Calvados // Le Maire de Ouistreham verbalisait lui même les bénévoles qui aidaient les migrants

JUSTICE Romain Bail, le maire de Ouistreham, doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Caen au mois de juin prochain pour avoir verbalisé lui-même des bénévoles

20 Minutes avec agence

Publié le 12/02/19 à 15h18 — Mis à jour le 12/02/19 à 18h32

Treize contrevenants ont déposé plainte. Romain Bail, le maire de Ouistreham (Calvados), doit comparaître devant le tribunal correctionnel de Caen au mois de juin prochain pour « atteinte à la liberté par personne dépositaire de l’autorité publique ».

De novembre 2017 à mars 2018, il aurait personnellement verbalisé 17 personnes qui aidaient des migrants et dont le véhicule était mal garé, rapporte France 3 Normandie.

Des PV de 135 euros

La maison du maire se situe à proximité de l’un des principaux lieux de rassemblement des réfugiés. Des bénévoles se rendent régulièrement sur place afin de les aider et l’élu estime que le stationnement de leurs véhicules provoque un risque pour la sécurité des personnes.

François Geindre est un ancien avocat qui héberge régulièrement des migrants. Il fait partie des personnes verbalisées ayant porté plainte. « 135 euros parce qu’on est stationné cinq minutes sur le bord de la route à cet endroit, ça ne veut rien dire en termes de police du stationnement, c’est uniquement fait pour intimider tous ceux qui, avec un peu de générosité, viennent aider ces jeunes garçons », a-t-il confié à France 3.

Le maire envisage aussi de porter plainte

Romain Bail nie avoir abusé de sa position en dressant personnellement ces PV. « Nous étions dans des situations suffisamment graves, estime-t-il. (…) J’ai agi de la même manière ailleurs dans la ville. »

Il considère que les procédures engagées contre lui portent atteinte aux pouvoirs de police du maire. Il a annoncé qu’il envisageait de porter plainte à son tour pour harcèlement.

Grande Synthe: des associations d’aide aux migrants attaquent l’état pour contester une expulsion au puythouck

http://www.lavoixdunord.fr/534014/article/2019-02-07/des-associations-d-aide-aux-migrants-attaquent-l-etat-pour-contester-une

Grande-Synthe Des associations d’aide aux migrants attaquent l’État pour contester une expulsion au Puythouck

Le 19 septembre, l’état d’urgence avait été invoqué pour justifier la mise à l’abri de 600 migrants installés au Puythouck. Photo Marc Demeure

Le 19 septembre, l’état d’urgence avait été invoqué pour justifier la mise à l’abri de 600 migrants installés au Puythouck. Photo Marc Demeure – VDNPQR

Ce jeudi, devant le tribunal administratif de Lille, plusieurs associations d’aide aux migrants comptent contester le fondement légal d’un ordre d‘évacuation de la jungle du PuythouckLe 19 septembre 2017, près de 400 migrants étaient priés de quitter les lieux, encadrés par les forces de l’ordre.Des bus avaient été affrétés pour les héberger dans des centres d’accueil et d’orientation.

Une opération devenue presque de routine, puisqu’en 2018 , plus d’une quarantaine d’évacuations de ce type ont été ordonnées. Sauf que ce 19 septembre, la préfecture du Nord s’est appuyée sur un article de l’état d’urgence, alors en vigueur à l’époque après les attentats, pour justifier la légalité de cet ordre d’expulsion.

« Il n’y avait pas de risque terroriste et cette opération ne rentre pas dans les critères de l’état d’urgence. »

Selon les associations humanitaires, il s’agit d’un « détournement des mesures de l’état d’urgence à des fins de gestion de questions migratoires. Il n’y avait pas de risque terroriste et cette opération ne rentre pas dans les critères de l’état d’urgence. Le concours de la force publique, par ricochet, a été fait dans l’illégalité », croit savoir Marie Rotane, juriste à la Fondation Abbé-Pierre.

Une action symbolique

Ce sont ces arguments qui seront exposés devant la juridiction administrative, opposant les associatifs à l’État. Une action de principe à la portée symbolique. Si les plaignants obtenaient gain de cause, ils obtiendraient l’annulation de l’arrêté du préfet du 13 septembre 2017 et des euros symboliques pour les sept associations engagées dans cette procédure. L’évacuation ayant déjà eu lieu, il ne peut y avoir de retour en arrière.

