15 mois après la destruction du bidonville à Norrent-Fontes,
un bilan catastrophique:
Terre d’Errance lance un appel à l’aide
le 17 décembre 2018
Le campement de Norrent-Fontes a été détruit en septembre 2017, par décision du maire et du préfet. Ceci alors que la justice avait empêché cette destruction à deux reprises, estimant qu’une telle action ne ferait qu’empirer les conditions de vie des habitant-e-s, pourtant déjà très précaires.
Les 85 personnes alors expulsées du campement ne voulaient pas demander l’asile en France et sont majoritairement revenues dans les environs dès la semaine suivante pour tenter le passage en Grande Bretagne par le parking de l’aire de repos de Saint-Hillaire Cottes, sur l’A26.
Ces personnes se sont installées à Quernes sur un terrain dont les propriétaires, comprenant la situation, n’ont pas voulu porter plainte, malgré la pression exercée par la préfecture.
Plus d’un an après, alors que l’on vient de célébrer les 70 ans de la Déclaration Universelle des Droits Humains et que ce 18 décembre est la Journée Internationale des Migrant-e-s, voici ce qu’il en est au niveau local:
A QUERNES:
La plupart des 85 personnes sont parties en Grande-Bretagne après des mois d’Errance entre Paris, Quernes et la Belgique. La dizaine d’exilés qui reste (depuis plus de 3 ans pour certains) essaie toujours de passer la frontière. Les conditions de vie des ces hommes sont identiques que dans le campement de Norrent-Fontes, hors-mis le fait que ce sont désormais les bénévoles qui remplissent des jerrycans d’eau pour les leurs amener et qu’il n’y a plus de lieu pour les soins sur place.
A NORRENT-FONTES:
D’autres personnes errent à Norrent-Fontes depuis quelques mois déjà, tentant elles aussi le passage en Grande-Bretagne. La mairie ayant grillagé le garage ouvert du presbytère, ces personnes n’ont aucun autre abri que l’église et les abri-bus du village. Elles n’ont pas la possibilité de préparer leurs repas et dépendent totalement des bénévoles de Terre d’Errance et de la solidarité des Norrent-Fontois.e.s.
DANS LE BETHUNOIS:
A deux par chambre de l’hôtel Sunset de Fouquières les Béthune, les 40 personnes qui demandent asile et protection à la France risquent d’être renvoyées dans un autre pays où elles n’ont aucune attache et d’où elles peuvent être expulsées dans leur pays d’origine, comme ce fut le cas pour Jahed, expulsé en Suède puis en Afghanistan.
Tout près de là, d’autres jeunes hommes qui veulent se rendre en Grande-Bretagne, expulsés il y a quelques mois du campement d’Angres, n’ont d’autre abri que des tentes de camping posées dans un bosquet et pour l’instant le 115 (samu social) ne permet pas l’accès aux douches de l’accueil de jour.
Les conditions de vie des personnes migrantes dans le Norrent-Fontois sont les mêmes qu’il y a dix ans, c’est à dire bien pires qu’avant l’expulsion de septembre 2017.
Ces observations constituent une énième preuve que les destructions d’abris, qui se cachent hypocritement derrière les mots «évacuation sanitaire», ne sont rien d’autre que des tentatives de rendre ces personnes invisibles, inexistantes.
Preuve aussi que les avis des tribunaux de Béthune (TGI) et de Douai (Cour d’Appel) étaient tout sauf fantaisistes.
Quand est-ce que les autorités locales et préfectorales se décideront à regarder la réalité et à agir en conséquence, dans le respect des droits de toutes et tous ?
En attendant, l’association Terre d’Errance lance un appel à l’aide, en cette période hivernale:
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Devant l’inaction des pouvoirs publics, il est urgent de proposer un hébergement aux personnes. Si vous possédez une maison, un terrain que vous acceptez de mettre à disposition (dans le Norrent-Fontois ou le Béthunois), merci de nous contacter.
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Devant l’inaction des pouvoirs publics, Terre d’Errance propose à ces personnes un accès à l’hygiène. Nous sommes à la recherche de locaux (dans le Norrent-Fontois ou le Béthunois) disposant d’eau et d’électricité afin de faire des lessives et de stocker le linge (nous nous engageons évidemment à payer les frais).
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Nous manquons cruellement de bénévoles pour proposer des douches ou donner des cours de français (dans le Béthunois), ou pour préparer et distribuer des repas (dans le Norrent-Fontois)
Terre d’Errance reprendra sa permanence dès le mois de janvier, les lundis de 14h à 16h au presbytère de Norrent-Fontes. Nous espérons pouvoir ouvrir bientôt une permanence hebdomadaire à Béthune.
Les permanences sont l’occasion de venir vous informer sur la situation des exilé-e-s dans la région ainsi que sur les différentes formes de soutien possible.
Rejoignez-nous !
Terre d’Errance: 06 95 28 29 43 terrederranceatprotonmail.com
facebook: terre d’errance