Ce mardi matin, une opération de démantèlement a été menée autour de l’ex-magasin Conforama à Coquelles. D’après le communiqué de la préfecture ce mardi, « à 9 heures, 76 personnes ont été prises en charge et mises à l’abri dans différentes structures d’hébergement du département (à Merlimont, Nédonchel et Croisilles) ».
Cette opération a mobilisé 14 camions de CRS. Elle intervient, précise la préfecture, après que « le propriétaire du terrain concerné a saisi le tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer. Une ordonnance d’expulsion a été rendue le 18 mars 2021 ».
« Suite à la délivrance de cette ordonnance, le préfet du Pas-de-Calais a décidé d’octroyer le concours de la force publique sur ce terrain. Préalablement, de nouvelles maraudes avaient été effectuées sur ce site pour proposer aux migrants intéressés une mise à l’abri dans différents centres d’accueil et d’hébergement du Pas-de-Calais », précise encore le communiqué.
Un enrochement autour de l’ancien Conforama
À l’heure où nous avons suivi les opérations, vers 11 h, plus aucun migrant n’était sur place. À la demande du propriétaire des lieux et du futur acquéreur, des pierres étaient en train d’être posées tout autour de la surface abritée du bâtiment afin de décourager toute tentative d’installation des migrants. La plupart ont un campement de fortune sur des terrains voisins de la zone commerciale la Française.
Michel Hamy, le maire de Coquelles, soutient l’opération : « De futurs travaux vont avoir lieu sur la zone. Les choses sont désormais réglées », estime-t-il. La pose de blocs de pierre est « une solution complémentaire pour éviter que les migrants ne reviennent ».
Un problème « déplacé » pour les commerçants
Cette opération intervient à la suite de « nombreuses plaintes des commerçants riverains », justifie encore le maire. Pourtant, les commerçants interrogés étaient surtout dans l’incompréhension : « Ils déplacent juste le problème », estime une commerçante. « Personnellement, i ls ne nous embêtent pas, même si certains clients avaient un peu peur. » Même écho chez le commerce voisin : « Dernièrement, il y avait une trentaine de tentes tous les soirs, on n’a jamais eu de soucis avec eux. »
Une opération similaire d’enrochement avait été organisée au fort Nieulay en décembre pour empêcher le passage des associations d’aide aux migrants non mandatées par l’État.