elles soient entendues par les responsables politiques. 

A l’issue de cette manifestation spontanée, six personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. Trois ont finalement été relâchées mais trois autres sont toujours en détention provisoire, enfermées à Gap et à Marseille. Poursuivies pour « avoir par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en bande organisée », elles risquent selon la loi française jusqu’à 10 ans de prison assortie de 750 000 euros d’amende. Le jugement ayant été renvoyé au 31 mai 2018, ces trois personnes originaires de Suisse et d’Italie resteront donc potentiellement enfermées jusqu’à cette date.

En marge de la manifestation, cinq participant·e·s attablé·e·s à la terrasse de l’Hôtel de la Gare à Briançon vont faire l’objet d’un contrôle d’identité. Les policiers demandent à l’une des personnes de les suivre, refusant d’en donner la raison. «On va pas te le répéter deux fois» lance un policier. La personne sort son téléphone pour prévenir un avocat, les policiers le lui arrachent  et la projettent au sol, lui sautent dessus. Face contre terre, coups de matraque, clef de bras, coup de genoux, pouces enfoncés dans les yeux, étranglement, la personne est finalement traînée par les pieds dans les escaliers, toujours face contre terre, puis jetée sur le goudron deux mètres plus loin. Alertés par les cris, des gens arrivent, les policiers gazent tout le monde, y compris la personne gisant au sol, visage tuméfié, en sang, la mâchoire gonflée, respirant difficilement et aveuglée par les gaz lacrymogènes. Souffrant de multiples contusions, d’un énorme hématome à la mâchoire, d’une entorse aux cervicales, et de douleur au niveau de la trachée, cette victime de la violence policière est amenée aux urgences. Résultat: 10 jours d’interdiction totale de travail. 

Il est inadmissible que ces personnes soient actuellement privées de liberté ou violentées alors qu’elles ont été interpellées dans le cadre d’une manifestation pacifique. En outre, ces militant·e·s de la solidarité ont participé à de nombreuses opérations de sauvetage en montagne, se rendant juste «coupables» d’assistance à personne en danger. Un cas de plus de dissuasion de la solidarité.

Le collectif Délinquants solidaires s’inquiète du peu de cas qui est fait par les pouvoirs publics de l’expression sans complexes d’une xénophobie et du blocage des frontières par des militant·e·s d’extrême-droite, qui a pour conséquences immédiates la mise en danger des personnes migrantes parmi lesquels des mineur·e·s, ainsi que le déni pur et simple du droit d’asile, qui est encore une obligation conventionnelle de la France.

Le collectif Délinquants solidaires condamne fermement la détention de soutiens des exilé⋅e⋅s et appelle à leur libération immédiate. Par ailleurs, il répète que la solidarité et l’accueil sur nos territoires manifestés par des milliers de citoyens et citoyennes doivent être encouragés au lieu d’être systématiquement dénigrés ou réprimés. Si les député·e·s ont raté l’occasion d’abroger le délit de solidarité, nous restons mobilisé·e·s et solidaires des personnes exilées pour réclamer un accès aux droits effectifs pour toutes et tous et le droit de s’organiser collectivement.  

Lire aussi : le Communiqué de presse de l’association « Tous Migrants » à Briançon, publié lundi 23 avril : https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/2141213332776901 

 

Voix du nord // Sur ordre du préfet, le camp de migrants vietnamiens bientôt évacués

http://www.lavoixdunord.fr/366263/article/2018-04-26/sur-ordre-du-prefet-le-camp-de-migrants-vietnamiens-bientot-evacue

Le camp de migrants vietnamiens de la commune d’Angres, installé sur le site des anciens services techniques de la ville, devrait être démantelé dans les prochains jours. Dans un arrêté préfectoral, Fabien Sudry a mis en demeure la maire Maryse Roger-Coupin de faire évacuer les lieux dans les plus brefs délais.

Chloé Simon | 26/04/201819h06

Le camp de migrants vietnamiens devrait être démantelé dans les prochains jours.