« À travers cette action, il s’agit aussi de dénoncer publiquement des évacuations de campement coûteuses, inadaptées, inefficaces et inhumaines », insiste la Fondation Abbé-Pierre. De son côté, la préfecture a toujours soutenu qu’il était plus « humain » d’inciter les migrants à rejoindre des structures d’accueil adaptées, plutôt que de les laisser prospérer dans des « bidonvilles ».

Le jugement du tribunal administratif ne sera pas rendu avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

Auberge des Migrants – Renforcement de la surveillance

Après les visites de E. Philippe, Premier Ministre, et de Castaner, Ministre de l’Intérieur, la pression sur les Iraniens s’est accentuée, avec des interventions de la police et « nettoyage » (enlèvement des tentes, duvets, affaires personnelles parfois), tous les deux jours mais récemment deux fois dans la même journée. Un dispositif très lourd a été mis en place pour surveiller les plages, de Equihen (sud de Boulogne) à Dunkerque. Tous les professionnels et plaisanciers du même secteur ont reçu un courrier leur demandant de sécuriser leur bateau et d’enlever ce qui s’y trouve (moteurs hors-bord, réservoirs d’essence mobiles, gilets de sauvetage…). On leur demande même de dénoncer des candidats à l’achat de bateaux gonflables. On pourrait se demander pourquoi le gouvernement français cède aux demandes des autorités britanniques. Il est probable que le très important excédent commercial que réalise la France avec la Grande-Bretagne (avions, voitures, agro-alimentaire) et les coopérations dans le nucléaire et le militaro-industriel suffise à l’expliquer. Il serait simple pour les Britanniques de mettre en place des mesures de rétorsion si la France s’avisait de relâcher sa surveillance du littoral.

Appel Printemps 2019 – « Je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e »

Appel Citoyen: je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e

Moi, je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e parce que je refuse que :

  • La Méditerranée devienne un cimetière à cause de la surveillance militaire des mers par l’agence Frontex de l’Union Européenne.
  • Le spectacle de réfugié.e.s errant plusieurs jours avant de trouver un port qui les accepte se banalise et que les polémiques concernant leur accueil soient désormais systématiques.
  • Les bateaux de sauvetage et leurs équipages soient empêchés de porter secours à des êtres humains en détresse.
  • Des militant.e.s soient poursuivi.e.s en justice pour seul «crime» d’avoir été solidaires avec des sans-papiers.
  • Des personnes souhaitant demander l’asile en France n’aient pas la possibilité de le faire (personnes dites « dublinées »).

  • Des personnes dorment à la rue.

  • Des milliers de sans-papiers soient maintenu.e.s dans l’illégalité pour alimenter le travail dissimulé par des patrons qui fraudent le fisc et les sous payent malgré leurs demandes de régularisation.
  • Le ministre de l’intérieur se vante d’avoir expulsé 20 000 personnes cette année et promette de faire mieux à l’avenir.
  • A chaque échéance électorale le thème «de l’étranger.e, des migrant.e.s, réfugié.e.s, exilé.e.s, sans-papiers» soit ressorti pour les désigner comme bouc-émissaires des maux dont souffre la société.
  • Les faits et constats de ce type se généralisent de manière inquiétante et prennent une ampleur nouvelle au cours de la dernière année.

Moi, je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e parce que:

  • Il est temps de reprendre la plume, le pinceau, les instruments de musique, le bigophone, la rue, etc. pour stopper cette régression de civilisation engendrée par l’ultralibéralisme qui accompagne la destruction de nos conquis sociaux.
  • Il est urgent de dire NON à la criminalisation de l’immigration et des actions de solidarité.
  • Il est urgent de faire entendre une autre voix exigeant l’arrêt des pillages des pays du Sud et des guerres qui provoquent l’obligation de quitter son pays et ses proches.
  • Il faut réclamer la régularisation de tous les sans-papiers présent.e.s sur le territoire français.
  • Il est fondamental de remettre au centre la revendication de l’égalité des droits et en particulier LE DROIT DE VOTE des IMMIGRE.E.S A TOUTES LES ÉLECTIONS.

