Atelier ‘Les migrations, de quoi parlons-nous?’ // jeudi 2 juillet 2015 // Calais

GRDR

Le GRDR, en partenariat avec la Plateforme de services aux migrants (PSM), organise un atelier de réflexion/discussion autour des questions posées par les migrations:

Les migrations, de quoi parlons-nous?

Cet atelier est ouvert à tou.te.s et a pour objectif d’échanger sur les réalités multiples des migrations ici et dans le monde, de questionner notre regard et les mots utilisés.

 

D’une durée de 2 heures, il se tiendra le jeudi 2 juillet de 18h à 20h
à l’accueil de jour du Secours Catholique, 434 route de St Omer à Calais.

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Marche pour la dignité et le respect des droits fondamentaux // CALAIS // 20 juin 2015

CALAIS – 20 juin 2015 – Journée mondiale des réfugiés


Marche pour la dignité

et le respect des droits fondamentaux

Venez vous joindre aux réfugiés et citoyens mobilisés pour demander le respect de la dignité, des droits et la mise en œuvre d’une véritable politique d’hospitalité à Calais, en France et en Europe!

 

Déroulement

Point de départ – Le bidonville // Route de Gravelines – angle Chemin des dunes
12h30 – Départ
13h30 – Passage Quai de la Moselle (possibilité de rejoindre le cortège à ce point de rendez-vous)
14h – Rassemblement devant la Mairie de Calais – Venez avec du papier toilette pour réclamer des toilettes pour tous entre 19h et midi!
14h30 – Retour vers le bidonville
16h – Après-midi festive en musique

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20 juin : Journée mondiale des réfugiés
 
A Calais : Marche pour la dignité et le respect des droits fondamentaux!
 
Fin mars 2015, plus de 1000 personnes exilées vivant dans divers campements disséminés dans Calais ont été contraintes de se déplacer sur une ancienne décharge située à 5 km du centre-ville. Ce déplacement forcé vers un véritable bidonville d’Etat s’est fait sous la menace d’expulsions violentes par les autorités.
 
Aujourd’hui, plus de 3 000 personnes, reléguées hors de la ville, vivent dans ce ghetto.
 
3000 personnes, dont des femmes et des enfants, avec un accès insuffisant à l’eau et aux soins, sans toilettes ni éclairage. Malgré la solidarité des associations locales et de nombreux citoyen.ne.s,  les exilé.e.s subissent l’abandon des pouvoirs publics qui n’assument pas leurs obligations. Leurs conditions de survie inacceptables sont un scandale humanitaire et politique.
 
Plutôt que de mettre en œuvre un accueil digne et de promouvoir une politique d’hospitalité, l’Etat choisit d’ériger des murs et des barbelés, comme pour se défendre d’une invasion imaginaire de personnes à la recherche de paix et de sécurité.
 
Aujourd’hui à Calais, les exilé.e.s d’Erythrée, de Syrie, d’Iran, d’Afghanistan, du Soudan, d’Ethiopie, etc. venu.e.s chercher protection en Europe se retrouvent confronté.e.s à la ségrégation, au racisme et à la violence, très loin de tout ce qui pourrait ressembler à une politique d’accueil.
 
Nous appelons le gouvernement à:
  •  Respecter les droits fondamentaux des personnes et les conventions internationales (aujourd’hui dans la 6ème puissance mondiale, à Calais et ailleurs, les standards minimaux de l’intervention humanitaire sont loin d’être respectés) ;
  • Mettre en œuvre une politique d’hospitalité pour toutes les personnes arrivant sur le territoire, notamment en respectant le droit à un hébergement inconditionnel pour tous;
  • Promouvoir auprès de ses homologues européens une politique migratoire conforme aux valeurs de notre continent afin d’éviter l’hécatombe en Méditerranée et aux autres frontières, et d’assurer la sécurité, la protection et l’accueil digne des personnes exilées.

Signataires:

ADRA Dunkerque, Auberge des migrants, Calais Migrant Solidarity, Calais Ouverture Humanité, Le Carrefour des Solidarités, La Cimade Nord-Picardie, Emmaüs Dunkerque, Emmaüs France, Médecin du Monde Délégation 59/62, Réveil voyageur, Salam Nord Pas-de-Calais, Secours catholique Délégation du Pas-de-Calais, Terre d’Errance, Terre d’Errance Steenvoorde

Mobilisation « Des ponts, pas des murs » // Calais, le 23 mai 2015

Violence policière: la preuve!

Le 13 novembre 2012, le Défenseur des droits (à l’époque, Dominique Baudis) dénonçaient les agissements des forces de l’ordre.

