L’aventure du « Journal des Jungles » se poursuit :
voici la récolte #4 qui débarque !
Avec ce numéro, les modestes artisans du « JdesJ » lancent un pari : construire du « faire-ensemble ». Mieux, là où d’autres ne proposent que mise(s) à l’écart, ils et elles envisagent le « vivre-ensemble » comme unique approche réaliste et responsable. Et ce numéro 4 en est l’une des illustrations.
Bonne lecture !
Le « Journal des Jungles » est accessible ci-dessous (en format JPEG) ou téléchargeable ici (en format PDF). Enfin, il est en circulation en version papier entre Dunkerque et Calais, en passant par Norrent-Fontes et Cherbourg…
# Article extrait du « Journal des Jungles » numéro 4 :
Je n’ai jamais rêvé d’être immigrant clandestin.
Suis-je dans l’illégalité ? Si oui, qui sont les citoyens légaux du monde ? Les compagnies multinationales qui se ruent pour exploiter des ressources sans limites ? Ou les dictateurs du monde émergeant qui jouent avec les vies humaines ? Les politiciens autocrates des pays pauvres ont la permission illimitée d’aller n’importe où. Cependant, les citoyens ordinaires qui ont quitté leur famille et leur maison à cause des violations des droits de l’homme et des actions brutales de ces mêmes politiciens, eux n’ont nulle part où aller.
Nous avons traversé des déserts et des océans, nous avons échappé à la mort. Et pourtant, nous devons encore lutter contre ce temps hivernal étrange en dormant sous la tente ou dans une petite pièce, ensemble, avec beaucoup de monde.
Bien sûr, notre séjour dans la jungle de Calais aurait pu être une malédiction s’il n’y avait pas eu les mains de quelques personnes généreuses qui nous tendent du pain, des vêtements, et de l’eau potable. Mais si quelques personnes peuvent faire toute la différence pour sauvegarder nos vies en état de choc extrême, comment se fait-il qu’un effort coopératif du monde entier ne peut mettre fin à la discrimination contre ces immigrants ?
La plupart d’entre nous souhaitent la protection légale que la plupart des pays Occidentaux accorde à leurs animaux domestiques, de par leurs lois. En tant qu’être humain, pendant combien de temps encore me sentirai-je jaloux des chiens de Calais, quand je les vois recevoir des soins importants de la part de leurs propriétaires ?
Seul Dieu connaît la réponse.
Gashaye