Le communiqué numéro 47 du Collectif des Olieux
Passe-muraille
Ce jeu a été conçu par Under Construction, une association d’éducation populaire qui créent des jeux de société sur des questions sociales et citoyennes.
Le contenu
Ce jeu de bois représente un planisphère que vous devez traverser de part en part (avec votre bille) en vous confrontant à différents « murs-frontières », qui sont autant d’obstacles sur votre route.
Fiche technique
Le matériel
Les explications, les fiches des « murs-frontières » et les directions pour fabrique le plateau de jeu en bois sont toutes regroupées ici.
Remarques
Ce jeu ne traite pas la frontière du seul point des vues des migrations, mais il permet justement de réfléchir plus globalement à la notion même de « frontière » et à ses effets.
Son originalité repose également sur l’intégration d’un temps de bricolage, afin de construire le plateau de jeu.
Il s’agit enfin d’un jeu collaboratif : ici, pas de compétition pour survivre ; vous gagnez à partir du moment où votre partenaire, parti.e de l’autre côté du planisphère, arrive également à destination.
Vous trouverez ici l’ensemble du matériel nécessaire pour jouer à « Liberté de circulation ? En route pour le parcours de jeunes migrants ! » :
Liberté de circulation ?
Cet outil a été conçu dans le cadre de la « semaine de la solidarité internationale » à Chambéry, par plusieurs associations : l’ADDCAES (Association pour le développement départemental et la coordination des actions auprès des étrangers de la Savoie), l’AFEV Chambéry (Association de la fondation étudiante pour la ville), du CCFD-Terre Solidaire Savoie, de la CSDA (Coordination Savoie pour le droit d’asile), du Mouvement de la Paix, de la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence des Savoie.
Le contenu
« Liberté de circulation ? – En route pour le parcours de jeunes migrants ! », est librement inspiré du jeu « Parcours du migrant » de La Cimade. Sur le principe du jeu de l’oie, vous entreprendrez ici un long périple avec 6 jeunes personnages migrant vers la France pour différentes raisons : Daï, Roukaya, Alphonse, Enaïatollah, Vladu et Nazim.
Fiche technique
Public ciblé : Jeunes et adultes
Objectif : Sensibiliser aux difficultés des parcours migratoires. Interroger les représentations et préjugés.
Nombre de personnes : 6 personnes qui jouent + 1 à 3 en charge de l’animation
Durée : Entre 45 minutes et 2 heures
Matériel requis : 1 plateau de jeu + Cartes personnages
Le matériel
L’ensemble du matériel (tableau de l’animateur, plateau de jeu, cartes personnages, cartes aléas, etc.), mis à disposition par les concepteurs du jeu, est rassemblé sur cette page.
Remarques
Mettant en scène des personnages âgé.e.s de 14 à 22 ans, sur la base de situations réelles, ce jeu apparaît particulièrement adapté pour sensibiliser de jeunes personnes aux enjeux de la migration et aux conditions d’accueil en France.
Il permet également de se pencher sur l’ensemble du parcours migratoire : des raisons du départ à l’arrivée et l’accueil en France, en passant par les obstacles et difficultés du voyage lui-même.
« Le tableau de l’animateur » a été actualisé en février 2017! Les questions proposées dans le cadre du jeu restent, elles, à être actualisées par contre.
Papiers, s’il vous plait !
Cet outil a été conçu en 2010 par Starting-Block, association menant des actions d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité. Il est basé sur l’expérience de son initiateur : Fouad Eddé.
Le contenu
Ce jeu de rôle vous amène à incarner soit une personne migrante, soit un.e citoyen.ne lambda, ou encore une instance administrative. En tant que personne migrante cherchant à obtenir des papiers, vous serez confronté.e aux problèmes de communication et à la véritable « jungle administrative » qui l’accompagnent.
Fiche technique
Public ciblé : Jeunes à partir de 15 ans
Objectif : Sensibiliser aux difficultés vécues par les personnes qui migrent lorsqu’elles veulent obtenir des papiers, à la diversité des parcours et aux inégalités de traitement d’une personne à une autre. Acquérir une connaissance générale des institutions impliquées dans les démarches de régularisation.