En janvier 2014, c’était l’ONG Human Rights Watch qui accusait les forces de l’ordre de violence.

A chaque fois, les autorités ont réfuté les accusations.

Cependant, le 11 mai 2015,des militants ont publié sur le site internet de l’association Calais Migrant Solidarity une vidéo montrant des CRS frapper plusieurs migrants et intimider des soutiens.

  Ici, l’article du journal Le Monde à la suite de la publication de la vidéo.

Communiqué de presse // Calais : les associations dénoncent un « non-accueil » organisé

Organisations signataires

Auberge des Migrants – Calais Ouverture et Humanité – Salam – la Cimade – Emmaüs-France – Emmaüs-Europe – Emmaüs-International – France Terre d’Asile – Médecins du Monde – Salam – Secours Catholique Caritas France

03 avril 2015

Sous la menace d’une intervention policière, une partie des migrants de Calais fuient en toute hâte, depuis quelques jours, pour aller s’installer dans la plus grande improvisation à proximité du centre Jules Ferry, alors qu’aucun aménagement n’est encore prévu pour assurer les besoins primaires : manger, se laver, dormir, se protéger.

Quand croissent dans la société les réactions de repli et d’intolérance, c’est à la façon dont les autorités traitent les plus fragiles que s’apprécie l’attention portée aux valeurs de la République, et d’abord à celle de la Fraternité. Aussi, dans le contexte que nous connaissons, nos associations tiennent à exprimer le sentiment d’incompréhension et de colère qui les envahit face à l’absence de toute considération et du plus élémentaire respect des personnes dont les pouvoirs publics font preuve à l’égard des exilés de Calais.

S’il faut reconnaître les avancées positives que représente l’ouverture du centre d’accueil de jour « Jules Ferry », comment comprendre le chantage à la pression policière dont les représentants de l’Etat usent depuis quelques semaines, en lançant un ultimatum aux exilés pour qu’ils « déménagent » tous sur le terrain « toléré » à proximité du centre de jour ?

Comment ne pas être consterné de constater que ce terrain « toléré » est une ancienne décharge ? Qu’il se situe à plusieurs kilomètres du centre de Calais et confirme ainsi la mise au ban des exilés ? Qu’il a été identifié depuis plusieurs mois par les pouvoirs publics – Etat, préfecture, mairie – comme offrant la possibilité d’un aménagement a minima, mais qu’aucune mesure n’a été prise pour procéder à la moindre installation de survie : ni point d’eau, ni toilettes, ni électricité, ni abri ? Est-ce ainsi que la France traite les exilés ?

Dans l’attente de la mise en place de solutions dignes que nous appelons toujours de nos vœux – des maisons des migrants à taille humaine sur l’ensemble des sites de la région concernés par la présence des exilés – ; nous demandons avec force au Gouvernement, au ministre de l’Intérieur et à la Maire de Calais de donner sans tarder des instructions afin :

-  Que soit aménagé à minima le terrain toléré au Sud du centre Jules Ferry, avec eau potable, éclairage, et sanitaires. Des installations permettant une mise à l’abri digne doivent être mises en œuvre immédiatement.
-  Que soit proposée une autre mise à l’abri à l’ouest de la ville. Il est illusoire et dangereux de penser que tous les exilés se concentreront en un seul lieu. Ce serait source de tensions.
-  Que soit prévu un accès à un hébergement à tous les demandeurs d’asile, y compris pour ceux placés en procédure « Dublin », et à un accompagnement immédiat et dédié, en dehors de Calais. Le sort actuel qui leur est réservé, ce « non-accueil organisé », cette façon de traiter des hommes et des femmes dont le seul tort est d’avoir dû quitter des pays ravagés par la guerre, la misère ou la violence sont une honte pour la république et pour nous tous ! Nous en appelons aux autorités locales, régionales et nationales afin que le vivre ensemble et le respect de tous ne soient pas davantage mis à mal et bafoués les jours prochains.

Marianne – L’Érythrée, un goulag à ciel ouvert

En passant

http://www.marianne.net/L-Erythree-un-goulag-a-ciel-ouvert_a240514.html

L’Érythrée, un goulag à ciel ouvert

Lundi 11 Août 2014 à 05:00
Propos recueillis par Bruno Rieth

D’après les informations du Figaro, la France connaitrait une augmentation des arrivées de migrants Érythréens sur son territoire. Certains à droite en ont profité pour tenter de relancer le débat sur la nécessité de restreindre l’accès des prestations sociales aux étrangers. Une « sottise » pour Léonard Vincent, journaliste et écrivain, auteur du livre « Les Érythréens », qui livre pour Marianne les clés qui permettent de comprendre cette immigration en provenance d’un pays qui n’a rien à envier à la Corée du Nord.

