Calais Pourquoi le nombre de migrants baisse-t-il dans le Calaisis?
Combien sont-ils ?
Moins nombreux dans les rues de Calais, même en périphérie, depuis plusieurs semaines, les migrants sont, selon la préfecture du Pas-de-Calais et François Guennoc de l’Auberge des migrants, « entre 250 et 300 » dans le Calaisis. Un nombre en baisse par rapport aux années précédentes. Juste avant le démantèlement de la « jungle » en octobre 2016, ils étaient plus de 7 000 à vivre dans le camp. En octobre 2018, ils étaient environ 700.
« Les exilés sont découragés »
Le 2 mai 2019, les migrants à Calais, à proximité de la rocade portuaire. PHOTO JOHAN BEN AZZOUZ LA VOIX DU NORD – VDNPQR
Pour François Guennoc de l’Auberge des migrants, qui n’a « jamais vu si peu d’exilés » depuis son arrivée en 2014, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette baisse : « Il y a eu quelques traversées réussies en bateau vers l’Angleterre mais la pression policière reste importante. Les démantèlements à répétition et l’installation de grillage entre le chemin des Dunes et la rue des Verrotière les ont découragés. »
Selon lui, aujourd’hui, Érythréens, Éthiopiens, Afghans et Pakistanais vivent à Calais « dans des conditions toujours très difficiles »
« Ce n’est pas le fruit du hasard », pour le préfet
Selon la préfecture du Pas-de-Calais, 250 migrants sont présents dans le Calaisis. – VDNPQRDu côté de la préfecture du Pas-de-Calais, on estime que « ce n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’une lutte déterminée de l’État pour éviter les zones de non-droit, bonnes ni pour les Calaisiens ni pour les migrants. C’est aussi grâce à une lutte accentuée depuis trois ans contre les réseaux de passeurs ».
Selon le préfet, Fabien Sudry, 14 filières auraient été démantelées depuis le début de l’année, contre 26 en 2018 et 24 en 2017. « Ce travail a un impact dissuasif, les intrusions au port et au Tunnel sous la Manche ont beaucoup diminué et l’économie du Calaisis va mieux », selon le préfet, qui rappelle qu’à chaque démantèlement, des propositions de départs en CAES sont faites. Depuis août 2017, 2 050 migrants seraient allés dans des centres d’hébergements.
Les migrants tentent de plus en plus loin
Pour Pascal Marconville, procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, cette baisse de nombre de migrants est liée à plusieurs facteurs : « Les migrants montent dans des camions de plus en plus loin sur le territoire français ou en Belgique. Il est de plus en plus difficile pour eux de passer depuis Calais. »
Il précise également que les réseaux de passeurs se diversifient « de la Scandinavie jusqu’au Pas-de-Calais ». Selon le préfet du Pas-de-Calais, environ 60 % des migrants grimpent dans des camions en Belgique, 15 % à Calais et 15 % à Dunkerque. Avant, la majorité partait de Calais.