Rapport de la Cimade sur le squat des 5 étoiles à Lille

Rapport d’observation sur les conditions de vie dans le squat du “5 étoiles” à Lille

5 novembre 2018

La Cimade Lille est allée le 18 octobre à la rencontre des personnes vivant ce squat afin d’en savoir plus sur leurs accès à un certain nombre de droits fondamentaux

Alertée par des personnes étrangères accompagnées dans le cadre de ses activités et interpellée par des associations et citoyens, La Cimade Lille a mené une enquête le 18 octobre dernier sur le squat dit du « 5 étoiles » à Lille.

Ce dernier est situé dans les locaux d’un ancien entrepôt et a été ouvert suite à l’évacuation le 24 octobre 2017 des personnes installées sur le site de l’ancienne gare Saint Sauveur.

Les membres de l’association y ont rencontré 79 personnes, soit environ la moitié des personnes estimées sur le site, et les ont questionnées sur leur accès à un certain nombre de droits fondamentaux (accès à l’eau, à la lessive, aux toilettes, à une douche, nourriture, soins et hébergement) et sur leur statut (nationalité, âge, date d’arrivée en France et sur le squat, situation administrative).

Nos constats, repris dans un rapport d’observation rendu public le 5 novembre, sont édifiants. Les lieux sont insalubres et les conditions de vie sur place précaires et indignes. Toutes les personnes ont exprimé des difficultés d’accès à l’eau et à l’hygiène. En effet, le seul point d’eau du squat, rétabli le 20 juillet 2018 après une coupure de plusieurs mois, ne garantit pas un accès suffisant à de l’eau potable. Le site n’est équipé ni de WC, ni de douches, alors que les accueils de jour présents sur la ville de Lille sont débordés. La faim fait partie du quotidien de plus de la moitié des personnes du squat qui ne mangent qu’une seule fois par jour, et pas toujours un repas chaud. En outre, alors que l’hiver arrive et que le froid se fait déjà ressentir, toutes les personnes présentes sur le squat n’ont pas de couverture et certaines dorment à même le sol, sans matelas.

Originaires de 15 pays différents (principalement d’Afrique subsaharienne et plus particulièrement de Guinée), les personnes présentes sont âgées à 80% de moins de 30 ans et sont arrivées en France et sur le squat, pour la grande majorité, depuis moins de 3 mois, orientées sur le squat par le bouche à oreille, mais aussi par des agents du département et de la Préfecture.

24% de personnes rencontrées se sont déclarées mineures. En attente d’un rendez-vous pour évaluer leur minorité ou en cours d’évaluation, la moitié de ces personnes auraient dû être prises en charge par le département dans le cadre de l’accueil provisoire d’urgence prévu à l’article L. 223-2 du Code de l’action sociale et des familles (seuls 2 mineurs l’étaient).

Les autres personnes, majeures, sont quasiment toutes en demande d’asile et devraient à ce titre être hébergées durant toute la durée de la procédure d’asile dans le cadre du dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile, conformément aux articles L 744-1 et suivants du Code de l’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile.

Ces conditions de vie amplifient la détresse morale des personnes vivant sur le squat et favorisent un climat d’insécurité et de tensions. Si 4 habitants sur 5 appellent le 115, aucune place ne leur est proposée, faute d’hébergement disponible au titre de la veille sociale. Alors que le délai d’attente est sur la métropole lilloise de 90 à 100 jours pour obtenir une première place d’hébergement d’urgence, rejoindre le squat semble être devenu la seule alternative à la rue.

Notre rapport d’observation a été adressé aux autorités compétentes, dont Monsieur le Préfet du Nord et Madame la Maire de Lille. Nous appelons à des solutions d’hébergement pérennes pour l’ensemble de ces personnes conformément à la législation, et demandons, dans l’attente, que soient prises des mesures urgentes afin de garantir le respect de la dignité de ces personnes, notamment en termes d’alimentation, d’hygiène, de santé et d’accompagnement.

» Télécharger le document

Procès des 7 de briançon

Action collective

Procès des 7 de Briançon hier :
Une audience exceptionnelle dans un contexte d’intimidations des personnes migrantes et des militant·e·s solidaires

L’audience du procès des 7 de Briançon poursuivis pour « aide à l’entrée sur le territoire français d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée », qui s’est tenue hier le 8 novembre, a été marquée par la force et l’endurance de la défense et la mobilisation pacifique continue à l’extérieur du tribunal de Gap. Le verdict a été mis en délibéré au 13 décembre 2018.

C’est dans une ambiance tendue que l’audience s’est tenue pendant plus de 17 heures hier au tribunal correctionnel de Gap. Les longs débats, qui ont duré près de 11 heures, n’ont pas permis d’établir le caractère délictueux des faits reprochés, mais le caractère fondamental du droit de manifester a été réaffirmé.