Nombre de personnes : 12 participant.e.s ou plus et au moins 7 personnes pour animer.
Durée : 2h (1h de jeu, 30min de debriefing et 30 min d’apport de connaissances).
Matériel requis : 5 tables, 10 chaises + 1 zone « Centre de rétention administrative » + enveloppes nominatives avec les documents pour chaque personnage + stylos, scotch + badges + déguisements pour les personnes qui animent + 5 minuteurs.
Le matériel
Les documents mis à disposition par Starting Block (trame de l’animateur, fiches personnage, etc.) sont regroupés sur cette page.
Remarques
La force de ce jeu est de souligner la diversité des trajectoires migratoires et l’inégalité de traitement des personnes cherchant à régulariser leur situation en France.
Ce jeu demande un travail important de préparation en amont, d’appropriation du déroulement.
L’arbitraire, la longueur et la pénibilité des démarches expérimentées peuvent créer beaucoup de frustration pour les participant.e.s. Il est donc important de garder un temps pour le débriefing et une mise en perspective.
Enfin, le jeu ayant été conçu en 2010, plusieurs données doivent être actualisées (dans le jeu et dans la partie « aller plus loin »).
Vous trouverez ici l’ensemble du matériel nécessaire au jeu, mis à disposition par Starting-Block. Attention, plusieurs informations méritent d’être actualisées, notamment en ce qui concerne les diverses procédures administratives.
Vous avez tous entendu parler de “Vietnam city” a un moment ou a un autre. De l’avis de ceux qui sont montés au camp, ce camp ne ressemble a rien de connu.
Un camp calme avec quelques bâtiments en dur (attention ce n’est pas l’hôtel) et une communauté apparemment calme avec des ressortissants vietnamiens et aucune autre ethnie.
Un truc à part avec des relations très amicales entre migrants et bénévoles.
Entre 70 et 80 personnes en moyenne, ça peut monter jusqu’ a 120. Voilà Vietnam city quand j’y suis arrivé en tant que bénévole il y a trois ans.
– Un coup de main pour conduire les copains* aux douches ?
– Pourquoi pas
Et me voilà bénévole dans le collectif « fraternité migrants ».
(* « les copains » : c’est comme ça qu’on appelle les habitants de Vietnam city entre nous)
Depuis je me suis souvent interrogé, et je ne suis pas le seul, que font tout ces vietnamiens ici ? Leur pays n’est pas en guerre ?
Que viennent-ils chercher en Angleterre, que leur a-t-on raconté, quel Eldorado espèrent-ils ? Et puis qui sont ces gens qui « dirigent le camp » ?
On voit bien qu’il y a des chefs mais tout à l’air si tranquille et puis visiblement ces chefs ou concierges (ils ont plusieurs noms) ne sont pas les grands pontes du réseau, ce ne sont que des petites mains, alors pourquoi se poser des questions qui fâchent ? On est là pour aider des gens en difficulté et ça devrait être suffisant à calmer mes doutes . Et puis l’aide que nous leur apportons est loin d’être fictive, la vie n’est pas rose tout les jours à « Vietnam city »
Du linge propre, des vêtements, des soins, des douches, c’est pas le paradis mais c’est quand même mieux avec nous que sans nous.
On essaye aussi d’être le lien avec la mairie de Angres. Madame le maire, Maryse Coupin, et Eric Debrabant, le chef des services techniques. Le camp est sur un terrain communal et la mairie est aussi dans l’esprit de faciliter la vie de ces gens, et ils nous donnent un vrai coup de main. L’esprit est le même. On veut juste un peu d’humanité pour tout le monde. Grâce à eux et à une bonne coopération avec nous, des sanitaires et des points d’eau ont été installés.
Bien sûr, la mairie a quelques certitudes sur notre capacité à communiquer avec les copains et ils nous chargent de communiquer leurs exigences sur la sécurité sur les camp, sur le nombre de personnes présentes, persuadés parfois qu’il suffit de dire les choses pour que tout « roule ».
