Camp de Saint Sauveur // bilan de l’expulsion du 24 octobre

Vous trouverez ici un article de la voix du nord relatant l’expulsion ainsi qu’un communiqué du 27 octobre du Collectif des Ollieux faisant le bilan de cette opération de « mise à l’abri ».

Article de la voix du Nord:

Une centaine de migrants évacués du camp de l’ancienne gare Saint-Sauveur ce mardi matin

 

http://www.lavoixdunord.fr/251927/article/2017-10-24/une-centaine-de-migrants-evacues-du-camp-de-l-ancienne-gare-saint-sauveur-ce#

Le camp de migrants de la friche de l’ancienne gare Saint-Sauveur, dans le centre de Lille, est en cours d’évacuation depuis ce mardi matin. L’opération se déroule dans le calme. Deux bus sont affrétés, pour emmener les migrants vers des destinations différentes : un hôtel d’Englos en attendant un transfert dans trois jours mais aussi l’Avesnois (Haumont).

Par Benjamin Duthoit Et Patrick Seghi |

La police a été déployée sur la friche de l’ancienne gare Saint-Sauveur de Lille, très tôt ce mardi matin, pour évacuer une centaine de migrants qui vivaient là depuis quelques mois. Cette opération se passe dans le calme.

« On n’a pas dormi de la nuit à cause de la peur de l’expulsion, témoigne Ibrahim. Je pars vers un site d’hébergement proposé par la préfecture. » Un dispositif d’accompagnement a été mis en place. 97 personnes sont conduites en bus vers des sites d’accueil dans le Nord, des centres d’accueil et d’orientation (CAO) par exemple. Les mineurs qui vivaient là avaient quant à eux été pris en charge ces derniers jours par les services du Département. Ce mardi, en milieu de matinée, ces 97 migrants sont réunis dans une salle, au chaud, située au pôle de vie citoyenne, une annexe de la mairie de Lille, rue Frédéric-Mottez.

 

 

PHOTO ÉDOUARD BRIDE – LA VOIX DU NORD

De quelques dizaines de migrants au début de l’été, le campement de tentes est passé au fil des mois à plus de 150 personnes. La crise humanitaire de Saint-Sauveur menaçait de virer à la crise alimentaire.

 

Le 4 octobre dernier, le juge des référés du tribunal administratif de Lille avait ordonné l’évacuation sous huit jours, justifiant cette décision par « la gravité des risques pour la sécurité et la salubrité publiques » qui « rend utile et urgente la mesure ».

Le campement situé sur l’ancien site de la gare de marchandises n’a cessé de croître depuis son installation en juin dernier. Photo archives Pierre le Masson

Destination Englos et Hautmont pour la majorité des migrants

La centaine de migrants évacués du camp Saint-Sauveur ce mardi matin ira pour grande partie vers Englos et Haumont. Les mineurs devraient être hébergés « pas trop loin de leurs établissements scolaires ». Une petite dizaine de personnes sera assignée à résidence…

«  Nous avons été prévenus de cette évacuation hier vers 20 h  ». Il y a Jean-Baptiste qui, valise bleue à la main, se dirige vers une petite voiture. Le bénévole associatif profite de l’expérience acquise sur les camps de Calais pour évaluer la situation. «  L’évacuation s’est, en soi, bien déroulée  ». Pas de gros moments de tension mais «  un flou qui règne sur la destination de cette centaine de migrants  », poursuit Jean-Baptiste. Pour le moment, tous ont consigne de rejoindre une salle de la rue Frédéric-Mottez située à 200 m du camp Saint-Sauveur. Le pôle de vie citoyenne sert de premier lieu d’accueil et de gare de triage. Seule une quarantaine de migrants (sur la centaine) présents ont participé au diagnostic social. Les autres doivent exposer leur situation administrative. «  Pour l’instant, ils sont au chaud.  »

« Je vais dans un hôtel à Englos »

Devant le pôle de vie, un car et un mini-van retiennent l’attention. Par groupes de deux ou trois, les migrants sont accompagnés à bord et déposent leurs effets dans les soutes. Les associations jouent leur rôle de facilitatrices. La première indiscrétion sort de la bouche d’un jeune africain : «  Je vais dans un hôtel à Englos  ».

Jointe par téléphone, Sophie Elizeon, préfète à l’Égalité des chances, confirme l’information. «  Nous faisons face à des situations très différentes.  » Une dizaine de mineurs identifiés et scolarisés à Lille ou dans les environs seront hébergés «  pas trop loin de leurs établissements scolaire». Pour les demandeurs d’asile dont la procédure est bien avancée (une dizaine), ce sera «  Hautmont  ». Pour les quelques personnes répondant à la procédure Dublin (si la France n’est pas responsable de la demande, il y obligation de vous rendre dans le pays européen concerné, ndlr), «  une assignation à résidence est prévue  ». Pour tous les autres (demandes d’asile pas encore engagées), «  direction Englos  ». «  Sans doute vers un Formule1 où tous seront accompagnés pendant trois jours pour mettre leur situation au clair  », lâche une source préfectorale. «  Nous avons souhaité faire droit aux propriétaires des lieux (ville et MEL) mais surtout proposer à ces personnes une mise à l’abri avant la période hivernale  », glisse Sophie Elizeon. La gestion du camp des Olieux, à Moulins, est encore dans toutes les mémoires.

 

Communiqué n°46 du collectif des Ollieux:

Olieux-communiqué-46