Au terme d’1h30 de réquisitoire et après avoir finalement (et enfin !) abandonné la circonstance aggravante de « bande organisée », le Ministère public n’a même pas pris la peine d’établir la responsabilité individuelle de Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo concernant les infractions qui leur étaient reprochées, principe pourtant indispensable en droit pénal. Il a néanmoins demandé au tribunal de condamner chacun des prévenu·e·s à respectivement 6 mois d’emprisonnement avec sursis simple pour Bastien, Benoit, Eleonora, Lisa et Théo ; 12 mois dont 8 avec sursis simple pour Juan ; et 12 mois dont 8 avec sursis avec mise à l’épreuve pour Mathieu.

En revanche, les avocat·e·s de la défense (Me Binimelis, Me Brengarth, Me Chaudon, Me Djermoune, Me Faure-Brac et Me Leclerc) ont brillamment démonté, aux termes de 3h10 de plaidoiries, un à un les quelques éléments avancés par le Parquet, et ont démontré qu’il n’y avait pas d’infraction à reprocher à des « marcheurs solidaires ». Le procès a également permis aux avocat·e·s et aux prévenu·e·s de dénoncer, à nouveau, les violations quotidiennes des droits des personnes migrantes commises par les forces de l’ordre à la frontière franco-italienne, les agissements illégaux restés impunis à ce jour du groupuscule Génération Identitaire et les tentatives d’entraves au droit fondamental de manifester à la fois des prévenu·e·s mais aussi des personnes exilées.

En face du tribunal, un rassemblement pacifique de soutien a réuni plus de 2 500 personnes venues de la région de Gap, de Briançon, de Marseille, Toulouse, Grenoble, etc. Collectifs, associations françaises et européennes et militant·e·s étaient rassemblé·e·s pour soutenir les prévenu·e·s et dénoncer les pressions, intimidations et poursuites à l’encontre des militant·e·s, et porter haut et fort leur attachement à la solidarité dans les Alpes et au-delà. C’est dans un esprit pacifique et déterminé que le soutien s’est organisé de 7 heures à 2 heures du matin, malgré une présence policière disproportionnée. La préfecture avait mobilisé plus d’une dizaine de camions de CRS, plus d’une dizaine de camions de gendarmes, de nombreux policiers en civil, et même un canon à eau. En plus des poursuites intentées par le procureur de Gap contre Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo, d’autres bénévoles solidaires des personnes migrantes de Briançon sont convoqués devant la justice en janvier 2019, comme Pierre de l’association Tous Migrants.

Nos organisations dénoncent l’acharnement de certains procureurs contre celles et ceux qui défendent les droits humains en venant en aide aux personnes migrantes.

Soutenues par près de 50 000 personnes qui ont déjà signé la pétition lancée par les organisations signataires, celles-ci espèrent donc que le tribunal se prononcera en faveur de la relaxe des 7 de Briançon, et demandent l’abandon de toutes les poursuites pour délit de solidarité contre les personnes, dans les Alpes et ailleurs, qui agissent dans un esprit de fraternité.

Rappel des faits : Bastien, Benoit, Eleonora, Juan, Lisa, Mathieu et Théo sont poursuivi·e·s pour avoir participé en avril dernier à une marche solidaire pour dénoncer les violences commises par le groupuscule identitaire à l’encontre des personnes exilées dans la région de Briançon. L’État leur reproche d’avoir à cette occasion « facilité l’entrée de personnes illégales sur le territoire français », et de l’avoir fait « en bande organisée ». Ils et elles risquent jusqu’à 10 ans de prison et 750 000 euros d’amende.

9 novembre 2018

Organisations signataires :

  • Anafé
  • La Cimade
  • Gisti
  • Comité de soutien, personnes inculpées et Tous Migrants

 

Rapport de la cimade sur le squat les 5 étoiles

https://www.lacimade.org/rapport-dobservation-sur-les-conditions-de-vie-dans-le-squat-du-5-etoiles-a-lille/?fbclid=IwAR0-5oxGc9MsR2S962-Ie43kGCv6j_aZxzrqf06uVxQmQ-WbyJIAQXlx-48

Rapport d’observation sur les conditions de vie dans le squat du “5 étoiles” à Lille

5 novembre 2018

La Cimade Lille est allée le 18 octobre à la rencontre des personnes vivant ce squat afin d’en savoir plus sur leurs accès à un certain nombre de droits fondamentaux

Alertée par des personnes étrangères accompagnées dans le cadre de ses activités et interpellée par des associations et citoyens, La Cimade Lille a mené une enquête le 18 octobre dernier sur le squat dit du « 5 étoiles » à Lille.

Ce dernier est situé dans les locaux d’un ancien entrepôt et a été ouvert suite à l’évacuation le 24 octobre 2017 des personnes installées sur le site de l’ancienne gare Saint Sauveur.

Les membres de l’association y ont rencontré 79 personnes, soit environ la moitié des personnes estimées sur le site, et les ont questionnées sur leur accès à un certain nombre de droits fondamentaux (accès à l’eau, à la lessive, aux toilettes, à une douche, nourriture, soins et hébergement) et sur leur statut (nationalité, âge, date d’arrivée en France et sur le squat, situation administrative).

