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Emmanuel Macron se rend mardi à Calais, symbole de la crise migratoire, pour y défendre sa politique sur l’asile et l’immigration. Depuis le démantèlement de la « jungle » en octobre 2016, les associations dénoncent des conditions indignes pour les migrants.
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DIRECT. Des dizaines de surveillants s’installent devant la prison de Vendin-le-Vieil pour tenter d’empêcher la ministre de la Justice de sortir
Hussein et Barack dorment dans un sous-bois. Ces deux jeunes Ethiopiens l’appellent la « jungle », comme celle évacuée en octobre 2016. Ils montrent trois tentes fluo posées sur le sol boueux et glacé. Autour, des déchets, des cartons et des bouteilles de verre. « Il fait très froid, racontent-ils. Tous les soirs, les policiers prennent nos tentes, nos sacs de couchage et nous frappent. La vie à Calais est très dure. C’est inhumain. »
Ces propos font bondir Gilles Debove, délégué du syndicat Unité SGP Police Force Ouvrière. « Je n’y crois pas du tout », réagit-il. Selon lui, les policiers se contentent de démanteler les nouveaux camps. Il souhaite que les policiers soient équipés de caméras piétons pour appuyer leurs dires. « Une fois que le camp est démantelé, une fois que les personnes ont quitté les lieux, effectivement, on a des tentes qui sont restées là, des duvets qui sont restés là, des chaussures qui sont abandonnées et ce sont les services de voirie qui ramassent les effets qui vont à la destruction », explique Gilles Debove.
Des plaintes déposées pour destruction de biens
Des effets que les associations ont prêtés aux réfugiés plutôt que de les leur donner. Grâce à cette parade, l’Auberge des migrants, où Maya Konforti est bénévole, a pu porter plainte pour destruction de biens. « On leur a fait signer un contrat de prêt. On a floqué les sacs de couchage et les couvertures », explique-t-elle.
On leur a dit : ‘Quand la police vous prend votre sac de couchage, appelez-nous et déclarez que la police vous a pris un bien qui appartenait à l’association’franceinfo
Deux associations ont ainsi porté plainte contre X pour « destruction de biens ». D’autres associations sont prêtes à faire la même démarche. Deux ont refusé de rencontrer Emmanuel Macron lors de sa visite prévue mardi 16 janvier à Calais.