Parce que:

– je suis attaché.e à la libre circulation telle que stipulée par la Déclaration Universelle des Droits Humains

– je refuse la banalisation des discours relevant de la «lepénisation et la trumpisation des esprits»,

Je m’engage dans la campagne: « Moi, je suis l’immigré.e, je suis l’exilé.e »

Lille, le 16 novembre 2018

Communiqué // Droits fondamentaux des personnes exilées à Calais, Grande Synthe et ailleurs

Droits fondamentaux des personnes exilées à Calais, Grande Synthe et ailleurs :

Recours auprès des Nations Unies faute de dialogue possible avec les institutions de la République

 A la frontière franco-britannique, des centaines, voire des milliers de personnes dorment à la rue, « prisonnières » de cette frontière et des politiques gouvernementales actuelles.

Le 19 décembre 2018, le Défenseur des droits publiait son rapport sur la situation à Calais, Grande Synthe, Ouistreham et Paris – « Exilés et droits fondamentaux – 3 ans après le rapport Calais[1] ». Il y dénonce des « atteintes inédites aux droits fondamentaux » et « une dégradation de la situation sanitaire et sociale des personnes exilées ».

 

D’avril à décembre 2018, à Calais, les personnes exilées ont subi 460 expulsions de leurs lieux de vie ! Elles voient quasi quotidiennement leurs abris détruits, et trop souvent leurs effets personnels confisqués. A Grande Synthe, plusieurs dizaines d’expulsions ont eu lieu sur la même période, et 8 rien qu’en ce début d’année 2019. Cette politique, appelée « lutte contre les points de fixation » à Calais ou « mise à l’abri » à Grande Synthe, ne fait qu’accroitre la vulnérabilité des personnes exilées, et n’a pour unique objectif que de les éloigner du littoral.

 

Or, selon le Préfet du Pas de Calais, le Défenseur des droits « dramatise » la situation et commet une « étonnante erreur d’appréciation ».[2] Puisque le travail d’une institution de la République, le Défenseur des Droits, qui « veille au respect des droits et libertés » en conformité avec l’article 71-1 de la Constitution, est mis en cause par un représentant de la République, comment désormais garantir le respect des droits fondamentaux des personnes en exil ?

C’est pourquoi nous en appelons aux Nations Unies pour que soient mises en lumière les violations des droits fondamentaux commises contre les personnes se situant à la frontière franco-britannique.  En octobre 2017 et février 2018, une coalition de 22 associations avait saisi le Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’eau potable et l’assainissement, Mr. Léo Heller. Celui-ci s’était déplacé à Calais et Grande Synthe pour rencontrer les personnes exilées et avait dénoncé leurs conditions de vie.[3]

Aujourd’hui, nous avons constitué une coalition de 34 associations françaises (nationales et locales) et britanniques, afin de saisir la Rapporteure Spéciale des Nations Unis sur le logement convenable, Mme Leilani Farha, car la situation se dégrade et des centaines de personnes dorment toujours dans la rue, à Calais, Grande-Synthe, Cherbourg, Norrent-Fontes / Quernes, Angres / Levin, Tatinghem / Longuenesse et Ouistreham. Nous dénonçons la politique d’expulsions systématiques et d’invisibilisation des personnes exilées à la frontière franco-britannique.

 

Nous demandons à ce que de véritables solutions d’hébergements dignes et durables soient offertes aux personnes exilées. L’Etat ne peut se satisfaire uniquement de la solution des CAES (Centre d’Accueil et d’Examen des Situations Administratives) qui n’ont vocation à accueillir que les personnes désireuses de présenter une demande d’asile en France, alors qu’une grande majorité des personnes sont déboutées de l’asile ou soumises au règlement Dublin III.

Nous souhaitons que la Rapporteure spéciale puisse se rendre sur place, principalement à Calais et Grande Synthe, afin de constater les conséquences d’années de politiques de non-accueil.  Nous souhaitons également qu’elle puisse mettre autour de la table, et face à leurs responsabilités, l’ensemble des acteurs et actrices de l’accueil des personnes exilées.

Contact presse :

Sophie Pouget – Committee for Refugee Relief

 

Associations signataires :