Le camp de migrants vietnamiens, qui rassemble actuellement une trentaine de personnes, devra très bientôt quitter le site des anciens services techniques de la commune d’Angres, qu’il occupe depuis désormais huit ans.

Dans un arrêté datant du 24 avril, le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, a mis en demeure Maryse Roger-Coupin, maire de la commune, «  de faire cesser sous quinze jours l’hébergement de personnes  » sur le site de la rue de Transvaal, ajoutant que «  les bâtiments devront être efficacement clos et neutralisés pour éviter toute réoccupation  ».

À proximité d’un site Seveso

«  Ce camp est devenu un point d’appui pour les réseaux criminels de passeurs. Les populations étrangères du camp, hébergées dans des conditions précaires, sont victimes de ces réseaux qui les exploitent  », explique Fabien Sudry. Plusieurs opérations de police judiciaire ciblant des passeurs ont été menées ces dernières années,

Mais l’arrêté préfectoral met en avant un autre argument : celui de la présence à proximité de l’entreprise Palchem, un site classé Seveso. «  En cas d’accident, le camp se trouve dans la zone de conséquences vitales  », poursuit le préfet du Pas-de-Calais. Il y a un mois et demi, Fabien Sudry attirait l’attention de la maire d’Angres sur ce «  problème évident d’intérêt public  ».

Quinze jours pour évacuer

Il y a une semaine, Maryse Roger-Coupin adressait une lettre à ce sujet au préfet, mais le courrier ne semble pas l’avoir convaincu. «  Cette lettre ne contenait pas d’engagement précis d’agir, c’est pourquoi j’ai pris la décision de la mettre en demeure dans un délai de quinze jours pour solutionner ce problème de sécurité évident  », expose Fabien Sudry. Car à ces éléments viennent également s’ajouter les différentes rixes ayant eu lieu sur le site.

Le camp accueille actuellement une trentaine de personnes.

Si les modalités de l’opération de démantèlement restent à décider avec la commune, Fabien Sudry assure que l’intervention sera assortie de propositions de mise à l’abri. «  Nous leur proposerons des places en centres d’hébergement et, s’il y a des mineurs, ils seront mis à l’abri au titre de la protection de l’enfance dans des centres habilités.  »

Dans un projet d’arrêté municipal daté du 25 avril, mais dont la préfecture n’avait pas eu communication ce jeudi, la mairie d’Angres indique qu’à compter du 30 avril, il sera «  formellement interdit à quiconque d’occuper de manière continue ou temporaire le site des anciens services techniques  ». La démolition des bâtiments pourrait avoir lieu le 3 mai.

Malgré nos sollicitations, nous ne sommes pas parvenus à joindre Maryse Roger-Coupin.

Des conditions d’accueil « précaires mais humaines »

Le Collectif fraternité migrants bassin minier 62, qui accompagne les migrants d’Angres, se réunira ce jeudi soir en compagnie des occupants du camp. Pour les bénévoles de l’association, l’argument du site Seveso exposé par le préfet ne tient pas. «  L’entreprise a toujours été là, depuis l’installation des migrants, pourquoi avancer cet argument seulement maintenant ? s’indigne l’un d’eux. Le camp a été aménagé de manière certes très vétuste, mais comporte au moins des sanitaires et un point d’eau. Les conditions de vie y sont précaires mais humaines.  »

Un repli dans les bois ?

D’après les membres du collectif, la fermeture du camp ne fera pas partir les migrants, mais les obligera simplement à s’installer dans les bois ou un peu plus loin, où les conditions de vie n’en seront que plus mauvaises. «  Quand les Vietnamiens partiront, d’autres mafias s’empresseront d’investir les lieux  », affirme un bénévole, selon qui la proximité de la station essence de l’A26, point d’appel pour embarquer dans des camions en direction de l’Angleterre, entraînera toujours la présence de migrants.

