Distributions sous pressions policières

DISTRIBUTIONS SOUS PRESSION POLICIÈRE

Par La Marmite aux idées, publié sur http://vibrations0migratoires.wordpress.com/, 14 septembre 2013

À nouveau contrôles de police avec palpations corporelles systématiques à l’accès au lieu de distribution des repas hier soir vendredi. Le prétexte : une altercation la nuit précédente qui s’est soldée par des coups de feu et un ou deux blessés, la police ne sait pas trop. Bien entendu, aucun passeur ne s’est présenté à la fouille avec des revolvers dans les poches. Le but n’a rien à voir avec le prétexte.

Ce genre de dispositif a au moins quatre utilités :

  • il rend visible que les autorités font quelque chose, même si c’est parfaitement inutile ;
  • il stigmatise les exilés et leur violence supposée à un moment où les expulsions et la mise à la rue de dizaines de personnes donne une mauvaise image de la politique menée à leur encontre ;
  • il participe du harcèlement par l’effet  de la présence policière : ça dissuade  les exilés de venir manger et ça les coupe du coup des associations, et c’est humiliant de devoir se faire tripoter pour pouvoir manger ;
  • il décrédibilise les associations, associées à la police, dans un moment où le soutien et la solidarité sont particulièrement nécessaires.

Un énième groupe a été découvert dans un camion-citerne de produits toxiques ou irritants, effet des opérations de déguerpissement sur la prise de risque.

À nouveau contrôle et fouille aujourd’hui samedi à la distribution du midi. Toujours aucun passeur chargé de pistolets.

Crédits : Julien Saison.

Crédits : Julien Saison.

Calais : la situation s’aggrave

 CALAIS : LA SITUATION S’AGGRAVE

Par La Marmite aux idées, publié sur http://vibrations0migratoires.wordpress.com/, 13 septembre 2013

Les Syriens et les Africains expulsés la semaine dernière du squat de la rue Mouron se sont dispersés en petits groupes, après avoir été chassés de l’ancien hôpital et d’un bâtiment désaffecté de la rue Mouron, à quelques centaines de mètres de leur point de départ. La plupart dorment dans des buissons, sous des auvents, sous les ponts. Ils se lèvent souvent à l’aube pour éviter d’être délogés.

Une partie des Africains sont partis à l’autre bout de la ville, près du Fort Nieulay, où un autre groupe expulsé le 8 juillet des cabanes qu’il avait construites à abri d’un buisson s’était réinstallé dans un bosquet voisin. Tous on été expulsés hier matin, une partie d’entre eux ont été arrêtés. Les effets personnels ont été jetés aux ordures par les services municipaux.

Une partie des expulsions sont illégales. Celle du nouveau squat de la rue Mouron : une procédure de flagrance valable pendant les premières 48h d’occupation a été utilisée alors que le lieu a commencé à être utilisé dès jeudi 5 septembre et a été évacué lundi 9. De même pour le nouveau squat ouvert par des militants de No Border rue des Soupirants vendredi 6 septembre et évacué mercredi 11. La procédure utilisée pour l’expulsion et la destruction du campement près du Fort Nieulay est inconnue.

Les cinq Soudanais en instance d’expulsion passent devant la cour administrative d’appel de Douai cet après-midi.

Les militants No Border arrêtés lors des interventions de police de ces derniers jours ressortent de garde-à-vue avec un rappel à la loi pour refus de prélèvement d’ADN, ce qui veut dire que la police est en train d’organiser le fichage génétique des opposants à la politique migratoire du gouvernement.

Dormir à l’arrache

DORMIR A L’ARRACHE

Par La Marmite aux idées, publié sur http://vibrations0migratoires.wordpress.com/, 11 septembre 2013

Chassés des bâtiments abandonnés où ils essayaient de s’abriter les expulsés du squat de la rue Mouron dorment dans les buissons, sous des auvents, sous les ponts, partout où ils peuvent trouver un semblant d’abri contre la pluie et contre les regards de la police prête à les déloger.

