Oyez, oyez braves âmes ! Le « Journal des Jungles » est de retour !
Oui, c’est vrai, mea culpa, la livraison de ce numéro 2 est quelque peu tardive, mais cela s’explique !
En effet, une bonne nouvelle : la petite équipe de réalisation du Journal s’est agrandie et a accueilli d’une part, trois modestes mais extraordinaires étudiants de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD), Rahaf Demashki, Afrouz Razavi et Pejman Mirzaei (chapeautés par Rudi Bauer) et d’autre part, le regard avisé de Sébastien Thierry, coordinateur du PEROU.
Et pour que tout ce petit monde rentre dans le comité de rédaction, il a fallu un peu pousser les murs (de la création) ! Raison pour laquelle nous sommes un peu en retard ! Mais pour quel résultat !
Le Journal est en téléchargement ici. Et en guise d’avant-goût, vous trouverez ci-dessous l’éditorial réalisé par Sébastien Thiéry.
Bonne lecture et rendez-vous au mois de juin pour le numéro 3 !
Crédits : Afrouz Razavi
Éditorial du Journal des Jungles (numéro 2)
Faire l’hospitalité : seule politique responsable.
Les tenants de la politique dite « de fermeté » détiennent la solution : il convient d’expulser et de détruire toute installation illicite (compter 100 000 euros pour une telle opération sur un bidonville de 100 personnes, selon les calculs de l’association PEROU), reconduire les clandestins à la frontière (compter 21 000 euros par tête, selon les chiffres de François Gemmene, de l’Institut du développement durable et des relations internationales), rétablir la totalité des postes de contrôle douanier, redéployer par milliers des forces de polices aux frontières, abroger des dizaines de conventions internationales, défaire par conséquent les accords commerciaux qu’elles contiennent et réduire de moitié les ambitions d’exportation, changer de régime afin de se débarrasser des principes fondamentaux de cette République, inviter enfin, une fois exécutées ces quelques formalités, la population française à procréer 2,2 fois plus qu’à l’accoutumé afin de donner à la pyramide démographique une silhouette digne de ce nom et de garantir au pays une survie au-delà de 2050.
Nul besoin d’être grand clerc pour conclure que l’irresponsabilité et la démagogie sont de ce parti-là : nous n’avons pas les moyens d’expulser toute la misère du monde ! Pire : nous avons besoin de l’accueillir, et dans les meilleurs conditions qui soient. D’où notre obstination, à nous tous qui nous retrouvons sur les terrains où l’hostilité fait rage : faire l’hospitalité, au moins parce que nous n’avons pas d’autre choix que celui-ci.
Sébastien Thiéry, coordinateur du PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines)