Communiqué des délinquants solidaires, 2 calaisiens sont concernés

Communiqué de presse

Pas de répit pour les « délinquants solidaires » : 6 audiences à venir

 

Paris, le 28 mai 2018

Le 23 avril 2018, au lendemain de l’adoption par l’assemblée nationale du projet de loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie » le gouvernement se félicitait de l’assouplissement des poursuites pour aide à l’entrée, à la circulation ou au séjour irrégulier issu de l’adoption à la dernière minute d’un amendement, laissant ainsi croire qu’il aurait mis fin au délit de solidarité.

Pourtant il n’en est rien comme l’illustrent les nombreuses audiences qui ont eu lieu ou auront lieu dans les prochains jours. Elles témoignent que bien des personnes solidaires restent considérées comme « délinquantes ». Les quelques minces exemptions introduites par cet amendement n’y auraient rien changé1. Parmi celles qui ont été médiatisées :

Ces personnes risquent une condamnation qui peut aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende, voire plus pour celles accusées d’avoir agi en « bande organisée », comme c’est le cas à Gap.

D’autres poursuites sont régulièrement engagées sous d’autres prétextes pour étouffer la contestation contre la politique migratoire inhumaine et violente que mène le gouvernement comme le montrent les exemples suivants :

  • 29 mai, TGI de Boulogne-sur-Mer : la maire de Calais a porté plainte contre Laurent M. pour avoir collé des affiches style Western dénoncent le refus de la maire de Calais d’appliquer la décision du Conseil d’État concernant l’aide à apporter aux migrants ;

  • 29 mai, TGI de Boulogne-sur-Mer : comparution d’un chargé de mission de l’Auberge des migrants suite à une plainte de deux policiers pour un tweet. La dérision est-elle un délit ?

  • 4 juin, cour d’appel d’Amiens : 7 ans de procédure pour « faux et usage de faux » pour deux attestations d’hébergement

Partout en France, et notamment à Briançon, Calais, Paris ou Nice, de nombreuses personnes viennent en aide chaque jour à des personnes étrangères que l’État préfère trier, placer en rétention, expulser ou refouler vers l’Italie. Ce sont ces citoyens et citoyennes qui portent aujourd’hui le devoir de fraternité lequel figure dans la devise de la République comme principe constitutionnel.

Leurs actes devraient être encouragés et non criminalisés !

Le collectif Délinquants Solidaires réitère son soutien à toutes celles et ceux qui se montrent solidaires des personnes en situation de précarité et rappelle qu’il est temps de mettre vraiment fin au « délit de solidarité ».

Il appelle les sénateurs et sénatrices qui vont examiner ce projet de loi à partir du 19 juin, à ne pas rater cette occasion d’en finir avec le « délit de solidarité » en s’inspirant de sa proposition « Pour mettre hors-la-loi le délit de solidarité »2.

Abrogeons le délit de solidarité et respectons le devoir de fraternité !

Retrouver ce communiqué en ligne : http://www.delinquantssolidaires.org/actualites#

1 Si l’article 19bis ajouté au projet de loi par l’assemblée nationale est adopté les exemptions prévues par l’article L. 622-4 seraient les suivantes :

– il est précisé que l’exemption accordée en raison de liens familiaux s’applique à la circulation en France ;

– pour aide au séjour l’exemption prévue lorsque l’acte reproché a consisté à « fournir des conseils juridiques » serait étendue « fournir des conseils et de l’accompagnement, notamment juridiques, linguistiques ou sociaux » (les autres cas étant inchangés)

Enfin cette exemption qui est retreinte au cas où l’acte n’a donné lieu à aucune contrepartie directe ou indirecte serait restreinte au cas où l’acte a donné lieu à une contrepartie directe ou indirecte ou a été accompli dans un but lucratif… ce qui, au mieux, ne change rien.

23 mai 2018 – Communiqué de Presse // Entre une mise à l’abri humanitaire et une expulsion, la marge est étroite

En décembre dernier, face à la vague de froid, la mairie de Grande-Synthe a ouvert un gymnase afin d’accueillir les personnes exilées qui survivaient dans des conditions très difficiles et indignes sur le territoire de sa commune.

Actuellement plus de 260 personnes dorment chaque soir dans ce gymnase, parmi lesquelles une quarantaine de mineurs non accompagnés. Près de 300 personnes vivent encore autour du gymnase ainsi que dans la réserve naturelle du Puythouck et aux alentours.

Nous nous interrogeons sur la pertinence de l’opération de « mise à l’abri » prévue le 24 mai par les services de l’Etat, qui orientera vers les centres d’accueil et d’orientation (CAO) et les centres d’accueil et d’examen des situations (CAES) de la région et sur la prise en charge qui sera réellement apportée aux mineurs non accompagnés.

Quelle prise en charge des mineurs ? 

Nous n’avons cessé d’interpeller le département du Nord sur la situation des mineurs non accompagnés présents à Grande-Synthe, et nous espérons qu’ils seront enfin mis à l’abri dans un dispositif dédié, leur offrant une réelle prise en charge, et non dans un nouveau gymnase ou dispositif d’urgence ne leur offrant aucune perspective.

Le conseil départemental doit jouer activement son rôle de chef de file de la protection de l’enfance et proposer aux mineurs « en errance » sur le littoral, systématiquement, une prise en charge spécifique prenant en compte la réalité de ces jeunes, une réelle protection et une information aux droits dans le cadre du droit commun.

