France soir // Un policier gifle un migrant à Calais: six mois de prison ferme

Un policier qui avait giflé un migrant à l’été 2016 dans un centre de rétention près de Calais a été condamné jeudi à six mois de prison ferme. Il est également interdit d’exercer dans la fonction publique pendant deux ans avec sursis.

Le policier qui avait frappé un migrant a écopé de 6 mois ferme.

©Damien Meyer/AFP

Un fonctionnaire de la police aux frontières (PAF) a écopé d’une peine de six mois de prison ferme jeudi 23. Le tribunal de Boulogne-sur-Mer l’a condamné pour avoir giflé un migrant dans centre de rétention administrative situé non loin de Calais. Ce policier avait déjà été condamné pour violence par le passé, notamment sur sa concubine.

Les faits, qui remontent à août 2016, sont les suivants: le policier assurait l’escorte d’un migrant jusqu’en salle de jugement du centre de rétention administrative de Coquelles qui abrite une antenne du tribunal de grande instance de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). Lors de ce transfert, il a violemment giflé la personne menottée qu’il escortait. Et ce devant une greffière qui a tenu à témoigner contre cette agent de la PAF.

« C’était un geste malheureux de protection, il n’a pas voulu gifler« , a tenté d’expliqué le conseil du prévenu lors de l’audience. Et d’ajouter: « Cette personne était assez agitée, elle se relevait tout le temps, il a craint un coup de tête et a allongé le bras qui est allé sur le visage de la personne« .

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« Il y a bien eu gifle et elle ne se justifiait nullement. La personne, assise, était menottée et votre collègue la maintenait. A supposer que cette gifle fût un réflexe, cela n’atténue pas votre responsabilité. Comme policier, vous avez une obligation de sang-froid et de neutralité« , avait estimé de son côté la procureure selon La Voix du Nord.

« J’ai été commissaire de police pendant quinze ans. Attendez-vous à devoir vous battre devant la commission de discipline pour ne pas être exclu« , lui a lancé le président du tribunal. « On ne peut pas accepter un tel comportement de la part de fonctionnaires de police« , et ce même dans la situation très compliquée qu’ils vivent à Calais, a ajouté le magistrat rapporte Nord Littoral.

Le fonctionnaire s’est également vu interdit de détention d’arme pendant cinq ans et interdit de fonction publique pendant deux ans avec sursis