L’encampement: du monde à Calais
« Camps de réfugiés, camps de déplacés, campements de migrants, camps d’étrangers, zones d’attente pour personnes en instance, zone de transit, centres de rétention ou de détention administrative, centres d’identification et d’expulsion, points de passage frontalier, centres d’accueil de demandeurs d’asile, centres d’accueil temporaires, villages de réfugiés, villages d’insertion de migrants, « ghettos », « jungles », foyers, maisons des migrants… Ces mots, dont la liste s’allonge sans cesse, sont devenus depuis la fin des années 1990 chaque jour davantage présents dans l’actualité sociale, politique et médiatique de tous les pays. Presque familier déjà, ils désignent une réalité aussi évidente que polémique et complexe: les camps sont en train de devenir l’une des composantes majeures de la « société mondiale », et le lieu de vie quotidienne de dizaines des millions de personnes dans le monde. […]. La solution du camp sous toutes ses formes […], [l’e]ncampement du monde se présente ainsi comme l’une des formes du gouvernement du monde, une manière de gérer l’indésirable. »
C’est par ces mots que débute l’ouvrage collectif « Un monde de camps » dirigé par Michel Agier (2014, éd. La Découverte).
Invité par la Plateforme de services aux migrants (PSM), Michel Agier (anthropologue, directeur d’Études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)), sera présent à Calais pour une conférence publique au cours de laquelle il défendra l’idée que la « new jungle » n’est pas seulement un bidonville, qu’elle n’est pas seulement un désastre humanitaire, et qu’elle n’est pas uniquement un campement; mais bien un camp mis en place par l’autorité publique pour gérer des personnes indésirables.
Un débat avec la salle suivra l’intervention de Michel Agier.
La conférence se tiendra le lundi 30 novembre à 19h à l’Auberge de jeunesse-Centre européen de séjour de Calais (rue du Maréchal de Lattre de Tassigny à l’angle avec la rue Alice Marie).
Inscription souhaitée: https://frama.link/agier