camp de Angres

Depuis septembre 2018, des Soudanais sont à Angres. Premier camp sur la station, terrain appartenant à la sanef. Camp démantelé en novembre 2018. Suite à ce démantèlement, les Soudanais se sont abrités dans des maisons abandonnées à Liévin.
Ils ont été expulsés de ces maisons le mardi 14 mai 2019 toujours dans les mêmes conditions d’expulsion : police, CRA, CAO, Foyer pour les mineurs…
Situation encore plus précaire depuis, ils errent dans le secteur avec toujours le même but : l’Angleterre.
Face aux grands besoins, un inter collectif a été créé, afin d’essayer au mieux de les aider. (depuis octobre).
Les associations se relayent le soir pour offrir un repas aux migrants, distribués dans une église qui est mise à disposition des bénévoles et Migrants (depuis novembre). Cela permet d’être à l’abri car avant nous servions les repas dans les champs quelque soit la météo.
Ils peuvent également recharger leur téléphone, se poser le temps du repas. Ce temps permet la convivialité, le partage, l’échange.
Le parking de la station service est toujours fermé aux poids lourd. Décision du préfet depuis juillet 2018 (me semble-t-il) dans le but qu’il n’y ait plus de migrants.

Steenvoorde

Les conditions d’accueil se sont durcies, plus de terrain municipal pour l’hiver, plus d’accueil de nuit pour les personnes vulnérables (malade, les femmes avec enfants ou enceintes et les demandeurs d’asile) dans la salle paroissiale. De ce fait l’association a mis en place un hébergement solidaire au besoin en continuant d’accueillir dans cette salle les migrants la journée. La nuit plus aucun lieu n’est toléré, les implantations sont systématiquement supprimées. L’errance nocturne est la règle habituelle. L’aire de repos est toujours interdite aux poids lourds.

Grâce à un partenariat Terre d’Errance /  Secours Catholique qui loue le local au diocèse, l’accueil de jour perdure malgré la volonté des autorités de fermer ce lieu. La salle est ouverte de 8h à 20h. Cela permet aux personnes migrantes de se pauser, d’être à l’abri. L’association permet aux exilés de se nourrir, de se vêtir, de se doucher, d’être soignées et de se sentir accueillies, écoutées et considérées car ils sont nos frères en humanité. Il y a actuellement une dizaine de personnes. Des cours de français sont aussi proposés.

 

nouvelles de Calais

Malgré les dispositifs technologiques (drones, caméras infra-rouge) et les équipements financés par la Grande-Bretagne pour la gendarmerie française (motos tous terrains…), qui facilitent la surveillance du littoral, de nombreuses traversées de la Manche en bateau gonflable ont été réussies ces dernières semaines. Que valent les arguments des autorités pour dissuader les exilés de tenter la traversée (« c’est dangereux, la mer est froide, les courants très forts, le trafic maritime important ») ? Rien ! Les exilés ont affronté bien des dangers dans leur parcours vers l’Europe et en Europe, et leur dernière chance, l’Angleterre, est si proche !

Le collectif Appel d’Air, qui rassemble des exilés et des bénévoles européens, a réussi le 8 mai à organiser une belle manifestation, colorée, énergique, résolue, pour dénoncer les conditions de survie imposées aux exilés à Calais par les autorités, et les accords de Dublin, en vertu desquels les pays européens ballottent les exilés et leur refusent leur protection. Le collectif réfléchit à d’autres formes d’action pour le futur.

Encore un décès sur l’autoroute A16 : Muele, un exilé érythréen, a été renversé par une voiture, et a perdu la vie. Les associations calaisiennes ont organisé un rassemblement à sa mémoire et ont réussi à collecter les fonds nécessaires pour le rapatriement de son corps.

situation à Calais

Tout le monde est éparpillé, j’ai eu l’impression de voir des tentes partout avec plusieurs petits campements… Ces personnes exilées  m’ont montré les nouveaux grillages. La police les attend à la sortie de la mosquée et les emmène loin du centre ville. Pas d’autres solutions que de rentrer à pied ou d’appeler une asso pour qu’on vienne les chercher.
Ces personnes  m’ont aussi parlé du « jeu » tellement immonde qu’il en deviendrait presque risible entre la police et les assos : les assos ramassent les tentes et affaires personnelles avant le passage des forces de l’ordre  puis les rendent après leur départ.

