Newsletter n°34

  • LE JOURNAL HORS LES JUNGLES
    n°34 // 7 novembre 2019

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La lettre d’info de la Plateforme de services aux migrants
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche

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Infos des lieux de vie

  • A Ouistreham, 250 personnes vivent dans le Squat du Marais proche de la gare. Elles sont majoritairement jeunes, parfois mineures, majoritairement soudanaises. La commune de Lion sur mer a pris la décision l’an dernier de fournir des locaux pour héberger 10 personnes tout l’hiver. Le maire veut continuer dans cette optique. Le monde artistique (un cinéma local, un centre chorégraphique, etc.) se fédère aujourd’hui autour de la cause des exilé.e.s.
  • A Grande-Synthe, depuis l’expulsion massive du gymnase et des différents campements environnants le 17 septembre dernier, les associations se mobilisent pour garantir de nouveau l’accès des personnes exilées à leurs droits fondamentaux de base (et notamment à l’eau), mais également exiger des solutions dignes et durables. C’est en ce sens qu’elles se sont mobilisées le 15 octobre, à l’occasion du conseil municipal de Grande-Synthe (voir le communiqué de presse inter-associatif ici), ainsi que le 5 novembre devant la Communauté Urbaine de Dunkerque.

Manifestation devant la CUD – 5.11.2019

  • A Calais, un jeune nigérian est mort dans sa tente, dans la nuit du 30 octobre, vraisemblablement intoxiqué par l’oxyde de carbone : il avait mis des braises dans une boite de conserve pour se tenir chaud. Un rassemblement a eu lieu le lendemain, comme à chaque annonce de décès devant le parc Richelieu : hommage, déploration, colère devant de telles conditions de survie, et le besoin partagé de se sentir ensemble dans ces moments. Deux autres personnes avaient été retrouvées mortes sur la plage du Touquet le 14 octobre.
  • A Calais encore, les trois jours pour l’inauguration du dragon ont attiré les foules. Cette manifestation d’envergure a d’emblée été politisée par la maire pour qui il s’agit de changer l’image de la ville qui serait ternie par la présence des personnes exilées. Le ministre de l’intérieur va dans le même sens, parlant d’une « reconquête culturelle et républicaine de la ville ». C’est également à l’occasion de ces festivités que la mairie a produit un arrêté municipal pour interdire, jusqu’au 6 janvier 2020, les distributions associatives de nourriture en centre ville. Plus fondamentalement, c’est la présence des personnes migrantes en centre-ville qui est ici ciblée, comme l’ont dénoncé les associations dans un communiqué de presse le 30 octobre 2019.

Message de personnes exilées et de leurs soutiens au dragon

Infos des assos

  • Les associations pilotant le projet CAFI (Coordination d’actions aux frontières intérieures) — Amnesty International, La Cimade, Médecins du Monde, Médecins sans Frontières et le Secours Catholique –, proposent une action de mobilisation aux trois frontières (Italie, Espagne et Grande-Bretagne) le 4 décembre, afin de dénoncer les violations des droits fondamentaux des personnes en exil. A la frontière franco-britannique, des actions auront lieu simultanément à Calais, Dunkerque et Londres. Joignez-vous à nous !
  • Nouvelle rencontre avec des talents de femmes au Secours Catholique de Calais le 10 novembre 2019. C’est un moment par et pour les femmes, de 14h à 18h, au 47 rue de Moscou !

Info de la PSM

  • Atelier sensibilisation : le prochain atelier sensibilisation de la PSM aura lieu le samedi 9 novembre, à Auchy-lès-Hesdin ! Nous y serons accueilli.e.s par le collectif ECNou. Au menu : on teste Migramundo, jeu de sensibilisation pour les 9-11 ans, et on continue à s’entrainer ensemble à lutter contre les préjugés ! Inscriptions ici.
  • De nombreuses personnes ont été accueillis à Lille par Bruno Mistiaen, toutes ces années. Bruno est mort le 10 octobre, nous lui rendons hommage.

Échappée belle

  • Underground water road, route maritime clandestine, une exposition photographique de Philippe Bazin au Château Coquelle de Dunkerque jusqu’au 21 décembre, avec notamment une série intitulée « vider Calais ». Plus de renseignements ici

  • « Un fou noir au pays des blancs » spectacle de Pie Tshibanda. Après plus de 1500 représentations à travers le monde, il est enfin en France (à Lambersart le 6 novembre). Informations ici
  • « Tant que nos cœurs battront », un film de Éléonore Dumas (au Varlin à Grande-Synthe, jeudi 8 novembre à 18h30, en présence de la réalisatrice) : « un groupe de femmes bénévoles, âgées de 60 à 90 ans, se démènent quotidiennement pour venir en aide aux personnes migrantes. Héroïnes des laissé.e.s-pour-compte, elles sont engagées à plein temps. Ce film les interroge sur leur engagement et nous livre leurs précieux témoignages ».Lire ici

  • « Pour Sama », un film documentaire réalisé par Waad al-Kateab et Edward Watts. Quand le conflit en Syrie commence en 2012, Waad al-Kateab est une simple étudiante d’Alep. Quatre ans plus tard, elle fait partie des derniers survivants avant que la ville ne tombe aux mains des forces de Bachar al-Assad en décembre 2016.

Temps de formation et d’échanges

  • L’observatoire des territoires frontaliers a animé le 18 octobre à Calais un séminaire intitulé « Routes, campements, dispositifs de contrôle et d’entrave, le régime frontalier en Europe ». . Une journée riche de témoignages et d’échanges. Le projet ici

Outil sensibilisation du mois

  • La Cimade décrypte 15 préjugés sur les migrations. Ces déclarations sont énoncées dans les discours des politiques et sont également relayées par certains médias. A lire ici

Pour comprendre / pour cogiter

  • « Plus les frontières seront fermées, plus les passeurs seront indispensables pour les migrants». La découverte de 39 corps sans vie dans un camion au Royaume-Uni a relancé la lutte contre les « trafics de migrants ». Le problème est davantage politique, selon Antoine Pécoud, sociologue spécialiste des migrations à l’université Paris-XIII, qui s’explique dans cette interview dans Libération du 25 octobre
  • « Santé mentale des exilés en France : où en est-on ?  » : Un dossier thématique du Centre Primo Lévi. Si les troubles en santé mentale, et plus largement la souffrance psychique, touchent une majorité de personnes exilées et ont des conséquences graves tant sur leur vie que sur la société, cette question est néanmoins peu investie par les pouvoirs publiques. A lire ici
  • « Une autre politique migratoire est possible : en tant que collectivités locales, élus et acteurs de la société civile, nous le prouvons chaque jour ! », proclament Nathalie Pere-Marzano et Damien Carême dans une tribune du Monde du 7 octobre 2019.
  • Le vendredi 15 novembre à 19h, au centre européen de séjour à Calais, présentation du livre de Pierre Freyburger, Luc Georges, Eric Chabauty : « L’impasse », suivie de discussion sur le travail des bénévoles et des associations dans différents lieux en Europe.

 


Plateforme de services aux migrants
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Newsletter n°35

JOURNAL HORS LES JUNGLES
n° 35 // 13 décembre 2019

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La lettre d’info de la Plateforme des Soutiens aux Migrant.e.s
Réseau d’associations intervenant dans les camps d’exilé.e.s de passage
du Nord de la France et du littoral de la Manche

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Infos des lieux de vie

  • Saint Hilaire Cottes, encore une expulsion inutile, inhumaine. C’était le 6 novembre. L’association Terre d’Errance dénonce la destruction illégale d’un campement à Saint-Hilaire Cottes avec un hélicoptère, trois véhicules et plus de gendarmes que d’exilés présents, ils n’étaient que 6. Lire ici le Communiqué de Presse. Le 25 novembre a eu lieu une nouvelle évacuation lors de laquelle un gendarme a braqué son arme sur une personne vivant sur le campement.
  • Ouistreham : le matin du 6 novembre des gardes mobiles ont usé de gaz lacrymogène et de coups sur des personnes exilées qui dormaient sur un rond point. Une manifestation en soutien aux personnes et pour dénoncer ces violences a été organisée l’après-midi.
  • Calais, encore une évacuation le 3 décembre : plusieurs camps de migrants ont été évacués par les forces de l’ordre qui sont intervenues dans les campements installés dans la zone industrielle des Dunes où se trouvaient plusieurs centaines de migrants.

