Interpellation à domicile à l’HUDA de Fouquières pour des demandeur-ses d’asile

Sur le facebook de l’association Terre d’errance Norrent Fontes

Ce matin, un couple arrêté hier à l’HUDA de Fouquières avait un vol prévu pour l’Italie. Ils ne voulaient pas repartir mais la fatigue, le stress, la déception, la peur d’un enfermement prolongé dans un centre de rétention, ont eu raison de leur détermination et ils ont accepté cette expulsion. Ils n’avaient en fait pas vraiment le choix.
En Italie, les perspectives de futur sont plutôt proches de 0. Ils savent qu’ils reviendront en France le plus rapidement possible, sûrement pour essayer de rejoindre l’Angleterre. Pour des personnes arrivées de Libye sur un petit bateau pneumatique, qui ont vu la moitié de leurs camarades d’infortune mourir noyés, qui ont connu la rue, les camps…c’est encore de nouvelles épreuves longues et douloureuses qui les attendent.

Ce mois-ci, de nombreuses expulsions ont eu lieu, le système mis en place par la préfecture est très bien rodé. ça commence souvent le lundi matin vers 9h, les policiers viennent chercher une des personnes, victime de la loi Dublin (qui ont des empreintes dans un autre pays). La personne a 15 minutes pour quitter sa chambre avant d’être amenée au poste de police de Béthune. Là, on la laisse attendre jusqu’à environ 17h puis on l’envoie au CRA de Lesquin ou de Coquelles. A l’heure où elle y arrive, elle n’a plus la possibilité de rencontrer les associations qui aident à la défense des droits (l’ordre de malte ou france terre d’asile).
Au petit matin le jour suivant, on l’amène prendre un avion, en vue de son expulsion sans passage devant le juge des libertés.

Tout ceci est révoltant notamment pour ces raisons:
– les personnes de l’hôtel sont assignées à résidence, elles n’ont pas besoin d’être arrêtées
– les personnes attendent depuis des mois dans cet HUDA, elles savent qu’elles peuvent être arrêtées à tout moment, on imagine le niveau d’angoisse qu’elles peuvent ressentir
– les personnes arrêtées n’ont aucun accès à leurs droits puisque tout est fait pour qu’elles n’aient pas la possibilité de rencontrer un juge qui pourrait décider de leur libération par exemple.

Tout ceci se fait tranquillement pour la préfecture, on expulse et on laisse la place pour de nouvelles personnes qui arrivent à l’huda…
Il y a de plus en plus de femmes, il y a aussi des femmes avec enfant, est ce que l’on va aussi supporter qu’ils enferment les enfants quand ça sera leur tour?

A l’HUDA de Fouquières, il y a une soixantaine d’adules (dont une dizaine de femmes, 3 avec enfants de moins de 12 ans). Il y a eu une arrestation au poste de police dans le cadre d’une assignation à résidence,  et 6 arrestations directement à l’Huda.

Une personne a passé 28 jours au CRA de Coquelles car son avion avait été annulé quand il a été emmené à l’aéroport le lendemain de son interpellation.

TENF a la volonté de s’organiser pour dénoncer ses arrestations, les faire connaitre et apporter un maximum de soutien aux personnes interpellées.

Au moins 6 des personnes déportées en Italie sont de retour en France ou sont passées en Angleterre.