C’est loin d’être le cas. La barrière de la langue est très gênante c’est une entrave très importante dans notre capacité à communiquer pour beaucoup de choses. Mais c’est aussi très pratique pour les vietnamiens quand ils décident que nous ne devons pas en savoir trop sur leur manière de fonctionner.
Voilà un petit tableau de la vie autour de ce camp situé à quelques centaines de mètres de la dernière station-service de l’autoroute avant Calais, que les autorités n’ont pas fermée.
Et puis insidieusement sans qu’on sache vraiment pourquoi, depuis quelques mois, l’ambiance change, les copains ne sont plus aussi accueillants, il y a du turn-over. La plupart des copains avec qui ont avait tissé quelques liens sont partis, pas tous, mais presque.
Les chefs changent aussi, les nouveaux sont moins cool, ils ont fermé l’entrée du camp avec des cadenas. Du coté du bois, où on peut entrer sans être vu, ça a toujours été le cas, mais pas devant, du coté du service technique. J’ai toujours pu entrer dans le camp « librement ». Aujourd’hui il y a une grille, deux cadenas. Quand on arrive, un comité d’accueil qui nous toise et qui va demander à quelqu’un (?) l’autorisation d’ouvrir. Alors ils ouvrent, comme s’ils nous autorisaient à entrer.
Des bruits courent comme quoi il y a des responsables plus gradés et plus nombreux en ce moment. Mais des bruits, franchement en trois ans, j’ai déjà entendu tout et son contraire, alors… Ce ne sont que des bruits.
Quelque part de la fin septembre. On appelle, le téléphone sonne, c’est Catherine.
– On est sur le camp. Quelqu’un est blessé, on a appelé les pompiers, on vous en dira plus mais pas au téléphone.
Un vietnamien a été poignardé. Deux bénévoles qui étaient sur le camp ont entendu crier. Ils se sont inquiétés et ils ont trouvé un homme blessé, cet homme a été mis à l’écart dans un petit réduit; ses vêtements ont été changés et des plaies très très sommairement soignées. Heureusement que quelqu’un a crié pour alerter les bénévoles. Les pompiers sont venus chercher le jeune homme qui a fait un arrêt respiratoire à son arrivée à l’hôpital. Il n’est pas mort mais, comme on dit chez les blouses blanches, « on l’a rattrapé par les cheveux »
Un soit disant « homme de couleur » serait entré dans le camp pour poignarder un ressortissant vietnamien.
La police intervient, interroge les personnes présentes. Ils emmènent les témoins et ceux qui ont encore du sang sur eux. Les bénévoles aussi sont interrogés dans les locaux de la police, puis tout le monde rentre chez soi, les bénévoles chez eux, et les vietnamiens à Vietnam city.
Le lendemain sur le camp, bien malin qui pouvait dire ce qui s’était passé la veille, tout avait l’air si normal, si calme, si « comme d’habitude ».
Mon sang ne fait qu’un tour et avec d’autres bénévoles qui sont aussi choqués que moi, nous organisons une réunion du collectif, dans laquelle nous décidons, après en avoir discuté avec Madame le maire et, avec son aval, de nous adresser au gens présents sur le camp, pour leur dire notre désapprobation et combien cette situation nous choque . Le dimanche, nous leur lisons un texte traduit en vietnamien par une personne compétente. Un prêtre catholique vietnamien, responsable de la communauté vietnamienne dans le Nord-Pas de Calais, est venu lire un texte disant que nous refusions de soutenir de telles pratiques, que nous condamnions ces agissements et que si cette ambiance de mafia perdurait, nous, les bénévoles, nous cesserions notre activité et par voie de conséquence, la mairie fermerait le camp.
Depuis, des nécessités administratives, des obligations de sécurisation de certaines installations dangereuses ont conduit la mairie à faire des travaux sur le camp. Le but est non seulement de sécuriser le camp mais aussi de réduire volontairement le nombre de places à cinquante.
Voilà une histoire de migrants et de bénévoles malheureusement et probablement banale, bien que pour nous, rien de ces événements ne peut être banal. Nous avons été choqués et notre naïveté en a pris un coup. Nous avons participé à la réunion de La PSM à Burbure dont le thème était exactement celui que j’évoque dans ces quelques lignes.
