Tract inter-associatif de l’action devant la Conférence des maires, à la Communauté Urbaine de Dunkerque, le 5 novembre 2019
COMMUNAUTÉ = SOLIDARITÉ ?
Voici un peu plus de 50 ans était créée la Communauté Urbaine avec pour objectif de réunir sur des bases de solidarité les communes riches et pauvres du littoral dunkerquois. Et de fait la CUD s’est investie depuis lors dans de multiples actions à caractère social allant de l’aide aux salariés tels ceux de Normed brutalement licenciés, aux habitants de quartiers défavorisés (plan banlieue 89), aux jeunes en créant par exemple l’Université du Littoral, plus récemment encore en mettant en service « le bus gratuit ». En de nombreux domaines la CUD a fait montre de solidarité active.
Il est un secteur crucial par contre où la solidarité, la fraternité affichée sur ses murs, n’est pas à la hauteur de ses capacités ni des ambitions sociales qu’elle affiche, pas davantage que de celles des communes qui la composent : celui de l’accueil des exilés, des migrants. Depuis 20 ans par centaines ils fuient la guerre, les violences, la misère et transitent sur notre littoral avec la volonté de gagner la Grande-Bretagne que la nature a mise à proximité de nos côtes. Face à la politique répressive d’un État défaillant, seules une commune Grande-Synthe et une vingtaine d’associations appliquent chaque jour depuis 20 ans l’obligation de venir en aide aux personnes en danger, au nombre desquelles se trouvent de tout jeunes bébés !
La région dunkerquoise, qui vous a élus et qui a connu elle-aussi le désastre de la guerre et vu sa population en détresse fuir lors du dernier conflit mondial ses villes et villages assiégés, est réputée pour la qualité de son accueil. Aussi nos associations demandent-elles à la CUD et aux maires qui y siègent de s’opposer clairement aux auteurs des discours de haine distillés contre les étrangers et de s’engager plus résolument dans la défense de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. En ce sens le rétablissement du lieu de concertation, d’échanges et de propositions auxquelles participaient voici quelques années nos associations d’aide et de soutien aux exilés, pourrait être l’amorce d’une action partagée vraiment solidaire pour faire face à l’urgence humanitaire. Les élus communautaires ne sauraient rester insensibles à la détresse, à la précarité qui ne font que croître d’êtres humains qui survivent à leurs portes.
Associations signataires :
ACCMV Grande-Synthe, ADRA Dunkerque, AMIS Téteghem, Auberge des Migrants, Bethlehem, Cimade Nord-Picardie, Collective Aid , DROP-solidarité, Emmaüs Grande-Synthe, Ligue des Droits de l’Homme, Médecins du Monde, MRAP Dunkerque, Refugee Womens Centre, RYS, SALAM, SAVE