16 août 2017 : Manifestation de mineurs non accompagnés mis à l’abri à Cassel, au sein d’un Centre de répit temporaire et collectif (CRTC), géré par l’Afeji.
COMMUNIQUÉ
« Nous voulons que nos droits soient respectés.
Nous sommes tous des mineurs non accompagnés, venant de Guinée, Sénégal, Cameroun, Cote d’Ivoire, Mali.
Nous étions à Lille, « habitants » du parc des Olieux. Suite à l’expulsion du parc le 23 novembre 2016, La préfecture et Le Département nous ont mis à l’abri à l’Escale à Dunkerque. De là on nous envoyés à Cassel, nous disant que ce ne serait plus une mise à l’abri mais un vrai foyer. Arrivés à Cassel, on nous a dit qu’on n’était là que pour un mois, encore une nouvelle mise à l’abri en attendant un vrai foyer. C’était en mars, et nous sommes toujours là, à attendre. Pas d’école en juillet et août et aucune activité ne nous est proposée.
Nous sommes en colère car on ne nous entend pas. Quand on parle, les éducateurs oublient très vite ce qu’on a dit. Ils ne nous prennent pas au sérieux. Ils nous oublient.
Ce qu’on voudrait ?
– Notre priorité c’est d’être accompagnés dans nos démarches pour trouver un apprentissage. Nous sommes scolarisés à Wormhout, Hazebrouck et Dunkerque (pour aller à l’école à Dunkerque on doit se réveiller à 5h et on arrive bien trop tôt à l’établissement). Nos formations : boulangerie, plomberie, mécanique, agent de propreté, cuisine, bâtiment. Nous avons besoin d’aide pour trouver un employeur qui nous formera dans le cadre d’une formation en apprentissage. Nous n’avons pas d’ordinateur à notre disposition pour faire ces recherches.
Nous n’avons eu aucun manuel ni aucune fournitures scolaires, à part quelques cahiers pour étudier malgré nos demandes.
– Nous n’avons pas de CMU malgré nos nombreuses demandes. Certains d’entre nous ont besoin d’être opérés. On doit même payer nos médicaments.
– Après le renvoi du personnel d’entretien, on nous demande de nettoyer les espaces communs en plus de nos chambres !
– Nous avons droit à de l’argent de poche mais nous n’avons que 21 euros par semaine en ticket service.
– Aucun accompagnement pour ceux d’entre nous qui se sont débrouillés pour avoir des activités.
– Nous avons aussi besoin d’un référent social car nous approchons de notre majorité : aide pour l’allocation d’autonomie, aide pour le contrat d’accès à l’autonomie.
– A chaque réclamation, on nous demande de ne pas faire de vague, on nous menace d’avoir un rapport et des problèmes avec la préfecture lors de notre demande de titre de séjour.
On aime la France.
On se sent seuls et oubliés.
L’AFEJI nous fatigue. »
Les mineurs non accompagnés mis à l’abri au CRTC (Centre de Répit Temporaire et Collectif) de Cassel