En marchant dans les rues au matin, on peut voir les camionnettes des services municipaux emporter des couvertures à la déchetterie, souvent après l’intervention de la police, ou des couchages laissés sous un abri dans l’espoir de les retrouver le soir au même endroit. Des Calaisiens solidaires ouvrent une nouvelle fois leur porte, mais ne peuvent pas accueillir plusieurs dizaines de personnes. Quant au nouveau squat ouvert par No Border, il serait en ce moment même en cours d’évacuation. Expulsion illégale, comme souvent, puisque le délai de flagrance est passé depuis longtemps et qu’aucune procédure judiciaire n’a été entamée.

Crédits : Julien Saison

À la distrib’

À LA DISTRIB’

Par La Marmite aux idées, publié sur http://vibrations0migratoires.wordpress.com/, 7 septembre 2013

Chaque soir à 18h, c’est la distribution de repas pour les exilés. Parmi eux, les expulsés du squat de la rue Mouron. Jeudi, c’est le désarroi qui l’emporte (l’expulsion a eu lieu jeudi matin), après une journée d’errance dans la ville et avec l’inquiétude  « où dormir le soir ? Vendredi, la tension est palpable après une deuxième journée d’errance, avec le retour de la pluie, le manque de sommeil de ceux qui ont tenté de fermer l’œil dans un fourré, sur un banc ou sous un pont, ou de ceux qui se sont abrités dans l’ancien hôpital et ont été réveillés par la police au milieu de la nuit et arrêtés au matin. Et pour ceux qui étaient devenus accros à l’alcool  dans le squat de la rue Mouron (un ancien cash and carry, d’où son surnom : « Beer House ») le manque lié au sevrage. La faim s’ajoute à tout cela, dans le squat, il était possible de garder et de cuire des aliments, maintenant le repas de six heures est le seul de la journée. La tension est palpable, une bagarre manque de partir pour un rien. Samedi soir, la tension est moins marquée, le samedi il y a aussi un repas le midi. Mais la fatigue s’est accrue et l’amertume creuse les traits. Beaucoup sont désorientés et en demande de tout. Les nouveaux arrivent dans un monde sans repère.

Et les bénévoles gèrent. Comme d’hab’, à chaque fois qu’un ministre, un préfet ou la maire décident de jeter les exilés dans le chaos. On ne sait même plus vraiment si c’est Besson ou Valls qui doit venir à Calais ces prochaines semaines, tant les ministres se succèdent et se ressemblent, tant les expulsions en série de campements et de squats à Calais semblent être un exercice obligé de tout ministre de l’intérieur en quête d’ascension.

Les bénévoles gèrent, mais digèrent de plus en plus mal.

Crédits : Julien Saison

Après l’expulsion, la chasse

APRÈS L’EXPULSION LA CHASSE

Par La Marmite aux idées, publié sur http://vibrations0migratoires.wordpress.com/, 6 septembre 2013

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Comme c’était prévisible, l’expulsion du squat de la rue Mouron n’a été que le début de la traque. Toute la journée d’hier, la police a effectué des contrôles au faciès dans les parcs de la ville et les voitures de police ont sillonné les rues. La nuit venue, une partie des exilés se sont abrités dans un bâtiment abandonné, d’où ils ont été expulsés dès le matin. Aujourd’hui, patrouilles de police dans les parcs, véhicules de police devant la gare, le centre commercial, et devant le squat No Border du boulevard Victor Hugo, patrouilles de police dans les rues.

Un nouveau mur a commencé à s’élever à Calais pour fermer l’ancien squat de la rue Mouron. Deux vigiles et un chien gardent le bâtiment vide.