Le fichier biométrique des mineur.e.s isolé.e.s étrangers

Fichier biométrique des mineur.e.s

L’article 51 de la « nouvelle  » loi asile, la ènième !  prévoit la création d’un fichier biométrique comportant photos et empreintes des jeunes demandant une protection en tant que mineur isolé pour « assurer un suivi plus rapproché des mineurs.. ». Le décret d’application lui, va bien au delà de l’objectif de la loi : il veut accélérer et rendre plus fiable l’évaluation de l’âge, lutter contre la fraude documentaire et contre la fraude à l’identité. Soit. Mais les moyens prévus pour cela semblent contraires aux droits fondamentaux des mineurs non accompagnés. Qu’on en juge : Il s’agit entre autre, d’empêcher un jeune de faire des demandes successives dans différents départements. Or les modalités d’accueil sont extrêmement différentes selon les départements, il est donc logique pour un jeune de tenter sa chance ailleurs… de plus, le jeune a pu, parfois se faire envoyer par la suite des documents, acte de naissance ou jugement, qu’il souhaite faire valoir dans une nouvelle demande. Il a pu aussi résider chez un tiers considéré, à tort ou à raison, comme un représentant légal, et voir sa demande refusée pour cette raison. Lorsque ce tiers ne l’héberge plus, il est logique qu’il fasse une demande à nouveau… Pouvoir renouveler une demande « dans l’intérêt supérieur de l’enfant » fait pourtant partie des recommandations du Conseil de l’Europe1.

Le projet de décret prévoit aussi de transférer le fichier établi par le Conseil Départemental en vue de la protection de l’éventuel mineur au fichier « étrangers » des préfectures lorsque la minorité est refusée. Cela permettrait de notifier au jeune, dès la fin de sa procédure d’évaluation de minorité, une OQTF (obligation de quitter le territoire français), voire une interdiction de retour sur le territoire. Et donc de l’expulser ! Ceci sur une simple évaluation administrative, sans que le jeune ait pu faire un recours auprès du juge des enfants, comme la loi le permet !

Les conditions de recueil d’empreintes et d’identité nécessaires à la demande de protection ne sont pas des conditions sereines et n’inspirent pas la confiance pour celui qui doit les les fournir : bien souvent, cela est fait au poste de police ou de gendarmerie, bien souvent sans interprète, sans explication sur ce à quoi cela doit servir. Impossible pour le ou la jeune de se sentir en confiance, d’autant plus que, pour la majorité, ils ou elles, ont subi, ou ont été témoins de violences ou d’abus de la part d’adultes, parfois des policiers au cours de leur périple. Il n’y a aucune mesure d’accompagnement ou de soutien prévue pendant la procédure pour ces jeunes particulièrement vulnérables. Il n’est pas prévu de respecter un secret professionnel pour des données à caractère pourtant personnel. Et l’information donnée au mineur est trop restreinte pour qu’il puisse donner son « consentement éclairé ». Même dans le cas favorable où les informations sont données dans la langue adéquate, l’information est donnée par écrit, ce qui ne convient pas à tous, il n’y a pas de temps prévu pour les questions, la réflexion, ou les conseils. Le refus du jeune de se soumettre à ce recueil est souvent rédhibitoire, et conduit à un refus de le reconnaître comme mineur.

Pourtant, là encore, selon le Conseil de l’Europe3, le refus de participer à une procédure de détermination de l’âge ne doit pas entraîner une décision sur l’ âge ou le statut.

Neuf associations2 ont déposé une QPC (question prioritaire de constitutionnalité) et le Conseil d’Etat a décidé le 16 Mai de transmettre cette demande au Conseil Constitutionnel « pour qu’il reconnaisse l’atteinte injustifiée et disproportionnée que ce fichier porte à l’exigence de l’intérêt supérieur de l’enfant et au respect de la vie privée ».

1Conseil de l’europe, division des droits de l’enfant, détermination de l’âge : politiques, procédures et pratiques des Etats membres du conseil de l’europe respectueuses des droits de l’enfant, septembre 2011

2Anafé, Avocats sans frontières, GISTI, La Cimade, LDH, MdM,Secours catholique Caritas france, SAF, SM.

