Pendant dix jours, du 3 au 13 avril, un bus jaune, aux couleurs d’Amnesty International et de la campagne « I Welcome, accueillons les exilés », a sillonné la région Hauts-de-France.
Autour, des dizaines de militants d’Amnesty se sont mobilisés pour aller à la rencontre des habitants, discuter avec eux de la situation des migrants, les informer des conséquences de la loi qui allait être votée par les députés et recueillir leurs raisons d’accueillir les exilés.
« Je ne serai pas ici si les frontières avaient été fermées » ; « Le monde et ses richesses appartiennent à tous » ; « Par humanité ». Des centaines d’appels à l’humanité ont été laissés dans ce bus parti pour parcourir la France.
Le 20 juin, ils seront livrés au président de la République. Preuve que la grande majorité des Français ne sont pas aussi sûrement que l’affirme Gérard Collomb, hostiles à l’accueil de ceux qui ont dû fuir leur pays. On a plutôt eu l’impression que la majorité est favorable à plus de dignité. « On est le pays des droits de l’homme », pouvait-on encore lire parmi les raisons. « Personne ne devrait vivre dans ces conditions », admet une retraitée a priori réticente à ce que l’Etat aide des « étrangers » alors qu’elle-même, née d’un père kabyle, dit vivre dans un logement insalubre et avoir du mal à joindre les deux bouts.
De précarité et de dégradation des conditions de vie, il a beaucoup été question. Plus que de rejet.
Le bus est toujours sur la route. Gérard Collomb est bienvenu à bord pour écouter les Français.