Infos des assos

  • Mobilisation le 4 décembre pour dénoncer les atteintes aux droits des personnes exilées commises aux frontières par les autorités françaises : une centaine de personnes à Calais, entre 150 et 200 à Dunkerque, et encore plusieurs centaines à Briançon, Menton et Hendaye. Un retour en image et le communiqué de presse des associations.
  • Premier bilan de l’Observatoire inter-associatif des expulsions de lieux de vie informels. Depuis plus de 25 ans, des formes précaires d’habitat (bidonvilles, squats, etc.) sont réapparues en France sous l’effet conjugué de la présence sur le territoire de diverses populations en précarité économique et sociale et de l’insuffisance criante des politiques d’hébergement, de logement, d’accueil et d’intégration. Considérant qu’il est nécessaire d’objectiver cette dénonciation, et face à la faiblesse des données officielles disponibles, plusieurs associations actives auprès des personnes contraintes de vivre dans des formes informelles d’habitat se sont associées pour réaliser un observatoire des expulsions collectives visant ces lieux de vie. C’est ici.

C’est par là que ça se passe

Nouvelle rubrique pour faire connaître des initiatives politiques, militantes, festives de personnes exilées, de passage, réfugiées ou pas.

  • A l’occasion d’audiences au Tribunal de Grande Instance de Boulogne sur Mer, le 4 décembre 2019, des personnes occupantes de terrains à Calais requérantes et associations en soutien dénoncent les violations successives du droit à la protection de leur domicile, garanti par la Convention européenne des droits de l’Homme. Lire le communiqué rédigé par les personnes exilées et les associations ici. Le résultat des audiences sera rendu le 18 décembre 2019.
  • Table ouverte afghane le 26 novembre dans les locaux du Secours Catholique à Calais : après une approche culturelle autour des rites liés au mariage et à la naissance, nos hôtes afghans avaient préparé un kabuli palaw, le plat traditionnel pour tout rassemblement afghan et un shir berenj en dessert. Pour terminer ils nous ont fait partager leurs danses traditionnelles.

Info de la PSM

  • Bruno Mattei est mort le 17 Novembre. Il a beaucoup œuvré au rapprochement entre le réseau 59/62 de soutien aux personnes exilées bloquées à la frontière et le réseau de personnes Rroms ou considérées comme telles. Avec l’autre Bruno, (Mistien) c’est encore un « juste » qui disparaît.
  • La PSM s’engage dans un partenariat avec un chercheur universitaire de Manchester, Sébastien Bachelet pour un travail de recherche sur une comparaison du « délit de solidarité » à la frontière Maroc/Espagne, et à la frontière franco-britannique. On vous en dit plus bientôt !
  • Le Journal des jungles. Le numéro 12, « Lettres du cœur », est enfin en ligne ici si vous ne l’avez pas en version papier.

Encore un peu de patience pour découvrir le numéro 13, « Femmes traversant les frontières » !

Envie d’agir

  • Agir pour protéger les personnes dont les droits sont bafoués : Comme chaque année autour du 10 décembre, journée internationale des droits de l’Homme, la campagne d’Amnesty International 10 jours pour signer vous donne le pouvoir de changer la vie de 10 personnes ou groupes de personnes en quête de justice à travers le monde ou dont les droits sont bafoués. Trouver les informations et la pétition ici.

  • Appel à mobilisation le 18 décembre pour la la journée internationale des migrant.e.s. Les États Généraux des Migrations appellent à se mobiliser et participer à la campagne « Égaux, égales, Personne n’est illégal ! » Lire ici

Belles Échappées

« Se préoccuper d’art dans un pays gouverné par des fascistes, c’est une force, c’est une philosophie de l’espoir » Suhaid Gasmelbari

  • « Talking about trees », un film de Suhaid Gasmelbari. Brahim, Suleiman, Manar et Altayeb, cinéastes facétieux et idéalistes, sillonnent dans un van les routes du Soudan pour projeter des films en évitant la censure du pouvoir.