  1. ACC Minorités visibles
  2. ADRA France antenne de Dunkerque
  3. AMiS Téteghem
  4. ATD Quart Monde Nord Pas de Calais
  5. L’Auberge des Migrants
  6. Bethlehem
  7. La Cabane Juridique / Legal Shelter
  8. La Cimade Nord Picardie
  9. Le Collectif d’Aide aux Migrants de Ouistreham
  10. Committee for Refugee Relief
  11. EcNous
  12. Emmaüs
  13. Emmaüs Grande Synthe
  14. Fédération des Acteurs de la Solidarité
  15. Fédération des acteurs de la solidarité des Hauts-de-France
  16. La Fondation Abbé Pierre pour le logement des défavorisé
  17. Gynécologie Sans Frontières
  18. Help Refugees
  19. Human Rights Observers
  20. Itinérance Cherbourg
  21. Itinérance Dieppe
  22. La Ligue des Droits de l’Homme
  23. La Ligue des droits de l’Homme de Dunkerque
  24. Médecins du monde
  25. MRAP-littoral dunkerquois
  26. Refugee Info Bus
  27. Refugee Youth Service
  28. Salam Nord Pas-de-Calais
  29. SAVE Sourire, Aide, Vie, Espoir
  30. Secours Catholique – Délégation du Pas de Calais
  31. The Refugee Women’s Centre
  32. Terre d’Errance Norrent Fontes
  33. Terre d’Errance Steenvoorde
  34. Utopia 56

[1] https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/communique-de-presse/2018/12/le-defenseur-des-droits-publie-son-rapport-exiles-et-droits

[2] http://lavdn.lavoixdunord.fr/512114/article/2018-12-24/le-rapport-du-defenseur-des-droits-critique-par-le-prefet-et-la-maire

[3] https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=22917&LangID=F

https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=22240&LangID=F

Communiqué : Grande Synthe : le respect du droit n’est pas une option

Action collective

Grande-Synthe : le respect du droit n’est pas une option
Communiqué de presse – 5 février 2019

Le 7 février 2019 à 9h30, le tribunal administratif de Lille tranchera sur la légalité de l’évacuation menée à Grande-Synthe le 19 septembre 2017. 600 personnes, alors présentes sur la commune, avaient été évacuées par les forces de l’ordre et contraintes de monter dans les bus spécialement affrétés pour les acheminer vers des centres d’accueil et d’orientation (CAO).

Si une solution d’hébergement était demandée pour ces personnes vivant dans des conditions indignes dans les bois du Puythouck, l’opération menée, qualifiée de « mise à l’abri » par les autorités, s’est apparentée en réalité à une évacuation forcée. Encerclées par les forces de l’ordre et menacées d’arrestation en cas de refus d’obtempérer, les personnes n’ont pas pu librement choisir de monter dans les cars. Les tentes, sacs de couchages, couvertures, ainsi que certains effets personnels, ont été détruits et plusieurs personnes ont été placées en rétention.

Dès le lendemain de l’évacuation, les premières familles, totalement démunies, ont commencé à revenir. Une semaine après, plus de 400 personnes étaient de retour. Pour procéder à cette évacuation, le Préfet du Nord s’était appuyé sur un arrêté en date du 13 septembre 2017 fondé sur des dispositions de l’article 8-1 de la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence [1], autorisant les services de police à procéder à des contrôles d’identité sur la zone. C’est aussi sur ce prétexte que pendant toute la durée de l’évacuation, les intervenants associatifs se sont vus refuser l’accès à toute la zone sécurisée par les forces de l’ordre.

En procédant ainsi, le Préfet du Nord a détourné les mesures relevant de l’état d’urgence à des fins de gestion des questions migratoires. Il a également commis un détournement de procédure, l’évacuation du terrain s’étant faite de manière illégale faute d’avoir été autorisé par une décision de justice ou par un arrêté municipal fondé sur les pouvoirs de police du maire. C’est pourquoi nos associations, en soutien de 3 personnes visées par l’évacuation, ont saisi le tribunal administratif de Lille.

Depuis, l’histoire se répète sur la commune de Grande-Synthe comme sur d’autres territoires du littoral. Les opérations d’évacuation des lieux de vie se sont multipliées et intensifiées, y compris en cette période hivernale. Une quarantaine d’expulsions de terrain ont eu lieu depuis le mois de mai 2018, dont une dizaine depuis le début de l’année 2019.

Si le Préfet du Nord ne peut plus se fonder sur l’état d’urgence, ces opérations n’en continuent pas moins, et pour reprendre les mots du Défenseur des Droits**, dans un « cadre légal indéterminé », autrement dit en toute illégalité, privant en outre les personnes évacuées de l’accompagnement auquel elles pourraient prétendre, de la compréhension de l’opération et de la possibilité de la contester. Elles ne font que déplacer le problème et ajouter de la précarité à la précarité.

