La Commission européenne et le ministère de l’Intérieur italien ont été saisis par sept ONG transalpines.
L’histoire est à peine croyable. Selon des ONG italiennes, citées par le « Guardian » qui publie ce jeudi 12 avril un article à charge, des policiers aux frontières français auraient falsifié l’acte de naissance d’au moins deux migrants mineurs non accompagnés afin de leur refuser l’entrée sur le territoire. La Commission européenne et le ministère de l’Intérieur italien ont été saisis par sept associations transalpines.
« Nous avons vu les policiers »
Le droit européen garantit aux migrants mineurs isolés, voyageant seuls, une protection et la possibilité de rejoindre un membre de leur famille installé dans un des Etats membres. Les migrants doivent alors prouver leur identité et leur âge aux autorités du pays dans lequel ils se trouvent. S’ils ont moins de 18 ans, ils doivent pouvoir bénéficier des droits relatifs aux mineurs. Pour pouvoir refuser l’entrée du territoire français à au moins deux mineurs, des policiers français auraient ainsi falsifié leur date de naissance.
C’est à la frontière franco-italienne, dans la ville de Vintimille, que les deux mineurs qui tentaient de rejoindre la France ont été stoppés par la police. Daniela Ziterosa, juriste pour l’ONG Intersos, raconte au « Guardian » : « Nous étions là par hasard et nous avons vu deux mineurs, que nous connaissions bien, se faire arrêter par la police française. »
La juriste poursuit :
« Nous avons alors vu les policiers écrire une date de naissance erronée sur le document ‘refus d’entrée sur le territoire’. Un des enfants a pris une photo du document, on peut y voir que la date de naissance d’origine a été modifiée. »
Le mineur qui a pris la photo est né en Erythrée, en Afrique de l’Est, le 1er octobre 2001. La date inscrite sur le formulaire est celle du 1er janvier 2000.
Le jeune voulait passer par la France pour tenter de rejoindre la Suède, où son frère est installé.
L’ONG finit par faire le poids face à la police :
« Nous avons réussi à empêcher leur renvoi et les Français les ont finalement acceptées. »
Selon le « Guardian », la police française n’a pas encore souhaité commenter l’affaire.