Nos constats, repris dans un rapport d’observation rendu public le 5 novembre, sont édifiants. Les lieux sont insalubres et les conditions de vie sur place précaires et indignes. Toutes les personnes ont exprimé des difficultés d’accès à l’eau et à l’hygiène. En effet, le seul point d’eau du squat, rétabli le 20 juillet 2018 après une coupure de plusieurs mois, ne garantit pas un accès suffisant à de l’eau potable. Le site n’est équipé ni de WC, ni de douches, alors que les accueils de jour présents sur la ville de Lille sont débordés. La faim fait partie du quotidien de plus de la moitié des personnes du squat qui ne mangent qu’une seule fois par jour, et pas toujours un repas chaud. En outre, alors que l’hiver arrive et que le froid se fait déjà ressentir, toutes les personnes présentes sur le squat n’ont pas de couverture et certaines dorment à même le sol, sans matelas.

Originaires de 15 pays différents (principalement d’Afrique subsaharienne et plus particulièrement de Guinée), les personnes présentes sont âgées à 80% de moins de 30 ans et sont arrivées en France et sur le squat, pour la grande majorité, depuis moins de 3 mois, orientées sur le squat par le bouche à oreille, mais aussi par des agents du département et de la Préfecture.

24% de personnes rencontrées se sont déclarées mineures. En attente d’un rendez-vous pour évaluer leur minorité ou en cours d’évaluation, la moitié de ces personnes auraient dû être prises en charge par le département dans le cadre de l’accueil provisoire d’urgence prévu à l’article L. 223-2 du Code de l’action sociale et des familles (seuls 2 mineurs l’étaient).

Les autres personnes, majeures, sont quasiment toutes en demande d’asile et devraient à ce titre être hébergées durant toute la durée de la procédure d’asile dans le cadre du dispositif national d’accueil des demandeurs d’asile, conformément aux articles L 744-1 et suivants du Code de l’entrée et de séjour des étrangers et du droit d’asile.

Ces conditions de vie amplifient la détresse morale des personnes vivant sur le squat et favorisent un climat d’insécurité et de tensions. Si 4 habitants sur 5 appellent le 115, aucune place ne leur est proposée, faute d’hébergement disponible au titre de la veille sociale. Alors que le délai d’attente est sur la métropole lilloise de 90 à 100 jours pour obtenir une première place d’hébergement d’urgence, rejoindre le squat semble être devenu la seule alternative à la rue.

Notre rapport d’observation a été adressé aux autorités compétentes, dont Monsieur le Préfet du Nord et Madame la Maire de Lille. Nous appelons à des solutions d’hébergement pérennes pour l’ensemble de ces personnes conformément à la législation, et demandons, dans l’attente, que soient prises des mesures urgentes afin de garantir le respect de la dignité de ces personnes, notamment en termes d’alimentation, d’hygiène, de santé et d’accompagnement.

» Télécharger le document

La solidarité en procès

http://www.delinquantssolidaires.org/item/proces-de-solidarite-se-multiplient-partout-europe

Les procès de la solidarité se multiplient partout en Europe

En Belgique, ils/elles sont onze, à être poursuivi.e.s pour être venu.e.s en aide à des personnes qui cherchaient à rejoindre l’Angleterre : quatre hébergeur.se.s, dont des volontaires de la plateforme citoyenne d’aide aux réfugiés du parc Maximilien, et sept hébérgé.e.s, tou.te.s accusé.e.s de trafic d’êtres humains et de participation à une association criminelle.

Leur seul crime : avoir apporté leur aide à des personnes exilées en détresse. Pour cela, ils et elles encourent jusqu’à dix ans de prison. Si le « délit de solidarité » n’existe pas en Belgique, ce jugement pourrait faire jurisprudence dans un contexte d’intensification de la répression politique et policière envers les migrants et les personnes solidaires.

En France, et alors que le Conseil Constitutionnel, en consacrant le principe de fraternité, s’est prononcé pour la protection des actes de solidarité, ce sont sept aidant.e.s qui seront sur le banc des accusés jeudi 8 novembre à Gap. Poursuivi.e.s pour « aide à l’entrée d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire national, en bande organisée ». En avril dernier, ils et elles s’étaient mobilisés contre les violences commises par le groupuscule Génération identitaire envers des personnes exilées dans la région de Briançon. Pour avoir dénoncé la militarisation de la frontière franco-italienne et être venu.e.s en aide à des exilé.e.s menacé.e.s par ce groupuscule, ils/elles risquent jusqu’à dix ans de prison et 750 000 euros d’amende.

En Europe, en 2018, la solidarité continue d’être criminalisée. Que ce soit contre des ONG intervenant en Méditerranée pour mettre en place des opérations de sauvetage, contre des personnes exilées s’étant mobilisées collectivement contre leurs conditions de vie ou de détention ou encore contre des citoyens et citoyennes solidaires, ces attaques sont inadmissibles et doivent cesser immédiatement. La solidarité doit être encouragée et valorisée, elle ne doit pas être réprimée.