  • « L’orphelinat », film afghan de Parwareshghah. Il s’appelle Qodrat, il a 15 ans et balade ses yeux rêveurs dans les rues de Kaboul en 1989.

Autres temps de formation et d’échanges

  • Une Formation sur les violences sexuelles et sexistes et sur la Protection contre les risques d’abus sexuels et d’exploitation des populations déplacées se tiendra le mardi 17 décembre. Elle est proposée par le Haut Comité aux Réfugiés (HCR) et le Planning Familial 62. Ce sera de 9h à 13h à Calais ou de 14h à 18h à Grande Synthe.
  • Les Welcome day, formations interassociatives sont des temps d’échange proposés mensuellement depuis janvier 2019 sur Calais. Cette formation permet de faire rencontrer les nouvelles et nouveaux bénévoles pour appréhender le contexte de la frontière dans lequel on intervient, de discuter de notre engagement et comment prendre soin de nous et des autres dans notre bénévolat. Il est possible d’organiser un tel temps d’accueil sur d’autres territoires ! A bon entendeur…

Outils juridiques

  • Une Legal Team ou équipe de soutien juridique, à l’initiative de la Cabane juridique s’est formée pour la manifestation du 4 décembre. Plus d’explications ici Que faire en cas de rencontre avec la police ? C’est ici.
  • Un bus d’accès au droit, projet du Barreau de Lille, a été inauguré en novembre dernier. Parmi les permanences de ce bus dans toute la région Hauts de France, les avocat.e.s se proposent de venir 1 à 2 fois par mois dès janvier 2020 sur le littoral pour réaliser des consultations juridiques au plus près des besoins des personnes.

Sensibilisation : outil(s) du mois !

  • « Parcours de migrant.e.s », un jeu proposé par la Cimade. A la façon d’un jeu de l’oie, ce jeu invite à se lancer dans le parcours d’une personne qui quitte son pays pour venir (re)construire sa vie en France. Vous le trouverez ici et une expérimentation avec l’association ECNou. Juliette proposera un atelier autour de ce jeu dans le Boulonnais début 2020.

Pour comprendre / pour cogiter

  • En 2019, l’Europe compte ses murs. Alors que l’Europe célèbre le 30ème anniversaire de la chute du Rideau de fer, de nouveaux murs sont érigés un peu partout sur le Vieux Continent qui s’est barricadé face aux migrants. Reportages des rives de la méditerranée à Calais et ses barbelés.

A Calais, le 26 septembre, dans la zone industrielle des Dunes, des grilles financées par le Royaume-Uni. Photo Aimée Thirion

  • Un article titré  » Migration : et si on laissait les demandeurs d’asile choisir leur pays d’accueil ?  » à trouver ici. Cette proposition fait partie de 4 solutions proposées par un groupe de chercheurs belges qui ont travaillé sur une réforme de la politique d’asile et de migration en Europe présentée aux députés européens le 2 décembre 2019.

Plateforme des soutiens aux migrant.e.s
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« Parcours de migrants » expérience de sensibilisation avec l’association ECNou

Nous avons découvert ce jeu de La Cimade au CDSI de Boulogne. Juliette qui est animatrice là-bas, nous a fait jouer et nous avons trouvé très intéressante cette idée de « vivre » les démarches auxquelles sont confrontés les migrants.

Pour avoir le statut de réfugié, on se doute bien que les démarches à entreprendre sont nombreuses, mais on ne sait pas toujours qu’il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois, et que la part de chance est importante. Au bout du parcours, quelques-uns obtiennent le statut de réfugiés. D’autres reçoivent des OQTF, sont déboutés, arrivent parfois en centre de rétention, finissent par vivre dans la rue ou sont renvoyés , soit dans le pays dans lequel ils ont été « dublinés » ou même, dans leur pays d’origine, avec tous les risques que cela suppose.

Ce jeu est très bien conçu : migrants de situations différentes (âge, sexe, métier, mariés ou non), venant de différents continents et pour des raisons différentes. Il invite au partage des questions que l’on se pose, et au partage de nos connaissances et de nos expériences.

