La Voix du Nord // 03.07.2018// Grande-Synthe – Coup de pression autour du nouveau camps de migrants ?

Coup de pression autour du nouveau camp de migrants ?

Le nouveau camp s’est installé au pied de l’A16, près de la gare de triage, d’Emmaüs et de l’ancien camp de la Linière. PHOTO MARC DEMEURE

Le nouveau camp s’est installé au pied de l’A16, près de la gare de triage, d’Emmaüs et de l’ancien camp de la Linière. PHOTO MARC DEMEURE – VDNPQR

Depuis la fermeture du gymnase de l’Espace Jeunes du Moulin, les migrants sont retournés vivre dans la nature. Pas au Puythouck : Damien Carême tenait à ce que les Grand-Synthois puissent se réapproprier les lieux. Ils sont depuis une bonne quinzaine de jours dans une clairière, près de la gare de triage et d’Emmaüs.

Accompagnés par la ville, qui a installé des sanitaires, les associations et l’État, les migrants qui l’ont souhaité ont été transférés vers des centres d’accueil et d’orientation de la région. «  Sans heurts. L’État a bien fait le job  », dit Damien Carême.

Depuis quelques jours, il a changé d’avis : «  La semaine dernière, pour la première fois, ça a été un peu costaud  », rapporte le maire de Grande-Synthe. Le sous-préfet Éric Étienne dément que l’intervention ait été musclée : «  Cette grosse opération, avec 145 migrants mis à l’abri, s’est déroulée dans le calme.  »

« Depuis jeudi, la pression monte »

Damien Carême s’insurge aussi contre «  l’interdiction faite par l’État aux associations anglaises d’intervenir  ». «  Nous voulons éviter qu’il y ait trop de personnes sur place pour maîtriser les choses. Je reçois ce mercredi L’Auberge des migrants pour en parler  », explique le sous-préfet.

«  Depuis jeudi, la pression monte  », ressent le maire, qui n’a plus connaissance de départs vers des CAO. Le sous-préfet a lui dénombré «  27 personnes parties en CAO ou CAES vendredi, 18 lundi, 13 ce mardi, et 6 543 de la fermeture de la Linière (NDLR : en avril 2017) à vendredi.  »

Deux conceptions du dialogue

«  Je ne sais pas ce que l’État prépare. Pour la première fois, le dialogue est rompu. On est dans une impasse  », s’inquiète Damien Carême. «  Les relations avec la ville et les associations ne sont pas rompues. Il n’y a pas de bras de fer. J’ai encore invité Damien Carême pour qu’on se rencontre ce week-end  », contrebalance Éric Étienne.

Alors que les effectifs du campement grossissent (la ville y a dénombré 500 personnes ce mercredi matin, l’État 300), Damien Carême réclame une nouvelle fois des accueils en dur à proximité, «  des centres de répit pour les exilés, sur le littoral de la mer du Nord et de la Manche  ». Les migrants «  ne sont pas envoyés au bout du monde, rétorque le sous-préfet. Il existe des centres à Saint-Pol, à Bailleul, autour de Lille, à Morbecque  ». Mais pas question pour l’État de créer des points en dur sur le littoral, ni d’imaginer un campement au long cours, «  une fausse bonne idée  », source de conditions de vie indignes pour les migrants.

Au moins un point sur lequel les deux hommes sont d’accord…

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