Pour demander la relaxe des personnes poursuivies et défendre le droit de tou.te.s aux actes de solidarité, individuellement ou collectivement, mobilisons-nous :

  • Procès de Bruxelles

Ce procès fragilise la situation économique et sociale des différent.e.s inculpé.e.s. Pour les aider à faire face aux frais engendrés par ces incarcérations et ces procès, un appel à don a été lancé : https://www.growfunding.be/fr/bxl/solidarityisnotacrime

Rassemblement devant le Palais de Justice de Bruxelles le 7 novembre : l’évènement.

Pour soutenir les actions de la Plateforme Solidarity is not a crime, le manifeste est ouvert à signature : https://www.change.org/p/solidarity-is-not-a-crime-rejoignez-la-plateforme-sluit-je-aan-bij-het-burgerplatform

Pour plus d’informations, le site web de la plateforme citoyenne Solidarity is not a Crime ou sur Facebook, via leur page.

  • Procès de Gap 

Pour demander la relaxe des 4+3 de Briançon, une pétition a été lancée en plusieurs langues : https://www.lacimade.org/agir/nos-petitions/liberte-et-relaxe-pour-les-7-de-briancon/

Soirée de soutien le 7 novembre à 18h30, à Guillestre organisé par le Comité de soutien au 3+4 de Briançon avec la participation de Massilia Sound System, Compagnie Kta et Passport Quartet : https://www.facebook.com/hauteduranceenresistance/photos/a.117268545273824/732623023738370/?type=3&theater

Pour plus d’informations, le site du comité de soutien des 7 de Briançon : https://www.relaxepourles3plus4.fr/ et leur page Facebook https://www.facebook.com/pg/soutien3plus4db/

  • Signer l’Initiative citoyenne européenne

Pour changer le cadre législatif qui permet aux Etats de poursuivre des personnes ayant agi dans un but non lucratif, un levier est de demander la modification du cadre européen (ici une directive de 2002 dite « Facilitation », qui permet aux Etats de ne pas poursuivre les actes humanitaires, mais leur laisse cependant la possibilité).

C’est l’un des objectifs de l’initiative citoyenne européenne (ICE) pour une Europe solidaire. Un million de signatures de citoyens et citoyennes européennes est nécessaire pour obliger les institutions européennes à se pencher sur nos demandes.

Pour signer l’ICE et en savoir plus c’est par là : https://weareawelcomingeurope.eu/fr/

Voir la vidéo de Stéphan Pélissier, citoyen français, condamné en Grèce pour avoir transporté sa belle-famille jusqu’en France : https://www.youtube.com/watch?v=ZimSEhgmF1I

France Bleu // 23.10.2018 // Nouvelle évacuation du campement de migrants de Grance-Synthe

mardi 23 octobre 2018 à 9:08 Par Viviane Le Guen, France Bleu et France Bleu Nord

Un important dispositif policier est déployé depuis 7h30 ce mardi pour évacuer un camp où vivent environ 1.800 migrants à Grande-Synthe (Nord). Il s’agit de la troisième opération de ce type en moins de deux mois.

Une semaine après une évacuation par les forces de l'ordre, les migrants sont de retour au Puythouck, Grande-Synthe le 25/09/2017Une semaine après une évacuation par les forces de l’ordre, les migrants sont de retour au Puythouck, Grande-Synthe le 25/09/2017 © Maxppp – Marc Demeure

Grande-Synthe, France

Les forces de l’ordre évacuent depuis 8h00 ce mardi le campement de migrants de Grande-Synthe (Nord), où vivent environ 1.800 personnes.

Un important dispositif policier a été déployé à partir de 07H30 à Puythouck, un ensemble de lacs et de petits bois régulièrement occupé par les migrants, en grande majorité des Kurdes irakiens.

« Cette opération s’inscrit dans le cadre de l’ordonnance d’évacuation rendue en référé, à la demande du maire de Grande Synthe, par le tribunal de grande instance de Dunkerque le 11 octobre dernier » indique la préfecture du Nord dans un communiqué.

Trois évacuations en moins de deux mois

Elle vise à mettre à l’abri les migrants « dans des structures d’hébergement réparties dans l’ensemble de la région des Hauts-de-France et des régions périphériques ».

Deux évacuations ont déjà eu lieu au mois de septembre. Environ 400 à 500 personnes ont pris la direction de plusieurs centres d’accueil des Hauts-de-France le 28 septembre. Le 6 septembre, les autorités avaient également procédé à une « mise à l’abri » de 539 personnes se trouvant dans une « Jungle » insalubre à proximité de la gare de triage.

Les associations partagent le constat d’une constante augmentation depuis le 6 septembre, mais font aussi régulièrement état de « retours » de migrants depuis les centres d’accueil. La situation est telle que le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême, s’est dit prêt à rouvrir le camp de la Linière, détruit par un incendie en 2017 et qui accueillait 1.500 personnes.