Une mise à l’abri contrainte entraînant une expulsion n’est pas une mise à l’abri humanitaire 

L’accueil dans ces CAO/CAES est conditionné à l’évaluation de la situation administrative de ces personnes exilées, qui, pour la plupart, risquent d’être placées en procédure Dublin. Afin d’échapper à un éventuel renvoi dans un autre pays européen ils risquent de quitter ces lieux d’accueil pour revenir sur le littoral tenter à nouveau le passage vers l’Angleterre. L’expérience passée en témoigne puisqu’en septembre 2017, 600 personnes installées au Puythouck ont été contraintes de monter dans des bus à destination de ces centres. Trois jours plus tard, 300 personnes étaient à nouveau présentes sur le site.

Le règlement Dublin est à la fois complexe et inefficace, il faut cesser d’en appliquer les critères afin que le demandeur ou la demandeuse d’asile puisse faire le choix du pays où il ou elle veut solliciter l’asile. Nous demandons à la Préfecture du Nord de faire application de l’article 17 de ce règlement qui prévoit la faculté pour un État d’examiner la demande d’asile quand bien même la responsabilité relève d’un autre pays. Seul l’usage de cette clause permettra aux personnes exilées de décider de rester en France et de s’y installer durablement.

Nous sommes également particulièrement inquiets du sort qui sera réservé à celles et ceux qui ne voudront pas partir vers les CAO/CAES. Nous serons présents le 24 mai afin d’observer si ces personnes ne sont pas contraintes de monter dans un autocar ou arrêtées et placées en rétention.

Nous rappelons que nul ne peut être contraint à quitter le lieu qu’il occupe sans qu’une décision de justice ou un arrêté ne l’autorise et sans que le concours de la force publique ne soit accordé. Une opération de « mise à l’abri » ne peut l’être que si les personnes l’acceptent, sans risquer d’être placées en garde à vue en cas de refus, contrairement à l’opération du 19 septembre 2017 que nous avons considérée comme illégale et contestée.

Pour la mise en place d’une solution pérenne d’accueil sur le littoral 

Un accueil digne, inconditionnel et respectueux des droits fondamentaux doit voir le jour pour les personnes exilées « en transit » sur la commune de Grande-Synthe, et plus largement sur le littoral. La mise en place de « maisons du migrant », hébergement temporaire pour les personnes de passage, est une solution pérenne qui pourrait permettre de les accueillir dignement. Alors qu’aucun dispositif de ce type n’est à ce jour clairement envisagé par l’Etat, nous réitérons la nécessité de créer ces lieux d’accueil humanitaire.

 

Signataires :

  • La Cimade Nord Picardie
  • Fondation Abbé Pierre Hauts-de-France
  • Médecins du Monde Délégation Hauts-De-France
  • L’Auberge des migrants
  • Gynécologie Sans Frontières
  • Drop Solidarités
  • Women Refugee Center
  • Refugee Community Kitchen
  • Salam Nord Pas-de-Calais
  • L’Entraide de l’Eglise Protestante Unie de Dunkerque
  • Terre d’errance Flandre Littoral
  • Asbl Humain
  • Refugee Youth Service
  • ATD Quart Monde Dunkerque

Contacts Presse :

Elodie Beharel, Déléguée nationale en région, La Cimade Nord Picardie

06.32.55.92.94 – elodie.beharel@lacimade.org

Magali De Lambert, Coordinatrice d’accès au Droit Grande-Synthe, La Cimade Nord Picardie

06.71.48.32.11 – magali.delambert@lacimade.org

Brice Benazzouz, Coordinateur général programme Nord Littoral, Médecins du Monde Délégation Hauts-De-France

06.50.37.77.03 – brice.benazzouz@medecinsdumonde.net

Franck Esnée, Coordinateur régional, Médecins du Monde Délégation Hauts-De-France 06 16 46 21 24 – franck.esnee@medecinsdumonde.net

Nicolas DEVREESE, Chargé de mission, Fondation Abbé Pierre agence Hauts-de-France

06 20 64 23 44 – ndevreese@fondation-abbe-pierre.fr

 

21 mai 2018 – Communiqué de presse // La frontière tue!

La frontière tue. Une nouvelle fois la frontière tue.

Le 17 mai, Mawda, une fillette est morte. Elle a perdu la vie alors qu’avec ses parents, elle avait fui son pays d’origine à la recherche d’une vie meilleure. Elle a perdu la vie alors qu’ensemble ils exerçaient ce droit inaliénable qu’est celui de quitter son pays. Elle a perdu la vie pour la liberté.

Quelle politique peut justifier la mort d’une fillette de 2 ans ? Quelle politique peut justifier que des hommes, des femmes et des enfants aient à prendre des risques insensés ? Quelle politique peut justifier que l’on jette ces personnes dans les griffes de profiteurs de misère ?

Une nouvelle fois la frontière a tué. Elle a déjà tué, trop souvent. Elle tuera encore si rien n’est fait.

