Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 01/10/2018 à 18:55
Damien Carême a demandé dans une lettre à Emmanuel Macron de se rendre sur place. Il décrit une situation « intolérable ».
Il tire la sonnette d’alarme. Le maire de Grande-Synthe (Nord), où vivent environ un millier de migrants dans des sous-bois, dénonce dans une lettre au président de la République la « politique cynique » du gouvernement et invite Emmanuel Macron à venir sur place.
Depuis trois semaines, plus de 1000 personnes, selon les chiffres de la mairie, vivent dans le secteur du Puythouck, un ensemble de lacs et de petits bois, près de l’autoroute A16 qui mène au port de Calais, où embarquent les ferrys pour la Grande-Bretagne. « Cette situation devient intolérable alors que le gouvernement refuse toute solution locale de premier accueil, condamnant ces exilés à une déambulation urbaine aux effets désastreux », écrit le maire Damien Carême dans une lettre datée du 28 septembre et transmise lundi à la presse. « Faute de penser collectivement des solutions pragmatiques, vous nous condamnez à des camps et des jungles ou encore vous condamnez ces êtres humains à l’errance », poursuit-il, regrettant l’absence de « réponse pérenne ».
Une « politique cynique »
L’édile écologiste, désigné numéro 3 de la liste EELV aux élections européennes, dénonce une « politique cynique » du gouvernement qui peut « foutre (sa) ville en l’air » et invite Emmanuel Macron à venir voir sur place ce que vivent les habitants qui « se sentent, à juste titre, abandonnés par l’État ». Cette politique provoquerait selon l’élu « quelques montées d’intolérance que nous n’avions jamais connues jusqu’alors ».
« Monsieur le Président, vous nous devez aide et assistance alors que notre commune est en danger », affirme Damien Carême, qui s’était dit en septembre prêt à rouvrir le camp de la Linière, détruit par un incendie en 2017 et qui a accueilli jusqu’à 1500 personnes.
Évacuation vendredi
Une nouvelle opération d’évacuation du campement avait eu lieu vendredi. Les associations, qui évaluent les migrants à 1300, partagent le constat d’une constante augmentation de leur nombre depuis le 6 septembre, date d’une précédente opération d’évacuation, mais font aussi régulièrement état de « retours ».
La préfecture, qui estime à « entre 800 et 1000 » le nombre de migrants dans le secteur, affirme que cette augmentation est due « essentiellement à de nouvelles arrivées » et que « l’opération du 6 septembre a porté ses fruits puisque les gens sont restés en centre d’accueil ». Il s’agit très majoritairement de Kurdes irakiens.