Programme Printemps de l’égalité des droits 2019

8 mai 10h, Lille : Marche du CSP59 de Porte des Postes au cimetière d’Haubourdin pour rendre hommage aux « tirailleurs » Africains morts pour libérer la France

8 mai Calais 18h30 accueil de la marche Vintimille – Calais et Manifestation des exilés à partir du rond-point de la route de St Omer jusqu’au port, puis au centre-ville de Calais

10 au 17 mai Lille, FUIQP : projet de débaptiser une (ou plusieurs) rue qui porte un nom raciste et de la rebaptiser avec une appellation en référence aux réfugiés

15 ou 16 mai Valenciennes A préciser

17, 18, 19 mai à Saint Sauveur – Lille organisé par la ligue des droits de l’homme

Fête de l’environnement à Saint Sauveur sur l’eldorado en lien avec le Mexique

autour des questions: l’eldorado pour qui ? qu’est-ce que c’est ? les murs aux USA/Mexique et les murs en France

25 Mai STOP/ DUBLIN : LILLE place de la République de17h à 22h: Marche du CSP59 de Porte de Douai au CRA de Lesquin pour revendiquer l’abrogation de l’accord Dublin

3 juin Hazebrouck, 20 h00 Projection du film sur Grande Synthe une ville ou tout se joue, en présence de la réalisatrice.

8 juin dans le Béthunois

– un tournoi de foot et une seconde activité sportive sont prévues

– un concert et un repas festif le soir

9 juin à Lille Festival de la Charnière, projection du film Harragas (« les brûleurs »)

22 juin Lille, Concert à Lille de 14h à 17h

à partir de 15h: ateliers d’histoires critiques avec un atelier sur la parole des migrants

26 juin Lille le Grdr souhaite proposer 2 projection-débat dans le cadre du printemps 2019. L’une à Lille (cinéma l’univers) le 26 juin en soirée

Collectif Appel d’air – Appel à mobilisation 8 mai 2019

LA MARCHE DES OUBLIÉ.E.S
APPEL A MOBILISATION LE 8 MAI A 18H30

ROUTE DE SAINT-OMER A CALAIS
Par le collectif Appel d’air

A toutes et tous,

Calais et les refugié.e.s qui s’y échouent se trouvent dans une spirale d’insécurité et de menace permanente depuis une quinzaine d’années, mais la situation a atteint aujourd’hui un degré d’indignité sans précédent.

Invisibilisée suite au spectacle hypocrite du démantèlement de la Jungle en 2016, la réalité calaisienne reste tout aussi rude et brutale pour les personnes encore présentes.

Aujourd’hui, Calais est la scène silencieuse d’une véritable guerre d’usure. Instabilité, emprisonnement et anéantissement mental et physique dus aux accords de Dublin. Violences policières gratuites et dégradantes. Évictions quotidiennes et expulsions définitives des lieux de vies depuis plus de quatre mois. Déportations croissantes d’individus vers des dictatures, synonymes de condamnations à mort. Fortifications agressives avec murs en béton, grillages et barbelés – un rappel constant et explicite de l’accueil inhumain, français et européen.

L’Etat français se renferme de plus en plus sur les personnes exilées, les étouffants, à l’abri des regards. Pour cela, une manifestation, qui prendra la forme d’une marche, se terminant au port de Calais est appellée le 8 mai.

Les revendications des personnes exilées du collectif sont:

La reconnaissance et l’arrêt des violences policières
–La reconnaissance de l’aberration des accords Dublin et leur abolition
–L’arrêt de la stigmatisation et de la criminalisation des personnes exilées
–La suppression des dispositifs urbains ‘anti-humain.e.s’
–L’arrêt des expulsions quotidiennes des lieux de vie, la libre circulation des personnes en Europe
–L’arrêt des déportations, notamment au Soudan, et ailleurs
–La reconnaissance des mort.e.s aux frontières par des excuses publiques des dirigeant.e.s européens

Ne permettons pas au gouvernement français d’agir une fois de plus avec violence en toute impunité!
Ne permettons plus la souffrance des personnes vulnérables aux mains de l’Europe oppressive!
Ne laissons pas tomber dans l’oubli les victimes des violations de libertés perpétuées par la France!

Venez nombreux pour faire valoir ces revendications, condamner les coupables, et soutenir les personnes exilées du Nord de la France.