HEIDI LEVINE/SIPA

HEIDI LEVINE/SIPA
Marianne : Quelle est la situation politique actuelle en Érythrée ?
Léonard Vincent: C’est un pays organisé comme une caserne disciplinaire sous l’autorité absolue d’un chef, Issayas Afeworki, ancien héros de la libération qui s’est transformé en despote alcoolique. C’est un pays soumis à la loi d’un chef de guerre qui se considère toujours en guerre. Les enfants sont rois jusqu’à l’âge de 17 ans puis, ils sont soumis au service militaire jusqu’à leurs quarantaines. Dans les casernes, les jeunes filles sont fréquemment violées et les garçons sont frappés et humiliés. C’est aussi un pays qui est en ruine et avec un mythe de l’autosuffisance qui a éclaté depuis longtemps. Afeworki, tout en expliquant officiellement qu’il refuse toute aide internationale, a été financé par la Chine, le Qatar et ne refuse pas l’argent proposé par les fonds d’aides de l’ONU. La Libye du colonel Kadhafi a aussi longtemps participé au budget de l’Etat Erythréen, fourni du pétrole et des armes. C’était un allié, voire plus. D’ailleurs, certains opposants du président Afeworki l’appelaient même le « caniche de Kadhafi ». Mais depuis les années 2000, avec le renforcement de la répression, le pays est de plus en plus isolé. Le régime parle de complot de la CIA pour le justifier. Il faut imaginer que dans la Capitale, à Asmara, il y a des coupures d’électricité incessantes avec 2 heures ou 3 heures maximum de courant par jour. Le pays s’effondre progressivement et on assiste à un effritement de sa population. Une grande partie de la société attend la chute du chef. L’Érythrée se rapproche du camp de concentration avec travaux forcés. L’armée contrôle tous les pans de la société, pas de police, pas de cours de justice, pas d’avocats pour vous défendre.
Quelles sont les solutions possibles pour les habitants, s’ils veulent échapper à la répression du régime ?Il n’y en a qu’une, la fuite. C’est le cas depuis 10 ans environ. En 1993, après une guérilla contre l’Ethiopie, l’indépendance se fait dans une certaine euphorie. Mais rapidement, Issayas Afeworki resserre le pouvoir autour de lui. En 1998 éclate une nouvelle guerre avec L’Ethiopie qui va causer entre 70.000 et 90.000 morts. Certains des anciens camarades d’armes du président commencent à se rebeller et tentent de s’opposer. Mais il va profiter des attentats sur le sol américain en septembre 2001 pour lancer de grandes rafles contre ces « réformateurs ». Ils sont envoyés en prison, les partis politiques sont interdits et les 7 journaux qui existaient sont supprimés. Depuis le pays s’est totalement figé, durci même et la population a commencé à fuir, notamment les jeunes. Selon les chiffres de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), il y a eu des pics d’émigration dés les années 2002 et 2003. La seule alternative pour échapper au service militaire ou à la prison est donc de fuir. Trouver de l’argent pour payer des passeurs qui ne soient pas des mouchards du régime et passer vers le Soudan ou l’Ethiopie, puis vivre de camps de réfugiés en camps de réfugiés jusqu’à trouver un coin tranquille. Ce n’est pas vraiment un choix. Si ils restent dans le pays, ils sont voués à être des esclaves du régime, à être envoyé dans les campagnes, pour travailler dans des chantiers pour le reste de leur vie.
Leur périple est souvent très dangereux. Ils sont souvent rackettés par les passeurs. En Libye, ils risquent parfois la mort car ils sont considérés comme des anciens mercenaires du colonel Kadhafi. En 2009, le HCR évaluait de 1000 à 3000 passage réussis d’Erythréens hors du pays. Maintenant ce serait au alentour de 3000 à 4000 par mois. C’est énorme. On estime à 800 000 la diaspora Erythréenne dans le monde, soit presque un cinquième de la population totale du pays.Quels sont leurs objectifs lorsqu’ils quittent leur pays ?Ce qu’ils recherchent, c’est de se réfugier dans la première démocratie sur leur chemin. J’ai parlé avec beaucoup d’entre eux. Ils ne rêvent pas de devenir rappeurs ou stars de football. Ce qu’ils veulent c’est un pays où on leur foute la paix, où ils peuvent vivre en sécurité sans avoir peur pour leur vie. C’est une immigration particulière. Ce sont des fugitifs qui viennent de s’échapper d’une prison après avoir été persécutés tout au long de leur chemin.