Au cours des 7 séances de jeu (en août, septembre et novembre), nous avons atteint des publics différents : membres d’ECNou tout d’abord, puis membres du Secours Populaire, des Restaus du Cœur, du CADA de Berck, et de personnes donnant des cours de français à de jeunes migrants.

Ce jeu a suscité un grand intérêt et a donné lieu à des partages très riches, certaines personnes arrivant avec des idées fausses car elles ne connaissaient pas grand-chose à la situation des migrants, d’autres partageant leur vécu et leur connaissances.

Le fait que cette approche soit ludique aide à faire passer des notions qui pourraient être rébarbatives (sigles, lois, réglementations)

Ces rencontres se sont passées dans la bonne humeur et la convivialité. Certains joueurs nous ont dit qu’ils aimeraient renouveler l’expérience pour découvrir d’autres situations, et approfondir leurs connaissances.

Nous pensons que ce jeu est un excellent moyen de sensibiliser les gens à ce que vivent les migrants une fois arrivés en France.

Formation et sensibilisation sur la problématique des violences liées au genre

Bonjour à toutes et tous,

Nous fêtions le 25 novembre dernier la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Cette date marque le début de la Campagne de 16 jours contre les violences liées au genre, qui va jusqu’à la Journée internationale des droits humains le 10 décembre.

Dans ce cadre, le HCR France en partenariat avec le Planning Familial 62 organise une demi-journée de Formation et de sensibilisation gratuite sur la problématique des violences liées au genre ainsi que sur la Protection contre les risques d’abus sexuels et d’exploitation des populations déplacées.

Cette responsabilité n’est pas seulement au cœur du mandat du HCR. Il s’agit d’une question de droits humains dont nous, en tant que travailleuses et travailleurs humanitaires, devons tenir compte dans nos actions. Nous devons ainsi prévenir ces violences liées au genre, en réduire les risques et intervenir en temps voulu. Nous devons aussi veiller à ce que les personnes pour lesquelles nous travaillons puissent avoir accès à la protection et à l’assistance sans craindre de subir l’exploitation ou les abus sexuels.

Nous serions donc très heureux de vous accueillir à cette formation qui aura lieu le mardi 17 décembre de 9h00 à 13h00 à Calais ou de 14h à 18h à Grande-Synthe. Nous vous ferons parvenir le programme détaillé ainsi que le lieu dès confirmation de votre participation.

Merci de me confirmer votre présence par email à l’adresse suivante : soofi@unhcr.org avant le 11 décembre 2019.

Bien cordialement,

Sadaf Soofi, Associée de Protection, HCR France

Armelle Walton, Chargée de mission Egalité Femmes-Hommes, Le Planning Familial du Pas-de-Ca

Journal des Jungles n°12 – Lettres du coeur

Ce numéro a été réalisé dans le cadre d’une résidence d’écriture portée par l’association Itinérance Cherbourg, et accueillie du 16 au 18 novembre 2018 à la bibliothèque de Cherbourg. Il s’inscrit dans un projet bien particulier puisque les personnes exilées participantes étaient invitées à poursuivre l’initiative lancée par l’artiste Paloma Fernandez Sobrino. Celle-ci a réuni 400 témoignages et histoires de vie de personnes migrantes collectés entre Brest et Gibraltar, dans ce qui est devenu en 2017 “l’encyclopédie des migrants”

Vous trouverez donc dans ce numéro du Journal des Jungles des lettres adressées à une personne restée au pays, un père, une mère, un.e ami.e… Elles sont écrites en dari, russe, arabe, albanais , kurde ou encore arménien.

Et l’aventure ne s’est pas terminée là pour les participant.e.s à la résidence, puisque les lettres ont également donné lieu à une puissante mise en scène théâtrale. A suivre !

En attendant, vous pouvez découvrir le Journal des Jungles n°12 en cliquant sur les images ci-dessous ! Vous pouvez également le télécharger en format PDF ici.