Elle a tué, mais il y a des responsables. Les passeurs et les forces de l’ordre belge probablement. Mais ce serait trop facile de se dédouaner sur quelques uns. Ce serait oublier que si la frontière tue, c’est parce qu’elle est un lieu de violence dont nos gouvernements sont responsables. Les politiques de fermeture et de non-accueil n’ont d’autres conséquences que de contraindre les personnes à vivre dans des conditions déplorables – des sous-bois expulsés régulièrement ou quand elles ont de la chance un gymnase surpeuplé – et de les jeter dans les mains de personnes peu scrupuleuses. Ces politiques, que l’on appelle trop souvent « politique de sécurisation de la frontière », n’ont de « sécurisation » que le nom. Ce sont elles qui poussent des personnes à risquer le tout pour le tout, jusqu’au risque de la mort.

Ceci n’est plus supportable.

Une autre politique migratoire est possible et doit être débattue. Une politique qui remet l’humain au centre et qui redonne à la solidarité et à l’accueil leur lettre de noblesse.

Nous continuerons à nous battre pour qu’elle voit le jour, et ceci en mémoire de Mawda, morte le 17 mai à la frontière belgo-franco-britannique.

Signataires :

ACC Minorités visibles

ADRA Dunkerque

AMIS Téteghem

ATD Quart Monde Dunkerque

L’Auberge des migrants

Bethlehem

Care4Calais

La Cabane juridique

La Cimade Nord Picardie

Créative Collectif Fraternité Migrants Bassin Minier 62

DROPSolidarité

ECNou

Emmaüs Dunkerque

Emmaüs France

Entraide de l’Eglise Protestante Unie de Dunkerque

Itinérance Dieppe

La Ligue des droits de l’Homme Dunkerque

MRAP-littoral dunkerquois

Le Planning familial 62

Salam Nord Pas-de-Calais

Terre d’errance

Terre d’errance Flandre Littoral

Terre d’Errance Steenvoorde

Women Refugee Center

Bondy blog // impuissance des bénévoles à Calais

« Nous, bénévoles de Calais, assistons impuissants au démantèlement des campements des exilés »

Par Felix Mbenga
Le 17/05/2018

Lors de sa visite à Calais en janvier 2018, Emmanuel Macron, avait annoncé que l’État se chargerait de la distribution des repas auprès des migrants. Une décision censée améliorer le sort des exilés. Pourtant, la répression policière n’a pas cessé, à laquelle les bénévoles assistent, impuissants. Comme Marion Deloule, 23 ans, épuisée, qui s’est mise en pause.

C’est au cours de l’année 2016 que Marion Deloule arrive à Calais dans le cadre d’un mémoire à effectuer pour son master en sciences de l’éducation. Son objet d’étude porte sur l’éducation des enfants réfugiés en France. Elle décide de plein gré d’enrichir ses travaux en se rendant à Calais : « Je savais qu’il y avait plusieurs écoles dans la jungle qui dispensaient des cours aux migrants. C’était une bonne occasion pour y aller ». Pour la jeune Nancéenne, c’est le choc : elle y découvre les conditions de vies extrêmement précaires et le sort auquel sont livrés ces réfugiés ayant fui massacres, persécutions ou vie matérielle déplorable. « C’était vraiment un monde à part, un gigantesque bidonville à côté des habitations. C’est dramatique de voir des personnes qui ont tout quitté et qui ont fui la guerre, pour finir là-dedans. Une fois qu’on est là-bas et qu’on voit la situation, on ne peut pas rentrer chez soi sans ne rien faire ». La jeune étudiante de Paris-Descartes décide alors de retourner régulièrement sur place et plus précisément au sein de « L’école laïque du chemin des dunes » jusqu’au démantèlement de la jungle en octobre 2016. Cela n’a pas arrêté la volonté de Marion de s’engager auprès des migrants puisqu’elle décide de rejoindre par la suite l’association « Salam » qui distribue essentiellement des repas mais également couvertures et besoins de première nécessité.

Il y a un mécontentement général aussi bien pour les migrants que pour nous, bénévoles

Auparavant, l’association distribuait deux repas par jour à six endroits fixes au sein des campements, les vivres provenaient essentiellement de dons que recevaient « Salam ». Les bénévoles se rendaient sur les différents points à l’aide de leur minibus. Depuis mars 2018, l’organisation de l’association a été modifiée : « Maintenant, on ne distribue qu’un repas par jour depuis que Vie Active (l’organe étatique chargé de la distribution des repas, ndlr) est présente. On ne savait pas trop comment faire vis-à-vis des autorités du coup on s’est réorganisé. » confie-t-elle. Lors des premiers jours qui ont suivi la mise en place de la mesure, la présence policière était forte autour du point de distribution situé « rue des Huttes » ce qui n’incitait pas les migrants, à quelques mètres de là, rue des Verrotières, à venir se nourrir : « Les migrants étaient méfiants et n’osaient pas venir. Pourtant, on les incitait à aller se chercher à manger, les plats que proposaient la Vie Active étaient bien meilleurs que nos sachets repas ». Les craintes des migrants se sont dès lors justifiées lorsque les autorités profitaient de l’absence des migrants pour démanteler leur campement les empêchant ainsi de récupérer le peu d’affaires qu’ils laissaient derrière eux. « Il y a des migrants qui ont des traitements médicaux et la police ne les laisse pas retourner sur leur campement pour qu’ils aillent chercher leurs médicaments. Il y a un mécontentement général aussi bien pour les migrants que pour nous, bénévoles, puisqu’à chaque fois, on assiste impuissant au démantèlement des campements des exilés », déplore Marion. Une répression qui tranche avec le discours tenu par le Président lors de sa venue en janvier 2018 selon Marion : « Sa politique est hypocrite : d’un côté il annonce que l’Etat prendra en charge la distribution des repas et d’un autre, il dit qu’il ne veut plus de jungle à Calais et qu’il ne veut plus de migrants ici. Sauf qu’en distribuant des repas, il les incite à rester ici quelques temps. Il tient un double discours ». Les responsables associatifs qui, en premier lieu, encourageaient les migrants à aller aux distributions de repas, tiennent aujourd’hui un autre discours : « Lorsqu’on voit ce que font les policiers au moment des distributions, on est impuissant et il est difficile de dire aux migrants d’aller se chercher à manger. On ne tient pas à être les avocats du diable ».

