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A Calais, les habitants d’un terrain expulsés une nouvelle fois

À Calais, les habitants d’un terrain expulsés une nouvelle fois sans respect de leurs droits

par legalcentrecalais

Ce matin, le mardi 27 avril à partir de 6 h 30, une nouvelle expulsion a eu lieu derrière le Conforama à Coquelle (chemin des Salines).

16 vans de CRS, 2 voitures de polices nationales, 10 minibus de polices nationales, 8 bus de gendarmes, 6 motos de gendarmes, 5 voitures banalisées, 5 vans de polices nationales, ainsi que 7 bus en directions de Centres d’analyse et examen des situations (CAES) ont été réquisitionnés.

Au total, 110 personnes ont été forcées à monter dans des bus vers des destinations inconnues, sous couvert de « mise à l’abri ».

Les expulsables ont des droits. 

Toute expulsion doit se baser sur une décision de justice. Nous n’avons aucune information sur la base légale de ces expulsions, et ne savons pas si un quelconque juge a pu l’autoriser. En effet, lors de l’opération, les forces de l’ordre n’ont pas pu communiquer aux équipes présentes la décision autorisant cette expulsion.

Les habitants du terrain doivent être informés de la décision d’un juge. La décision doit donc être notifiée via un affichage aux habitants du site expulsé. À notre connaissance, cela n’a pas été le cas.

Pour rappel, le Préfet du Pas de Calais a été assigné en justice dans le cadre de l’expulsion de la « jungle d’Hôpital » du 29 septembre dernier pour une expulsion sans base légale. Nous sommes en attente de l’audience en appel.

Ce détournement du droit empêche les habitants du terrain de faire valoir leurs droits devant un tribunal.

Cette expulsion s’est déroulée, encore une fois, sous la contrainte avec une « mise à l’abri » forcée. En effet, au vu de l’ampleur du dispositif, le large périmètre, la réquisition de nombreux bus, l’absence d’information sur la destination de ces bus, et le fait que des personnes étaient de retour à Calais le jour même : la contrainte n’est plus à démontrer.

Ces opérations de « mise à l’abri » ne sont en réalité que des opérations d’éloignement et d’invisibilisation des personnes forcées à l’errance permanente.

De nombreux effets personnels ont été volés. En effet, au moins 208 tentes, ainsi que de nombreux effets personnels ont été saisis, selon les données de Human Rights Observers.

Nous rappelons que ces expulsions entraînent des violences physiques, psychologiques, destructions matérielles évidentes.  Les associations sont également victimes de ces expulsions : en plus de pallier les défaillances de l’État, elles doivent répondre aux demandes matérielles urgentes, à la perte de nombreux contacts, …

Signataires :

La Cabane Juridique

Refugee Info Bus

L’Auberge des Migrants

Human Rights Observers

Salam/ Nord Pas de Calais

Woodyard

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