La criminalisation des militants continue!

Appel à soutien lors de plusieurs procès

Les autorités tentent depuis des années d’intimider les militants et bénévoles. Ce sont des témoins gênants de certains faits et certaines exactions policières. Ils ont la sale manie de souvent s’armer d’appareils photos et d’être à plusieurs, d’écrire des témoignages et d’alerter le Défenseur des droits.

Parfois elles ou ils sont interpellé-es pour un bête contrôle d’identité ou pour une simple remarque qui enclenche un processus d’outrage et rébellion. Parfois c’est lors d’une tentative de mobilisation réclamant le respect des droits des êtres humains (de la liberté de circulation, à un toit pour tous, en passant par le refus de meeting de l’extrême droite, ou réclamer des douches pour les exilés, ou même lors d’un rassemblement en mémoire d’un.e exilé.e décédé.e). Il y en a aussi qui reçoivent par la poste des PV de circulation parfois farfelus et généralement injustes. Et d’autres qui sont convoqués en audition « libre » pour « appels téléphoniques malveillants » plusieurs mois après avoir appelé le Commissariat de Calais pour demander des nouvelles d’une camarade placée en garde à vue.

Une bonne nouvelle quand même : Les deux camarades mis en examen pour « violence et rébellion » suite à la mobilisation pour la paix du 23 septembre à Calais ont été relaxés ! Des peines de prison avec sursis et d’indemnisations de trois policier de la BAC avaient été requises. Mais leur arrestation a été déclarée sans motif, et tout le dossier est tombé. L’un de nos deux amis a d’ailleurs déposé plainte pour les violences subies lors de son transfert au commissariat . Affaire à suivre. Il n’est pas habituel que des militants maltraités et injustement accusés par la police se lancent dans un dépôt de plainte.

Prochains procès:

– G., convocation le 13 décembre au TGI de Boulogne-sur-Mer, pour violence lors de la mobilisation pour la paix du 23 septembre. Il s’était fait interpellé chez lui le lundi 25 octobre tôt le matin. Le même jour, L. avait été interpellé à son domicile également. L. était sorti de GAV sans convocation. G., quant à lui, après 27h de garde à vue, est poursuivi. Depuis sa GAV, il doit pointer au commissariat de Calais chaque samedi matin jusqu’à son procès.

– R., le 9 janvier au TGI de Boulogne sur Mer à 13h30, pour un refus de dispersion lors d’une manif contre la venue de Marine Le Pen le 8 juin dernier à Calais). Il s’était pris un coup de matraque sur la tête qui lui a valu 2 points de suture et une garde à vue (il porte lui-même plainte contre ces violences). Dans la même affaire, J., était, lui, passé devant le Juge des enfants au TGI de Boulogne-sur-Mer début octobre Le juge des enfants face aux arguments de Maitre Calonne a annulé la procédure. Le dossier montre que le policier qui a cogné R. a déclaré qu’il s’était volontairement laissé tomber sur la matraque. Mais nous disposons d’un film qui montre l’agression.

– L. est convoqué le 11 janvier à 13h30 au TGI de Boulogne-sur-Mer pour un procès en diffamation suite à une plainte de Natacha Bouchart, maire de Calais. Fin août, il avait collé des affiches sur un panneau d’expression libre reprenant les conclusions du Tribunal administratif de Lille et du Conseil d’état saisis par les associations humanitaires au sujet des accès aux droits fondamentaux des exilés bloqués à Calais: « traitement inhumain et dégradant » (http://www.lavoixdunord.fr/214979/article/2017-09-08/affichage-anti-bouchart-une-plainte-conforme-pour-diffamation-deposee-par-la)

-A. est convoquée le 22 janvier à 13h30 au Tribunal de Calais parce qu’elle conteste une amende l’accusant de non-port de ceinture de sécurité alors qu’elle déposait un exilé blessé aux urgences en juin dernier.

Rendez-vous donc, si vous le pouvez, à ces diverses audiences pour soutenir nos camarade victimes de la politique de criminalisation des actions militantes.

M.P.