Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête pour « d’éventuelles violences commises par personnes dépositaires de l’autorité publique » après un signalement des associations de violences policières sur des migrants fin août.
Cette nuit-là, un groupe de migrants, originaires d’Erythrée, s’était rendu «sur le parking d’une station-service de Calais afin d’essayer de monter dans un camion avec l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni», raconte Utopia 56 dans un communiqué. À l’arrivée d’un camion de CRS, le groupe se scinde : une partie fait demi-tour, laissant deux personnes âgées de 18 ans seules. «Lorsque les CRS arrivent à leur niveau, l’un des policiers porte un premier coup au visage à chacune des deux personnes», poursuit le communiqué. Selon le témoignage, les CRS emmènent ensuite les deux personnes dans une rue latérale, «à l’abri des caméras». Les deux personnes au sol, environ 7 CRS leur auraient alors «donné de nombreux coups de pied au sol».
L’IGPN saisie
Contactés, les pompiers ont transporté l’une des victimes à l’hôpital de Calais. Le certificat médical établi par un médecin «fait état de saignements et d’une déviation de l’arête nasale (fracture), de douleurs à la palpation thoracique, ainsi que de douleurs scrotales».
Le lendemain, l’association l’Auberge des Migrants a reçu un appel anonyme «d’une personne se présentant comme CRS à Calais et souhaitant dénoncer les violences de la nuit précédente», relate le communiqué. Le témoignage y est retranscrit : «C’est une autre section, un autre véhicule de la CRS 54, ils font passer cela pour un accident c’est inacceptable, ils ont laissé le pauvre comme un chien abandonné, c’est ce genre de collègues qui nous font énormément de tort».
Le 31 août, Human Rights Observers (HRO) signale ces éléments au procureur de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. Contacté par l’AFP, il a indiqué avoir «saisi l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) de Lille pour enquêter sur les faits qui m’ont été signalés», précisant que les investigations «commençaient».