Expulsion de la « Beer House »

EXPULSION DE LA « BEER HOUSE »

Par La Marmite aux idées, publié sur http://vibrations0migratoires.wordpress.com/, 5 septembre 2013

L’expulsion annoncée du squat de la rue Mouron à Calais, appelé « Beer House » a donc bien eu lieu ce matin. La moitié des occupants avaient déjà quitté les lieux sans attendre, certains sont passés en Angleterre, d’autres sont partis à la recherche d’un autre lieu pour dormir ou ont quitté Calais s’ils en avaient la possibilité.

La police est arrivée après neuf heures et demie, tout le monde était déjà réveillé et avait préparé son sac. La police a commencé par repousser les associatifs et les journalistes présents un peu plus loin dans la rue. Les policiers sont ensuite entrés dans les bâtiments et en ont fait sortir les habitants.  Aucune décision d’expulsion ne leur a été signifiée. Ils ont pu emporter leur sac et éventuellement leur couverture.

Quand tous les exilés ont eu quitté les lieux, le sous-préfet a fait un briefing aux journalistes et leur a fait une visite guidée. Les membres des associations humanitaires (mais pas les autres militants et bénévoles) ont ensuite été autorisés à accéder à l’intérieur, pour pouvoir avant que le hangar soit muré, récupérer les affaires personnelles et couvertures restées sur place.

Un peu plus loin dans la rue, la police a fait asseoir sur le trottoir les demandeurs d’asile auxquels un hébergement a été proposé. Des taxis sont venus les chercher pour les emmener sur leurs lieux d’hébergement. Ils auraient été une dizaine à partir ainsi, nous n’avons pour l’instant aucune information sur le type d’hébergement proposé. Une dizaine de relogements pour 150 à 200 habitants à la fin de la semaine dernière. Les autres personnes sont parties avec leur baluchon et sont à la rue.

Expulsion sans brutalité policière, comme à chaque fois qu’elle est annoncée et que la presse est là, mais violence de l’expulsion pour ceux qui se retrouvent à la rue.

Trois sujets d’inquiétude :

  • la « Beer House » était un ancien cash and carry où un important stock d’alcool, notamment de bière, avait été abandonné ; certains des habitants en ont consommé en quantité, quotidiennement, pendant des mois, comme vous et moi le ferions si nous étions bloqués sans avenir au détour d’un parcours de galère à travers l’Europe. Sans suivi médical, brutalement sevrés, que vont-ils devenir ?
  • la police va-t-elle chasser les expulsés de lieu en lieu au fur et à mesure qu’ils trouvent où s’abriter, de jour comme de nuit, pendant des semaines, comme ça s’est déjà passé auparavant, notamment depuis l’élection de François Hollande ?
  • les fuites orchestrées par la préfecture et la mairie annoncent d’autres expulsions dans les semaines qui suivent. Qu’en sera-t-il, et Calais sera-elle jetée dans le même chaos que sous Besson à l’automne 2009 ?

En clair, combien vont payer les exilés la propagande électorale que mènent la main dans la main Valls et Bouchart ?.

La vie d’un squat d’exilés

LA VIE D’UN SQUAT D’EXILES

Par La Marmite aux idées, publié sur http://vibrations0migratoires.wordpress.com/, 4 septembre 2013

C’est généralement après une expulsion, et souvent une série d’expulsions, qu’un nouveau squat se constitue. Il n’est d’abord qu’un dortoir précaire, par crainte d’une nouvelle expulsion qui peut venir d’un jour à l’autre. Si l’expulsion ne vient pas, les habitants s’installent, et la vie s’organise.

Un ou plusieurs foyers apparaissent, si l’espace est suffisamment grand un peu à l’écart des endroits où on dort. C’est autour de du feu que l’on se rassemble, que l’on discute, qu’on partage le thé et le café, qu’on cuisine, qu’on reçoit les gens venus en visite. On mange assis par terre, un peu plus loin. Un endroit le plus à l’écart possible est sacrifié pour servir de WC. Un autre espace sert à entasser les détritus, puisque la mairie ne ramasse pas les poubelles devant les squats.