Résumé « Les Suppliantes »

Cinquante femmes de Lybie refusent d’être « épousées contre leur volonté » par leurs cousins Égyptiens. Elles fuient par la mer la mort qu’on leur promet. Les Suppliantes échouent sur le rivage de la Grèce et demandent asile au Prince qui hésite puis choisit de laisser le peuple grec prendre la décision.

Cette histoire vielle de 2500 ans, écrite par Eschyle, le premier dramaturge de tous les temps, est à la fois une lutte de femmes pour leur liberté et un exemple de démocratie par le peuple et pour le peuple.

41 actrices et acteurs amateurs de 19 pays, demandeuses et demandeurs d’asile ou résident-e-s en Mayenne qui s’expriment dans 14 langues…ont toutes et tous choisi de défendre sur la scène cette légende car pour certaines et certains d’entre eux, c’est leur propre histoire qui se raconte ici.

Retours des participant.e.s sur la « fête de l’entre-deux », septembre 2018

Pour présenter cette « fête de l’entre-deux », nous écrivions en septembre :

« Entre deux pays, entre deux langues,

Temps suspendu ? Temps arrêté ? Arrêt de jeu ? Temps de préparation ?

Entre plusieurs impossibilités,

Calaisien.ne.s et exilé.e.s, ensemble, pendant quelques jours, dans la cour de l’église Saint Joseph.

Hébergement sous tente (la vôtre ou une tente prêtée, à monter sur place)

Ce sera un temps pour vivre ensemble : cuisiner, jouer, bricoler, discuter, dessiner, écrire, boire du thé et du café, découvrir des pâtisseries, s’informer sur les droits, réfléchir à la prévention… Et toutes les propositions faites par les participant.e.s. »

La préparation avait été soignée, faite par une dizaine de bénévoles. La logistique, soutenue par le Secours Catholique, la paroisse Saint Joseph, Utopia 56, L’Auberge des Migrants, était bien élaborée. Plusieurs participant.e.s s’étaient formé.e.s auprès de la Cabane Juridique pour s’assurer que la semaine se passe au mieux. Les exilé.e.s avaient été informé.e.s de la proposition de vive voix et par des flyers à l’accueil de jour, il y avait même eu une réunion la semaine précédente pour discuter de leurs attentes.

Le déroulement de la fête a confirmé ce qui s’était dit à cette réunion : dans l’ensemble, cela ne les intéressait pas. Les personnes n’étaient pas preneuses de cette idée de fête, avec partage : partage des tâches, des animations, des rencontres. Fut-il « sécure », car dans un lieu privé, à l’abri des interventions policières, un hébergement sous tente, sans douche ni WIFI, ne les intéressait pas.

Au total sur 7 nuits, il y eut 77 nuitées, et les personnes repartaient dans la journée. Les « habitant.e.s » n’ont pas été les personnes vivant à Calais, mais des « primo-arrivant.e.s », très content.e.s de trouver un lieu tard dans la nuit, avec de la lumière, un accueil, et où casser la croûte. Un lieu où se retourner. Et parfois s’en retourner. Les autres « habitant.e.s » furent des mineur.e.s isolé.e.s étranger.e.s, sans place au refuge pour mineur.e.s de Saint-Omer.

Ni les un.e.s ni les autres ne désiraient participer à des animations ou à une fête. Ils ont été très discrets, polis, prenant leur part dans l’organisation matérielle du lieu. Il aurait fallu pour ces personnes de l’information précise sur la manière dont on peut survivre à Calais, cela n’avait pas été prévu. Les riverain.e.s, de leur côté, n’ont pas été dérangé.e.s. Certain.e.s avaient exprimé leurs craintes au début de la période, ce dont la presse locale s’est dépêché de parler, mais, par la suite, aucune plainte n’a été déposée. Il y a eu la visite de 3 policiers municipaux, qui furent reçus avec politesse et humour. Le format a été discret, pas de contact avec la presse, pas de banderoles ni de déclaration.

Que « tirer » de cette expérience ? Ça s’est bien passé, ce n’est pas « un nouveau Sangatte », et, bien que quelques tentes aient été dressées, ça n’a dérangé personne… Ça donne envie de recommencer ! Les fêtes religieuses sont un bon filon, dit un des bénévoles. Mais on a bien compris que ce qui est nécessaire au 1er chef, c’est un lieu d’accueil pour celles et ceux qui arrivent, qui ne connaissent rien à la situation locale, ni personne. Que ce lieu doit rester de petite taille et discret. Le travail de sensibilisation, de communication est évidemment nécessaire, mais il doit être distinct, à distance de ce lieu, pour des raisons de survie !

Voix du Nord // Angres, en bordure de l’A26, des migrant.e.s survivent de façon extrêmement précaire

Les migrants ont installé des bâches pour se protéger de la pluie.

Les migrants ont installé des bâches pour se protéger de la pluie.