Angres – Appel à la mobilisation contre la politique d’expulsion

Le Collectif appelle à un rassemblement sous forme de cercle du silence le samedi 5 mai à 17h30, place Jean Jaurès à Lens. Venez nombreux et nombreuses.
Et faites tourner dans vos réseaux!


A Angres comme ailleurs, la politique d’expulsion se poursuit !

Angres, le 27 avril 2018 – Après le démantèlement contraint des camps de migrants de Calais, Tatinghem, Norrent Fontes, c’est maintenant le tour de celui de Angres.

« C’est le dernier du Pas de Calais, il doit disparaître » répète Monsieur le Préfet du Pas de Calais.

Les migrants de passage d’origine vietnamienne sont installés depuis 2010 sur un terrain, mis à disposition par la municipalité de Angres, qui s’est mobilisée pour assurer des conditions respectueuses de la dignité humaine à ces exilés (accès à l’eau, sanitaires, chauffage au bois l’hiver).

Rappelons ici qu’assurer certaines conditions minimales d’humanité ce n’est pas un devoir ; c’est une obligation légale.

Le collectif « Fraternité migrants bassin minier 62 » dénonce aujourd’hui les pressions exercées par le Préfet sur Madame la maire de Angres, si elle ne sollicite pas le démantèlement.

Les raisons de sécurité évoquées officiellement pour justifier le démantèlement sont tout à coup urgentes ? Pourquoi réagit-on aujourd’hui ? L’insécurité ne s’est pas aggravée depuis 2010 et les maisons quasi mitoyennes de l’usine PALCHEM sont-elles aujourd’hui hors du périmètre létal dont nous parle Monsieur le Préfet dans son arrêté ?

Les raisons de la fermeture du camp sont disproportionnées au regard du contexte, d’autant que l’État n’a jamais assumé ses responsabilités règlementaires en la matière, laissant la collectivité locale, seule, « gérer » les conséquences des politiques migratoires européennes.

Le Préfet du Pas de Calais s’inscrit dans cette politique inhumaine, mais aussi coûteuse et inefficace, qui consiste à réprimer plutôt que de prendre en compte la réalité : ce ne sont pas les camps qui créent la migration. À Calais, sur l’ensemble du littoral et jusqu’en Belgique, malgré les démantèlements, les exilés sont toujours là, poursuivis par les autorités, isolés devant la pression des passeurs ; ils continuent de risquer leur vie pour passer en Grande Bretagne.

Madame la Maire de Angres l’a bien compris : l’aire d’autoroute sur l’A26 à trois encablures de l’Angleterre continuera d’attirer les migrants de passage, vietnamiens, ou de toute autre nationalité. Que fera-t-on de ces personnes après les avoir enfermés 90 jours (merci M. Collomb), dans des centres de rétention administrative surpeuplés? Tout le monde sait bien qu’ils ne repartiront pas ; aucun accord n’existe avec ces pays.

Le collectif Fraternité migrants du bassin minier du Pas de Calais salue la ténacité dont Mme COUPIN, maire de Angres, a fait preuve jusqu’à maintenant en assumant une politique d’hospitalité et d’humanité malgré les difficultés rencontrées depuis plus de 10 ans.

Nous partageons avec elle l’inquiétude des conséquences du démantèlement : précariser davantage la situation des migrants, les jeter dans la rue, rendre les relations avec leur voisins français encore plus tendue, favoriser le mécontentement de tous et donner du grain à moudre aux extrémistes de tout poil, renforcer leur dépendance aux passeurs, créer des conditions d’insécurité pour tous.

La France pays des droits de l’homme mérite bien mieux que cela.

Nous ferons un cercle du silence pour protester contre cette politique migratoire inique relayée par le préfet

Le samedi 05 mai à 17h30 place Jean Jaurès à LENS face à la mairie

Soutenez-nous ! Soutenons-nous ! Soyons nombreux !