[Legal team] En cas de rencontre avec la police

Que faire en cas de rencontre avec la police :

Avant de partir en manifestation :

  • Pense à avoir le numéro du téléphone de la Legal team sur toi
  • Pense à avoir le nom d’un.e avocat.e
  • Dans l’idéal, écris les numéros de téléphone de la Legal team et d’un.e avocat.e sur ton bras, pour pas qu’ils soient lisibles si tu en as besoin
  • Évite d’avoir sur toi : drogues illégales, objets considérés comme des armes (même par « destination »), carnet d’adresse ou répertoire téléphonique

Lors de la confrontation :

  • Ne laisser aucune personne isolée : en cas de charge policière, essaie de rester avec des gens que tu connais
  • Protège ton visage en cas de lacrymo, mais fais attention, dissimuler volontairement ton visage peut être considéré comme un délit
  • Filme les forces de l’ordre en action : c’est un droit, malgré les demandes d’arrêt qu’ils peuvent prononcer
  • Repère (si possible) les matricules, plaques d’immatriculation, numéro de compagnie

Contrôles d’identités : les forces de l’ordre peuvent contrôler l’identité de toute personne suspectée d’être l’auteur.e d’une infraction, de se préparer à en commettre une, ou de pouvoir fournir des renseignements sur une infraction, ou pour « prévenir une atteinte à l’ordre public ». Les contrôles d’identités sont aussi possibles dans des zones répertoriées (ports, aéroports, gares). Le procureur peut ordonner par écrit des contrôles massifs dans un espace et un temps limité. Tu es libre d’avoir tes papiers ou non sur toi, mais tu as l’obligation de décliner ton identité. Si cela n’est pas fait, tu peux être emmené-e au poste de police pour vérification d’identité.

Les fouilles dans les affaires personnelles (sac, portefeuille, poches) sont assimilées à des perquisitions. Il faut dont en théorie être suspecté-e d’avoir commis une infraction. Lors d’un simple contrôle d’identité, seule la «palpation de sécurité » est autorisée. Dans ce cas, elle doit être faite par une personne du même sexe que la personne palpée, si cette dernière le demande. En principe, toute fouille doit donner lieu à un procès-verbal qu’il n’y a pas obligation à signer.

En garde à vue :

La mise en garde à vue doit t’être notifiée. Fais attention à l’heure, l’heure prise en compte doit être celle de ton interpellation et non celle de la notification de la garde à vue !!

Tu peux demander :

  • Un.e avocat.e dont tu as le nom ou un.e commis.e d’office
  • Un.e médecin : même si tu es en bonne santé, le certificat médical est une protection en cas de violence policière à venir
  • D’appeler un proche, c’est la police qui appelle pour toi : appelle quelqu’un qui saura prévenir soutiens juridiques et fournir des garanties de représentations. (Les garanties de représentations sont des preuves d’adresse, de boulot, d’études, qui prouvent que tu ne vas pas t’enfuir)

Pour la signature des PV et dépositions, RELIS, si tu constates une erreur, modifie-la au bas de la déposition au stylo. Tu as le droit de refuser de signer également, afin de pouvoir plus tard revenir sur tes déclarations et contester le PV.

REFUSE la comparution immédiate même si les flics te proposent en échange d’écourter la garde à vue.

Ne DIS RIEN même si la police te dit que « tes amis ont parlé », rappelle-toi que les flics ne sont pas tenus de dire la vérité. Il faut s’en tenir à « je n’ai rien à déclarer », «je ne parlerais qu’en présence de mon avocat », c’est un droit. Ceci évite qu’un casier vierge se remplisse d’un coup avec de faits erronés.

En cas d’arrestation : tu peux refuser de signer un PV. Le refus d’empreinte, d’ADN, de signalétique (digitales et photos numérique), de prélèvement biologique sont des délits (à toi de voir ce que tu veux faire).

Les seules informations que tu es obligé-e de donner sont : ton nom, ta date de naissance, ton lieu de naissance.

Filmer les forces de l’ordre : CF circulaire de 2008

Les policiers ne bénéficient pas de protection particulière en matière de droit à l’image : ils peuvent être filmés dans l’exercice de leur fonction, malgré un refus de leur part. Ils ne peuvent pas saisir un appareil photo, une caméra ou leur contenu, à moins qu’il ne s’agisse d’un officier de police judiciaire habilité par le parquet. Vous avez le droit de demander, avant de débloquer votre téléphone, si l’officier est véritablement habilité par le parquet. (Ceci implique que le téléphone soit bloqué par un code d’accès).