Présence policière à Calais après le démantèlement d’un campement @BondyBlog

Les exilés viennent nous voir, le matin, lorsqu’on distribue les repas et certains nous demandent si on a de nouveaux vêtements puisque les leurs sont imbibés par du gaz lacrymogène

La jeune bénévole tient à témoigner des conditions de vie des plus en plus exécrables des migrants et de l’entrave au travail des associations. Plusieurs citernes d’eau potables installées à proximité des campements ont été retirées par la police. « Ils ont aussi bloqué avec des pierres, sur ordre de la maire de Calais, un point de distribution de repas de l’association rendant l’accès impossible pour les bénévoles ». De plus, les migrants doivent faire face à de violentes interventions menées par la police durant la nuit. « Ils viennent nous voir, le matin, lorsqu’on distribue les repas et certains nous demandent si on a de nouveaux vêtements puisque les leurs sont imbibés par du gaz lacrymogène« . Par ailleurs, l’Auberge des migrants, une autre association présente également sur place, relève que le 25 janvier dernier, au cours d’un démantèlement, un jeune adolescent de 16 ans a été emmené en urgence à l’hôpital de Calais, ce dernier souffrant de multiples fractures au crâne nez éclaté et le nez rentré dans la boîte crânienne. Le préfet ne s’est à ce jour pas exprimé sur cet incident. Sans parler de l’Etat et de la ville qui avaient fait appel de la décision du tribunal administratif de Lille qui les enjoignait à créer sanitaires et point d’eau pour es migrants, à renforcer les maraudes et laisser les associations faire leur travail de distribution des repas.  C’est dans ce contexte que les rapports entre responsables associatifs et représentants de l’Etat se sont détériorés au cours de ces derniers mois. Au point que le président de l’association « Salam », Jean-Claude Lenoir, a annoncé le 23 mars via Facebook que Salam « cesse tout échange avec les autorités ».

Les membres de Vie Active se trouvent quant à eux dans une position délicate : d’une part, l’organe est composé d’anciens bénévoles qui connaissent très bien le terrain et ses problématiques et qui avaient tissé des liens avec les nombreux Afghans, Erythréens et Ethopiens majoritairement présents sur place . « Les migrants se sentent trahis, ils avaient confiance en eux . Ils vivent mal de voir ces bénévoles qui travaillent pour un Etat qui ne veut pas d’eux, qui les maltraite. Ils se sentent abandonnés de partout », témoigne Marion. D’autre part, l’étudiante confie que parmi les membres de Vie Active, certains ne sont pas en accord avec les mesures prises par Emmanuel Macron mais agissent avec pragmatisme : « Ce sont des gens qui connaissent très bien le terrain et qui sont là depuis plusieurs années. Ils se disent que c’est mieux que ce soit eux qui se chargent de la distribution des repas plutôt que des personnes inexpérimentées qui risqueraient d’être débordées ».

Fatigue physique et psychologique des bénévoles

Aujourd’hui, Marion a décidé de quitter Calais pour un court moment du fait de la fatigue aussi bien physique que psychologique que vivent de nombreux bénévoles. « Les journées sont particulièrement intenses sur le plan émotionnel : le fait d’assister à des démantèlements de camps, de voir la police confisquer le peu d’affaires de ces jeunes hommes qui ont tout quitté pour arriver jusqu’ici, c’est frustrant. On a un sentiment d’impuissance, parfois il m’arrivait de rentrer chez moi et de pleurer pour dire à quel point j’étais mentalement épuisée », confie-t-elle avec une vive émotion dans la voix. Marion ne sait pas encore quand elle retournera œuvrer sur place auprès des migrants qui sont aujourd’hui dans une situation précaire. « Le Président Macron ne respecte pas les droits de l’homme. La France pourrait être condamnée par la Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH) mais rien n’y fait. Ça fait des années que cela dure et rien ne change, j’ai peur que la situation empire encore ». Marion est désormais partie aider le quotidien des exilés dans une autre région, à la Roya, à la frontière avec l’Italie.

Félix MUBENGA

France 3 // Après le départ des migrant.e.s vietnamien.ne.s, le camp d’Angres détruit

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/lievin/apres-depart-migrants-vietnamiens-camp-angres-detruit-1468675.html

La démolition du camp d’Angres a commencé mercredi matin, alors que la cinquantaine de migrants vietnamiens qui vivaient là ont évacué les lieux.

Par Jeanne BlanquartPublié le 03/05/2018 à 08:41

La démolition de la maison abandonnée qui servait d’abri a commencé, ce mercredi matin, à Angres. C’était là que s’étaient réfugiés une cinquantaine de migrants vietnamiens, depuis 2010.
Angres : à 100 km de Calais, « Vietnam City », discret camp de migrants aux mains de passeurs 

« La soixantaine de personnes a disparu en trois jours, après plusieurs allers-retours en voiture et en taxis« , explique Pascal Everaere, de l’association Fraternité et migration Bassin minier 62. « A priori ils sont partis vers l’Allemagne et la Belgique. »

Victimes d’un réseau mafieux ?

