Le camp de Norrent Fontes a été détruit ce matin

Peu importe, la saisine du juge administratif, et faisant fi de deux décisions de justice antérieures, les autorités ont décidé de détruire le camp de Norrent Fontes.
La destruction du camp de Norrent Fontes  a débuté ce matin à 7h30 par l’expulsion de ses habitant.e.s.
Des bus ont emmené les exilé.e.s vers un CAES (Abbaye de Belval à Troivaux )Un appel pour un cercle du silence est lancé par l’association Terre d’errance.
Vous êtes toutes et tous invité.e.s à venir à 17h aujourd’hui (lundi) au rond point de la zone commerciale de Lillers (McDo, Carrefour, Lidl, etc – croisement N43/D188/D916).

Nous vous y attendons nombreux!

Ci-dessous deux articles concernant la destruction du camp et l’expulsion de ses habitant.e.s:
L’Echo de la Lys:

Norrent-Fontes : le camp de migrants démantelé ce lundi ?

Publié le 17/09/2017

Le maire vient de prendre un arrêté d’expulsion. Il entrera en vigueur ce lundi 18 septembre, à partir de 6 heures.

Un arrêté d’expulsion, pris par Bertrand Coq, maire de Norrent-Fontes, a été affiché ce samedi matin par les gendarmes à l’entrée du camp de migrants. À compter de ce lundi, 6 heures, le camp peut à tout moment être démantelé. Un recours a immédiatement été déposé au Tribunal administratif de Lille par l’association Terre d’Errance : « Les 79 personnes qui vivent là risquent d’être chassées dès lundi matin, sans qu’aucune solution adaptée leur soit proposée. Le bidonville est sous la menace imminente de destruction », affirme l’association sur sa page Facebook.

Les bénévoles qui œuvrent depuis une quinzaine d’années sur le site sont d’autant plus en colère que la justice s’était prononcée, par deux fois, contre le démantèlement du camp norrent-fontois. Le 6 avril dernier, la cour d’appel de Douai avait confirmé le jugement du tribunal de grande instance de Béthune. Lors de l’audience, l’association Terre d’Errance avait expliqué que « le démantèlement serait catastrophique et ne réglerait en aucun la situation critique dans laquelle les exilés se retrouvent, notamment en raison de la fermeture de l’aire d’autoroute de l’A26 proche du camp. On ne ferait que déplacer le problème… »

Appel lancé pour héberger des migrants

De son côté, pour le maire, ce démantèlement est au contraire devenu une nécessité, entre autres parce que « la situation actuelle n’est satisfaisante pour personne. Ni pour les exilés, qui vivent dans des conditions indignes, ni pour les Norrent-Fontois, qui n’ont pas à hériter de problèmes qui les dépassent et qui, en plus, sont pénalisés par le fait que le terrain occupé ne sert plus à lutter contre les inondations ».

Cet arrêté d’expulsion, jugé « inacceptable » par les bénévoles, a pris les associatifs de cours. Un cercle de silence aura lieu ce lundi, à 17h, au niveau du rond-point du Plantin, à Lillers. Une opération de tractage aura également lieu sur place.

Si le tribunal administratif annule l’arrêté, un goûter festif sera organisé au camp dans la foulée. Mais Terre d’Errance préfère prendre les devants et constitue déjà une liste de personnes pouvant héberger en urgence un(e) exilé(e) pour une ou deux nuits.

 

La Voix du Nord:

La destruction du camp de migrants va commencer

http://www.lavoixdunord.fr/219719/article/2017-09-18/la-destruction-du-camp-de-migrants-va-commencer

L’association Terre d’errance, qui vient en aide aux migrants, a lancé l’alerte ce dimanche sur Facebook. La veille, un arrêté municipal avait été affiché par le maire et les gendarmes au campement de Norrent-Fontes. Le démantèlement a commencé ce lundi matin à 7 h 30.

Par La Voix Du Nord | Publié le 18/09/2017

Les migrants ont été transportés en bus, dans les centres de réfugiés les plus proches. La destruction du camp va commencer. PHOTO PASCAL BONNIÈRE

Depuis 7 h 30 ce lundi matin, en présence du sous-préfet Nicolas Honoré, le démantèlement du camp de migrants est en cours. Deux bus ont transporté les 85 exilés, qui vivaient encore dans des baraques de fortune à Norrent-Fontes, vers les centres de réfugiés de Bailleul et de l’abbaye de Belval.

Après leur départ, les bénévoles ont eu une heure pour tenter de récupérer ce qui est récupérable sur le camp avant la destruction, qui commencera en fin de matinée.

 

L’arrêté fait suite à une mise en demeure adressée jeudi ou vendredi au maire Bertrand Cocq par le préfet, évoquant une «  mise à l’ abri  » des migrants. Selon le sous-préfet, il fallait mettre en sécurité le périmètre notamment avec les tentatives fréquentes de montée dans les camions. Il n’était «  pas question de laisser vivre aux migrants un nouvel hiver dans ces conditions.  »

Selon l’avocate de Terre d’errance, Me Julie Bonnier, l’association a fait tout son possible pour empêcher cela. «  L’arrêté date du vendredi 15, il a été affiché samedi à 7 h du matin au camp. Et nous avons déposé le recours samedi à 19 h. J’ai même doublé en envoyant un fax à 20 h 30. Et ce matin, le sous-préfet dit qu’il n’a rien reçu. C’est faux, et ça fait partie de mon indignation. J’ai fait tout ce que la loi me permet de faire, c’est-à-dire un recours. Je ne peux rien faire d’autre et je ne pouvais pas faire plus vite. C’est une tradition de rendre un arrêté le vendredi soir, c’est parfait pour entraver les droits de la défense. L’organisation est telle que l’on est bloqué.  »

L’avocate précise que les bus sont déjà venus sur le camp vendredi, proposant aux migrants de les emmener dans les centres de réfugiés du secteur. Un seul est monté dans le bus.