Ouvert aux exilés installés dans la commune, l’espace jeunes du Moulin
ne désemplit pas et il n’est pas question d’en fermer les portes.
➱ Cinq mois plus tard, le dispositif d’urgence est toujours en place.
➱ La solution d’hébergement temporaire devient permanente, mais aucune
solution alternative ne se dessine.
Avec le temps qu’il fait en ce moment, ça fait du bien d’avoir un
endroit où s’abriter », résume Hadnan, Kurde irakien trentenaire.
Comme lui, environ 500 personnes ont trouvé refuge à l’espace jeunes du
Moulin.
« Le climat est plus serein ici que lorsque c’était dans des sous-bois
du Puythouck, c’est sûr. »
Quelques familles sont également encore hébergées au centre de culture
populaire du Puythouck.
L’endroit est géré par la Ville de Grande-Synthe avec le soutien des
associations.
« Le climat est plus serein ici que lorsque c’était dans des sous-bois
du Puythouck, c’est sûr, confie une bénévole humanitaire. Il n’y a plus
d’opération de police à répétition. Ce n’est pas la meilleure des
solutions, mais ça répond à un besoin au moins… »
Une visite ministérielle express
Ce sont principalement des hommes kurdes irakiens qui résident à
l’espace jeunes du Moulin.
Jeudi dernier, les résidents ont eu l’occasion de croiser l’ambassadeur
d’Irak en France accompagné du ministre de l’Immigration irakien.
« Ce n’est pas quand ils arrivent en face des côtes anglaises qu’on va
les décourager. »
Les dignitaires, accompagnés du sous-préfet de Dunkerque, sont venus
échanger avec eux dans l’espoir de les inciter à un retour au pays.
« Ça n’a pas vraiment marché, assure un autre bénévole. Beaucoup n’ont
plus rien là-bas ou rejoignent de la famille en Grande-Bretagne. Ce
n’est pas quand ils arrivent en face des côtes anglaises qu’on va les
décourager. »
« Ils sont la cible d’un acharnement de la police »
Si, depuis l’ouverture du gymnase en décembre dernier, aucun incident
majeur n’a été relevé, les associations ont notamment des inquiétudes
pour un groupe originaire du Pakistan, installé dans la zone du
Puythouck.
« Ils ne cohabitent pas avec les Kurdes et restent donc dans les bois.
Mais ils sont la cible d’un acharnement de la police », dénonce
différentes associations comme l’Auberge des migrants ou Drop
Solidarité.
Sur les réseaux sociaux, les deux associations évoquent des usages
démesurés de la force lors d’opération de démantèlement.
« Eux n’ont pas de solution d’hébergement. Si quelque chose était
proposé pour les accueillir, ça changerait la donne. »
Pour l’heure, aucune solution particulière ne se dessine, puisque
l’espace jeunes est déjà plein et que la Ville ne peut pas se permettre
d’ouvrir un nouveau lieu.