Réaction de Dominique, soutien aux exilés de passage à Tatinghem, suite à l’interpellation du Préfet par les mairies environnantes du camp.
» Le 20 juillet, le maire de Saint Martin lez Tatinghem, le maire de Longuenesse et le maire délégué de Tatinghem ont sollicité l’intervention du préfet pour le démantèlement du camp de Tatinghem.
Comme toujours dans une telle situation, les arguments sont les mêmes :
– Le camp est vu comme « un repère de passeurs », « le démantèlement permettrait de faire sauter ce point de fixation et de désorganiser la filière ». Est ce vraiment si facile ?
– Les maires agissent bien sûr pour la tranquillité de la population « qui s’interroge sur les conditions d’existence de ces hommes », et pour la tranquillité des « exploitants agricoles ».
– Ils agissent aussi pour la sécurité des exilés qui pourraient rencontrer des moissonneuses dans les champs en cette saison de récoltes et aussi pour le bien être de « ces personnes en grande souffrance et en grande détresse ».
– Les maires proposent une solution : ils demandent au préfet de « procéder au démantèlement de ce camp et d’envoyer les personnes qui s’y trouvent dans un Centre d’Accueil et d’Orientation où elles pourront être prises en charge ».
Tout le monde serait content : les maires qui n’auraient pas à faire le sale boulot avec un arrêté municipal, la population qui n’aurait plus à s’interroger, les agriculteurs, pardon, les exploitants agricoles qui moissonneraient joyeusement, et les exilés rassurés dans un CAO ou CAES, je ne sais plus…
Et si les maires arrêtaient de penser, de parler à la place de ces hommes de passage à Tatinghem ?
Et s’ils leur demandaient leur avis ?
Et s’ils les écoutaient ?
Alors ils entendraient notamment que certains sont déjà passés par la case CAO et l’ont fui, que s’ils sont à Tatinghem, c’est pour mieux réaliser leur projet d’aller en l’Angleterre. »