Que pensez-vous des propos d’Eric Ciotti ou d’Hervé Mariton qui associent l’augmentation d’arrivée de migrants Érythréen et nécessité de réduire les aides sociales aux étrangers en situation régulière et irrégulière ?

Ce genre d’affirmation traduit une totale ignorance de la question. Je pense qu’ils auraient mieux fait de garder le silence. Tous les migrants en provenance de l’Érythrée que j’ai pu rencontrer, que ce soit au Soudan, en Egypte ou en Italie ne m’ont jamais montré de « petit manuel du migrant » avec écrit en gros caractères « la France pays des aides sociales ».  Ce sont des personnes qui émigrent pour échapper à leurs tueurs. Et puis la France pays des droits de l’Homme, qui a eu dans son Histoire plusieurs grandes personnalités qui n’étaient pas française à l’origine comme Garibaldi ou Francisco Miranda, ne devrait pas rechigner à accueillir ces immigrés. Ce serait honorer cette Histoire, faire preuve de patriotisme en faisant vivre cette tradition d’accueil.

Recherche de bénévoles pour l’accompagnement des demandeurs d’asile

Vous avez envie de vous engager auprès des migrants qui se trouvent dans le Nord-Pas-de-Calais?

Les associations membres de la Plate-forme de Services aux Migrants (PSM) recherchent des bénévoles pour aider les demandeurs d’asile dans leurs démarches. Pas besoin de connaissances particulières, la PSM vous accompagnera et vous formera à l’accompagnement des demandeurs d’asile en Préfecture ainsi qu’à l’aide à la rédaction de dossiers de demande d’asile.

Lieu : Nord-Pas-de-Calais (Calais, Dunkerque, Norrent-Fontes, etc.)

Si vous êtes intéressés par ce bénévolat, contactez Clémence Gautier au 06.58.20.60.75 ou à l’adresse mail suivante : contactjuriste@psmigrants.org.

Morts aux frontières

Dans la nuit du lundi 09 au mardi 10.12.2013, Y.G.E., de nationalité érythréenne et âgé d’une vingtaine d’années, est décédé à Calais. Il souffrait d’une maladie cardiaque et devait prendre un traitement de manière continue. Il s’est rendu à la Permanence d’Accès aux Soins de Santé (PASS) de Calais et n’a pas pu obtenir le traitement dont il avait besoin. Il est décédé en essayant de passer la frontière. Mariam Guerey, Animatrice au Secours Catholique de Calais, a rédigé un texte pour lui, que vous pouvez trouver ici).

Un décès de plus. Un nom qui s’ajoute à une liste déjà beaucoup trop longue de personnes migrantes tuées pour des raisons liées (de près ou de loin) au « passage » de la frontière franco-britannique.

Nous reproduisons ci-dessous un texte rédigé par Nan Suel, présidente de Terre d’Errance Norrent-Fontes, à l’occasion d’une cérémonie religieuse en l’honneur des exilé.e.s décédé.e.s le 03.10.2013 lors du naufrage d’une embarcation au large de l’île de Lampedusa.

Une autre frontière. Les mêmes conséquences dramatiques.

 

Des gens sont morts

Tristesse et colère dans le corps et dans la tête

 

Tout le temps, partout des gens meurent, de maladie, d’accident, de vieillesse, de pauvreté, de haine,

C’est la vie, le destin, la volonté de Dieu,

Va savoir, c’est comme ça.

 

Des gens sont morts

Tristesse et colère dans le corps et dans la tête

 

Notre tristesse accompagne la vôtre, vous qui dans ces naufrages, avez perdu un frère, un voisin, un ami

Nous ne pouvons que ça : être avec vous dans ce moment de peine

Nous qui, protégés par notre carte d’identité, par le hasard qui nous a nés, nous ne pouvons imaginer les derniers instants des noyés.  

Et avant eux, de tous ceux que le désert n’a pas enterrés. De tous les autres que les eaux ont emportés.

Ces instants, vous les avez vécus, vous y avez survécus. Et vous voilà ici.

 

C’est la vie, le destin, la volonté de Dieu,

Va savoir, c’est comme ça.

Des gens sont morts

Tristesse et colère dans le corps et dans la tête

 

Colère car s’ils sont morts, si vous avez tant souffert le long du chemin qui vous a amené ici,

Et si ici vous souffrez encore, et si ici d’autres meurent encore en essayant de nager jusqu’aux bateaux,

C’est à cause de lois, de règlements décidés en nos noms.

