Le squat rue Victor Hugo à Calais : un lieu d’accueil précaire mais fondamental…en sursis

Le squat du 51 Boulevard Victor Hugo existe depuis le 24 Juin 2013. A l’initiative des No Border, il a été ouvert afin de créer un « espace sûr » pour les personnes vulnérables (malades, blessées, isolées), les femmes et les enfants. Cette maison a joué et joue un rôle de refuge pour les personnes vulnérables dont l’intention est de rejoindre l’Angleterre.

Une plainte pour violation de domicile est actuellement en cours d’instruction. La décision du Tribunal sera rendue demain mardi 19.11.2013.

Nous reproduisons ci-dessous la lettre écrite par les habitant.e.s du squat et adressée aux voisin.e.s de ce lieu de vie (également en téléchargement ci-après).

Vous trouverez également en téléchargement le document de présentation de ce squat rédigé par les habitant.e.s.

Squat V.Hugo

« Chers voisins,
Depuis quelques semaines la maison du 51 Bd Victor Hugo est devenue une maison pour des femmes et des enfants en route pour l’Angleterre.
La situation à Calais est devenue déplorable ces derniers temps, surtout avec les propos de Natacha Bouchart, maire de Calais. Elle avilit la population de réfugiés ici à Calais, ces gens qui se sont échappés de leur propre pays par la peur des persécutions, des guerres et de la répression.
Cette maison est désormais le seul refuge à Calais, un endroit où dormir au chaud, cuisiner, faire sa toilette. Malheureusement elle ne peut accueillir tous ceux qui ont besoin de ces droits fondamentaux, donc la décision a été prise de ne l’ouvrir qu’aux femmes et aux enfants. Tandis que les femmes sont à l’abri, leurs maris, leurs frères et amis dorment dans la rue, exposés à toutes les intempéries, surtout avec l’approche de l’hiver.
A Calais il existe plusieurs bâtiments qui appartiennent à la ville et d’autres organisations publiques, qui restent vides et pourraient servir pour abriter des exilés, réfugiés, leur donner des espaces dignes pour dormir au chaud.
Nous trouvons risibles les propos de Bouchart qui dit « j’ai pris connaissance, non sans désolation, de plusieurs plaintes de riverains à l’encontre des nuisances provoquées par un squat installé 51 Bd Victor Hugo à Calais ». Quand, en effet, c’est sa politique dans cette ville qui crée la situation où on se trouve. Ouvrir des squats pour que les gens puissent avoir un toit n’est pas un crime mais un acte de solidarité. La surdité et l’aveuglement de cette maire et de son conseil municipal vis à vis des exilés et les violences policières, les expulsions des jungles et des squats sur les ordres des bureaucrates, c’est cela le terrorisme !
Les hommes que vous voyez devant la maison viennent pour recharger leurs téléphones, chercher des nouvelles ou boire un thé. Si vous pouvez voir parfois des tensions c’est parce que leur survie est vraiment très difficiles dans les rues de  Calais. Mais ils ne dorment pas là.
Nous voulons vous avertir que nous allons faire tout ce qu’on peut pour maintenir la paix autour de cette maison. Nous voulons aussi démentir les propos de madame Bouchart qui dit que nous avons empêché une vieille dame de revenir chez elle après son séjour à l’hôpital. Beaucoup d’entre vous savent que cette maison était vide depuis longtemps et semblait abandonnée. Nous avons proposé à la propriétaire de payer une location mais elle a refusé. Nous payons quand même l’électricité.
Vous n’avez rien à craindre de nous, ni à craindre pour vos maisons contrairement à ce que le maire Bouchart  vous laisse croire.
Vous êtes les bienvenus pour discuter avec nous.
 
Les occupants du 51 Bd Victor Hugo »

Documents en téléchargement :

Lettre aux voisin.e.s

Présentation squat V.Hugo