Les forces de l’ordre ont en principe l’obligation d’être identifiables : un matricule caché n’est en principe pas autorisé.

Copwatching :

En cas de copwatching, sur une interpellation ou intervention de la police etc… Note :

  • Le type de force de l’ordre : gendarmerie, CRS, police nationale…
  • Le matricule s’il n’est pas caché (situé au niveau du cœur)
  • Le véhicule et la plaque
  • Le numéro de la compagnie et celui du véhicule (marquée en haut à gauche à l’arrière du véhicule)
    • chez les CRS, il s’agit d’un chiffre arabe et d’un chiffre romain renvoyant au numéro de la compagnie
    • chez les gendarmes c’est une lettre et un chiffre
  • L’heure
  • Le lieu
  • Un signe particulier chez les flics : roux, couleur de peau, présence féminine (qui permet d’identifier au mieux la compagnie).

Qu’est-ce qu’une « Legal team »?

Qu’est-ce qu’une legal team ?

Une legal team est un groupe de soutien juridique contre la répression des événements militants. Ce groupe s’inscrit plus largement dans  une pratique plus large et organisée de défense collective qui sensibilise, pose un cadre et rassure les manifestant.e.s.

L’équipe intervient donc en amont de la mobilisation, pendant son déroulement et assure le suivi des incidents s’il y en a.

Ce n’est donc pas une protection contre les débordements car la Legal team n’a aucun contrôle sur le comportement des agents de police et des manifestants . En revanche elle propose une défense collective, qui inclue la totalité des participants à la manifestations. Ce, qu’une erreur soit commise ou non, tout le monde doit être défendu.

En préalable à une manifestation ou une action, sont aussi généralement diffusés le numéro de téléphone de la legal team ainsi que les noms des avocat.e.s qui se sont proposé.e.s. Il faudra les écrire sur le bras afin d’avoir en permanence le numéro de la legal team à appeler et de donner le nom de l’avocat.e en cas d’arrestation.

Dans l’idéal, une équipe d’observateurs peut être présente autour de la manifestation, en retrait afin de limiter au maximum les risques d’interpellation. Ainsi, les membres de l’équipe pourront filmer au mieux toutes les « rencontres » avec la police, et apporter des preuves si besoin. Aucune qualité particulière n’est requise, une légère formation / explication de ce rôle peut être proposée.

[Extrait] Lettre de Myriam après un après-midi « Talents de femmes »

« C’est avec beaucoup de sincérité que je vous écris cette lettre : récemment vous m’avez invitée à une après-midi « Talents de femmes », j’ai découvert ce jour là des communautés de culture de tous horizons et de tout âge, des femmes heureuses de partager un moment autour d’une tasse de thé, de gâteaux faits maison, de délicieuses crêpes. Heureuses d’échanger un regard, un sourire, heureuses d’improviser avec un petit rien une véritable pièce de théâtre, de participer à des ateliers pour apprendre les unes des autres, heureuses d’oser s’exprimer, dire leurs peurs, leurs craintes, mais aussi leurs joies. Puis toutes ces jeunes femmes et jolies jeunes filles se sont tenues la main pour partager une danse. J’ai senti que ces femmes étaient le reflet d’une intelligence morale : malgré ce que certaines vivent au quotidien, elles gardent la foi. J’étais avec ma tante, et celle-ci m’a glissé à l’oreille : « Je me sens étrangère, mais c’est intéressant de découvrir ce qu’elles vivent ». Moi au contraire, je me suis sentie à l’aise, je me suis sentie bien auprès d’elles, comme si nous partagions le même fardeau : l’indifférence humaine. Mais nous partageons aussi la joie d’aimer notre prochain. »

Tract inter-associatif distribué lors de l’action devant la CUD le 5.11.2019

Tract inter-associatif de l’action devant la Conférence des maires, à la Communauté Urbaine de Dunkerque, le 5 novembre 2019

COMMUNAUTÉ = SOLIDARITÉ ?