Fraternité migrants bassin minier 62

Voix du Nord // Un campement de migrants érythréens démantelés

http://lavdn.lavoixdunord.fr/356809/article/2018-04-12/un-campement-de-migrants-erythreens-demantele#

Une importante opération de police a eu lieu ce jeudi au matin pour démanteler les campements du bois Chico Mendes, entre le quartier du Beau-Marais et la rocade.

Environ 150 personnes, de nationalité érythréenne, vivaient là dans des tentes. Elles ont été délogées, et les tentes rassemblées dans une benne.

L’intervention s’est apparemment déroulée sans violence physique. Mais la violence morale subie par les migrants est bien réelle.

Des membres du Secours catholique, de Salam, ont assisté à l’opération de police. «  Il y a un démantèlement tous les jours, c’est devenu banal  », constate Jean-Claude Lenoir. Tandis qu’au loin, des policiers jettent les tentes dans la benne, des associatifs servent un thé chaud aux migrants. Ils devront trouver un nouveau lieu où s’abriter la nuit prochaine.

En attendant, cette opération devrait rassurer des riverains qui, plus que de la présence des migrants eux-mêmes, se désolaient de l’état de saleté dans lequel se trouvait le bois Chico-Mendes.

Communiqué des EGM

 

États généraux des Migrations

Opposés au projet de loi Asile et Immigration, les acteurs des États Généraux des Migrations appellent à une politique migratoire radicalement différente.

Les collectifs citoyens et les associations, nationales et locales, impliqués dans le processus des États Généraux des Migrations appellent les députés à rejeter le projet de loi Asile et Immigration discuté à partir du 16 avril, et à réfléchir d’urgence à une politique migratoire radicalement différente.

Alors que les députés s’apprêtent à débattre dans l’Hémicycle du projet de loi « Asile et Immigration », les centaines d’acteurs de la société civile réunis dans le processus des États Généraux des Migrations alertent collectivement sur les conséquences prévisibles des dispositions de ce projet de loi qui durcit les conditions d’accès à l’asile, et qui a pour objectif principal de faciliter les expulsions des personnes déboutées ou sans titre de séjour. Ce projet de loi va porter atteinte aux droits fondamentaux de personnes vulnérables qui, dans leur immense majorité, ont mis leur vie en péril pour fuir des situations de conflits ou de violence, dans l’espoir d’une vie plus sûre et plus digne. Au-delà, cette réforme stigmatise l’ensemble des personnes étrangères venant en France, aggravant les soupçons permanents à leur encontre, les privant de droits élémentaires et de conditions d’accueil dignes.

Pour manifester publiquement leur profond désaccord avec l’esprit et le contenu de ce projet de loi et « résister à bras ouverts », les acteurs des EGM appellent à des mobilisations citoyennes dans toute la France entre le samedi 14 et le jeudi 19 avril. Une manifestation est aussi organisée à Paris le dimanche 15 avril à l’initiative du BAAM et de dizaines d’organisations d’Île-de-France, et le lundi 16 avril de 12h30 à 14h place Édouard Herriot à côté de l’Assemblée nationale.

Les membres des EGM regrettent à nouveau que le président de la République et le Gouvernement aient refusé d’ouvrir un dialogue sincère et attentif avec les acteurs de la société civile qui sont engagés au quotidien auprès des personnes migrantes et invitent vivement les autorités à écouter les recommandations qui émergeront au travers des cahiers de doléances des États généraux.

Depuis son lancement, en effet, le processus des EGM a permis l’organisation de plus de 75 assemblées locales, à l’échelle de villes, de départements, de régions (voir la carte sur le site eg-migrations.org). Au total ce sont déjà des centaines d’associations et des milliers de citoyens et citoyennes qui, sur l’ensemble du territoire, élaborent des propositions en vue d’une politique migratoire alternative.

Ces propositions feront l’objet d’une synthèse et d’une première assemblée plénière des États Généraux des Migrations qui se tiendra en région parisienne les 26 et 27 mai 2018.

13 avril 2018