Elles sont treize associations à signer une lettre ouverte adressée au préfet du Pas-Calais Fabien Sudry pour «  alerter sur la situation inhumaine que vivent les migrants à Angres  ». Après le départ des derniers migrants vietnamiens fin juillet, une petite dizaine d’hommes, pour la plupart d’origine soudanaise ou de pays limitrophes, a rejoint les abords de l’autoroute A26 fin août.

Ils sont aujourd’hui entre cinquante et soixante, majoritairement de jeunes adultes âgés entre 20 et 35 ans, à vivre dans des conditions d’extrême précarité. Parmi eux, on compte également 15 à 20 % de mineurs. «  Ils sont à même le sol et ont récemment récupéré des bâches pour se protéger de la pluie  », décrit Cellia Raiss, de l’association Symbioz Actions.

Deux infirmières se relaient pour gérer les problématiques de santé, qui ne devraient pas aller en s’arrangeant avec l’arrivée de l’hiver et du froid. «  Aujourd’hui, nous voulons interpeller les autorités pour dénoncer la situation. (…) Nous voulons rappeler l’État à son obligation d’humanité.  »

Les associations réclament l’installation d’un abri durable à proximité de l’aire d’autoroute, de douches, de sanitaires et d’un accès à l’eau potable.

L’express// Le maire de GS lance un appel à l’aide

Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 01/10/2018 à 18:55

Damien Carême a demandé dans une lettre à Emmanuel Macron de se rendre sur place. Il décrit une situation « intolérable ».

Il tire la sonnette d’alarme. Le maire de Grande-Synthe (Nord), où vivent environ un millier de migrants dans des sous-bois, dénonce dans une lettre au président de la République la « politique cynique » du gouvernement et invite Emmanuel Macron à venir sur place.

Depuis trois semaines, plus de 1000 personnes, selon les chiffres de la mairie, vivent dans le secteur du Puythouck, un ensemble de lacs et de petits bois, près de l’autoroute A16 qui mène au port de Calais, où embarquent les ferrys pour la Grande-Bretagne. « Cette situation devient intolérable alors que le gouvernement refuse toute solution locale de premier accueil, condamnant ces exilés à une déambulation urbaine aux effets désastreux », écrit le maire Damien Carême dans une lettre datée du 28 septembre et transmise lundi à la presse. « Faute de penser collectivement des solutions pragmatiques, vous nous condamnez à des camps et des jungles ou encore vous condamnez ces êtres humains à l’errance », poursuit-il, regrettant l’absence de « réponse pérenne ».

Une « politique cynique »

L’édile écologiste, désigné numéro 3 de la liste EELV aux élections européennes, dénonce une « politique cynique » du gouvernement qui peut « foutre (sa) ville en l’air » et invite Emmanuel Macron à venir voir sur place ce que vivent les habitants qui « se sentent, à juste titre, abandonnés par l’État ». Cette politique provoquerait selon l’élu « quelques montées d’intolérance que nous n’avions jamais connues jusqu’alors ».

« Monsieur le Président, vous nous devez aide et assistance alors que notre commune est en danger », affirme Damien Carême, qui s’était dit en septembre prêt à rouvrir le camp de la Linière, détruit par un incendie en 2017 et qui a accueilli jusqu’à 1500 personnes.

Évacuation vendredi

Une nouvelle opération d’évacuation du campement avait eu lieu vendredi. Les associations, qui évaluent les migrants à 1300, partagent le constat d’une constante augmentation de leur nombre depuis le 6 septembre, date d’une précédente opération d’évacuation, mais font aussi régulièrement état de « retours ».

La préfecture, qui estime à « entre 800 et 1000 » le nombre de migrants dans le secteur, affirme que cette augmentation est due « essentiellement à de nouvelles arrivées » et que « l’opération du 6 septembre a porté ses fruits puisque les gens sont restés en centre d’accueil ». Il s’agit très majoritairement de Kurdes irakiens.

Manifeste pour l’accueil des migrant.e.s

Pétition

Manifeste pour l’accueil des migrants

Le Gisti soutient cette pétition pour l’accueil des migrants, lancée par 150 personnalités dont Vanina Rochiccioli, présidente du Gisti, dans les journaux Politis, Mediapart et Regards.

Signez et faites signer le « Manifeste pour l’accueil des migrants ».


Partout en Europe, l’extrême droite progresse. La passion de l’égalité est supplantée par l’obsession de l’identité. La peur de ne plus être chez soi l’emporte sur la possibilité de vivre ensemble. L’ordre et l’autorité écrasent la responsabilité et le partage. Le chacun pour soi prime sur l’esprit public.

Le temps des boucs émissaires est de retour. Oubliées au point d’être invisibles, la frénésie de la financiarisation, la ronde incessante des marchandises, la spirale des inégalités, des discriminations et de la précarité. En dépit des chiffres réels, la cause de nos malheurs serait, nous affirme-t-on, dans la « pression migratoire ». De là à dire que, pour éradiquer le mal-être, il suffit de tarir les flux migratoires, le chemin n’est pas long et beaucoup trop s’y engagent.