Environ 400 personnes sont actuellement présentes sur la commune de Grande-Synthe. 200 d’entre elles sont accueillies dans deux lieux municipaux (un gymnase pour les hommes seuls, qu’ils soient majeurs ou mineurs, et un centre aéré pour les familles) que la mairie a ouvert fin décembre en raison de la baisse des températures. Les autres sont soit installées aux abords du gymnase, soit continuent de vivre cachés dans les bois du Puythouck.

Comme ne cessent de le répéter les associations engagées sur le littoral dunkerquois, il est indispensable que soient proposées à Grande-Synthe des solutions d’hébergement adaptées et durables et que les personnes puissent accéder à leurs droits fondamentaux, en application de la loi et en accord avec les préconisations du Défenseur des Droits [2]. Tant que ces propositions ajustées ne sont pas faites et expressément acceptées par les intéréssé·e·s, toute opération d’expulsion doit être proscrite, en respect de la circulaire du 25 janvier 2018 [3].

Il est également nécessaire de suspendre l’application du Règlement Dublin III, pour que les personnes présentes à Grande-Synthe, qui selon la Préfecture auraient plus de 80% de chance d’obtenir l’asile, puissent voir leur demande de protection examinée en France et non être renvoyées vers un autre pays européen.

5 février 2019

Signataires :

  • Les associations requérantes ou intervenantes volontaires :
    - Fondation Abbé Pierre,
    - Le Gisti,
    - La Cimade,
    - Nord Picardie,
    - Médecins du Monde,
    - Salam Nord/Pas-de-Calais,
    - Ligue des Droits de l’Homme.
  • Soutenues par :
    - l’Auberge des Migrants,
    - DROP Solidarités,
    - SAVE,
    - Adra France antenne de Dunkerque,
    - AMiS,
    - MRAP-Littoral, Refugee Women’s Centre

[1Supprimé depuis

[2Rapport Exilés et droits fondamentaux, trois ans après le rapport Calais – décembre 2018

[3Instruction du Gouvernement du 25 janvier 2018 visant à donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et des bidonvilles

 

 

Voix du nord // Calais: de nouvelles grilles pour empêcher les migrants de dormir sous le pont


Calais De nouvelles grilles pour empêcher les migrants de dormir sous le pont

Ce mardi, une entreprise est venue terminer le travail sur une partie du rond-point. Depuis de nombreux mois, des migrants qui seraient d’origine érythréenne s’abritaient sous la rocade portuaire, jour et nuit. Aussi, ils attendaient le bon moment, les yeux rivés sur le parking de la station essence Total, avant de tenter de pénétrer dans les camions en partance pour l’Angleterre.

Ces derniers jours, un mur anti-intrusion a été érigé autour de la station essence Total.Ces derniers jours, un mur anti-intrusion a été érigé autour de la station essence Total.D’ici la fin de la semaine, les exilés ne pourront plus y accéder. « Il y a deux ou trois semaines, ils avaient été chassés par les forces de l’ordre. Deux fourgons restaient en permanence pour les dissuader de s’y installer. Maintenant, ils sont là pour protéger les ouvriers », selon François Guennoc de l’Auberge des migrants. Cette nouvelle installation, après la construction d’un mur anti-intrusion de trois mètres de haut autour de la station essence Total, est jugée « scandaleuse et lamentable » par l’associatif. « Ce mur est construit pour empêcher les exilés d’entrer dans la station essence alors pourquoi ajouter ces grilles ? Ils ne font rien de mal sous le pont. C’est une nouvelle fois de l’argent jeté par les fenêtres. Petit à petit, Calais s’entoure de grilles, se défigure », déplore-t-il.

Des grilles pour « sécuriser le rond-point »

Selon Michel Tournaire, sous-préfet de Calais, ces travaux devraient se terminer le 15 février. « La Direction interdépartementale des routes (DIR) finance cette installation pour sécuriser le rond-point et la rocade portuaire. Régulièrement, les migrants allument des feux et dégradent l’ouvrage », explique-t-il. L’installation de ces grilles est aussi un moyen, selon lui, « d’éviter les points de fixation et la présence de migrants à proximité de la station essence Total ». On ignore le montant des travaux.

À noter que la DIR est un service de l’État, qui dépend du ministère de la transition écologique et solidaire. De son côté, François Guennoc ironise et dit « se préparer à faire vivre l’Auberge des migrants dix ans de plus. À part construire des grilles, il n’y a aucune perspective politique ».

