- LE JOURNAL HORS LES JUNGLES
n°34 // 7 novembre 2019
La lettre d’info de la Plateforme de services aux migrants
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche
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Infos des lieux de vie
- A Ouistreham, 250 personnes vivent dans le Squat du Marais proche de la gare. Elles sont majoritairement jeunes, parfois mineures, majoritairement soudanaises. La commune de Lion sur mer a pris la décision l’an dernier de fournir des locaux pour héberger 10 personnes tout l’hiver. Le maire veut continuer dans cette optique. Le monde artistique (un cinéma local, un centre chorégraphique, etc.) se fédère aujourd’hui autour de la cause des exilé.e.s.
- A Grande-Synthe, depuis l’expulsion massive du gymnase et des différents campements environnants le 17 septembre dernier, les associations se mobilisent pour garantir de nouveau l’accès des personnes exilées à leurs droits fondamentaux de base (et notamment à l’eau), mais également exiger des solutions dignes et durables. C’est en ce sens qu’elles se sont mobilisées le 15 octobre, à l’occasion du conseil municipal de Grande-Synthe (voir le communiqué de presse inter-associatif ici), ainsi que le 5 novembre devant la Communauté Urbaine de Dunkerque.
- A Calais, un jeune nigérian est mort dans sa tente, dans la nuit du 30 octobre, vraisemblablement intoxiqué par l’oxyde de carbone : il avait mis des braises dans une boite de conserve pour se tenir chaud. Un rassemblement a eu lieu le lendemain, comme à chaque annonce de décès devant le parc Richelieu : hommage, déploration, colère devant de telles conditions de survie, et le besoin partagé de se sentir ensemble dans ces moments. Deux autres personnes avaient été retrouvées mortes sur la plage du Touquet le 14 octobre.
- A Calais encore, les trois jours pour l’inauguration du dragon ont attiré les foules. Cette manifestation d’envergure a d’emblée été politisée par la maire pour qui il s’agit de changer l’image de la ville qui serait ternie par la présence des personnes exilées. Le ministre de l’intérieur va dans le même sens, parlant d’une « reconquête culturelle et républicaine de la ville ». C’est également à l’occasion de ces festivités que la mairie a produit un arrêté municipal pour interdire, jusqu’au 6 janvier 2020, les distributions associatives de nourriture en centre ville. Plus fondamentalement, c’est la présence des personnes migrantes en centre-ville qui est ici ciblée, comme l’ont dénoncé les associations dans un communiqué de presse le 30 octobre 2019.
Infos des assos
- Les associations pilotant le projet CAFI (Coordination d’actions aux frontières intérieures) — Amnesty International, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières et le Secours Catholique –, proposent une action de mobilisation aux trois frontières (Italie, Espagne et Grande-Bretagne) le 4 décembre, afin de dénoncer les violations des droits fondamentaux des personnes en exil. A la frontière franco-britannique, des actions auront lieu simultanément à Calais, Dunkerque et Londres. Joignez-vous à nous !
- Nouvelle rencontre avec des talents de femmes au Secours Catholique de Calais le 10 novembre 2019. C’est un moment par et pour les femmes, de 14h à 18h, au 47 rue de Moscou !
Info de la PSM
- Atelier sensibilisation : le prochain atelier sensibilisation de la PSM aura lieu le samedi 9 novembre, à Auchy-lès-Hesdin ! Nous y serons accueilli.e.s par le collectif ECNou. Au menu : on teste Migramundo, jeu de sensibilisation pour les 9-11 ans, et on continue à s’entrainer ensemble à lutter contre les préjugés ! Inscriptions ici.
- De nombreuses personnes ont été accueillis à Lille par Bruno Mistiaen, toutes ces années. Bruno est mort le 10 octobre, nous lui rendons hommage.
Échappée belle
- Underground water road, route maritime clandestine, une exposition photographique de Philippe Bazin au Château Coquelle de Dunkerque jusqu’au 21 décembre, avec notamment une série intitulée « vider Calais ». Plus de renseignements ici
- « Un fou noir au pays des blancs » spectacle de Pie Tshibanda. Après plus de 1500 représentations à travers le monde, il est enfin en France (à Lambersart le 6 novembre). Informations ici
- « Tant que nos cœurs battront », un film de Éléonore Dumas (au Varlin à Grande-Synthe, jeudi 8 novembre à 18h30, en présence de la réalisatrice) : « un groupe de femmes bénévoles, âgées de 60 à 90 ans, se démènent quotidiennement pour venir en aide aux personnes migrantes. Héroïnes des laissé.e.s-pour-compte, elles sont engagées à plein temps. Ce film les interroge sur leur engagement et nous livre leurs précieux témoignages ».Lire ici
- « Pour Sama », un film documentaire réalisé par Waad al-Kateab et Edward Watts. Quand le conflit en Syrie commence en 2012, Waad al-Kateab est une simple étudiante d’Alep. Quatre ans plus tard, elle fait partie des derniers survivants avant que la ville ne tombe aux mains des forces de Bachar al-Assad en décembre 2016.
Temps de formation et d’échanges
- L’observatoire des territoires frontaliers a animé le 18 octobre à Calais un séminaire intitulé « Routes, campements, dispositifs de contrôle et d’entrave, le régime frontalier en Europe ». . Une journée riche de témoignages et d’échanges. Le projet ici
Outil sensibilisation du mois
- La Cimade décrypte 15 préjugés sur les migrations. Ces déclarations sont énoncées dans les discours des politiques et sont également relayées par certains médias. A lire ici
Pour comprendre / pour cogiter
- « Plus les frontières seront fermées, plus les passeurs seront indispensables pour les migrants». La découverte de 39 corps sans vie dans un camion au Royaume-Uni a relancé la lutte contre les « trafics de migrants ». Le problème est davantage politique, selon Antoine Pécoud, sociologue spécialiste des migrations à l’université Paris-XIII, qui s’explique dans cette interview dans Libération du 25 octobre
- « Santé mentale des exilés en France : où en est-on ? » : Un dossier thématique du Centre Primo Lévi. Si les troubles en santé mentale, et plus largement la souffrance psychique, touchent une majorité de personnes exilées et ont des conséquences graves tant sur leur vie que sur la société, cette question est néanmoins peu investie par les pouvoirs publiques. A lire ici
- « Une autre politique migratoire est possible : en tant que collectivités locales, élus et acteurs de la société civile, nous le prouvons chaque jour ! », proclament Nathalie Pere-Marzano et Damien Carême dans une tribune du Monde du 7 octobre 2019.
- « Ce qui me gêne, c’est le traitement différencié selon les nationalités » : des officiers de l’OFPRA témoignent . Publié le 7 octobre sur France Inter
Plateforme de services aux migrants
archives.psmigrants.org
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