Préfecture forteresse ?
Notre engagement associatif nous mène à entretenir des relations suivies avec la préfecture pour évoquer différentes situations, toutes problématiques : reconnaissance de minorité, difficultés d’hébergement rencontrées par les migrants, déboutés de leur demande d’asile ou l’ayant obtenue ; accès à l’emploi rendu impossible par l’octroi de récépissés délivrés sans autorisation de travail malgré les demandes d’employeurs.
À la complexité des situations, s’ajoute une communication pour le moins difficile avec la préfecture : absence de réponse aux messages envoyés ; si réponse, mails non signés, ce qui ne facilite pas les reprises de contact nécessaires. Les règles d’instruction des dossiers varient de manière aléatoire : pour des situations identiques, on ne demande pas les mêmes documents.
La dématérialisation des démarches est problématique : par une décision du 3 juin dernier, le Conseil d’État a demandé au gouvernement de proposer des solutions de substitution et de mieux accompagner les usagers qui maîtrisent mal les outils numériques. Cette décision, qui s’impose à l’Etat, ne semble pas avoir été entendue !
Au sein du collectif 50 pour les droits des étrangers, qui regroupe les associations du département, Itinérance demande à rencontrer le préfet pour faire entendre la considération à laquelle, nous, bénévoles, avons droit, et surtout évoquer le refus des autorisations de travail qui obère l’avenir de personnes ne demandant qu’à s’intégrer.
Bruno CHAMPION et Roger WUCHER, pour « Itinérance Cherbourg