Le groupe décès est un groupe inter-associatif composé « de membres individuels, de membres de Médecins du Monde, d’Utopia 56, du Secours Catholique et de Solidarity Border ». Sa mission, aussi indispensable que délicate, consiste à identifier les défunts mais aussi « à accompagner et soutenir, autant que faire se peut, les proches des personnes décédées et les communautés de personnes exilées », indique-t-il dans un communiqué.
Dignité piétinée
Cette mission passe par « la préparation de l’inhumation ou du rapatriement, le soutien psychologique ou matériel des rescapé-e-s, des témoins, et de celles et ceux qui ont vu leur frère, leurs parents, leurs proches mourir sous leurs yeux ». En général, l’inhumation ou le rapatriement sont financés grâce à des appels aux dons par les associations. Leur coût varie entre 2 000 et 4 000 euros. « De cela, l’État ne s’est jamais préoccupé. Même après la mort, la dignité des personnes exilées est piétinée », dénonce le groupe qui cherche également « à faire le lien avec les autorités administratives face à leur absence de mobilisation ».
Soutenir, accompagner
Après cette tragédie, les bénévoles veulent envoyer un message au président de la République et à son gouvernement. « Aujourd’hui, il est urgent que l’État fasse enfin ce qu’il ne fait jamais lors des disparitions et des décès malgré nos multiples alertes », c’est-à-dire « soutenir matériellement, accompagner moralement, finalement considérer les personnes décédées et leurs proches ». Ils attendent que « les représentants de l’État prennent leurs responsabilités » et « pas uniquement pour cette tragédie mais aussi pour toutes celles qui, inéluctablement, vont suivre, si l’État continue à s’entêter dans ses politiques assassines ».
Contactés, la Préfecture du Pas-de-Calais et le ministère de l’Intérieur n’ont pas répondu à nos sollicitations.