Nous ne l’acceptons pas. Les racines des maux contemporains ne sont pas dans le déplacement des êtres humains, mais dans le règne illimité de la concurrence et de la gouvernance, dans le primat de la finance et dans la surdité des technocraties. Ce n’est pas la main-d’œuvre immigrée qui pèse sur la masse salariale, mais la règle de plus en plus universelle de la compétitivité, de la rentabilité, de la précarité.

Il est illusoire de penser que l’on va pouvoir contenir et a fortiori interrompre les flux migratoires. À vouloir le faire, on finit toujours par être contraint au pire. La régulation devient contrôle policier accru, la frontière se fait mur. Or la clôture produit, inéluctablement, de la violence… et l’inflation de clandestins démunis et corvéables à merci. Dans la mondialisation telle qu’elle se fait, les capitaux et les marchandises se déplacent sans contrôle et sans contraintes ; les êtres humains ne le peuvent pas. Le libre mouvement des hommes n’est pas le credo du capital, ancien comme moderne.

Dans les décennies qui viennent, les migrations s’étendront, volontaires ou contraintes. Elles toucheront nos rivages, et notre propre pays, comme aujourd’hui, aura ses expatriés. Les réfugiés poussés par les guerres et les catastrophes climatiques seront plus nombreux. Que va-t-on faire ? Continuer de fermer les frontières et laisser les plus pauvres accueillir les très pauvres ? C’est indigne moralement et stupide rationnellement. Politique de l’autruche… Après nous le déluge ? Mais le déluge sera bien pour nous tous !

Il ne faut faire aucune concession à ces idées, que l’extrême droite a imposées, que la droite a trop souvent ralliées et qui tentent même une partie de la gauche. Nous, intellectuels, créateurs, militants associatifs, syndicalistes et citoyens avant tout, affirmons que nous ne courberons pas la tête. Nous ne composerons pas avec le fonds de commerce de l’extrême droite. La migration n’est un mal que dans les sociétés qui tournent le dos au partage. La liberté de circulation et l’égalité des droits sociaux pour les immigrés présents dans les pays d’accueil sont des droits fondamentaux de l’humanité.

Nous ne ferons pas à l’extrême droite le cadeau de laisser croire qu’elle pose de bonnes questions. Nous rejetons ses questions, en même temps que ses réponses.



Signez et faites signer la pétition

Téléchargez et diffusez les visuels de la campagne :

  • le texte du manifeste en pdf et en png • la liste des signataires en pdf et en png