Voici un peu plus de 50 ans était créée la Communauté Urbaine avec pour objectif de réunir sur des bases de solidarité les communes riches et pauvres du littoral dunkerquois. Et de fait la CUD s’est investie depuis lors dans de multiples actions à caractère social allant de l’aide aux salariés tels ceux de Normed brutalement licenciés, aux habitants de quartiers défavorisés (plan banlieue 89), aux jeunes en créant par exemple l’Université du Littoral, plus récemment encore en mettant en service « le bus gratuit ». En de nombreux domaines la CUD a fait montre de solidarité active.

Il est un secteur crucial par contre où la solidarité, la fraternité affichée sur ses murs, n’est pas à la hauteur de ses capacités ni des ambitions sociales qu’elle affiche, pas davantage que de celles des communes qui la composent : celui de l’accueil des exilés, des migrants. Depuis 20 ans par centaines ils fuient la guerre, les violences, la misère et transitent sur notre littoral avec la volonté de gagner la Grande-Bretagne que la nature a mise à proximité de nos côtes. Face à la politique répressive d’un État défaillant, seules une commune Grande-Synthe et une vingtaine d’associations appliquent chaque jour depuis 20 ans l’obligation de venir en aide aux personnes en danger, au nombre desquelles se trouvent de tout jeunes bébés !

La région dunkerquoise, qui vous a élus et qui a connu elle-aussi le désastre de la guerre et vu sa population en détresse fuir lors du dernier conflit mondial ses villes et villages assiégés, est réputée pour la qualité de son accueil. Aussi nos associations demandent-elles à la CUD et aux maires qui y siègent de s’opposer clairement aux auteurs des discours de haine distillés contre les étrangers et de s’engager plus résolument dans la défense de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. En ce sens le rétablissement du lieu de concertation, d’échanges et de propositions auxquelles participaient voici quelques années nos associations d’aide et de soutien aux exilés, pourrait être l’amorce d’une action partagée vraiment solidaire pour faire face à l’urgence humanitaire. Les élus communautaires ne sauraient rester insensibles à la détresse, à la précarité qui ne font que croître d’êtres humains qui survivent à leurs portes.

Associations signataires :

ACCMV Grande-Synthe, ADRA Dunkerque, AMIS Téteghem, Auberge des Migrants, Bethlehem, Cimade Nord-Picardie, Collective Aid , DROP-solidarité, Emmaüs Grande-Synthe, Ligue des Droits de l’Homme, Médecins du Monde, MRAP Dunkerque, Refugee Womens Centre, RYS, SALAM, SAVE

Article Voix du Nord : Dragon de Calais et « reconquête »

Dragon de Calais: le ministre de l’Intérieur y voit le symbole d’une «reconquête»

Le Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, lors du point presse tenu avant d’assister au spectacle du Dragon. PHOTO MARC DEMEURE

Le Ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, lors du point presse tenu avant d’assister au spectacle du Dragon. PHOTO MARC DEMEURE

La maire Natacha Bouchart avait invité Christophe Castaner à assister au spectacle du Dragon. « C’est ma place de ministre de l’Intérieur d’être ici », a souligné l’intéressé lors d’un point presse à l’hôtel de ville, peu après 19 h. « Natacha Bouchart s’est battue pour reconquérir l’image de Calais, entachée par la crise migratoire. Depuis que je suis ministre, je travaille avec elle pour que la pression migratoire soit gérée, et qu’elle soit acceptable. Aujourd’hui, j’ai voulu être aux côtés des élus Calaisiens pour cet ambitieux projet du Dragon, la plus belle image d’une reconquête républicaine et culturelle à Calais », a-t-il expliqué.

Accompagnement du projet Dragon

Le ministre approuve l’arrêté qu’a pris Natacha Bouchart interdisant les distributions de repas aux migrants dans le centre-ville. « Il y a des lieux dédiés pour cela. Il n’est pas opportun de multiplier les points de distribution dans Calais. Les associations sont de bonne volonté, mais elles doivent composer ». Revenant sur l’accompagnement de l’État dans le projet du dragon (l’État ayant déjà financé 4 millions d’euros), il a déclaré « qu’il n’[était] pas terminé. Nous accompagnerons sa montée en puissance  »