Précaire et dans le dénuement, la vie s’organise donc. Quelques repères et un tout petit peu de  de stabilité apportent un sentiment de sécurité minimum pour ne pas être  détruit.

Expulser, c’est jeter ces personnes dans l’incertitude non pas du lendemain mais de l’endroit où ils pourront chaque nuit, peut-être dormir. C’est le manque de sommeil qui s’accumule puisque la police déloge la nuit sous les ponts et dans les parcs et expulse au petit matin ceux qui ont réussi à s’abriter dans un endroit discret. C’est le manque de sommeil qui s’additionne à l’angoisse et à la perte de repère. La traque de lieu en lieu après expulsion peut durer plusieurs semaines. Dans le langage des organisations de défense des droits de l’homme, on appelle ça « traitement inhumain et dégradant », il s’agit de détruire la personnalité sans tuer la personne.

Le squat de la rue Mouron était d’un dénuement total, et la présence d’un important stock d’alcool n’arrangeait pas les choses. Mais comme disent ses habitants en apprenant leur expulsion prochaine : « Même là, on ne nous laisse pas vivre ». Une vie collective s’était tissée dans ce lieu, l’expulsion va la détruire, sans offrir aux expulsés autre chose que l’errance.

Crédits : Julien Saison

Actualités sur l’Afghanistan

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Parmi nos associations membres, l’association Les exilés du 10ème, qui se trouve à Paris, a mis en place un site internet d’actualités sur certains pays d’origine des exilés. Ce site est mis à jour très régulièrement et contient plus de 4000 actualités concernant l’Afghanistan.

Le lien : http://actu.exiles10.org/

 

 

Calais : Les violences policières

CALAIS : LES VIOLENCES POLICIERES

Par Lou Einhorn-Jardin, extrait du Journal des Jungles numéro 0 (juin/août 2013)

En juin 2011, les No Border, soutenus par une vingtaine d’associations locales, nationales et internationales de soutien aux exilés et de défense des Droits de l’Homme remettent au Défenseur des Droits (1) un rapport sur les violences policières que subissent les exilés dans le Calaisis. Ce rapport comprend de nombreuses vidéos et témoignages du harcèlement policier.

Suite à une enquête, il a relevé et dénoncé plusieurs abus dont des contrôles d’identité, des interpellations et des conduites au commissariat de Coquelles sur une même personne dans un délai rapproché, y compris sur des étrangers en situation régulière, des visites répétées sur les lieux de vie ainsi que des comportements policiers individuels de provocations ou d’humiliations sur des migrants. Des destructions de dons humanitaires et d’effets personnels ont également été rapportés. Enfin, des expulsions hors de tout cadre juridique ont été observées. Le Défenseur des Droits a appelé la police à cesser ces agissements irrespectueux. Manuel Valls, Ministre de l’Intérieur, a répondu que ces faits étaient non vérifiables et anciens, niant tout en bloc. Le monde associatif a réagi par un communiqué de presse.

Depuis le rapport, les agissements illégaux de la police continuent.

Les associations appellent les migrants à leur signaler tout comportement irrespectueux de la part de la police, afin que ceux-ci soient transmis au Défenseur des Droits. Toute fermeture de squat, toute confiscation ou destruction d’affaires personnelles ou de matériel humanitaire (tentes, couvertures, duvets, etc.), tout contrôle d’identité près du lieu de distribution des repas, toutes visites répétées de la police dans le squat ou la jungle sont des éléments importants à faire connaître aux acteurs associatifs. Les témoignages peuvent être anonymes.

L’accumulation de preuves significatives pourra faire évoluer cette situation concernant les violences policières. Pour rappel, la police, qui a vocation à faire respecter la loi, est également tenue de la respecter, que l’on soit avec ou sans papiers.