Notre souci d’humanité ne nous fait-il pas participer malgré nous à des activités condamnables ? Jusqu’où sommes-nous des humanitaires ? A partir de quand devenons nous complices ? Les passeurs sont-ils eux-mêmes des victimes du système ?
Le trafic d’êtres humain rapporte plus a ses organisateurs que le trafic de drogue, alors,
Que faire ?
Bien sur je n’ai pas les réponses à ces questions mais je trouve qu’elles méritent d’être posées.
Et une des réponses esquissées lors de la réunion de Burbure était : « Il faut communiquer ».
Alors voilà aujourd’hui j’ai décidé de vous communiquer mon malaise, mes doutes. Je ne suis pas certain que ça fera bouger les lignes mais, au moins, à moi ça me fait du bien de vous écrire et, si ce n’est pas grand-chose, comme le chante Alain SOUCHON, c’est déjà ça.
Pascal
Plusieurs ateliers d’échanges de bonnes pratiques sont organisés jusqu’à décembre. Un.e ou plusieurs intervenant.e.s seront mobilisé.e.s sur chaque thématique.
Ces rencontres auront pour finalité de produire un petit guide à destination des travailleuses et travailleurs sociaux et de santé autour des sujets identifiés pendant le forum. L’intelligence collective et les compétences de chacun permettront d’établir l’outil le plus pertinent possible, incluant un répertoire, à diffuser largement aux professionnels de la métropole lilloise.
Les ateliers sont les suivants :
Atelier « Accès à l’emploi » : (avec le Corif)
Le 17 Octobre de 17h à 19h
Atelier « Parentalité et schémas familiaux » : (avec le CSI)
Le 7 Novembre de 17h à 19h
Atelier « Violences faites aux femmes migrantes » : (avec Voix de Nanas)
Le 14 Novembre de 17h à 19h
Atelier « Santé mentale et migration » : ( avec Diogène)
Le 30 Novembre 2017 de 17h à 19h
Atelier » Promotion de la santé sexuelle » : ( avec la Rifen)
Le 5 Décembre de 17h à 19h
Les rencontres se feront au Grdr, 235 bd Paul Painlevé, 1er étage salle R1 A.
Par Magali de Lambert (La Cimade),11 octobre 2017
200 au mois de mai suite à l’incendie du camp de la Linière, ils étaient plus de 700, femmes, enfants, hommes et mineurs non accompagnés, lors de leur expulsion du bois du Puythouck le 19 septembre dernier à Grande-Synthe.
Les multiples interpellations associatives auprès des pouvoirs publics n’y ont rien changé : au fil des mois, la situation des exilés s’est gravement détériorée, sous les yeux des bénévoles se relayant tant bien que mal pour subvenir aux besoins les plus élémentaires de ces personnes, et palliant à nouveau aux carences étatiques.
L’État, réitérant sans relâche sa volonté d’éviter l’apparition de « points de fixation » sur le littoral, a préféré faire la politique de l’autruche. Tout au plus une rampe d’eau a été installée par la mairie.
Après le déni, un soupçon de réalité : début octobre, la mise en place d’un accueil de jour sur le site, ainsi que des maraudes pour une mise à l’abri, ont été annoncées. Une semaine après sa mise en œuvre, le dispositif sous-dimensionné et flou, fait déjà l’objet de critiques : absence d’interprètes et d’information juridique, non prise en charge des mineurs non accompagnés, etc…
Un accueil digne, inconditionnel et respectueux des droits fondamentaux se fait encore attendre pour ces personnes exilées « en transit » de la commune, et plus largement du littoral.
Dans deux décisions du 30 août 2017, le Tribunal administratif de Lille rappelle l’Etat et la Commune de Lille a leurs obligations. Ils sont enjoints à mettre en place des équipements provisoires d’accès à l’eau potable permettant aux requérants, vivant sur un camp situé dans une friche ferroviaire, de boire et de se laver, ainsi que des toilettes et d’assurer en outre la collecte des déchets et le nettoyage du site.
Vous trouverez ces deux décision ci-dessous.