D’après lui, « le réseau mafieux leur a mis le couteau sous la gorge« , après que l’État leur a proposé une prise en charge pour l’hébergement. « Au final, personne n’a pu être pris en charge« , souffle l’associatif.

En février, une filière de passeurs avait été démantelée : 14 personnes avaient été interpellées à Angres et Paris et mises en examen du chef d’aide à l’entrée et au séjour irrégulier d’étrangers en France en bande organisée.

Le bâtiment, surnommé « Vietnam City », n’est donc plus. Des dortoirs et un autel bouddhiste, dans la cour, y avaient été installés.

Initiative Citoyenne Européenne pour une europe accueillante et mettre fin au délit de solidarité

https://www.lacimade.org/nos-valeurs-sont-menacees-demandons-une-europe-accueillante/

NOS VALEURS SONT MENACÉES : DEMANDONS UNE EUROPE ACCUEILLANTE !

2 mai 2018

Une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) est lancée pour mettre fin au délit de solidarité dans toute l’Europe. Signez avec nous !

Les gouvernements européens n’arrivent pas à faire face aux enjeux posés par les migrations. Des citoyens et citoyennes européens de tous horizons se sont mobilisés pour apporter leur soutien aux personnes migrantes.

Mais aux yeux de nos dirigeants, cette solidarité est un délit. Aujourd’hui, en Europe, des milliers de citoyens et citoyennes solidaires risquent des amendes ou des peines de prison car ils viennent en aide à celles et ceux qui fuient les violences en tous genres.

Ce n’est pas l’Europe que nous voulons ! Ces actes de solidarité sont le reflet des traditions européennes d’humanisme et de générosité, et ils doivent être reconnus comme tels !

C’est la raison pour laquelle nous lançons la toute première Initiative Citoyenne Européenne (ICE) pour une #EuropeAccueillante ! Grâce à cette pétition, exigeons que la Commission et le Parlement européens répondent à nos demandes.

 

Demandez à la Commission Européenne de :

  • Mettre fin au délit de solidarité
  • Soutenir les citoyens et citoyennes qui offrent un foyer et une vie nouvelle à des personnes réfugiés
  • Garantir des moyens et des règles plus efficaces pour défendre toutes les victimes de l’exploitation et de la criminalité

 

Pourquoi est-ce important ?

Encourager la solidarité, et non pas la punir !

Saviez-vous que la solidarité est considérée comme un délit ? Offrir un repas, acheter un ticket de train, ou tout simplement venir en aide à une personne étrangère dans le besoin – sont des actes passibles d’une amende ou de peine de prison dans 12 États membres de l’Union Européenne (UE). Les citoyens et citoyennes solidaires qui viennent en aide aux personnes migrantes sont considérés comme des passeurs car la directive Européenne définissant l’aide à l’entrée, au transit et au séjour irréguliers laisse à certains états membre de l’UE la possibilité de punir la solidarité. La Commission Européenne a refusé de réviser cette directive. Ensemble, mettons fin au délit de solidarité !

Accueillir celles et ceux qui fuient les persécutions

Il est inacceptable que des personnes qui fuient les persécutions risquent leur vie en empruntant des voies toujours plus dangereuses. De nombreux citoyens et citoyennes, lorsqu’ils en ont l’occasion, sont disposés à accueillir des réfugiés. Grâce aux programmes de parrainage, des citoyens et citoyennes de toute l’Europe peuvent soutenir des réfugiés en leur offrant un foyer sûr et une nouvelle vie. L’accueil individuel par des particuliers permet d’améliorer les conditions d’intégration des personnes et familles réfugiées. Il porte ses fruits sur le court et long terme en matière d’autonomie, d’insertion et de cohésion sociale. Nous voulons que la Commission offre un soutien direct aux groupes locaux venant en aide aux réfugiés qui se voient délivrer un visa national.

Offrir le même accès à la justice pour tous

Tout le monde a droit à la justice. Les personnes migrantes sont souvent victimes d’exploitation par le travail, d’abus et de violations de leurs droits fondamentaux. La peur d’être interpellé par la police à cause de leur statut réduit les chances de déposer une plaine et d’obtenir réparation. Ce ne serait pas le cas si les mécanismes de plaintes prévues dans les lois Européennes étaient renforcés. Nous voulons que la Commission garantisse des moyens et des règles plus efficaces pour défendre toutes les victimes.

 

Je veux agir : signez l’Initiative Citoyenne Européenne pour demander une Europe accueillante !

Réaction sur le vote à l’Assemblée Nationale du projet de loi asile et immigration

Projet de loi asile et immigration : un texte dangereux approuvé

 

https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/projet-de-loi-asile-immigration-un-texte-dangereux

Publié le 23.04.2018.

Sanctions injustes, rétention des enfants, doublement de la durée de rétention … Les députés viennent de voter un texte qui met en péril les droits des réfugiés et migrants en France. État des lieux du projet de loi « asile et immigration » avant son passage au Sénat.

