Nouvelles de Calais – Mars 2017

 

A Calais, la Mairie en bataille contre les droits fondamentaux

Alors que de plus en plus d’exilé·e·s, en quête d’un moyen de franchir la Manche, (sur)vivent à Calais, la Maire de Calais a lancé une bataille contre le respect de leurs droits fondamentaux.


Délit d’hygiène


Elle a d’abord cherché à empêcher la mise en place de modulaires de douches sur un terrain appartenant au Secours catholique en
installant une benne à ordure devant le portail. Puis, après s’être fait condamnée par la justice, elle a poursuivi en prenant un arrêté interruptif de travaux. Aujourd’hui, quotidiennement des exilé·e·s peuvent se laver, mais quotidiennement des exilé·e·s sont interpellé·e·s en se rendant à ou en quittant le local du Secours catholique. Pour dénoncer ce délit d’hygiène, des citoyen·ne·s se sont réuni·e·s à deux reprises sur la Place d’Armes à Calais pour un « bain public ». Ce rassemblement régulier est aujourd’hui interdit.


Délit d’alimentation


Depuis le retour d’exilé·e·s sur Calais en décembre 2016, les associations et des citoyen·ne·s leur viennent en aide lors de maraudes au cours desquelles leur sont fournis des repas et vêtements chauds. Les associations ont, à deux reprises, interpellé les autorités pour que des moyens soient mis en œuvre pour permettre aux exilé·e·s de se nourrir. En réponse à un courrier qui lui fut adressé, la Maire de Calais a refusé la réouverture de l’ancien lieu de distribution de repas, utilisé de 2010 à 2014. Malgré des propos plus ouverts, le Ministre de l’intérieur n’a jamais répondu aux associations qui l’ont interpellé dans une lettre ouverte.

Face à ces interpellations associatives, la Maire de Calais n’a eu pour unique réponse que l’interdiction. Elle a pris un arrêté interdisant toute « occupation abusive, prolongée et répétée » près de la zone industrielle des Dunes, lieu où avaient lieu depuis plusieurs semaines des distributions de repas. Les associations sont alors sorties de l’espace interdit par l’arrêté, et la Maire a repris un second arrêté interdisant là encore toute « occupation abusive, prolongée et répétée » près du bois Dubrulle, là où avaient lieu les nouvelles distributions de repas. Après les arrêtés anti-hygiène, voici donc les arrêtés anti-alimentation.

 

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