 

Quelque part, dans un bureau européen

Des gens ont décidé que vous nous faisiez peur,

Des gens ont décidé que vous étiez dangereux,

Des gens ont décidé que vous étiez la cause de nos petits ou de nos gros problèmes

Ces gens ont décidé qu’il fallait vous empêcher de venir vous protéger, de venir vivre ici

Vous en empêcher au prix de votre vie s’il le fallait

Ces gens décident pour nous, en notre nom. Ils mentent ou ils se trompent.

 

Nous ne sommes pas d’accord avec ces gens.

Alors nous nous battrons, avec nos mots, avec nos dons, avec nos corps et puis nos cœurs.

Nous nous battrons jusqu’à ce que ces lois changent, jusqu’à ce que partout, tout homme et toute femme ait le droit de quitter librement son pays pour aller s’installer librement dans le pays de son choix.

 

Des gens sont morts

Tristesse et colère dans le corps et dans la tête

 

Le squat rue Victor Hugo à Calais : un lieu d’accueil précaire mais fondamental…en sursis

Le squat du 51 Boulevard Victor Hugo existe depuis le 24 Juin 2013. A l’initiative des No Border, il a été ouvert afin de créer un « espace sûr » pour les personnes vulnérables (malades, blessées, isolées), les femmes et les enfants. Cette maison a joué et joue un rôle de refuge pour les personnes vulnérables dont l’intention est de rejoindre l’Angleterre.

Une plainte pour violation de domicile est actuellement en cours d’instruction. La décision du Tribunal sera rendue demain mardi 19.11.2013.

Nous reproduisons ci-dessous la lettre écrite par les habitant.e.s du squat et adressée aux voisin.e.s de ce lieu de vie (également en téléchargement ci-après).

Vous trouverez également en téléchargement le document de présentation de ce squat rédigé par les habitant.e.s.

Squat V.Hugo

« Chers voisins,
Depuis quelques semaines la maison du 51 Bd Victor Hugo est devenue une maison pour des femmes et des enfants en route pour l’Angleterre.
La situation à Calais est devenue déplorable ces derniers temps, surtout avec les propos de Natacha Bouchart, maire de Calais. Elle avilit la population de réfugiés ici à Calais, ces gens qui se sont échappés de leur propre pays par la peur des persécutions, des guerres et de la répression.
Cette maison est désormais le seul refuge à Calais, un endroit où dormir au chaud, cuisiner, faire sa toilette. Malheureusement elle ne peut accueillir tous ceux qui ont besoin de ces droits fondamentaux, donc la décision a été prise de ne l’ouvrir qu’aux femmes et aux enfants. Tandis que les femmes sont à l’abri, leurs maris, leurs frères et amis dorment dans la rue, exposés à toutes les intempéries, surtout avec l’approche de l’hiver.
A Calais il existe plusieurs bâtiments qui appartiennent à la ville et d’autres organisations publiques, qui restent vides et pourraient servir pour abriter des exilés, réfugiés, leur donner des espaces dignes pour dormir au chaud.
Nous trouvons risibles les propos de Bouchart qui dit « j’ai pris connaissance, non sans désolation, de plusieurs plaintes de riverains à l’encontre des nuisances provoquées par un squat installé 51 Bd Victor Hugo à Calais ». Quand, en effet, c’est sa politique dans cette ville qui crée la situation où on se trouve. Ouvrir des squats pour que les gens puissent avoir un toit n’est pas un crime mais un acte de solidarité. La surdité et l’aveuglement de cette maire et de son conseil municipal vis à vis des exilés et les violences policières, les expulsions des jungles et des squats sur les ordres des bureaucrates, c’est cela le terrorisme !
Les hommes que vous voyez devant la maison viennent pour recharger leurs téléphones, chercher des nouvelles ou boire un thé. Si vous pouvez voir parfois des tensions c’est parce que leur survie est vraiment très difficiles dans les rues de  Calais. Mais ils ne dorment pas là.
Nous voulons vous avertir que nous allons faire tout ce qu’on peut pour maintenir la paix autour de cette maison. Nous voulons aussi démentir les propos de madame Bouchart qui dit que nous avons empêché une vieille dame de revenir chez elle après son séjour à l’hôpital. Beaucoup d’entre vous savent que cette maison était vide depuis longtemps et semblait abandonnée. Nous avons proposé à la propriétaire de payer une location mais elle a refusé. Nous payons quand même l’électricité.
Vous n’avez rien à craindre de nous, ni à craindre pour vos maisons contrairement à ce que le maire Bouchart  vous laisse croire.
Vous êtes les bienvenus pour discuter avec nous.
 
Les occupants du 51 Bd Victor Hugo »

Documents en téléchargement :

Lettre aux voisin.e.s

Présentation squat V.Hugo