Les enfants derrière des barreaux

Lors des débats, les députés ont décidé de fixer la durée maximale de rétention à 90 jours au lieu de 135 jours comme initialement prévue dans le projet de loi. C’est une victoire qui n’en est pas une. Cela représente toujours un doublement de la durée de détention.

Pire encore, les députés ont approuvé la possibilité de détenir des enfants dans des centres qui seraient plus « adaptés ». Pourtant, aucune personne migrante, et surtout pas un enfant, ne doit être détenue. Ces personnes n’ont commis aucun crime.

Les effets traumatisants de la détention, notamment sur des enfants, ont été prouvés à maintes reprises. Faisant preuve d’une grande complaisance, les députés ont raté l’occasion de mettre fin à la détention des enfants en France.

Lire aussi : Les dessous du projet de loi asile et immigration

Sanctionner la solidarité

Concernant le « délit de solidarité » , la majorité des parlementaires ont manifestement pris conscience du fait que la loi française pouvait être utilisée pour poursuivre à tort des personnes apportant une aide, sans but lucratif, à des personnes étrangères.

Toutefois, la rédaction retenue par l’Assemblée nationale n’est toujours pas alignée sur le droit international. La nouvelle liste des immunités et les conditions requises pour ne pas être poursuivi laisseront tout de même une épée de Damoclès au-dessus des militants, citoyens et organisations qui agissent pour le respect des droits humains.

Comprendre : Qu’est-ce que le délit de solidarité ?

Restreindre le droit de recours

Les députés ont approuvé en état les mesures qui prévoient de raccourcir la durée du recours contre une première décision négative sur une demande d’asile et de renvoyer certaines personnes avant même la décision finale de leur demande.

La possibilité de faire recours dans de bonnes conditions est primordiale pour les demandeurs d’asile. Cela constitue leur dernière chance de se voir protéger d’un renvoi vers un pays où leur vie est en danger.

Le projet de loi passe au Sénat

Suite à ce vote à l’Assemblée nationale, le projet de loi passe maintenant dans les mains des sénateurs. C’est l’occasion pour les sénateurs de modifier ce texte pour qu’ils reviennent sur ces mesures dangereuses pour les droits des réfugiés et migrants en France.

Nous ne manquerons pas d’interpeller les sénateurs sur ces sujets lors de son examen au Sénat.

Délinquants solidaires – communiqué sur Briançon

 

http://www.delinquantssolidaires.org/item/col-de-lechelle-impunite-identitaires-dun-cote-prison-tabassage-soutiens-pacifiques-migrants-de-lautre-jusquou-iront-gouvernement-police-justice

Col de l’Échelle : impunité d’un côté, tabassage de l’autre ? Jusqu’où iront-ils pour décourager la solidarité ?

Publié le 26 avril 2018

Alors que des citoyen·ne·s, associations et collectifs locaux se mobilisent depuis de longs mois pour organiser l’accueil de personnes exilées sur leur territoire face aux pratiques irrégulières des forces de l’ordre, les évènements de ce week-end à Briançon montrent bien que le délit de solidarité a encore de beaux jours devant lui.

Dans le cadre d’une mise en scène médiatique au col de l’Échelle à la frontière franco-italienne, le groupe d’extrême-droite Génération Identitaire a bloqué la frontière entre le 21 et 22 avril, étalant des messages haineux en pleine montagne, barrant la route à des personnes épuisées par un trajet en montagne, les mettant ainsi potentiellement en danger, puis relayant les photographies de leurs faits d’armes sur les réseaux sociaux à grand renfort de commentaires xénophobes. Ainsi, à l’instar de ce qui s’est passé lors de l’action organisée en Méditerranée à l’été 2017 pour saborder les sauvetages de personnes migrantes, des militant⋅e⋅s d’extrême droite de plusieurs pays européens sont venues bloquer symboliquement la frontière sans que les forces de l’ordre interviennent ou que les autorités condamnent clairement cette action, se bornant à évoquer des «gesticulations».

Le dimanche 22 avril, une manifestation pacifique composée de plus de 150 personnes exilées et de leurs soutiens est partie de Clavière en Italie pour rejoindre Briançon à pieds et ainsi protester contre la militarisation de la frontière et la non prise en charge des personnes mineures ou en demande d’asile par les autorités françaises. Les organisations locales et régionales alertent depuis 2015 sur les atteintes systématiques aux droits des personnes migrantes à la frontière franco-italienne, de Menton à Briançon sans qu’elles soient entendues par les responsables politiques. 

A l’issue de cette manifestation spontanée, six personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. Trois ont finalement été relâchées mais trois autres sont toujours en détention provisoire, enfermées à Gap et à Marseille. Poursuivies pour « avoir par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en bande organisée », elles risquent selon la loi française jusqu’à 10 ans de prison assortie de 750 000 euros d’amende. Le jugement ayant été renvoyé au 31 mai 2018, ces trois personnes originaires de Suisse et d’Italie resteront donc potentiellement enfermées jusqu’à cette date.

En marge de la manifestation, cinq participant·e·s attablé·e·s à la terrasse de l’Hôtel de la Gare à Briançon vont faire l’objet d’un contrôle d’identité. Les policiers demandent à l’une des personnes de les suivre, refusant d’en donner la raison. «On va pas te le répéter deux fois» lance un policier. La personne sort son téléphone pour prévenir un avocat, les policiers le lui arrachent  et la projettent au sol, lui sautent dessus. Face contre terre, coups de matraque, clef de bras, coup de genoux, pouces enfoncés dans les yeux, étranglement, la personne est finalement traînée par les pieds dans les escaliers, toujours face contre terre, puis jetée sur le goudron deux mètres plus loin. Alertés par les cris, des gens arrivent, les policiers gazent tout le monde, y compris la personne gisant au sol, visage tuméfié, en sang, la mâchoire gonflée, respirant difficilement et aveuglée par les gaz lacrymogènes. Souffrant de multiples contusions, d’un énorme hématome à la mâchoire, d’une entorse aux cervicales, et de douleur au niveau de la trachée, cette victime de la violence policière est amenée aux urgences. Résultat: 10 jours d’interdiction totale de travail. 

Il est inadmissible que ces personnes soient actuellement privées de liberté ou violentées alors qu’elles ont été interpellées dans le cadre d’une manifestation pacifique. En outre, ces militant·e·s de la solidarité ont participé à de nombreuses opérations de sauvetage en montagne, se rendant juste «coupables» d’assistance à personne en danger. Un cas de plus de dissuasion de la solidarité.

Le collectif Délinquants solidaires s’inquiète du peu de cas qui est fait par les pouvoirs publics de l’expression sans complexes d’une xénophobie et du blocage des frontières par des militant·e·s d’extrême-droite, qui a pour conséquences immédiates la mise en danger des personnes migrantes parmi lesquels des mineur·e·s, ainsi que le déni pur et simple du droit d’asile, qui est encore une obligation conventionnelle de la France.

Le collectif Délinquants solidaires condamne fermement la détention de soutiens des exilé⋅e⋅s et appelle à leur libération immédiate. Par ailleurs, il répète que la solidarité et l’accueil sur nos territoires manifestés par des milliers de citoyens et citoyennes doivent être encouragés au lieu d’être systématiquement dénigrés ou réprimés. Si les député·e·s ont raté l’occasion d’abroger le délit de solidarité, nous restons mobilisé·e·s et solidaires des personnes exilées pour réclamer un accès aux droits effectifs pour toutes et tous et le droit de s’organiser collectivement.  

Lire aussi : le Communiqué de presse de l’association « Tous Migrants » à Briançon, publié lundi 23 avril : https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/2141213332776901 

 

Voix du nord // Sur ordre du préfet, le camp de migrants vietnamiens bientôt évacués

http://www.lavoixdunord.fr/366263/article/2018-04-26/sur-ordre-du-prefet-le-camp-de-migrants-vietnamiens-bientot-evacue

Le camp de migrants vietnamiens de la commune d’Angres, installé sur le site des anciens services techniques de la ville, devrait être démantelé dans les prochains jours. Dans un arrêté préfectoral, Fabien Sudry a mis en demeure la maire Maryse Roger-Coupin de faire évacuer les lieux dans les plus brefs délais.

Chloé Simon | 26/04/201819h06

Le camp de migrants vietnamiens devrait être démantelé dans les prochains jours.

Le camp de migrants vietnamiens, qui rassemble actuellement une trentaine de personnes, devra très bientôt quitter le site des anciens services techniques de la commune d’Angres, qu’il occupe depuis désormais huit ans.

Dans un arrêté datant du 24 avril, le préfet du Pas-de-Calais, Fabien Sudry, a mis en demeure Maryse Roger-Coupin, maire de la commune, «  de faire cesser sous quinze jours l’hébergement de personnes  » sur le site de la rue de Transvaal, ajoutant que «  les bâtiments devront être efficacement clos et neutralisés pour éviter toute réoccupation  ».

À proximité d’un site Seveso

«  Ce camp est devenu un point d’appui pour les réseaux criminels de passeurs. Les populations étrangères du camp, hébergées dans des conditions précaires, sont victimes de ces réseaux qui les exploitent  », explique Fabien Sudry. Plusieurs opérations de police judiciaire ciblant des passeurs ont été menées ces dernières années,

Mais l’arrêté préfectoral met en avant un autre argument : celui de la présence à proximité de l’entreprise Palchem, un site classé Seveso. «  En cas d’accident, le camp se trouve dans la zone de conséquences vitales  », poursuit le préfet du Pas-de-Calais. Il y a un mois et demi, Fabien Sudry attirait l’attention de la maire d’Angres sur ce «  problème évident d’intérêt public  ».

Quinze jours pour évacuer

Il y a une semaine, Maryse Roger-Coupin adressait une lettre à ce sujet au préfet, mais le courrier ne semble pas l’avoir convaincu. «  Cette lettre ne contenait pas d’engagement précis d’agir, c’est pourquoi j’ai pris la décision de la mettre en demeure dans un délai de quinze jours pour solutionner ce problème de sécurité évident  », expose Fabien Sudry. Car à ces éléments viennent également s’ajouter les différentes rixes ayant eu lieu sur le site.

Le camp accueille actuellement une trentaine de personnes.

Si les modalités de l’opération de démantèlement restent à décider avec la commune, Fabien Sudry assure que l’intervention sera assortie de propositions de mise à l’abri. «  Nous leur proposerons des places en centres d’hébergement et, s’il y a des mineurs, ils seront mis à l’abri au titre de la protection de l’enfance dans des centres habilités.  »

Dans un projet d’arrêté municipal daté du 25 avril, mais dont la préfecture n’avait pas eu communication ce jeudi, la mairie d’Angres indique qu’à compter du 30 avril, il sera «  formellement interdit à quiconque d’occuper de manière continue ou temporaire le site des anciens services techniques  ». La démolition des bâtiments pourrait avoir lieu le 3 mai.