1 : Le Défenseur des Droits en France est une autorité indépendante veillant au respect des droits et libertés ainsi qu’à la promotion de l’égalité.

Crédits : Julien Saison.

Crédits : Julien Saison.

Parvis Saint Maurice

PARVIS SAINT MAURICE

Par Martine Devries, 26 décembre 2012

(A paraître dans Pratiques ou les Cahiers de la Médecine Utopique)

Crédits : Secours Catholique

Crédits : Secours Catholique

Début Novembre 2012, 85 personnes sans papiers ont entamé une grève de la faim à Lille dans une église. Après un mois où ils ne prirent que de l’eau et du sucre, ils furent expulsés de l’église et dispersés, sur ordre du préfet dans différentes villes de la région, par petits groupes. Sept d’entre eux arrivèrent à Calais, c’est ainsi que je les ai rencontrés. Au 50ème jour, il a semblé préférable au comité de soutien de les regrouper à Lille à nouveau.

Plombée, j’étais plombée en les voyant ici à Lille sur le parvis de l’église. A Calais, ce n’était pas pareil : j’étais le docteur. Je venais les voir tous les jours, dans un appartement, certes petit et un peu rustique mais ça restait correct. J’arrivais à pied, avec ma petite sacoche de docteur. Je me cramponnais à ma sacoche. Ils pouvaient rester allongés. On pouvait parler, prendre la tension, ils disaient ce qui n’allait pas, « j’ai vomi » « j’ai mal à la tête ». Je pouvais les examiner, remplir leur dossier médical. Et sans doute garder la distance nécessaire pour ne pas être engloutie dans le malheur. J’apprenais à les connaître chacun : leurs points faibles, leur manière de manifester, ou de cacher le désarroi, l’inquiétude. J’étais le docteur et je me réfugiais dans les explications scientifiques, nécessaires évidemment. Et dans les prescriptions : « il faut boire davantage », « il faut absorber 1,5 grammes de sel, parce que, … et parce que… ». J’avais quelque chose à quoi me raccrocher.

Mais là ! Sur le parvis mouillé de l’église Saint-Maurice, une grande tente blanche, quelques banderoles annonçant le 55ème jour de grève. Je cherche des yeux ceux que je connais parmi les corps allongés. Je retrouve Aïcha, adossée à un pilier du portail : « j’ai mal au dos à force d’être allongée », souriante quand même. Dans la tente, les matelas pneumatiques sont alignés à touche-touche, sur deux rangées séparées par un étroit chemin de bâches, mouillé et sale. Je le parcours sur la pointe des pieds. Au « pied » de chaque matelas, une paire de chaussure, sur le matelas, un corps enroulé dans des couvertures, et une tête qui dépasse parfois. « Ah ! Bonjour ! » On se serre la main, Ahmed sourit, remercie de la visite. « Assia ? Elle est tout au fond ». Elle m’a vue, son visage est gris, elle esquisse un sourire, un geste de la main, je lui envoie un baiser, faisant signe qu’il y a trop de corps couchés entre nous, et que je ne l’atteindrai pas.

« Martine ! Martine ! » Je me retourne et c’est Youssef qui me tend la main. « Ca va un peu ». On attend les nouvelles de la réunion avec le préfet, de ce matin. Il n’y a rien d’autre à dire, je ne suis pas le docteur ici (il n’y en a pas). D’ailleurs, je n’ai pas de sacoche. Sur les raisons de la grève : est-ce qu’ils entrent dans les critères de régularisation, est-ce que les dossiers sont complets, est-ce que « le pouvoir discrétionnaire du préfet » auquel le pouvoir se réfère explicitement, je ne veux même pas y penser. La vie de ces personnes, et leur intégrité physique est évidemment plus importante ! Evidemment !

On se sourit, je bredouille quelques mots, je sors. C’est Noël, une rue piétonne dans une grande ville, les gens sont affairés. La nausée me monte. C’est l’impuissance.