Les 150 signataires

Christophe Aguiton, sociologue – Christophe Alévêque, humoriste et auteur – Pouria Amirshahi, directeur de Politis – Ariane Ascaride, comédienne – Jean-Christophe Attias, universitaire – Geneviève Azam, économiste – Bertrand Badie, politiste – Sébastien Bailleul,DG du CRID- Josiane Balasko, comédienne- Étienne Balibar, philosophe – Ludivine Bantigny, historienne – Pierre-Emmanuel Barré, auteur, humoriste – Lauren Bastide, journaliste, féministe – Christian Baudelot, sociologue – Edmond Baudoin, auteur, dessinateur de BD – Alex Beaupain, auteur, compositeur, interprète – François Bégaudeau, écrivain – Yassine Belattar, humoriste – Hourya Bentouhami, philosophe – Alain Bertho, anthropologue – Pascal Blanchard, historien – Romane Bohringer, comédienne – Benoît Borritz, chercheur militant – Alima Boumediene-Thiery, avocate – Rony Brauman, médecin, cofondateur de MSF – Michel Broué, mathématicien – Valérie Cabanes, juriste internationale – Hélène Cabioc’h, présidente de l’Ipam – Julia Cagé, économiste – Robin Campillo, réalisateur – Aymeric Caron, écrivain, journaliste – François Chaignaud, chorégraphe – Patrick Chamoiseau, écrivain – Paul Chemetov, architecte – Monique Chemillier-Gendreau, juriste – Mouhieddine Cherbib, Respect des libertés – Jean-Louis Cohen, historien – Christel Cournil, enseignante-chercheuse – Marie Cosnay, écrivaine – Annick Coupé, syndicaliste – Alexis Cukier, philosophe – Jocelyne Dakhlia, historienne – Jean-Michel Daquin,architecte – Françoise Davisse, réalisatrice – Philippe de Botton, président de Médecins du monde – Laurence De Cock, historienne, Fondation Copernic – Catherine de Wenden, politologue – Christine Delphy, féministe – Christophe Deltombe, président de la Cimade – Rokhaya Diallo, journaliste, écrivaine – Georges Didi-Huberman, philosophe – Bernard Dréano, président du Cedetim – Michel Dru, anesthésiste réanimateur – Françoise Dumont, présidente d’honneur de la LDH – Annie Ernaux, écrivaine – Éric Fassin, sociologue, anthropologue – Corentin Fila, comédien – Geneviève Fraisse, philosophe – Bernard Friot, économiste, philosophe – Isabelle Garo, philosophe – Amandine Gay, réalisatrice – Raphaël Glucksmann, essayiste – Robert Guédiguian, réalisateur – Nacira Guénif, sociologue, anthropologue – Janette Habel, politologue – Jean-Marie Harribey, économiste – Serge Hefez, psychanalyste – Cédric Herrou, militant associatif – Christophe Honoré, réalisateur – Eva Husson, réalisatrice – Thierry Illouz, auteur, avocat pénaliste – Pierre Jacquemain, rédacteur en chef de Regards – Geneviève Jacques, militante associative – Chantal Jaquet, philosophe – Juliette, chanteuse, parolière, compositrice – Gaël Kamilindi, pensionnaire de la Comédie-Française – Pierre Khalfa, syndicaliste, coprésident de la Fondation Copernic – Cloé Korman, écrivaine – Bernard Lahire, professeur de sociologie à l’ENS de Lyon – Nicole Lapierre, anthropologue et sociologue – Mathilde Larrère, historienne – Henri Leclerc, président d’honneur de la LDH – Raphaël Liogier, sociologue, philosophe – Isabelle Lorand, chirurgienne – Germain Louvet, danseur étoile de l’Opéra de Paris – Gilles Manceron, historien, LDH – Philippe Mangeot, enseignant – Patrice Maniglier, philosophe – Philippe Marlière, politologue – Roger Martelli, historien, directeur de la publication de Regards – Christiane Marty, ingénieure-chercheuse, Fondation Copernic – Corinne Masiero, comédienne – Gustave Massiah, altermondialiste – Nicolas Maury, comédien – Marion Mazauric, éditrice – Caroline Mecary, avocate – Philippe Meirieu, pédagogue – Phia Ménard, jongleuse, performeuse, metteur en scène – Céline Meresse, présidente du CICP – Guillaume Meurice, auteur, humoriste – Pierre Micheletti, médecin, écrivain – Jean-François Mignard, secrétaire général de la LDH – Véronique Nahoum-Grappe, anthropologue – Stanislas Nordey, directeur du Théâtre national de Strasbourg – Ludmila Pagliero, danseuse étoile à l’Opéra de Paris – Willy Pelletier, sociologue, Fondation Copernic – Nora Philippe, auteure, réalisatrice – Thomas Piketty, économiste – Edwy Plenel, journaliste, président et cofondateur de Mediapart – Emmanuel Poilane, président du CRID – Thomas Porcher, économiste – Didier Porte, humoriste – Mathieu Potte-Bonneville, philosophe – Olivier Py, auteur, metteur en scène et directeur du Festival d’Avignon – Bernard Ravenel, historien – Éric Reinhardt, écrivain – Prudence Riff, co-présidente du FASTI – Michèle Riot-Sarcey, historienne – Vanina Rochiccioli, présidente du Gisti – Marguerite Rollinde, politologue spécialiste du Maghreb – Alexandre Romanès, cirque Romanès – Délia Romanès, cirque Romanès – Paul Rondin, directeur délégué du Festival d’Avignon – Alain Ruscio, historien – Malik Salemkour, président de la LDH – Sarah Salesse, avocate – Christian Salmon, écrivain – Odile Schwertz-Favrat, ex-présidente de la Fasti – Denis Sieffert, président de la SAS Politis – Catherine Sinet, directrice de la rédaction de Siné Mensuel – Romain Slitine, enseignant à Sciences Po – Pierre Tartakowsky, président d’honneur de la LDH – Lilian Thuram, fondation Lilian Thuram-Éducation contre le racisme – Sylvie Tissot, sociologue – Michel Toesca, acteur, réalisateur – Marie Toussaint, militante associative, présidente de Notre affaire à tous – Assa Traoré, comité Adama – Enzo Traverso, historien – Catherine Tricot, architecte – Aurélie Trouvé, altermondialiste, agronome – Fabien Truong, sociologue – Michel Tubiana, président d’honneur de la LDH – Dominique Vidal-Sephiha, journaliste – Jean Vigreux, historien – Thierry Vila, écrivain – Arnaud Viviant, écrivain, critique littéraire – Sophie Wahnich, historienne – Jacques Weber, comédien – Serge Wolikow, historien

Organisations de soutien

Assemblée citoyenne des Originaires de Turquie, Auberge des migrants, Baam, CCFD-Terre solidaire 93, Cedetim, CICP, la Cimade, Coalition internationale des sans-papiers et migrants, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie, Coordination 75 des sans-papiers, Coordination 92 des sans-papiers, Coordination 93 des sans-papiers, Droits ici et là-bas (DIEL), Fasti, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, Gisti, Initiatives pour un autre monde, Ligue des droits de l’homme, Roya citoyenne, Syndicat des avocats de France, Union juive française pour la paix (UJFP), Utopia 56