D’autres grilles autour du rond-point route de Saint-Omer en mars

Avec le même objectif de « sécurisation de l’A16 et du rond-point », la DIR Nord (l’État donc), va également financer l’installation de grilles sur le rond-point situé route de Saint-Omer. « Ces travaux seront terminés à la fin du mois de mars », explique Michel Tournaire, sous-préfet de Calais. L’idée est aussi d’éloigner les migrants et d’éviter les « points de fixation ».

Depuis plusieurs mois, des exilés restent à proximité de ce rond-point et profitent du ralentissement des poids lourds sur la sortie de l’échangeur nº46 pour tenter d’y pénétrer.

34 associations demandent à la rapporteure de l’ONU de venir à Calais

Migrants : 34 associations demandent à la rapporteure de l’ONU de venir à Calais

Plus de 30 associations françaises et britanniques ont saisi la rapporteure spéciale des Nations unies sur le logement convenable, pour qu’elle se rende à Calais (Pas-de-Calais) et Grande-Synthe (Nord) « afin de constater les conséquences d’années de politiques de non-accueil« .

Par AFP Publié le 06/02/2019 à 18:51 Mis à jour le 06/02/2019 à 19:01

« La situation se dégrade et des centaines de personnes dorment toujours dans la rue, à Calais, Grande-Synthe, Cherbourg, Norrent-Fontes/Quernes, Angres/Levin, Tatinghem/Longuenesse et Ouistreham« , s’alarment mercredi dans un communiqué commun ces 34 associations, dénonçant « la politique d’expulsions systématiques et d’invisibilisation des personnes exilées à la frontière franco-britannique« .

Figurent parmi les signataires Emmaüs, la Ligue des droits de l’Homme, ATD Quart Monde Nord Pas-de-Calais et La Cimade Nord-Picardie. Les associations s’appuient sur le rapport publié en décembre du Défenseur des droits, Jacques Toubon, qui dénonçait une « dégradation » de la situation sanitaire et sociale des migrants vivant sur des campements en France depuis trois ans, avec « des atteintes sans précédents aux droits fondamentaux« .

« Violations des droits de l’homme »

« C’est pourquoi nous en appelons aux Nations unies pour que soient mises en lumière les violations des droits fondamentaux« , ajoutent-elles, et demandent à la rapporteure Leilani Farha de « se rendre sur place, principalement à Calais et Grande-Synthe, afin de constater les conséquences d’années de politiques de non-accueil. »

Selon Sophie Pouget, avocate et bénévole de Committee for refugee relief, Mme Fahra est invitée officiellement par le gouvernement en avril.  « Nous aimerions qu’elle vienne à Calais et qu’elle émette un communiqué officiel dénonçant les violations des droits de l’Homme« , a-t-elle affirmé.

Entre 350 et 400 migrants vivent actuellement à Calais et aux alentours dans l’espoir de rejoindre la Grande-Bretagne, selon la préfecture du Nord.

 

Journal des Jungles n°11

Journal des Jungles n°11 // Familles

Réalisé dans le cadre d’une résidence d’écriture accueillie, du 22 au 24 juin 2018, au sein de la Communauté Emmaüs à Grande-Synthe, ce numéro a réuni plusieurs familles exilées de passage, venues du Kurdistan irakien, des bénévoles de Tatinghem et de Cherbourg, ainsi que les bénévoles du Refugee Women’s Center, agissant auprès des femmes et des familles à Grande-Synthe. Il doit aussi énormément à la participation du duo Jungleye, avec Séverine et Julie, de l’artiste Loup Blaster et d’Émilie Da Lage, universitaire qui travaille notamment sur la « création encampée ».

Au gré des différents ateliers de marionnettes, d’écoute musicale ou encore de vidéos stop-motion, au gré des danses, des repas, des rires et des pleurs partagés, les participant.e.s en sont ainsi venu.e.s à écrire sur les souffrances qui provoquent et qui jonchent l’exil, sur les proches qu’on laisse derrière, sur les espoirs liés aux rêves d’Angleterre, mais aussi et surtout sur la détermination à obtenir enfin pour soi, pour ses enfants, une vie meilleure…

Découvrez le Journal des Jungles n°11 en cliquant sur les images ci-dessous ! Vous pouvez également le télécharger en format PDF ici.

Pour la première fois, vous pouvez également vous immerger dans la musique que les participant.e.s ont partagé avec nous ces 3 journées : découvrez ici la playlist de la résidence de Grande-Synthe !

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