Quelque 200 réfugiés sont actuellement évacués du squat dit « 5 étoiles » à Lille. Un important dispositif policier est sur place. Des opposants à l’évacuation sont également présents.
Un peu moins de 200 personnes – des hommes, des femmes et des mineurs non accompagnés – sont en train d’être évacués du squat «5 étoiles» à Lille. Un peu moins de 200 policiers sont sur place, le secteur de la rue de Valenciennes est quadrillé par les forces de l’ordre depuis 5 h 30 ce mardi matin.
Une centaine de militants se sont rassemblés dès 4h30 pour s’opposer à l’expulsion. Une partie d’entre eux ont formé une chaîne humaine devant les grilles, comme le montre notre vidéo.
D’autres étaient à l’intérieur. Ils ont tous été évacués par la police. Une douzaine ont été interpellés. Certains ont dénoncé des violences policières lors de l’opération.
Des conditions de vie précaires
Installé à Lille depuis plus d’un an et demi, ce squat a défrayé la chronique tant les conditions dans lesquelles survivaient ces quelque 200 réfugiés et migrants étaient précaires et indignes.
Plus d’une centaine d’entre eux a survécu durant des mois dans cet entrepôt voisin de la friche Saint-Sauveur, sans eau potable, ni commodités d’hygiène de base. Avant que la justice n’exige l’installation d’équipements sanitaires en novembre dernier. En mai dernier, une jeune femme enceinte avait exprimé toute sa détresse de survivre en ces lieux.
En mars un collectif d’associations avait écrit une lettre ouverte à la préfecture devant les craintes d’une expulsion attendue et liée à la fin de la trêve hivernale. Le collectif, porté par la Cimade et l’association Abbé-Pierre avaient fait part de leur inquiétude quant au sort qui serait réservé aux migrants, en majorité des personnes d’Afrique subsaharienne (des Guinéens pour beaucoup).
La préfecture avait alors assuré que « chaque situation sera étudiée ». À suivre donc puisque ce mardi matin, l’expulsion annoncée par une décision de justice le 15 juillet 2018, suite à une action du propriétaire du bâtiment, le bailleur social Partenord, a été appliquée.
La préfecture précise ce mardi matin que les situations de chaque personne sont étudiées sur place : « Les personnes ayant engagé une procédure de régularisation seront mises à l’abri dans des centres adaptés et les personnes sans droit, ni titre feront l’objet d’une procédure administrative d’éloignement du territoire. »