Malgré nos sollicitations, nous ne sommes pas parvenus à joindre Maryse Roger-Coupin.

Des conditions d’accueil « précaires mais humaines »

Le Collectif fraternité migrants bassin minier 62, qui accompagne les migrants d’Angres, se réunira ce jeudi soir en compagnie des occupants du camp. Pour les bénévoles de l’association, l’argument du site Seveso exposé par le préfet ne tient pas. «  L’entreprise a toujours été là, depuis l’installation des migrants, pourquoi avancer cet argument seulement maintenant ? s’indigne l’un d’eux. Le camp a été aménagé de manière certes très vétuste, mais comporte au moins des sanitaires et un point d’eau. Les conditions de vie y sont précaires mais humaines.  »

Un repli dans les bois ?

D’après les membres du collectif, la fermeture du camp ne fera pas partir les migrants, mais les obligera simplement à s’installer dans les bois ou un peu plus loin, où les conditions de vie n’en seront que plus mauvaises. «  Quand les Vietnamiens partiront, d’autres mafias s’empresseront d’investir les lieux  », affirme un bénévole, selon qui la proximité de la station essence de l’A26, point d’appel pour embarquer dans des camions en direction de l’Angleterre, entraînera toujours la présence de migrants.

Angres – Appel à la mobilisation contre la politique d’expulsion

Le Collectif appelle à un rassemblement sous forme de cercle du silence le samedi 5 mai à 17h30, place Jean Jaurès à Lens. Venez nombreux et nombreuses.
Et faites tourner dans vos réseaux!


A Angres comme ailleurs, la politique d’expulsion se poursuit !

Angres, le 27 avril 2018 – Après le démantèlement contraint des camps de migrants de Calais, Tatinghem, Norrent Fontes, c’est maintenant le tour de celui de Angres.

« C’est le dernier du Pas de Calais, il doit disparaître » répète Monsieur le Préfet du Pas de Calais.

Les migrants de passage d’origine vietnamienne sont installés depuis 2010 sur un terrain, mis à disposition par la municipalité de Angres, qui s’est mobilisée pour assurer des conditions respectueuses de la dignité humaine à ces exilés (accès à l’eau, sanitaires, chauffage au bois l’hiver).

Rappelons ici qu’assurer certaines conditions minimales d’humanité ce n’est pas un devoir ; c’est une obligation légale.

Le collectif « Fraternité migrants bassin minier 62 » dénonce aujourd’hui les pressions exercées par le Préfet sur Madame la maire de Angres, si elle ne sollicite pas le démantèlement.

Les raisons de sécurité évoquées officiellement pour justifier le démantèlement sont tout à coup urgentes ? Pourquoi réagit-on aujourd’hui ? L’insécurité ne s’est pas aggravée depuis 2010 et les maisons quasi mitoyennes de l’usine PALCHEM sont-elles aujourd’hui hors du périmètre létal dont nous parle Monsieur le Préfet dans son arrêté ?

Les raisons de la fermeture du camp sont disproportionnées au regard du contexte, d’autant que l’État n’a jamais assumé ses responsabilités règlementaires en la matière, laissant la collectivité locale, seule, « gérer » les conséquences des politiques migratoires européennes.

Le Préfet du Pas de Calais s’inscrit dans cette politique inhumaine, mais aussi coûteuse et inefficace, qui consiste à réprimer plutôt que de prendre en compte la réalité : ce ne sont pas les camps qui créent la migration. À Calais, sur l’ensemble du littoral et jusqu’en Belgique, malgré les démantèlements, les exilés sont toujours là, poursuivis par les autorités, isolés devant la pression des passeurs ; ils continuent de risquer leur vie pour passer en Grande Bretagne.

Madame la Maire de Angres l’a bien compris : l’aire d’autoroute sur l’A26 à trois encablures de l’Angleterre continuera d’attirer les migrants de passage, vietnamiens, ou de toute autre nationalité. Que fera-t-on de ces personnes après les avoir enfermés 90 jours (merci M. Collomb), dans des centres de rétention administrative surpeuplés? Tout le monde sait bien qu’ils ne repartiront pas ; aucun accord n’existe avec ces pays.

Le collectif Fraternité migrants du bassin minier du Pas de Calais salue la ténacité dont Mme COUPIN, maire de Angres, a fait preuve jusqu’à maintenant en assumant une politique d’hospitalité et d’humanité malgré les difficultés rencontrées depuis plus de 10 ans.

Nous partageons avec elle l’inquiétude des conséquences du démantèlement : précariser davantage la situation des migrants, les jeter dans la rue, rendre les relations avec leur voisins français encore plus tendue, favoriser le mécontentement de tous et donner du grain à moudre aux extrémistes de tout poil, renforcer leur dépendance aux passeurs, créer des conditions d’insécurité pour tous.

La France pays des droits de l’homme mérite bien mieux que cela.

Nous ferons un cercle du silence pour protester contre cette politique migratoire inique relayée par le préfet

Le samedi 05 mai à 17h30 place Jean Jaurès à LENS face à la mairie

Soutenez-nous ! Soutenons-nous ! Soyons nombreux !

Fraternité migrants bassin minier 62