La France et le Royaume-Uni s’entendent pour freiner l’immigration clandestine par la Manche
Journal Le Monde du 29 novembre
Des patrouilles supplémentaires et des nouveaux moyens technologiques seront déployés le long des plages françaises dans le cadre d’un accord entre Paris et Londres.
L’annonce d’une entente entre la France et le Royaume-Uni pour freiner l’immigration clandestine par la Manche a été faite, samedi 28 novembre, par Priti Patel. La ministre de l’intérieur britannique et son homologue français, Gérald Darmanin, ont déclaré vouloir rendre impossible l’itinéraire emprunté par plus de 8 000 personnes cette année.
L’accord prévoit le doublement des patrouilles françaises à partir du 1er décembre – sans en donner le nombre précis –, qui seront appuyées de drones et de radars permettant de repérer ceux qui tentent la traversée, a-t-elle déclaré sur la chaîne britannique BBC. Mme Patel s’est félicitée de l’accord en déclarant qu’il permettrait aux deux pays de « partager la mission de rendre impossibles les traversées de la Manche ». Les deux pays ont accepté de dépenser 31,4 millions d’euros pour ces mesures.
Source de tensions
Ces derniers mois, de plus en plus de migrants ont tenté de rejoindre la Grande-Bretagne par cette voie dangereuse et très fréquentée. Quatre décès ont été recensés en 2019, et sept depuis le début de l’année. Le dossier a été source de tensions, le Royaume-Uni accusant la France de ne pas s’impliquer suffisamment pour empêcher les traversées.
En septembre, les autorités françaises ont précisé avoir intercepté plus de 1 300 personnes qui tentaient de rejoindre le Royaume-Uni, dont une poignée avait essayé de traverser la Manche à la nage sur une trentaine de kilomètres.
Entre le 1er janvier et le 31 août, environ 6 200 migrants ont tenté leur chance, à l’aide de canots pneumatiques, de paddles, kayaks, voire de gilets de sauvetage. Le nord de la France attire depuis longtemps les aspirants à l’immigration clandestine vers la Grande-Bretagne, à bord d’embarcations de fortune fournies par des passeurs, ou de l’un des dizaines de milliers de véhicules traversant quotidiennement la Manche sur des ferrys et des trains.